Emilia Koustova | Université de Strasbourg (original) (raw)

Papers by Emilia Koustova

Research paper thumbnail of Survivors, Collaborators and Partisans?

Jahrbucher Fur Geschichte Osteuropas, 2021

This article examines the cases of 15 Jewish policemen who worked in ghettos in Lithuania during ... more This article examines the cases of 15 Jewish policemen who worked in ghettos in Lithuania during WW2 and who were put on trial in Soviet Lithuania between 1944 and 1952. The aim is contribute to a more comprehensive understanding of whether or not Soviet police and court officials considered the specific nature of Jewish and ghetto life during the war. What factors were important in coming to a guilty verdict? Alternatively, what did the investigators consider to be mitigating circumstances or even evidence for a verdict of not guilty? As the investigation progressed and, particularly, during the trial and sentencing, were there any changes in the questioning which reflected an understanding of what these people had gone through? In this paper, we analyse how the actions of Jewish policemen were perceived in the immediate aftermath of the war, when the discovery of the extermination may have influenced those perceptions; and how these actions were subsequently viewed in the late 1940s and early 1950s, when the Soviet anti-cosmopolitan campaign led to the arrest of many Jews (mainly for Zionism), thus forcing investigators, judges, the accused and witnesses to confront their wartime experiences together. Looking at the arguments of the prosecution and the attempts to justify the actions of the police provides us with an insight into the real tensions pervading life in the ghetto. We also note that the links that existed between certain policemen and the ghetto's underground were