Raphaël Baroni - Profile on Academia.edu (original) (raw)
Books by Raphaël Baroni
Le document téléchargeable est la version complète de l'ouvrage en open-access. Aujourd’hui, l... more Le document téléchargeable est la version complète de l'ouvrage en open-access.
Aujourd’hui, l’enseignement de la littérature ne peut plus se limiter à interroger le texte en se demandant : de quoi parle ce livre ? Comment est-il écrit ? Quelle est sa place dans l’histoire ? À l’heure où la dimension affective de la lecture retrouve sa pertinence, il faut pouvoir traiter de nouveaux problèmes : comment l’auteur est-il parvenu à intriguer son lecteur ? Comment fonctionne le suspense dans ce chapitre ? Ou encore : pourquoi ces questions importent-elles ? Cet ouvrage offre de nouveaux outils pour répondre à ces questions, pour analyser la dynamique de l’intrigue et pour justifier son intérêt dans l’enseignement. Des exemples tirés des œuvres de Ramuz, de Gracq et de Robbe-Grillet facilitent le passage de la théorie à la pratique, tout en illustrant le raffinement des mécanismes de la tension narrative.
Quando l'episodio del nostro feuilleton preferito s'interrompe sul più bello sperimentiamo qualco... more Quando l'episodio del nostro feuilleton preferito s'interrompe sul più bello sperimentiamo qualcosa di paradossale: da un lato, proviamo frustrazione, ma dall'altro resistiamo alla tentazione di consultare il riassunto dell'episodio seguente, perché non vogliamo rinunciare al piacere di una storia basata sul differimento costante della propria conclusione. Le storie che ci procurano maggior piacere non sono dunque quelle che celebrano il trionfo della concordanza narrativa sulla discordanza della vita, ma quelle che imitano il caos esisten-ziale trasformando il pathos dell'incertezza in un'esperienza estetica. La narratologia postclassica, affrancandosi dallo strutturalismo e aprendosi ad approcci funzionali, ha fatto emergere nuove proble-matiche legate a questo fenomeno. In che modo un autore riesce a incuriosire i propri lettori? Come funziona la suspense nell'ambito di un paragrafo, di un capitolo o di un'intera opera? Qual è la funzione antropologica della tensione creata dalle narrazioni mimetiche? Questo libro fornisce diversi strumenti per rispondere a queste do-mande e per analizzare il funzionamento testuale dell'intreccio. Le proposte teoriche vengono messe al vaglio di un'analisi accurata che spazia dalle opere letterarie moderne ai più diversi resoconti giorna-listici di un evento drammatico, in modo da illustrare la ricchezza e la complessità dei meccanismi dell'intreccio.
“Narrative Sequence in Contemporary Narratology coheres very strongly as a series of explorations... more “Narrative Sequence in Contemporary Narratology coheres very strongly as a series of explorations of current research from various perspectives on what narrative theory can tell us about sequence—mostly sequence of discourse, though occasionally sequence of story. People who do narrative theory and who teach narrative theory will want to read this book.”—David Richter, CUNY Graduate School
Since Aristotle, there has been an assumption that narrative is a representation of actions or sequences of events, that this representation aims to elicit emotions, and that well-formed narratives constitute a whole, with a beginning, a middle, and an end. The nature, role, and relative importance of constituent notions like “sequence of events” and “plot” have been discussed repeatedly and, as a result, have become rather slippery. While recent developments in contemporary narrative theory, such as unnatural, transmedial, cognitive, and functionalist narratology, shed new light on these notions, Narrative Sequence in Contemporary Narratology goes beyond specific approaches to narrative, illuminating sequence and plot in all the diversity of their manifestations, forms, and functions.
This volume, edited by Raphaël Baroni and Françoise Revaz, includes contributions from some of the most influential scholars in narrative studies: Alain Boillat, Peter Hühn, Emma Kafalenos, Franco Passalacqua, James Phelan, Federico Pianzola, John Pier, Gerald Prince, Brian Richardson, Marie-Laure Ryan, Eyal Segal, and Michael Toolan. Essays range in focus from musical narrativity and rhetorical narrative theory to comic strips and re-examinations of classical and postclassical narratology. All of the essays contribute fresh understandings of foundational concepts in the field of narratology.
Les essais réunis dans ce volume interrogent aussi bien le temps des œuvres que le temps à l’œuvr... more Les essais réunis dans ce volume interrogent aussi bien le temps des œuvres que le temps à l’œuvre, c’est-à-dire sa formulation narrative mais également son pouvoir d’érosion et de genèse qui affecte les hommes, les livres qu’ils écrivent ou qu’ils lisent et les genres littéraires qu’ils pratiquent. Si l’on veut explorer l’œuvre du temps, on ne peut s’en tenir à l’hypothèse que les intrigues se contentent de mettre en ordre l’histoire et de la doter d’un sens, il nous faut à l’inverse définir les fondements d’une poétique de la discordance narrative qui permette de suivre le glissement du sens dans le temps. Cette réflexion sur le temps soulève une question subsidiaire mais non moins essentielle : « D’où vient le récit et où va-t-il ? » Tenter de répondre à cette question exige de sortir de l’emprisonnement textualiste pour penser la manière dont la narration émerge de la vie et retourne à elle. Il s’agit aussi de marquer la différence qui existe entre les récits qui visent à clarifier le passé, ceux qui veulent en témoigner fidèlement, et ceux enfin qui mettent en scène des histoires inachevées, tournées vers un avenir à vivre ou à lire. Face à la crise que connaissent aujourd’hui les études littéraires et à l’inquiétude que génèrent les usages médiatiques, politiques ou économiques du storytelling, il s’agit de rappeler que la théorie narrative permet de reconnaître dans la littérature le plus fascinant des laboratoires du récit. Si l’homme n’est pas autre chose qu’un faisceau d’histoires, alors l’analyse narratologique des œuvres littéraires demeure la voie royale pour accéder à son humanité.
Suspendus aux lèvres d’un conteur, incapables d’interrompre la lecture d’un roman, captivés par u... more Suspendus aux lèvres d’un conteur, incapables d’interrompre la lecture d’un roman, captivés par un film haletant, nous faisons tous l’expérience quotidienne de ce plaisir apparemment paradoxal que nous tirons de notre insatisfaction provisoire face à un récit inachevé. Bien qu’une mode esthétique et théorique ait tenté de nous convaincre que ce plaisir était honteux, on peut néanmoins avoir l’intuition que le cœur vivant de la narrativité réside précisément dans ce nœud coulant, toujours plus serré à mesure que nous progressons dans l’histoire, qui nous attache à l’intrigue et creuse la temporalité par l’attente impatiente d’un dénouement. Si le récit a quelque chose à voir avec la manière dont nous éprouvons le temps, cette expérience n’apparaît jamais avec autant d’éclat que dans le suspense, la curiosité ou la surprise qui font la force des intrigues fictionnelles. La compréhension des fonctions narratives engage donc non seulement l’analyse littéraire, linguistique et sémiotique, mais aussi l’analyse cognitive et la psychologie des émotions.
Il ne me connaissait évidemment pas, mais prétendait courtoisement me reconnaître. G. Genette, « ... more Il ne me connaissait évidemment pas, mais prétendait courtoisement me reconnaître. G. Genette, « Milonga », Bardadrac.
Edited Journals by Raphaël Baroni
Transpositio, 2023
Ce sixième numéro de la revue Transpositio s’inscrit dans le prolongement d’un projet de recherch... more Ce sixième numéro de la revue Transpositio s’inscrit dans le prolongement d’un projet de recherche financé par le Fonds national suisse de la recherche scientifique intitulé « Pour une théorie du récit au service de l’enseignement » (FNS n° 197612). Cette recherche part d’un constat, ou plus exactement d’une hypothèse qui devait être vérifiée : de manière somme toute étonnante, plus de cinquante ans après la parution du fameux Discours du récit de Gérard Genette, et en dépit de toutes les critiques qui lui ont été adressées au fil du temps, l’outillage narratologique semble s’être maintenu dans l’enseignement du français et constitue encore non seulement un moyen d’aborder les textes ou de les rédiger, mais aussi un objet d’enseignement spécifique. Narrateur, focalisation, point de vue, intrigue ou analepses constituent donc, aujourd’hui comme hier, des savoirs scolaires dont la maitrise continue souvent d’être évaluée au terme des cursus. Face à cette étonnante résilience d’un attirail terminologique qui a parfois été accusé de dérive techniciste, l’équipe qui porte ce projet s’est donné pour mission d’interroger le statut de la narratologie enseignée, afin de mieux comprendre à la fois le processus historique qui a permis de scolariser la théorie du récit, et les raisons qui président à son maintien actuel, notamment dans les classes des niveaux du secondaire I et II (élèves de 12 à 18 ans) de quatre pays francophones (Suisse romande, Belgique, Québec et France). Pour dresser ce bilan, plusieurs grands témoins de l’émergence de la narratologie et de l’évolution de l’enseignement du français ont été sollicités, le regard rétrospectif permettant de ressaisir toute la complexité et l’épaisseur historique de cette scolarisation. On trouvera aussi dans ce dossier les premiers résultats d’une vaste enquête internationale menée par Luc Mahieu pour approcher les pratiques déclarées de plus de cinq cents enseignant·e·s de français, offrant une première cartographie chiffrée de la pace actuelle de la narratologie dans les cours de français. En outre, une journée d’étude à l’Université de Lausanne a permis de réunir plusieur·e·s didacticien·ne·s du français, qui nous ont offert des éclairages complémentaires et convergents sur un phénomène encore trop rarement interrogé dans une perspective didactique. À côté des approches historiques et des constats didactiques se pose aussi la question de la possibilité d’une amélioration de cette boite à outils, souvent mise au service de l’analyse ou de la production de textes « qui racontent ». Peut-on améliorer l’ergonomie des outils dont nous avons hérité en s’appuyant, d’une part, sur les nouvelles potentialités ouvertes par les évolutions récentes de la narratologie contemporaine, aujourd’hui davantage soucieuse de ressaisir le récit comme un dispositif verbal ou médiatique donnant naissance à une expérience narrative incarnée ? Est-il possible, d’autre part, de repenser cet outillage en le situant au plus près des pratiques scolaires qui en découlent. Entrée dans les pratiques à une époque qui coïncide plus ou moins avec l’émergence d’une réflexion sur la transposition didactique des savoirs, force est de constater, comme l’affirmait Yves Reuter il y a déjà plus de vingt ans, que les concepts narratologiques ont été trop peu discutés dans cette perspective : quels outils ? pour qui ? dans quel but ? à quel stade de la progression curriculaire… Plutôt que l’ignorer ou le rejeter par principe, la résilience attestée de la narratologie scolarisée nous invite à prendre au sérieux cette boite à outils souvent mobilisée dans la classe de français, de manière à accompagner son évolution en la sortant des ornières de la réflexion didactique.
Le présent dossier de la revue Transpositio, à nouveau consacré à la bande dessinée, fait écho au... more Le présent dossier de la revue Transpositio, à nouveau consacré à la bande dessinée, fait écho au numéro précédent et le complète à plusieurs égards. Le premier volet visait à aborder l’enseignement de la bande dessinée sous les angles historiques et pratiques, en s’interrogeant, entre autres, sur les conditions nécessaires pour une scolarisation de cet objet souvent qualifié d’hybride ou d’inclassable et, de ce fait, difficile à associer à tel ou tel geste interprétatif balisé par des pratiques disciplinaires. Le présent dossier tente de combler cette lacune en faisant état d’une expérience collective débutée il y a une dizaine d’années au sein de l'université de Lausanne. Il s’agit à la fois d’éclairer le caractère nécessairement interdisciplinaire des formations académiques portant sur la bande dessinée, mais également de montrer comment il devient possible d'approcher un objet en multipliant les angles et les cadrages interprétatifs. Loin d’offrir un éventail raisonné de l’ensemble des perspectives de recherche applicables à la bande dessinée, il s’agit plutôt de montrer quels types de savoirs peuvent être intégrés dans la formation initiale des enseignant et d’expliciter quelques gestes d’analyse qui constituent autant de regards croisés sur une œuvre classique du répertoire.
Transpositio, 2021
Malgré sa popularité supposée, ou alors à cause d'elle, la bande dessinée peine à trouver sa plac... more Malgré sa popularité supposée, ou alors à cause d'elle, la bande dessinée peine à trouver sa place dans les programmes scolaires. La faute, peut-être, à un déficit de suggestions didactiques, de commentaires méthodologiques ou de réflexions historiques. Ce numéro se propose de réduire en partie ce déficit. Comment associer le geste interprétatif avec les spécificités de la bande dessinée, sans pour autant tomber dans un répertoire de notions techniques arides ? Comment joindre le plaisir de lecture et la prise en compte de la complexité d'un médium à la fois textuel et graphique ? On trouvera ici des pistes de réflexions relatives à l’ensemble de ces aspects, d’abord en lien avec l’histoire du médium et de sa scolarisation, puis orienté sur différentes propositions didactiques et observations en classe.
Baroni, R. & A. Paschoud (dir.) (2021), « Ricœur’s Legacy: From Plot to Experienciality », Poetics Today, n° 42 (3).
Poetics Today, 2021
To access the article, please follow the DOI link and download it from the publisher's website.
Cahiers de narratologie, 2021
Cahiers de narratologie, 2018
Le ton des romans de Houellebecq, qui oscille entre l’ironie, la provocation, la sincérité et le ... more Le ton des romans de Houellebecq, qui oscille entre l’ironie, la provocation, la sincérité et le registre de l’essai, et que l’auteur invite d’ailleurs parfois à lire « au premier degré », entraîne des lectures divergentes, qui clivent le public. En outre, la posture de Houellebecq – qui reprend parfois à son compte certains propos tenus par ses personnages – contribue à brouiller les pistes, tout en rendant poreuses les frontières qui séparent le texte des opinions de l’auteur. La présence médiatique apparaît quant à elle intermittente, oscillant entre l’omniprésence et le retrait stratégique. La voix de l’auteur se décline ainsi sur une vaste gamme médiatique, qui couvre, outre le roman, l’essai et la poésie, ses performances d’homme public, de réalisateur, de photographe, de curateur, de parolier, de chanteur ou d’acteur. Cette multitude de canaux, loin de réduire la complexité des voix de l’auteur, en diversifie au contraire les modulations, les hybridations et la diversité des registres. Ces « voix », si difficiles à cerner, apparaissent en même temps idéalement contemporaines, car elles rejoignent une esthétique réengagée dans notre « litige avec le monde » (pour utiliser une expression de Julien Gracq) et elles font également écho à une critique littéraire qui redécouvre le statut discursif des énoncés fictionnels, leurs dimensions éthique, sociale, politique et leurs liens indissociables avec la posture publique de l’écrivain.
Depuis une vingtaine d’années, de nouvelles séries sont apparues tirant parti d’un formidable lev... more Depuis une vingtaine d’années, de nouvelles séries sont apparues tirant parti d’un formidable levier : une temporalité indéfinie et ouverte. Les héros ne sont plus ces êtres monolithiques, insensibles au travail du temps, mais des individus qui vieillissent en même temps que nous. Jamais l’attachement au monde raconté que permet la durée n’a été autant lié à l’incertitude de son destin. Les intrigues se complexifient, jouant sur les emboîtements entre épisodes, saisons et série : flashbacks et flashforwards, enchâssements et jeux sur les points de vue constituent de nouveaux modes de narration. Les séries changent nos visions du monde, pas seulement par ce qu’elles en disent, mais d’abord par la façon de le raconter. Ainsi, à leur manière, elles nous obligent à repenser le récit.
"Le nouveau numéro de la revue annuelle Télévision s'applique à repenser le récit sériel à l'heure de l'hyperfeuilleton et de l'anthologie saisonnière. Une approche narratologique passionnante, tant elle couvre un large spectre de modalités narratives : de la mythologie tentaculaire des X-Files au discours homilétique d'Ainsi soient-ils, de la narration rétrospective d'How I Met Your Mother au flashback, au trauma et à la répétition narrative des séries américaines contemporaines. Ou comment se poser la question du « pouvoir du récit sur nos vies et notre impatience à connaître la suite »."
Benjamin Campion, Blog Libération, 28 mars 2016
e numéro spécial accueille les actes d'un colloque organisé par le Laboratoire d'analyse du récit... more e numéro spécial accueille les actes d'un colloque organisé par le Laboratoire d'analyse du récit de presse (LARP) qui s'est tenu à l'Université de Fribourg du 9 au 10 octobre 2008. Le colloque couronnait trois années de recherches, financées par le Fonds national suisse 1 , consacrées à l'analyse du récit dans la presse quotidienne, et notamment aux modalités d'écriture de ce que l'on a coutume d'appeler aujourd'hui un «feuilleton médiatique». Loin du fonctionnement ordinaire des récits fictionnels ou historiques, ces feuilletons prennent forme dès qu'il est question d'un événement dont le procès est inachevé (par exemple une élection, un conflit ou une compétition sportive) ou dont la compréhension apparaît incomplète (par exemple
l est des dialogues interdisciplinaires qui prennent parfois un tour aussi imprévu que spectacula... more l est des dialogues interdisciplinaires qui prennent parfois un tour aussi imprévu que spectaculaire. Ainsi, à la fin de l'année 2008, paraissait à grand fracas publicitaire un recueil d'échanges épistolaires entre un philosophe et un écrivain français dont le seul point commun semble être qu'on doive les considérer comme les représentants les plus célèbres et les plus détestés de leur profession respective. Malgré sa nature de coup médiatique, la correspondance entre Bernard-Henri Lévy et Michel Houellebecq met en lumière certains aspects des dialogues interdisciplinaires susceptibles de se nouer dans le contexte contemporain. On pourrait arguer que les échanges sur de grands sujets de société entre intellectuels venant d'horizons différents ne sont pas rares dans le paysage médiatique, et certainement qu'ils ne sont pas récents non plus. Mais n'est-il pas surprenant de voir un philosophe et un écrivain s'exprimer alternativement sur des questions relatives à la nature humaine, à l'éthique, aux rapports entre la biographie de l'auteur et son oeuvre, ou à la réception critique et publique de cette dernière? Certes, à l'époque de Rousseau et de Voltaire, un tel dialogue n'aurait nullement surpris, mais c'était le temps de l'intellectuel touche-à-tout, de l'honnête homme artiste et philosophe. Aujourd'hui, alors que les disciplines du savoir se sont à la fois professionnalisées et spécialisées à un niveau jamais atteint auparavant, un tel dialogue n'est redevenu possible que dans la mesure où ces disciplines connaissent un mouvement de convergence inédit. Ainsi que l'affirme Houellebecq: «J'ai accepté […] la philosophie comme genre littéraire, et me suis fait à l'idée que je l'aimais comme telle; j'ai renoncé sans le dire à la ranger du côté de la certitude rationnelle, pour la placer du côté des interprétations et des récits. Le signe mathématique a son domaine, le signe textuel a le sien, j'en conviens. Après tout je suis content, à présent, de voir Schopenhauer et Platon, non plus comme des maîtres, mais comme des collègues.» (Houellebecq 2008: 299) 3 N o 14, 2010 a contrario Éditorial }
Le document téléchargeable est la version complète de l'ouvrage en open-access. Aujourd’hui, l... more Le document téléchargeable est la version complète de l'ouvrage en open-access.
Aujourd’hui, l’enseignement de la littérature ne peut plus se limiter à interroger le texte en se demandant : de quoi parle ce livre ? Comment est-il écrit ? Quelle est sa place dans l’histoire ? À l’heure où la dimension affective de la lecture retrouve sa pertinence, il faut pouvoir traiter de nouveaux problèmes : comment l’auteur est-il parvenu à intriguer son lecteur ? Comment fonctionne le suspense dans ce chapitre ? Ou encore : pourquoi ces questions importent-elles ? Cet ouvrage offre de nouveaux outils pour répondre à ces questions, pour analyser la dynamique de l’intrigue et pour justifier son intérêt dans l’enseignement. Des exemples tirés des œuvres de Ramuz, de Gracq et de Robbe-Grillet facilitent le passage de la théorie à la pratique, tout en illustrant le raffinement des mécanismes de la tension narrative.
Quando l'episodio del nostro feuilleton preferito s'interrompe sul più bello sperimentiamo qualco... more Quando l'episodio del nostro feuilleton preferito s'interrompe sul più bello sperimentiamo qualcosa di paradossale: da un lato, proviamo frustrazione, ma dall'altro resistiamo alla tentazione di consultare il riassunto dell'episodio seguente, perché non vogliamo rinunciare al piacere di una storia basata sul differimento costante della propria conclusione. Le storie che ci procurano maggior piacere non sono dunque quelle che celebrano il trionfo della concordanza narrativa sulla discordanza della vita, ma quelle che imitano il caos esisten-ziale trasformando il pathos dell'incertezza in un'esperienza estetica. La narratologia postclassica, affrancandosi dallo strutturalismo e aprendosi ad approcci funzionali, ha fatto emergere nuove proble-matiche legate a questo fenomeno. In che modo un autore riesce a incuriosire i propri lettori? Come funziona la suspense nell'ambito di un paragrafo, di un capitolo o di un'intera opera? Qual è la funzione antropologica della tensione creata dalle narrazioni mimetiche? Questo libro fornisce diversi strumenti per rispondere a queste do-mande e per analizzare il funzionamento testuale dell'intreccio. Le proposte teoriche vengono messe al vaglio di un'analisi accurata che spazia dalle opere letterarie moderne ai più diversi resoconti giorna-listici di un evento drammatico, in modo da illustrare la ricchezza e la complessità dei meccanismi dell'intreccio.
“Narrative Sequence in Contemporary Narratology coheres very strongly as a series of explorations... more “Narrative Sequence in Contemporary Narratology coheres very strongly as a series of explorations of current research from various perspectives on what narrative theory can tell us about sequence—mostly sequence of discourse, though occasionally sequence of story. People who do narrative theory and who teach narrative theory will want to read this book.”—David Richter, CUNY Graduate School
Since Aristotle, there has been an assumption that narrative is a representation of actions or sequences of events, that this representation aims to elicit emotions, and that well-formed narratives constitute a whole, with a beginning, a middle, and an end. The nature, role, and relative importance of constituent notions like “sequence of events” and “plot” have been discussed repeatedly and, as a result, have become rather slippery. While recent developments in contemporary narrative theory, such as unnatural, transmedial, cognitive, and functionalist narratology, shed new light on these notions, Narrative Sequence in Contemporary Narratology goes beyond specific approaches to narrative, illuminating sequence and plot in all the diversity of their manifestations, forms, and functions.
This volume, edited by Raphaël Baroni and Françoise Revaz, includes contributions from some of the most influential scholars in narrative studies: Alain Boillat, Peter Hühn, Emma Kafalenos, Franco Passalacqua, James Phelan, Federico Pianzola, John Pier, Gerald Prince, Brian Richardson, Marie-Laure Ryan, Eyal Segal, and Michael Toolan. Essays range in focus from musical narrativity and rhetorical narrative theory to comic strips and re-examinations of classical and postclassical narratology. All of the essays contribute fresh understandings of foundational concepts in the field of narratology.
Les essais réunis dans ce volume interrogent aussi bien le temps des œuvres que le temps à l’œuvr... more Les essais réunis dans ce volume interrogent aussi bien le temps des œuvres que le temps à l’œuvre, c’est-à-dire sa formulation narrative mais également son pouvoir d’érosion et de genèse qui affecte les hommes, les livres qu’ils écrivent ou qu’ils lisent et les genres littéraires qu’ils pratiquent. Si l’on veut explorer l’œuvre du temps, on ne peut s’en tenir à l’hypothèse que les intrigues se contentent de mettre en ordre l’histoire et de la doter d’un sens, il nous faut à l’inverse définir les fondements d’une poétique de la discordance narrative qui permette de suivre le glissement du sens dans le temps. Cette réflexion sur le temps soulève une question subsidiaire mais non moins essentielle : « D’où vient le récit et où va-t-il ? » Tenter de répondre à cette question exige de sortir de l’emprisonnement textualiste pour penser la manière dont la narration émerge de la vie et retourne à elle. Il s’agit aussi de marquer la différence qui existe entre les récits qui visent à clarifier le passé, ceux qui veulent en témoigner fidèlement, et ceux enfin qui mettent en scène des histoires inachevées, tournées vers un avenir à vivre ou à lire. Face à la crise que connaissent aujourd’hui les études littéraires et à l’inquiétude que génèrent les usages médiatiques, politiques ou économiques du storytelling, il s’agit de rappeler que la théorie narrative permet de reconnaître dans la littérature le plus fascinant des laboratoires du récit. Si l’homme n’est pas autre chose qu’un faisceau d’histoires, alors l’analyse narratologique des œuvres littéraires demeure la voie royale pour accéder à son humanité.
Suspendus aux lèvres d’un conteur, incapables d’interrompre la lecture d’un roman, captivés par u... more Suspendus aux lèvres d’un conteur, incapables d’interrompre la lecture d’un roman, captivés par un film haletant, nous faisons tous l’expérience quotidienne de ce plaisir apparemment paradoxal que nous tirons de notre insatisfaction provisoire face à un récit inachevé. Bien qu’une mode esthétique et théorique ait tenté de nous convaincre que ce plaisir était honteux, on peut néanmoins avoir l’intuition que le cœur vivant de la narrativité réside précisément dans ce nœud coulant, toujours plus serré à mesure que nous progressons dans l’histoire, qui nous attache à l’intrigue et creuse la temporalité par l’attente impatiente d’un dénouement. Si le récit a quelque chose à voir avec la manière dont nous éprouvons le temps, cette expérience n’apparaît jamais avec autant d’éclat que dans le suspense, la curiosité ou la surprise qui font la force des intrigues fictionnelles. La compréhension des fonctions narratives engage donc non seulement l’analyse littéraire, linguistique et sémiotique, mais aussi l’analyse cognitive et la psychologie des émotions.
Il ne me connaissait évidemment pas, mais prétendait courtoisement me reconnaître. G. Genette, « ... more Il ne me connaissait évidemment pas, mais prétendait courtoisement me reconnaître. G. Genette, « Milonga », Bardadrac.
Transpositio, 2023
Ce sixième numéro de la revue Transpositio s’inscrit dans le prolongement d’un projet de recherch... more Ce sixième numéro de la revue Transpositio s’inscrit dans le prolongement d’un projet de recherche financé par le Fonds national suisse de la recherche scientifique intitulé « Pour une théorie du récit au service de l’enseignement » (FNS n° 197612). Cette recherche part d’un constat, ou plus exactement d’une hypothèse qui devait être vérifiée : de manière somme toute étonnante, plus de cinquante ans après la parution du fameux Discours du récit de Gérard Genette, et en dépit de toutes les critiques qui lui ont été adressées au fil du temps, l’outillage narratologique semble s’être maintenu dans l’enseignement du français et constitue encore non seulement un moyen d’aborder les textes ou de les rédiger, mais aussi un objet d’enseignement spécifique. Narrateur, focalisation, point de vue, intrigue ou analepses constituent donc, aujourd’hui comme hier, des savoirs scolaires dont la maitrise continue souvent d’être évaluée au terme des cursus. Face à cette étonnante résilience d’un attirail terminologique qui a parfois été accusé de dérive techniciste, l’équipe qui porte ce projet s’est donné pour mission d’interroger le statut de la narratologie enseignée, afin de mieux comprendre à la fois le processus historique qui a permis de scolariser la théorie du récit, et les raisons qui président à son maintien actuel, notamment dans les classes des niveaux du secondaire I et II (élèves de 12 à 18 ans) de quatre pays francophones (Suisse romande, Belgique, Québec et France). Pour dresser ce bilan, plusieurs grands témoins de l’émergence de la narratologie et de l’évolution de l’enseignement du français ont été sollicités, le regard rétrospectif permettant de ressaisir toute la complexité et l’épaisseur historique de cette scolarisation. On trouvera aussi dans ce dossier les premiers résultats d’une vaste enquête internationale menée par Luc Mahieu pour approcher les pratiques déclarées de plus de cinq cents enseignant·e·s de français, offrant une première cartographie chiffrée de la pace actuelle de la narratologie dans les cours de français. En outre, une journée d’étude à l’Université de Lausanne a permis de réunir plusieur·e·s didacticien·ne·s du français, qui nous ont offert des éclairages complémentaires et convergents sur un phénomène encore trop rarement interrogé dans une perspective didactique. À côté des approches historiques et des constats didactiques se pose aussi la question de la possibilité d’une amélioration de cette boite à outils, souvent mise au service de l’analyse ou de la production de textes « qui racontent ». Peut-on améliorer l’ergonomie des outils dont nous avons hérité en s’appuyant, d’une part, sur les nouvelles potentialités ouvertes par les évolutions récentes de la narratologie contemporaine, aujourd’hui davantage soucieuse de ressaisir le récit comme un dispositif verbal ou médiatique donnant naissance à une expérience narrative incarnée ? Est-il possible, d’autre part, de repenser cet outillage en le situant au plus près des pratiques scolaires qui en découlent. Entrée dans les pratiques à une époque qui coïncide plus ou moins avec l’émergence d’une réflexion sur la transposition didactique des savoirs, force est de constater, comme l’affirmait Yves Reuter il y a déjà plus de vingt ans, que les concepts narratologiques ont été trop peu discutés dans cette perspective : quels outils ? pour qui ? dans quel but ? à quel stade de la progression curriculaire… Plutôt que l’ignorer ou le rejeter par principe, la résilience attestée de la narratologie scolarisée nous invite à prendre au sérieux cette boite à outils souvent mobilisée dans la classe de français, de manière à accompagner son évolution en la sortant des ornières de la réflexion didactique.
Le présent dossier de la revue Transpositio, à nouveau consacré à la bande dessinée, fait écho au... more Le présent dossier de la revue Transpositio, à nouveau consacré à la bande dessinée, fait écho au numéro précédent et le complète à plusieurs égards. Le premier volet visait à aborder l’enseignement de la bande dessinée sous les angles historiques et pratiques, en s’interrogeant, entre autres, sur les conditions nécessaires pour une scolarisation de cet objet souvent qualifié d’hybride ou d’inclassable et, de ce fait, difficile à associer à tel ou tel geste interprétatif balisé par des pratiques disciplinaires. Le présent dossier tente de combler cette lacune en faisant état d’une expérience collective débutée il y a une dizaine d’années au sein de l'université de Lausanne. Il s’agit à la fois d’éclairer le caractère nécessairement interdisciplinaire des formations académiques portant sur la bande dessinée, mais également de montrer comment il devient possible d'approcher un objet en multipliant les angles et les cadrages interprétatifs. Loin d’offrir un éventail raisonné de l’ensemble des perspectives de recherche applicables à la bande dessinée, il s’agit plutôt de montrer quels types de savoirs peuvent être intégrés dans la formation initiale des enseignant et d’expliciter quelques gestes d’analyse qui constituent autant de regards croisés sur une œuvre classique du répertoire.
Transpositio, 2021
Malgré sa popularité supposée, ou alors à cause d'elle, la bande dessinée peine à trouver sa plac... more Malgré sa popularité supposée, ou alors à cause d'elle, la bande dessinée peine à trouver sa place dans les programmes scolaires. La faute, peut-être, à un déficit de suggestions didactiques, de commentaires méthodologiques ou de réflexions historiques. Ce numéro se propose de réduire en partie ce déficit. Comment associer le geste interprétatif avec les spécificités de la bande dessinée, sans pour autant tomber dans un répertoire de notions techniques arides ? Comment joindre le plaisir de lecture et la prise en compte de la complexité d'un médium à la fois textuel et graphique ? On trouvera ici des pistes de réflexions relatives à l’ensemble de ces aspects, d’abord en lien avec l’histoire du médium et de sa scolarisation, puis orienté sur différentes propositions didactiques et observations en classe.
Baroni, R. & A. Paschoud (dir.) (2021), « Ricœur’s Legacy: From Plot to Experienciality », Poetics Today, n° 42 (3).
Poetics Today, 2021
To access the article, please follow the DOI link and download it from the publisher's website.
Cahiers de narratologie, 2021
Cahiers de narratologie, 2018
Le ton des romans de Houellebecq, qui oscille entre l’ironie, la provocation, la sincérité et le ... more Le ton des romans de Houellebecq, qui oscille entre l’ironie, la provocation, la sincérité et le registre de l’essai, et que l’auteur invite d’ailleurs parfois à lire « au premier degré », entraîne des lectures divergentes, qui clivent le public. En outre, la posture de Houellebecq – qui reprend parfois à son compte certains propos tenus par ses personnages – contribue à brouiller les pistes, tout en rendant poreuses les frontières qui séparent le texte des opinions de l’auteur. La présence médiatique apparaît quant à elle intermittente, oscillant entre l’omniprésence et le retrait stratégique. La voix de l’auteur se décline ainsi sur une vaste gamme médiatique, qui couvre, outre le roman, l’essai et la poésie, ses performances d’homme public, de réalisateur, de photographe, de curateur, de parolier, de chanteur ou d’acteur. Cette multitude de canaux, loin de réduire la complexité des voix de l’auteur, en diversifie au contraire les modulations, les hybridations et la diversité des registres. Ces « voix », si difficiles à cerner, apparaissent en même temps idéalement contemporaines, car elles rejoignent une esthétique réengagée dans notre « litige avec le monde » (pour utiliser une expression de Julien Gracq) et elles font également écho à une critique littéraire qui redécouvre le statut discursif des énoncés fictionnels, leurs dimensions éthique, sociale, politique et leurs liens indissociables avec la posture publique de l’écrivain.
Depuis une vingtaine d’années, de nouvelles séries sont apparues tirant parti d’un formidable lev... more Depuis une vingtaine d’années, de nouvelles séries sont apparues tirant parti d’un formidable levier : une temporalité indéfinie et ouverte. Les héros ne sont plus ces êtres monolithiques, insensibles au travail du temps, mais des individus qui vieillissent en même temps que nous. Jamais l’attachement au monde raconté que permet la durée n’a été autant lié à l’incertitude de son destin. Les intrigues se complexifient, jouant sur les emboîtements entre épisodes, saisons et série : flashbacks et flashforwards, enchâssements et jeux sur les points de vue constituent de nouveaux modes de narration. Les séries changent nos visions du monde, pas seulement par ce qu’elles en disent, mais d’abord par la façon de le raconter. Ainsi, à leur manière, elles nous obligent à repenser le récit.
"Le nouveau numéro de la revue annuelle Télévision s'applique à repenser le récit sériel à l'heure de l'hyperfeuilleton et de l'anthologie saisonnière. Une approche narratologique passionnante, tant elle couvre un large spectre de modalités narratives : de la mythologie tentaculaire des X-Files au discours homilétique d'Ainsi soient-ils, de la narration rétrospective d'How I Met Your Mother au flashback, au trauma et à la répétition narrative des séries américaines contemporaines. Ou comment se poser la question du « pouvoir du récit sur nos vies et notre impatience à connaître la suite »."
Benjamin Campion, Blog Libération, 28 mars 2016
e numéro spécial accueille les actes d'un colloque organisé par le Laboratoire d'analyse du récit... more e numéro spécial accueille les actes d'un colloque organisé par le Laboratoire d'analyse du récit de presse (LARP) qui s'est tenu à l'Université de Fribourg du 9 au 10 octobre 2008. Le colloque couronnait trois années de recherches, financées par le Fonds national suisse 1 , consacrées à l'analyse du récit dans la presse quotidienne, et notamment aux modalités d'écriture de ce que l'on a coutume d'appeler aujourd'hui un «feuilleton médiatique». Loin du fonctionnement ordinaire des récits fictionnels ou historiques, ces feuilletons prennent forme dès qu'il est question d'un événement dont le procès est inachevé (par exemple une élection, un conflit ou une compétition sportive) ou dont la compréhension apparaît incomplète (par exemple
l est des dialogues interdisciplinaires qui prennent parfois un tour aussi imprévu que spectacula... more l est des dialogues interdisciplinaires qui prennent parfois un tour aussi imprévu que spectaculaire. Ainsi, à la fin de l'année 2008, paraissait à grand fracas publicitaire un recueil d'échanges épistolaires entre un philosophe et un écrivain français dont le seul point commun semble être qu'on doive les considérer comme les représentants les plus célèbres et les plus détestés de leur profession respective. Malgré sa nature de coup médiatique, la correspondance entre Bernard-Henri Lévy et Michel Houellebecq met en lumière certains aspects des dialogues interdisciplinaires susceptibles de se nouer dans le contexte contemporain. On pourrait arguer que les échanges sur de grands sujets de société entre intellectuels venant d'horizons différents ne sont pas rares dans le paysage médiatique, et certainement qu'ils ne sont pas récents non plus. Mais n'est-il pas surprenant de voir un philosophe et un écrivain s'exprimer alternativement sur des questions relatives à la nature humaine, à l'éthique, aux rapports entre la biographie de l'auteur et son oeuvre, ou à la réception critique et publique de cette dernière? Certes, à l'époque de Rousseau et de Voltaire, un tel dialogue n'aurait nullement surpris, mais c'était le temps de l'intellectuel touche-à-tout, de l'honnête homme artiste et philosophe. Aujourd'hui, alors que les disciplines du savoir se sont à la fois professionnalisées et spécialisées à un niveau jamais atteint auparavant, un tel dialogue n'est redevenu possible que dans la mesure où ces disciplines connaissent un mouvement de convergence inédit. Ainsi que l'affirme Houellebecq: «J'ai accepté […] la philosophie comme genre littéraire, et me suis fait à l'idée que je l'aimais comme telle; j'ai renoncé sans le dire à la ranger du côté de la certitude rationnelle, pour la placer du côté des interprétations et des récits. Le signe mathématique a son domaine, le signe textuel a le sien, j'en conviens. Après tout je suis content, à présent, de voir Schopenhauer et Platon, non plus comme des maîtres, mais comme des collègues.» (Houellebecq 2008: 299) 3 N o 14, 2010 a contrario Éditorial }
Distribution électronique Cairn.info pour BSN Press. © BSN Press. Tous droits réservés pour tous ... more Distribution électronique Cairn.info pour BSN Press. © BSN Press. Tous droits réservés pour tous pays.
Pratiques, 2023
Cet article propose une mise au point sur les notions qui gravitent autour des théorisations du c... more Cet article propose une mise au point sur les notions qui gravitent autour des théorisations du contenu narratif. Après un survol critique des conceptualisations ayant eu le plus d’écho dans les pratiques scolaires, qui visera surtout à déconstruire certaines fausses évidences, il s’agira de mettre en évidence des manières alternatives d’aborder le monde de l’histoire qui pourraient être porteuses de potentialités pour l’enseignement du français. Il s’agira en particulier de s’appuyer sur l’évolution rhétorique et cognitive de la narratologie pour fournir des alternatives à la notion de schéma narratif. Le commentaire d’une nouvelle d’Alice Rivaz permettra d’illustrer la productivité de ces leviers en mettant en évidence l’importance des virtualités de l’histoire dans la progression du lecteur, leurs liens avec la mise en intrigue et l’importance de la segmentation matérielle qui rythment le récit.
Forum Lecture, 2024
Nous proposons de rendre compte d’une recherche en cours portant sur la place de la narratologie ... more Nous proposons de rendre compte d’une recherche en cours portant sur la place de la narratologie dans l’enseignement du français en nous focalisant sur l’analyse d’une série d’entretiens semi-directifs menés auprès de neuf enseignant·e·s du secondaire 2 (15-19 ans) du canton de Vaud (Suisse). L’objectif de ces entretiens était de rendre explicites les pratiques déclarées des enseignant·e·s relatives à la théorie du récit, de manière à pouvoir construire une réflexion sur les finalités et les usages de l’outillage narratologique. Les données recueillies nous permettent de problématiser l’usage du terme outil dans les entretiens et son statut dans l’interaction discursive et ses enjeux dans notre recherche. L’analyse de ces données nous permet également de réfléchir au statut et à la valeur de ces entretiens en vue d’une optimisation de l’outillage narratologique, ainsi qu’aux enseignements que l’on en peut en tirer pour le recueil de données futures.
Etudes de Lettres, 2024
Cet article se penche sur les enjeux didactiques de la lecture en immersion d’un récit littérai... more Cet article se penche sur les enjeux didactiques de la lecture en immersion d’un récit littéraire en langue première (L1) et en langue seconde ou étrangère (L2). Il s’agira en particulier d’examiner la spécificité d’une lecture «au premier degré» pour des étudiants confrontés à un texte littéraire rédigé dans une langue étrangère et la manière dont les difficultés liées à l’immersion se répercutent sur les dynamiques compréhensives et interprétatives. Sur la base de données recueillies dans un cours d’introduction à la littérature française destiné à des étudiants allophones (B1), on verra que le processus de défamiliarisation associé aux objectifs des études littéraires peut prendre un tour un peu différent pour des étudiants allophones à ce stade de leur apprentissage de la langue, sans que les opérations liées à la lecture littéraire en soient fondamentalement modifiées.
Transpositio, 2023
En tant que narratologue travaillant en contexte académique, je suis arrivé il y a quelques année... more En tant que narratologue travaillant en contexte académique, je suis arrivé il y a quelques années à un point où il m'a semblé légitime, et même nécessaire, de me pencher sur l'utilité des notions théoriques élaborées et débattues dans mon domaine de recherche. Il est en effet presque inévitable de se poser, à un moment ou à un autre de sa vie, la question de la valeur sociale de sa pratique professionnelle. Heureusement, si l'on en croit les travaux qui évoquent, depuis une trentaine d'années, le «tournant narratif» opéré dans les sciences sociales et les sciences humaines (Kreiswirth, 1992), on peut supposer que les notions narratologiques devraient être utiles pour un grand nombre de personnes impliquées dans des contextes sociaux variés. On constate en effet que la théorie du récit est souvent mobilisée dans les domaines du marketing et de la communication, mais aussi du droit, des sciences de l'éducation ou de la médecine, avec le retour des approches biographiques que l'on associe à l'empowerment et les théories concernant la dimension narrative de nos identités (Baroni, 2016a). Il semble néanmoins évident que la première utilité de la narratologie, du moins la plus visible socialement, réside dans l'outillage scolaire mis au service de l'étude des textes littéraires. Dans la formation obligatoire, la familiarisation avec les notions de focalisation, d'intrigue ou de narrateur passe en effet, dans les pays francophones du moins, par la classe de français, où cette «boite à outils» (Dawson, 2017) est non seulement mobilisée par les enseignants , mais constitue aussi souvent un objet d'enseignement dès le collège en France, le premier degré du secondaire en Belgique et en Suisse, et le premier cycle secondaire au Québec. Toutefois, un certain vertige existentiel saisit le narratologue soucieux de se mettre au service de la société civile quand il constate que cet outillage n'a pratiquement pas évolué en un demi-siècle, c'est-à-dire, précisément, depuis la parution de la «bible narratologique» (ou plus exactement du Livre de la Genèse de cette discipline) que constitue l'essai de Gérard Genette «Discours du récit», publié en 1972. Les institutions scolaires et la didactique du français auraient ainsi totalement ignoré les efforts consentis par celles et ceux qui ont tenté, au cours des dernières décennies, de faire évoluer la narratologie en la pensant au plus près des phénomènes verbaux, médiatiques, rhétoriques ou cognitifs qui sous-tendent les notions dégagées par les pères fondateurs de la discipline. S'il fallait blâmer quelqu'un de cette indifférence à la théorie contemporaine, sait-on bien à qui il conviendrait d'adresser la critique? Est-il du devoir des enseignants ou des didacticiens d'aller traquer les actualités de la narratologie contemporaine mondialisée (c'est-à-dire anglicisée), quand cette discipline de recherche est à peine présente dans les formations initiales des pays francophones? Pour être tout à fait honnête, il faudrait ajouter que les théoriciens du récit se sont pour la plupart assez peu préoccupés des usages sociaux ou scolaires des notions dont ils débattent. Cette narratologie appliquée (comme il existe, en science du langage, un courant identifié comme
Comicalités, 2022
Études de culture graphique Ce que le numérique fait à la bande dessinée | 2022 Beyond the Shadow... more Études de culture graphique Ce que le numérique fait à la bande dessinée | 2022 Beyond the Shadow of Z: Non-Linear Reading and Experimental Approaches to Comics Au-delà de l'ombre du Z: lecture non linéaire et approches expérimentales de la bande dessinée
Comicalités, 2022
L’objectif de cette étude consiste à élargir de champ d’investigation des recherches empiriques p... more L’objectif de cette étude consiste à élargir de champ d’investigation des recherches empiriques portant sur la lecture des bandes dessinées en incluant des aspects liés au rythme narratif et aux cheminements non-linéaires, tout en les associant à un genre narratif spécifique, en l’occurrence la bande dessinée humoristique franco-belge. Sur la base de ce corpus, on s’intéressera d’une part aux opérations de lectures rétrogrades induites par les gags visuels en une page, d’autre part, on se penchera sur les effets de séquences que nous qualifierons de « chronophotographiques », ces dernières n’ayant, jusqu’à ce jour, reçu que peu d’attention.
Anuario de Letras Modernas,, 2022
En una época en que la narratología se abre camino más allá del límite de los estudios literarios... more En una época en que la narratología se abre camino más allá del límite de los estudios literarios, este artículo plantea la necesidad de mantener un enfoque comparado de los medios que permita, por un lado, reconsiderar nociones fundamentales como la del narrador, el punto de vista, la focalización y, por otro, comprender las especificidades de cada medio en su manera de encarnar relatos. El texto expone asimismo la importancia, mediante este análisis comparativo, de definir los elementos fundamentales de la narratividad, cualquiera que sea la sustancia que transmita el relato. Atendiendo al lugar que goza la forma narrativa en nuestra sociedad, el artículo apuesta, dentro de un horizonte interdisciplinario, por una mejor comprensión general de las formas y las funciones de las producciones narrativas.
Transpositio, 2022
La dimension tabulaire de la bande dessinée : de la théorie à l'enseignement… et retour Sur la ba... more La dimension tabulaire de la bande dessinée : de la théorie à l'enseignement… et retour Sur la base de l'analyse de l'organisation des planches que l'on rencontre au fil de l'album Le Long Voyage de Léna de Pierre Christin et André Juillard, cet article visera à montrer comment il est possible de décrire et d'interpréter l'architecture des planches d'un récit graphique 1. Je commencerai par souligner l'importance, pour la didactique de la bande dessinée, de disposer d'un outillage conceptuel permettant d'identifier différents prototypes de mise en page, tout en soulignant les lacunes observables en ce domaine. Je mettrai aussi en lumière un certain nombre de problèmes liés à l'ergonomie des principaux modèles théoriques, ce qui justifie selon moi leur reconfiguration dans l'optique d'une transposition didactique des typologies existantes. Cela m'amènera à proposer un modèle original, que je mettrai à l'épreuve par ma lecture de l'album de Christin et Juillard. Philippe Sohet, dans son effort de didactisation d'une bande dessinée d'Edmond Baudoin, commente de la manière suivante une planche caractérisée par des effets de symétrie : Ces ajustements graphiques nous rappellent qu'une planche ne se réduit pas à une succession de cases, elle est surtout un espace où cohabitent des vignettes. Si la « lecture » d'une bande dessinée est séquentielle, case par case, il ne faut pas perdre de vue que son appréhension visuelle est d'abord globalisante, l'oeil percevant la planche dans son ensemble. Cette réalité correspond à la dimension « tabulaire » de la planche. Il est donc possible de penser cette cohabitation, de l'organiser en fonction de certaines fins. Des fins esthétiques, par exemple, ou narratives : comment ne pas se rendre compte que les deux obliques qui traversent la planche 5 décrite plus haut se resserrent et font converger le regard sur le père et son rêve qu'il sait déjà ne pas rencontrer et que soulignent par ailleurs l'épaisseur et l'approximatif du tracé. (Sohet 2010 : 66) Pour les enseignants soucieux de mettre en avant les spécificités du langage de la bande dessinée, il est en effet difficile de faire l'impasse sur l'un des aspects les plus saillants de ce médium, à savoir le fait que la séquence de cases est projetée à la surface de son support, ce qui entraine l'émergence d'effets liés à la coprésence des images. Pourtant, en dépit de la reconnaissance de cette « dimension tabulaire », où se joue en partie le sens du récit, de nombreux manuels se caractérisent par une carence d'outils permettant de traiter cet aspect. L'ouvrage de Sohet, par exemple, possède des sections intitulées « La 1 Cette réflexion a été développée dans le cadre du projet Sinergia « Reconfiguring Comics in our Digital Era », financé par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS : CRSII5_180359). La typologie circulaire des mises en page est redevable à des échanges dans le cadre de cette recherche, notamment avec Olivier Stucky, qui étudie les reconfigurations de la bande dessinée liées à des transferts d'un support graphique à un autre. Il propose quant à lui une approche de la mise en page qui s'inscrit dans le cadre d'une histoire matérielle des dispositifs (cf. Stucky 2021). Le présent article doit aussi beaucoup à la relecture de Jan Baetens et d'Alain Boillat. Dans cet article, j'utiliserai de manière indistincte des termes tels que case ou vignette de manière à éviter les répétitions. Pour une terminologie plus stricte et cohérente, je renvoie à Kovaliv & Stucky (2020).
Revista Estado da Arte, 2021
Cet article propose une réflexion sur le potentiel narratif des images. Un aperçu des définitions... more Cet article propose une réflexion sur le potentiel narratif des images. Un aperçu des définitions de la narration, confrontant leurs particularités apporte les dernières tendances de la narratologie post-classique. La question de la narrativisation des images est abordée à partir de quelques exemples artistiques, qui représentent différents différents rapports à la dimension temporelle du récit. En prenant en considération les notions de séquence, d'intrigue et de configuration, une typologie des procédés de narrativisation de l'image fixe est développée.
Baroni, R. (2021) « Configuration and Emplotment: Converging or Opposite Paradigms for Storytelling? », Poetics Today, n° 42 (3), p. 425-448.
Poetic Today, 2021
To get access to the article, please follow the DOI link and download it from the editor's website.
Revista Estado da Arte, 2021
Este artigo propõe uma reflexão sobre o potencial narrativo das imagens. Um panorama das definiçõ... more Este artigo propõe uma reflexão sobre o potencial narrativo das imagens. Um panorama das definições de narrativa, confrontando suas particularidades traz as últimas tendências da narratologia pós-clássica. A questão da narrativização da imagem é abordada a partir de alguns exemplos artísticos, que representam diferentes relações com a dimensão temporal da narrativa. Levando em consideração as noções de sequencia, intriga e configuração é desenvolvida uma tipologia dos procedimentos de narrativização da imagem estática.
Cet article propose une réflexion sur le potentiel narratif des images. Un aperçu des définitions de la narration, confrontant leurs particularités apporte les dernières tendances de la narratologie postclassique. La question de la narrativisation des images est abordée à partir de quelques exemples artistiques, qui représentent les différents rapports à la dimension temporelle du récit. En prenant en considération les notions de séquence, d'intrigue et de configuration, une typologie des procédés de narrativisation de l"image fixe est développée.
Ce document a été généré automatiquement le 20 juillet 2021. Article L.111-1 du Code de la propri... more Ce document a été généré automatiquement le 20 juillet 2021. Article L.111-1 du Code de la propriété intellectuelle.
La Lettre de l'AIRDF, 2021
En tant que produit de la culture de masse en concurrence avec la littérature, la bande dessinée ... more En tant que produit de la culture de masse en concurrence avec la littérature, la bande dessinée a longtemps fait l'objet de critiques virulentes de la part des milieux éducatifs, qui l'ont souvent associée à une forme d'illettrisme. Toutefois, à partir du début des années 1970, l'attitude des didacticiens a évolué , sans que, malheureusement, cela se traduise par un changement majeur dans les pratiques enseignantes, l'étude de la bande dessinée restant très périphérique par rapport aux oeuvres littéraires. Dans la foulée de sa légitimation culturelle, la didactique du français reconnait pourtant de nombreuses vertus à ce médium : élément saillant de la culture francophone, il augmenterait de manière significative la motivation des élèves allophones (Picone 2009) et permettrait de rapprocher l'activité interprétative des élèves francophones de la culture juvénile (Norton 2003 ; Mitrovic 2019 ; Raux 2019a). Certaines didacticiennes s'interrogent aussi sur l'intérêt des adaptations des classiques en bande dessinée pour faciliter l'accès aux oeuvres patrimonialisées (Ahr 2012 ; Louichon 2015). D'autres encore insistent sur les qualités du médium pour le développement de compétences littératiées en phase avec un contexte médiatique de plus en plus marqué par la multimodalité (Boutin 2012) et le caractère composite des supports (Bautier et al. 2012). Ainsi que le relève Jean-Louis Chiss (2003 : 44), le concept de littératie invite par ailleurs à repenser l'interrelation entre une dimension proprement textuelle, qui renvoie à la linéarité du message verbal et une dimension scripturale, qui renvoie à l'organisation matérielle des informations sur leur support. C'est précisément sur ce plan que les caractéristiques sémiotiques de la bande dessinée présentent un intérêt éducatif. Ainsi que l'explique Elizabeth Rosen, les bandes dessinées « remettent en question la plupart des façons dont nous avons appris à lire : de gauche à droite, de haut en bas, de façon linéaire et progressive » (2009 : 58). Cet aspect est d'ailleurs au coeur de l'une des études pionnières dans le domaine de la sémiologie de la bande dessinée, Pierre Fresnault-Deruelle définissant la bande dessinée comme une forme écartelée entre la linéarité du strip et la tabularité de la planche.
Fabula-Lht, 2021
Cet article offre une synthèse critique des travaux portant sur la perspective narrative, sur la ... more Cet article offre une synthèse critique des travaux portant sur la perspective narrative, sur la focalisation et sur la représentation du point de vue dans différents médias. En dépit du caractère souvent polémique de ces approches concurrentes, il ne s’agit pas ici de trancher en faveur d’une conception au détriment d’une autre, mais plutôt de souligner leur complémentarité, déjà envisagée à la fin des années 1980 par François Jost. Nous défendrons une conception multifactorielle de la perspective narrative et montrerons les profits heuristiques que l’on est en droit d’attendre de définitions plus précises de ce phénomène complexe et de leur réarticulation fondée sur une terminologie moins confuse. Nous montrerons par ailleurs les enjeux d’une narratologie comparée tenant compte des spécificités médiatiques dans la représentation de la subjectivité.
This article provides a critical synthesis of work on narrative perspective, focalization and the representation of point of view in different media. Despite the often-polemical nature of these competing approaches, the aim here is not to decide in favor of one conception to the detriment of another, but rather to underline their complementarity, already envisaged at the end of the 1980s by François Jost. We will defend a multifactorial conception of the narrative perspective and will show the heuristic benefits that one is entitled to expect from more precise definitions of this complex phenomenon and their re-articulation based on a less confusing terminology. We will also show the stakes of a comparative narratology that takes into account media specificities in the representation of subjectivity.
Narrative, 2021
To challenge the so-called inherent fictionality of graphic memoirs, I begin by reconsidering the... more To challenge the so-called inherent fictionality of graphic memoirs, I begin by reconsidering the opposition between nonfictional and fictional representation in a pragmatic and transmedial perspective, which will lead me to state that no medium can be considered as inherently factual or fictional. Then, I discuss the specific case of Art Spiegelman's Maus in the attempt to reevaluate the most obvious aspects of this graphic memoir that have been be wrongly interpreted as signposts of fictionality. We will see, among other things, why comics readers are not necessarily deceived or embarrassed by scenic reconstructions of lived experiences, and that the representation of people in the form of animals (mice, cats, pigs, frogs, etc.) does not appear to compromise the sincerity of the narrative. Based on this discussion, my aim is to show that invented elements are treated differently in the case of nonfictional representation, and that each medium can develop stylistic strategies complying with the illocutionary constraints of serious assertions as outlined by Searle.
Nouvelle revue d'ethétique, 2020
La focalisation, introduite par Gérard Genette dans Discours du récit, fait partie des concepts l... more La focalisation, introduite par Gérard Genette dans Discours du récit, fait partie des concepts les plus discutés par les narratologues. En s'appuyant sur des exemples tirés de la bande dessinée, cet article vise à clarifier les rapports, et l'éventuelle complémentarité, entre la conception genettienne de la perspective narrative et des approches alternatives, qui se sont penchées sur la construction des effets de subjectivité dans le récit. Il s'agit aussi de mettre en lumière l'applicabilité transmédiale et la dimension rhétorique de la focalisation telle que la concevait Genette, de manière à souligner son actualité, laquelle passe par une mise à jour critique continue de la réflexion ouverte il y a bientôt cinquante ans.
Poétique, 2020
Cet article revient brièvement sur la manière dont le modèle séquentiel développé dans le cadre d... more Cet article revient brièvement sur la manière dont le modèle séquentiel développé dans le cadre de la linguistique textuelle a influencé l'enseignement de la littérature: en proposant un modèle graduel de la narrativité, en délimitant différents prototypes de séquences textuelles et en décrivant les alternances et les enchâssements de ces séquences au sein des textes. Nous tenterons de mettre en lumière certains problèmes inhérents aux usages littéraires qui ont été tirés de ce modèle séquentiel, puis nous tenterons de dégager quelques pistes en vue de faire évoluer ces outils de manière à améliorer leur ergonomie pour l'analyse des récits que nous définirons comme « mimétiques ». La conclusion reviendra sur la manière dont linguistique textuelle, narratologie et sémiotique délimitent des champs disciplinaires différenciés, mais qui se croisent et offrent aux études littéraires un éventail de concepts convergents ou complémentaires susceptibles d'être mobilisés pour enrichir la compréhension des fonctionnements narratifs et pour en faciliter l'enseignement.
From a Small Camp of Foldable Tents into a Vast Metropolis In narrative theory, looking at the ch... more From a Small Camp of Foldable Tents into a Vast Metropolis In narrative theory, looking at the changing relationship between characters and plots is a good way to account for the evolution of the discipline over the years. While debates concerning other issues-like narrativity, implied author, optional narrator, or focalization-at times appear to have frozen in some kind of Cold War-with front lines that have moved very little over the years-the way we look at the interconnection between fictional entities and the unfolding of plot has changed quite dramatically over the last few decades. This evolution is obvious if we examine a recent discussion between Thomas Pavel and Françoise Lavocat. Asked why she chose to write a book on possible world theory and the difference between fact and fiction 1 , Françoise Lavocat recalls how she discovered, in the mid 1990s, the famous essay by Thomas Pavel, Univers de la fiction: One evening that I remember very well, in February 1996, I began to read Univers de la fiction, which an analytical philosopher had advised me. I read from the very first page-which evokes Mr Pickwick-that we have the right to love characters. With this authorization, ten years of structuralism collapsed all of a sudden. In preparatory school, I had learned that characters were made of paper and that it would be very naive to picture them in another way. I read in Thomas Pavel's book that we have the right to be naive. 2 (Lavocat & Pavel 2016: n.p.) Thomas Pavel replies by saying that, when he began working on possible world theory, in the seventies, he felt quite alone: You remind me of the 1970s when the few people who had begun to think about these questions felt a little like three or four friends on an excursion into the Rocky Mountains, spending nights in easily foldable tents. Forty years later, studies on fiction seem to have reached the size of a vast metropolis, with its enormous skyscrapers. The landscape has changed a lot! At the time, we were told that what counted in Madame Bovary was the use of free indirect speech. It was certainly not false. Now, I read Madame Bovary to follow the life of the characters, to learn, for example, what will become of this unwise woman, who, among other things, buys dresses too costly for her budget. We were told that it was stupid to read novels simply to understand the plot. 3 (Lavocat & Pavel 2016: n.p.) 1 See Lavocat (2016). 2 « Un soir dont je m'en souviens très bien, en février 1996, je me suis mise à lire Univers de la fiction, qu'un philosophe analytique m'avait conseillé. Je lis, dès la première page-qui évoque Mr Pickwick-qu'on a le droit d'aimer les personnages. Avec cette autorisation, dix ans de structuralisme s'effondrent tout d'un coup. En khâgne, j'avais appris que les personnages étaient de papier et qu'il était vraiment naïf de les envisager d'une autre façon. Je lis dans le livre de Thomas Pavel qu'on a le droit d'être naïf. » 3 « Vous me rappelez les années 1970, lorsque les quelques personnes qui avaient commencé à réfléchir à ces questions se sentaient un peu comme trois ou quatre amis en excursion dans les Montagnes Rocheuses et qui passent les nuits dans des tentes facilement pliables. Quarante ans plus tard, les études sur la fiction semblent avoir atteint la dimension d'une vaste métropole avec ses énormes gratte-ciels. Le paysage a beaucoup changé ! À l'époque, on nous apprenait que ce qui comptait dans Madame Bovary, c'était l'emploi du discours indirect libre. Ce n'était certes pas faux. Or moi je lisais Madame Bovary pour suivre la vie les
Tous les médias capables de raconter une histoire partagent une caractéristique commune : ils doi... more Tous les médias capables de raconter une histoire partagent une caractéristique commune : ils doivent être capables de construire un monde narratif dans lequel le récepteur (lecteur, auditeur, spectateur) peut s'immerger. Sur la base de cette immersion, il devient possible de nouer une intrigue, c'est-à-dire de produire une tension orientée vers un dénouement, ce qui revient à dynamiser la durée du récit, à lui imprimer un rythme fondé sur l'intérêt du récepteur pour la suite. L'essor de la narratologie transmédiale nous invite cependant à la prudence lorsqu'il s'agit d'élargir la portée de concepts qui ont été développés dans le creuset des études littéraires.
This is NOT the final published version but just a proof. Please, buy the book if you want to qu... more This is NOT the final published version but just a proof. Please, buy the book if you want to quote the text and read the other chapters of the volume.
From the period that David Herman refers to as classical narratology to the present day, we can o... more From the period that David Herman refers to as classical narratology to the present day, we can observe major shifts in the way plot and narrative sequence are dealt with, giving new insights into the dynamics and indeterminacy of narrative structures. This shift has transformed what used to be considered a symmetrical construction (focusing on the unity of the story shaped by the teller) into a kind of labyrinth in which virtual events become as important as events that have been actually told. Thus, despite a proliferation of epistemologies (functionalism, cognitive science, etc.), postclassical narratologies converge by stating that in order to understand the forms and functions of plots, we must take into account the “dialectical interplay between narrative and consciousness” (Herman 2007). On this basis, it is no longer possible to avoid “the analysis of how readers’ decisions contribute to the construction of the narrative world” (Kafalenos 2001). Commenting on a short story of Borges, “The Garden of Forking Path,” I shall distinguish between different ways of dealing with the virtualities of the story. The potential tensions between these three perspectives can be seen as challenges that contemporary narratology must face when going beyond the mere description of the internal logic of the fabula.
Cet article vise à comparer le feuilleton littéraire, tel qu'il émerge au début du xrx' siècle, a... more Cet article vise à comparer le feuilleton littéraire, tel qu'il émerge au début du xrx' siècle, avec le feuilleton télévisuel contemporain dans sa version la plus luxueuse, c'est-à-dire dans les productions américaines récentes généralement produites par des chaînes câblées et bénéficiant à Ia fois d'un forc régime d'auctorialité et de moyens de production inédits. Cette comparaison, qui sera surtout centrée sur le statut du personnage dans le récit, visera à expliquer comment le feuilleton, une forme narrative
Lors de la publication de Soumission, le 6 janvier 2015, Michel Houellebecq s'est rendu sur le pl... more Lors de la publication de Soumission, le 6 janvier 2015, Michel Houellebecq s'est rendu sur le plateau de France 2 pour répondre aux questions de David Pujadas. À cette occasion, le journaliste affichait une attitude que l'on peut considérer comme particulièrement révélatrice d'une certaine manière de lire les romans de Houellebecq :
Concerning the reality of the novel, it is only one of the possible realities. It is not essentia... more Concerning the reality of the novel, it is only one of the possible realities. It is not essential, it is fortuitous, and contains other possibilities.
Susp¡r'¡se En reprenant la règle aristotélicienne de la progression de l'intrigue (ou fable) au m... more Susp¡r'¡se En reprenant la règle aristotélicienne de la progression de l'intrigue (ou fable) au moyen des péripétie,r avec son moment de << re t o ¿tr fi e tft e n t dra tu a t iq u e >>, on peut dire, colnme Montesquieu, << c'est par' 1à que les
Lors de la biennale de Lyon, à l'automne 2011, on pou- Publishing, 2013. 2. On peut voir cette vi... more Lors de la biennale de Lyon, à l'automne 2011, on pou- Publishing, 2013. 2. On peut voir cette vidéo sur le lien suivant: http://vimeo.com/24388069, 43 FRAGMENTS D,UN DISCOURS THÉORIQUE Les trois premières secondes laissent un espace pour ce qui vient après. Les cinq prochaines secondes vrillent les nerfs jusqu'au point de rupture, dans l'attente de ce qui va venir. Les sept dernières secondes de noir sèment 1a confusion et I'horreur que rien ne viendra peut-être. Rien que ce vide noir. Le s masses sombres du chaos. Rien, Alors le film commence.
conduite esthétique est ponctuée par diverses distractions (un passager vient s'asseoir, le bruit... more conduite esthétique est ponctuée par diverses distractions (un passager vient s'asseoir, le bruit dans le wagon, le nombre de stations qu'il reste à parcourir).
Tellability is a notion that was first developed in conversational storytelling analysis but whic... more Tellability is a notion that was first developed in conversational storytelling analysis but which then proved extensible to all kinds of narrative, referring to features that make a story worth telling, its "noteworthiness." Tellability (sometimes designated "narratibility" or "reportability") is dependent on the nature of specific incidents judged by storytellers to be significant or surprising and worthy of being reported in specific contexts, thus conferring a "point" on the story. The breaching of a canonical development tends to transform a mere incident into a tellable event, but the tellability of a story can also rely on purely contextual parameters (e.g. the newsworthiness of an event); in conversation it is often negotiated and progressively co-constructed through discursive interaction. Tellability may also be dependent on discourse features, i.e. on the way in which a sequence of incidents is rendered in a narrative. Publications devoted to tellability differ according to the importance given to: (a) the concept of narrativity; (b) the nature of the story told and its connection with narrative interest; (c) the discourse features of tellability; and (d) the contextual parameters determining the "point" of a narrative. Scholars generally distinguish tellability from narrativity (Abbott → Narrativity [1]) because, firstly, tellability is perceived independently from its textualization (e.g. tellability is involved when a potential narrator wonders whether his or her story-lived or invented-is worth telling) and secondly, because stories that meet formal criteria of narrativity may remain pointless and simply fail to raise the interest of the audience (cf. Ryan 2005: 589; Herman 2002: esp. 100-09). However, some scholars bring tellability and narrativity closer together by adding to the various formal criteria defining narrativity its "value" in specific contexts (e.g. In light of the story/discourse distinction, it is generally assumed that tellability pertains only to the story level and that it should thus be dissociated from the broader concept of narrative interest as comprising both story and discourse features. Since a good story poorly told can be ruined or, conversely, the most insignificant incident can become captivating when told by a skillful narrator, some critics find it difficult to consider any aspect of narrative (sequence, plot, tellability, point, interest, etc.) independently from its discursive or textual manifestation. Consequently, narrative interest might be proposed as a term for tellability when dealing with the interconnection between story and discourse. Semantic and cognitive studies have provided interesting insights into how salient events can transform a mere occurrence or a "something happens" (type I event) into a "tellable" or "reportable" one (type II event) (Hühn → Event and Eventfulness [2]; cf. Hühn 2007). Bruner has insisted on the fact that "to be worth telling, a tale must be about how an implicit canonical script has been breached, violated, or deviated from" (1991: 11). Such a "precepting event" can be linked to dynamic conceptions of plot, and in particular to its complication phase (see Baroni 2007: 167-224). At this level, it is assumed that there is a general human interest for stories reporting events that have a certain degree of unpredictability or mystery.
Ce livre pose, à la première lecture, la question de son identité (et une fois résolue cette ques... more Ce livre pose, à la première lecture, la question de son identité (et une fois résolue cette question préliminaire, une fois qu'on a franchi le seuil et qu'on connaît le lieu où l'on se tient, alors on peut recevoir et réfléchir librement à son interrogation profonde).' Ce commentaire, rédigé en 1935 par Georges Anex dans les Cahiers de la Renaissance vaudoise, est symptomatique du mystère qui entoure l'une des oeuvres les plus célèbres de Ramuz, la seule sur laquelle il ait apposé le label «récit». Mais en réalité, les difficultés relatives à l'identification du genre et à son interprétation traversent l'ensemble des oeuvres de !'écrivain, puisque, ainsi que le rappelle Vincent Verselle, deux questions reviennent inlassablement chez les critiques: «Il s'agit d'une part de la question du style et de la langue, et d'autre part de celle de la catégorisation générique. » 2 Toutefois, dans le cas de Derborence, ce problème de catégorisation est particulièrement ardu, dans la mesure où la notion de « récit» est elle-même complexe et polysémique. En effet, le récit peut tour à tour désigner un genre historique -au même titre que le roman naturaliste, avec lequel il entre en tension au début du xxe siècle-, mais il peut également se référer à un phénomène plus général, qui engage la question de la « narrativité » du texte, c'est-à-dire ce qui fait que telle représentation apparaît plus «narrative » que telle autre. D'ailleurs, il est probable qu'en associant Derborence à un «récit», Ramuz souhaitait autant se démarquer du roman tel que pouvait l'incarner, par exemple, le modèle naturaliste, 1 Georges Anex, Cahiers de la Renaissance vaudoise, n" 15, 1935, p. 50. 2 Vincent Verselle, «Artisan novateur, tâcheron laborieux ... ou peut-être écrivain? La réception critique des romans de C. F. Ramuz "• DAR_, p. 136. 166 que signaler un parti pris pour une représentation dont le degré de « narrativité » était exacerbé. Or, ce degré de narrativité dépend directement de la saillance de l'intrigue, de la tension dramatique de l'oeuvre et de l'intérêt qu'elle est capable de susciter chez le lecteuri.
L'intrigue en puissance L'intrigue est à la fois une fonne, qui inscrit l'histoire racontée dans ... more L'intrigue en puissance L'intrigue est à la fois une fonne, qui inscrit l'histoire racontée dans une configuration poétique organisée par un auteur ou un narrateur, et une indétennination de cette fonne, dont dépend la force de l'intrigue, son intérêt pour le lecteur qui s'aventure dans le récit. Produire cette indétennination exige de l'auteur ou du narrateur un effort aussi important que celui qui consiste à configurer l'histoire; et pour exhumer la force de l'intrigue, qui se loge au coeur de la fonne, i! est nécessaire de se penche� sur la source de l'énergie du récit, sur ce qui le met en mouvement et qui permet à la configuration narrative de s'ouvrir et de se déborder. Dans la physique newtonienne, il existe deux types d'énergies fondamentales: l'énergie cinétique et l'énergie potentielle. De manière similaire, on pourrait affinner que la force de l'intrigue consiste en la conversion d:
En m'appuyant sur l'exemple de la Passion selon Marc, qui se présente comme un récit par excellen... more En m'appuyant sur l'exemple de la Passion selon Marc, qui se présente comme un récit par excellence dont l'issue est connue d'avance, je montrerai que la construction narrative d'un pathos durable, résistant à la réitération, ne repose pas uniquement sur une forme d'identification au protagoniste, mais qu'elle dépend tout autant des virtualités de l'histoire inactualisées, et néanmoins actualisables sous forme d'hypothèses. Dès lors, les virtualités actionnelles "disnarrées »par le récit apparaîtront comme les traces explicites de cette mise en tension entre une histoire effective et une histoire virtuelle, ce qui permettra d'éclairer l'un des mécanismes essentiels de l'empathie littéraire. L'héritage de la narratologie structuraliste avait rendu pratiquement impossible la discussion des rapports entre empathie et intrigue. En effet, la théorie du récit« classique», qui se voulait une science purement descriptive échappant à la fois à l'illusion d'une intention d'auteur et à celle d'une expérience affective du texte, a fini par réduire l'intrigue à une sémantique del' action dépassionnée, déterminant la trame logique de l'histoire racontée. Les approches plus récentes, renouant avec la rhétorique et avec l'esthétique, se sont penchées au contraire sur la dynamique des dispositifs intrigants, qui orientent la lecture et donnent de l'épaisseur à l'histoire en opposant tensivement le cours des événements racontés à celui des alternatives racontables. Les actions virtuelles, esquissées par Je récit et échafaudées par des lecteurs qui progressent dans le texte, prennent dès lors autant d'importance que les actions effectivement racontées. Par ailleurs, dans ce nouveau cadre interprétatif, il devient possible de relier l'analyse fonctionnelle des R. Baroni, "Empathie et virtualités de l'intrigue", in Epathie et esthétique, A. Gefen & B. Vouilloux (dir.), Paris, Hermann, 2013, p. 191-206.
Baroni, R. (2013) « Raconter, partager, réfléchir sur sa trajectoire d’appropriation du français : l’exemple du forum », in Se vivre entre les langues. Approches discursives et didactiques de la biographie langagière, Thérèse Jeanneret & Stéphanie Pahud (dir.), Lausanne, Arttesia, p. 21-34.
Cet entretien revient sur le dernier ouvrage de Gaspard Turin, Poétique et usages de la liste lit... more Cet entretien revient sur le dernier ouvrage de Gaspard Turin, Poétique et usages de la liste littéraire. Le Clézio, Modiano, Perec, publié chez Droz en 2017. Dans ce livre, préfacé par Philippe Hamon, Gaspard Turin présente la liste comme « l'un des symptômes scripturaux les plus prégnants de notre époque » et il se propose d’en décrire les usages romanesques par plusieurs écrivains français récents. Il montre que cette forme oscille entre ordre et chaos, entre l’hybris d’un rêve de saisie totale du monde et la mélancolie d’une tentative vaine de retenir ce qui est voué à l’oubli. Surtout, l’auteur démontre la fécondité d’une approche orientée sur la liste pour saisir le paysage littéraire moderne et contemporain et pour comprendre ses enjeux profonds. À la fois très dense d’un point de vue théorique et riche dans ses analyses adossées aux œuvres de Le Clézio, Modiano et Perec, ce livre s’annonce comme un jalon essentiel autant pour la poétique contemporaine que pour une critique soucieuse d’ancrer la compréhension de l’usage des listes dans un contexte biographique et historique.
Dans son dernier ouvrage, Les Rouages de l’intrigue (Slatkine, 2017), Raphaël Baroni revient sur ... more Dans son dernier ouvrage, Les Rouages de l’intrigue (Slatkine, 2017), Raphaël Baroni revient sur la conception dynamique de l’intrigue introduite dans La Tension narrative (Seuil, 2007) et L’œuvre du temps (Seuil, 2009) pour en préciser les mécanismes textuels et les rouages verbaux. En adoptant une perspective rhétorique et monomédiale, il tente dans ce livre d’éclairer les liens entre différents dispositifs textuels (par exemple les jeux sur la focalisation, le choix des tiroirs verbaux, la caractérisation des personnages ou la segmentation chapitrale) et différents effets de lectures associés à la mise en intrigue et à l’immersion. Des exemples tirés des œuvres de Ramuz, de Gracq et de Robbe-Grillet facilitent le passage de la théorie à la pratique de l’analyse textuelle, tout en illustrant le raffinement potentiel des mécanismes de la tension narrative. Cet essai vise à renouveler les outils au service des études littéraires, tout en réfléchissant aux valeurs éthiques et esthétiques que l’on peut associer au suspense ou à la curiosité qui aimantent la lecture et nous immergent dans les mondes racontés. Dans cet entretien mené par Romain Bionda, le chercheur romand se penche sur un angle mort de sa réflexion, qui fait largement (et étrangement) l’impasse sur l’analyse de la tension narrative dans les textes dramatiques et les représentations théâtrales.
Cahiers de narratologie, 2018
À l’occasion de la parution de son ouvrage intitulé Les Rouages de l’intrigue. Les outils de la n... more À l’occasion de la parution de son ouvrage intitulé Les Rouages de l’intrigue. Les outils de la narratologie postclassique pour l’analyse des textes littéraires (Genève, Slatkine Érudition, 2017), Raphaël Baroni répond aux questions de Frank Wagner sur ce qui l’a amené à revenir sur la question de l’intrigue, sur les liens de son approche avec l’héritage formaliste de Gérard Genette et sur ses prolongements didactiques.
Interview avec Melina Marchetti sur mon dernier livre: "Les Rouages de l'intrigue (Slatkine, 2017).
Baroni, R. & Acquier, M.-L. (2012) « L’événement, le récit et la littérature. Entretien avec Raphaël Baroni », in La Relation de la littérature à l’événement (XIXe-XXIe siècles), M.-L. Acquier et Ph. Merlo (dir.), Paris, L’Harmattan, p. 265-284.
Parmi les nombreux sujets du débat contemporain à propos de la théorie narrative et de la narrato... more Parmi les nombreux sujets du débat contemporain à propos de la théorie narrative et de la narratologie, deux paradigmes fondamentaux ont récemment été mis en évidence : le paradigme mimétique ou référentiel, et le paradigme anti-mimétique ou constructiviste. Les différences et les tensions apparues entre les deux portent encore une fois sur la conception du récit et de ses éléments : comment fait-on pour théoriser les relations entre fabula et sujet ? Quel rapport y a-t-il entre les éléments de la séquence, les effets de la narration et nos capacités cognitives ? Pour éclaircir ces problèmes, Raphaël Baroni répond à certaines questions fondamentales de la théorie narrative. L'auteur de La tension narrative et de L'oeuvre du temps, discerne tout d'abord le plan sur lequel reposent les difficultés, à savoir la définition de « séquence » ou d'« intrigue ». Il esquisse, ensuite, une perspective théorique apte à surmonter de tels obstacles. En examinant les relations entre discordance narrative et virtualité du récit, il est finalement amené à concevoir le récit non seulement comme un acte interactif, mais aussi comme une forme de perturbation des normes ordinaires de la communication.
Baroni, R. & F. Wagner (2007) « La Tension narrative », Vox Poetica.
Dans cette présentation, je pars de deux constats : d’une part, les craintes plus ou moins légiti... more Dans cette présentation, je pars de deux constats : d’une part, les craintes plus ou moins légitimes que suscitent les usages récents du storytelling dans la sphère sociale – craintes que résume la formule de Christian Salmon : le storytelling serait « une machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits » –, d’autre part, les critiques propres aux études littéraires relatives à des techniques spécifiques à la narration romanesque : suspense, illusion affective, illusion référentielle, techniques d’immersion, techniques commerciales visant à tenir en haleine les lecteurs, etc. En me basant sur la théorie du dialogisme bakhtinien et sur certaines théories cognitivistes récentes, je montre que ces critiques peuvent être réfutées, alors que peuvent être formulés d’autres critères permettant de discuter des enjeux éthiques propres aux narrations littéraires et aux autres formes d’usages instrumentaux des récits mimétiques. La définition des récits mimétiques demeure au coeur de cette réflexion.
Lecteur modèle, lecteurs empiriques et tensions interprétatives dans l'oeuvre de Michel Houellebe... more Lecteur modèle, lecteurs empiriques et tensions interprétatives dans l'oeuvre de Michel Houellebecq / Raphaël Baroni, in journée d'études "Le lecteurs et ses autres (2)" organisée, sous la responsabilité scientifique de Marie-Josée Fourtanier, par le laboratoire "Lettres, Langages et Arts : Création, Recherche, Émergence, en Arts, Textes, Images, Spectacles" (LLA CREATIS) en collaboration avec l'Équipe de Recherche sur les Rationalités Philosophiques et les Savoirs (ERRAPHIS), Université Toulouse Jean Jaurès-campus Mirail, 20 juin 2014.
Dans le prolongement des travaux sur la lecture subjective menés autour du "Texte du lecteur" et du séminaire "Réception des oeuvres et créativité des lecteurs-auditeurs-spectateurs", les différents intervenants de la seconde saison ont interrogé, sans souci d'inventaire, les autres du lecteur. Par ce vocable, dont l'emploi peut sembler énigmatique, nous entendons, entre autres, les souvenirs enfouis issus de l'histoire personnelle du lecteur, les scénarios fantasmatiques tissés par son inconscient et activés par les oeuvres de fiction, le bruissement des diverses communautés interprétatives auxquelles il participe, le frayage des langages et des langages qui médiatisent son apport aux autres et au monde.
Par la comparaison entre un extrait de roman, un fait divers et un feuilleton électoral, je discu... more Par la comparaison entre un extrait de roman, un fait divers et un feuilleton électoral, je discute de la valeur des émotions, du suspense et de l'intrigue en relation avec différents contextes pragmatiques et génériques.
From the period that David Herman refers to as classical narratology to the present day, we can o... more From the period that David Herman refers to as classical narratology to the present day, we can observe major shifts in the way plot and narrative sequence are dealt with, giving new insights into the dynamics and indeterminacy of narrative structures. This shift has transformed what used to be considered a symmetrical construction (focusing on the unity of the story shaped by the teller) into a kind of labyrinth in which virtual events become as important as events that have been actually told. Thus, despite a proliferation of epistemologies (reception theory, functionalism, rhetoric, cognitive science, etc.), postclassical narratologies converge by stating that in order to understand the forms and functions of plots, we must take into account the “dialectical interplay between narrative and consciousness” (Herman 2007). On this basis, it is no longer possible to avoid “the analysis of how readers’ decisions contribute to the construction of the narrative world” (Kafalenos 2001). Commenting on a short story of Borges, “The Garden of Forking Path,” I shall distinguish between different ways of dealing with the virtualities of the story. The potential tensions between these perspectives can be seen as challenges that contemporary narratology must face when going beyond the mere description of the internal logic of the fabula.
La valeur de l'intrigue
My aim is to identify factors determining the value of plot, both in the limited context of liter... more My aim is to identify factors determining the value of plot, both in the limited context of literary studies and beyond. I comment a chapter of "La valeur de l'oeuvre littéraire" (P. Voisin (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2013). In this chapter I try to show that, paradoxically, it is because plot has an undeniable, and probably universal, power of attraction that it has been generally devalued in the field of literary studies, the latter being still largely influenced by an autonomy principle excluding everything that could pass for a commercial concession. The analysis of the critical reception of the novel by Ramuz Derborence (1934) illustrates the tensions between different users of the literature (professional readers, ordinary readers, author) for which the plot doesn’t possess the same value. The conclusion briefly outlines some ideas for revalorizing plot by saying that it offers to the reader a simulated and playful experience of time.
Bertrand Daunay, "Recension: Baroni Raphaël (2017), "Les Rouages de l’intrigue"", Transpositio, Conversations critiques, 2019
Transpositio, 2019
Martin, C. (2018) « Les Rouages de l’intrigue, une lecture appliquée à la bande dessinée », La Brèche - Lectures, URL: https://brechebiblio.hypotheses.org/1065.
Avec ce livre, Raphaël Baroni revient sur son désormais célèbre premier ouvrage, La Tension narra... more Avec ce livre, Raphaël Baroni revient sur son désormais célèbre premier ouvrage, La Tension narrative (2007). Comme son titre l'indique, Les Rouages de l'intrigue reprend et précise la question, centrale dans la théorie que R. Baroni exposait dans son précédent livre, de l'intrigue : sa définition, son fonctionnement et surtout son caractère opératoire, dans une perspective résolument orientée vers ses usages, en particulier dans l'enseignement de la littérature. Au fil des pages, R. Baroni se propose également de rassembler et d'harmoniser, au sein d'un discours propre, les nombreux travaux faisant usage de concepts liés à la tension narrative et à la dynamique du récit en général, montrant à la fois l'importance que ces concepts ont pris dans la critique littéraire actuelle et la nécessité d'un dialogue fécond quant à leur construction, toujours susceptible d'évolution.
Née dans les années 1960, la narratologie « classique » fut longtemps marquée par les aprioris de... more Née dans les années 1960, la narratologie « classique » fut longtemps marquée par les aprioris de l'approche structuraliste. Le texte était vu comme un objet en soi, différent et séparable de la lecture, elle-même souvent réduite à un phénomène secondaire, purement subjectif et anecdotique. Associé aux étudies cognitives, le pas partie des livres usés jusqu'à la corde par la narratologie et qu'on se réjouit de redécouvrir ici sous de nouveaux angles. Jan Baetens est rédacteur en chef de Image (&) narrative.
Terlaak Poot, L. (2016) « Narratology, in and out of order », DIEGESIS, n° 5 (2), p. 123-128.
Review of Baroni, Raphaël and Françoise Revaz, eds. Narrative Sequence in Contemporary Narratolog... more Review of Baroni, Raphaël and Françoise Revaz, eds. Narrative Sequence in Contemporary Narratology. Columbus: Ohio State UP, 2016.
A Revista Contracampo é uma revista eletrônica do Programa de Pós-Graduação em Comunicação da Uni... more A Revista Contracampo é uma revista eletrônica do Programa de Pós-Graduação em Comunicação da Universidade Federal Fluminense e tem como objetivo contribuir para a reflexão crítica em torno do campo midiático, atuando como espaço de circulação da pesquisa e do pensamento acadêmico.
Lucia Eniu (2012), "Voyage au coeur des villes englouties", Acta Fabula.
Lorenzo Bonoli (2009), « Le récit au cœur de la vie. Les implications philosophico-anthropologiques de la narratologie », Acta Fabula, Essais critiques, n° 10 (10).
Maxime Rovere (2009), « Ce que l’on se raconte », Le Magazine littéraire, n° 485, p.22.
Emma Kafalenos (2008), « Emotions Induced by Narratives », Poetics Today, n° 29 (2), p. 377-384.
Françoise Lavocat (2007), « La Tension narrative », Acta Fabula, n° 8 (6).
The aim of this article is to reassess the generic ambiguity inherent in autofiction from a cogni... more The aim of this article is to reassess the generic ambiguity inherent in autofiction from a cognitive point of view. Indeed, in the wake of the recent debate on autofiction, we would like to examine, not the nature, but the reception of these ambiguous texts. For instance, what is the cognitive basis of panfictionalism, the dominant approach when it comes to hybridity ? It is our contention that panfictionalism’s dismissal of generic frames remains unrealistic since the notion of frame (narrative schemas, cognitive types, perceptual habits…) is the necessary structure to get to grips with reality (even textual reality). For the “grey zone” to become tangible, the reader must suspend both belief and disbelief, but this indefinite position seems far removed from the reality of reading. What’s more, the exponents of hybridity overestimate our cognitive flexibility : there is every reason to believe that quite early in the process of reading a text, we opt for a genre or at least a specific horizon of expectation and, more often than not, stick to it.
traduit par Benjamin Picado
A Revista Contracampo é uma revista eletrônica do Programa de Pós-Graduação em Comunicação da Uni... more A Revista Contracampo é uma revista eletrônica do Programa de Pós-Graduação em Comunicação da Universidade Federal Fluminense e tem como objetivo contribuir para a reflexão crítica em torno do campo midiático, atuando como espaço de circulação da pesquisa e do pensamento acadêmico. Esta é um tradução autorizada do artigo "Ce que l'intrigue ajoute au temps: Une relecture critique de Temps et récit de Paul Ricoeur", publicado na revista Poetique (2010/3 n° 163, p. 361--382).
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2012
Tous nos remerciements vont à Nicolas Merminod, assistant étudiant, pour la mise en forme de cet ... more Tous nos remerciements vont à Nicolas Merminod, assistant étudiant, pour la mise en forme de cet article. Dans cet article 1 , nous tenterons d'éclairer un phénomène narratif permettant d'expliquer la résistance du pathos dans les récits de la Passion, notamment dans la version de l'Évangile selon Marc. Nous partirons de la redéfinition de l'intrigue par la narratologie postclassique pour mettre en évidence l'importance du pathos dans la dynamique narrative. Nous nous pencherons plus particulièrement sur le suspense et sur le phénomène de la résistance de cet effet en dépit de la disparition des incertitudes concernant le dénouement de l'histoire. Nous voudrions montrer que la résistance du pathos est inscrite dans les virtualités inactualisées, mais néanmoins esquissées ou actualisables sur un mode hypothétique, de l'histoire. Ce sont ces issues alternatives qui mettent en tension l'histoire connue avec l'histoire virtuelle. Dès lors, c'est la question des virtualités actionnelles «disnarrées» par le récit qui prendra une importance cruciale pour éclairer le pathos du récit évangélique. L'existence de variantes exploitant certaines virtualités non actualisées du récit biblique -par exemple La dernière tentation du Christ de Nikos Kazantzaki ou l'Apocalypse de Pierre gnostique (NH VII,3) -soulignera la portée de telles charnières en dépit de leur non actualisation par le récit canonique. Le Journal de voyage d'Égérie posera en finale la question de l'effet cathartique de la narration de la Passion chez des lecteurs/auditeurs réels. Définir ce qu'est une intrigue dans l'arsenal notionnel du narratologue ne va pas sans mal. Ainsi que le résume Hilary Dannenberg dans la récente Routledge Encyclopedia of Narrative Theory: Malgré l'apparente simplicité de l'objet auquel elle se réfère, l'intrigue (plot) est l'un des termes les plus insaisissables de la théorie du récit. Les 94896_Focant_BETL247_09.indd 137 26/09/11 14:14
L'intrigue minimale
Presses Sorbonne Nouvelle eBooks, 2012
Life experiences, female identities and learning trajectories
Langage et societe, 2008
The Literary Value of Suspense
A contrario, 2004
Le rôle des scripts dans le récit
Poetique: Revue de theorie et d'analyse litteraires, 2002
Cet article vise a determiner le role que jouent les scripts - que l'on peut definir en premi... more Cet article vise a determiner le role que jouent les scripts - que l'on peut definir en premiere approximation comme des sequences organisees d'actions routinieres - dans la production et la reception des recits. Il vise egalement a opposer cette notion a celle du scenario (inter)textuel et de schema narratif (abstraction sous forme de structure generale des scenarios textuels).
Vivre (de) la poétique
Fabula-LhT : littérature, histoire, théorie, Dec 2, 2012
Perspective narrative, focalisation et point de vue : pour une synthèse
Fabula-LhT : littérature, histoire, théorie, Sep 25, 2022
Au-delà de l’ombre du Z : lecture non linéaire et approches expérimentales de la bande dessinée
Comicalités, Dec 1, 2022
La séquence ? Quelle séquence ?
Poétique, 2020
Etudes de lettres, Mar 15, 2014
Les rouages de l'intrigue dans l'atelier de Ramuz: la tension expliquée L'intrigue est une notion... more Les rouages de l'intrigue dans l'atelier de Ramuz: la tension expliquée L'intrigue est une notion polysémique qui a été récemment revisitée par les théories du récit que certains définissent comme «postclassiques» pour souligner leurs différences par rapport aux paradigmes formalistes. Dans ce nouveau cadre d'analyse, l'intrigue n'est plus seulement conçue comme représentant la logique de l'histoire racontée, mais comme une stratégie discursive visant à engendrer un effet de tension chez le lecteur. A ce titre, l'étude de l'intrigue devient la voie royale pour explorer les liens passionnels qui se nouent entre les récits littéraires et leurs lecteurs. L'oeuvre de Ramuz Derborence sert d'illustration à ce que pourrait être un enseignement de la littérature centré sur l'intrigue dans sa définition la plus dynamique et dans son extension la plus large. À quoi bon une poétique du récit si elle ne peut rien dire de cette «incertitude du futur» qui est le ressort même de notre lecture des grands romans? 1 M. Escola L'analyse de l'intrigue occupe généralement une portion congrue dans l'enseignement de la littérature, quand on ne la juge pas complètement dénuée d'intérêt. Car étudier l'intrigue semble nous condamner à nous placer d'emblée en deçà des activités interprétatives sérieuses, comme s'il ne s'agissait que d'une étape préliminaire et facultative, dont le seul mérite serait de s'assurer que les lecteurs ont bien «compris» l'histoire, ou du moins qu'ils ont «compris» ce que c'est qu'une histoire. En effet, dans les approches traditionnelles, les activités didactiques portant sur l'intrigue consistent à décrire les éléments principaux de l'histoire, en faisant abstraction des éléments facultatifs ou secondaires. Reprenant les outils développés par les formalistes russes, les sémioticiens français et la linguistique textuelle 2 , les personnages -dont les caractéristiques sont a priori illimitées -se trouvent réduits à des «fonctions», des «rôles» ou des «actants», dont le nombre est strictement limité (p. ex. ils sont héros ou anti-héros, sujet ou objet, opposant ou adjuvant, etc.) et la succession apparemment contingente des événements finit par apparaître comme l'actualisation d'une séquence prototypique invariante : Schéma quinaire de Jean-Michel Adam 3 Lorsque les apprenants maîtrisent ces outils, ils sont censés être capables de décrire avec objectivité le squelette de l'histoire. Cette opération peut servir à souligner le caractère hétérogène de la textualité en distinguant les séquences narratives d'autres types de séquences (description, digressions, dialogues), à clarifier la compréhension de l'histoire, ou encore à faciliter la production de résumés. En revanche, cette étape de l'analyse semble détachée des enjeux liés à l'interprétation du texte 4 , puisque la description de l'intrigue réduite à ces quelques attributs formels ne permet pas de réfléchir sur ce qui rend l'histoire passionnante, obscure, déroutante, ou de se demander comment le discours transforme la chronologie des événements, focalise la narration sur tel aspect au détriment de tel autre, joue sur 1 M. Escola, «Le clou de Tchekhov», en ligne. 2 On reconnaîtra ici la tradition qui part du formalisme de Propp pour aboutir à la linguistique textuelle, en passant par
Virtualities of Plot and Dynamics of Re-Reading
Chapitre 11. Hiérarchies et intrigues des récits transmédiatiques
Armand Colin eBooks, Mar 4, 2020
Lorenzo Bonoli, Lire les cultures. La connaissance de l’altérité culturelle à travers les textes
A contrario
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Tous nos remerciements vont à Nicolas Merminod, assistant étudiant, pour la mise en forme de cet ... more Tous nos remerciements vont à Nicolas Merminod, assistant étudiant, pour la mise en forme de cet article. Dans cet article 1 , nous tenterons d'éclairer un phénomène narratif permettant d'expliquer la résistance du pathos dans les récits de la Passion, notamment dans la version de l'Évangile selon Marc. Nous partirons de la redéfinition de l'intrigue par la narratologie postclassique pour mettre en évidence l'importance du pathos dans la dynamique narrative. Nous nous pencherons plus particulièrement sur le suspense et sur le phénomène de la résistance de cet effet en dépit de la disparition des incertitudes concernant le dénouement de l'histoire. Nous voudrions montrer que la résistance du pathos est inscrite dans les virtualités inactualisées, mais néanmoins esquissées ou actualisables sur un mode hypothétique, de l'histoire. Ce sont ces issues alternatives qui mettent en tension l'histoire connue avec l'histoire virtuelle. Dès lors, c'est la question des virtualités actionnelles «disnarrées» par le récit qui prendra une importance cruciale pour éclairer le pathos du récit évangélique. L'existence de variantes exploitant certaines virtualités non actualisées du récit biblique -par exemple La dernière tentation du Christ de Nikos Kazantzaki ou l'Apocalypse de Pierre gnostique (NH VII,3) -soulignera la portée de telles charnières en dépit de leur non actualisation par le récit canonique. Le Journal de voyage d'Égérie posera en finale la question de l'effet cathartique de la narration de la Passion chez des lecteurs/auditeurs réels. Définir ce qu'est une intrigue dans l'arsenal notionnel du narratologue ne va pas sans mal. Ainsi que le résume Hilary Dannenberg dans la récente Routledge Encyclopedia of Narrative Theory: Malgré l'apparente simplicité de l'objet auquel elle se réfère, l'intrigue (plot) est l'un des termes les plus insaisissables de la théorie du récit. Les 94896_Focant_BETL247_09.indd 137 26/09/11 14:14
Contes, mensonge et lien social
Formes narratives de l�action et dangers de d�rives en narratologie
Semiotica, 2005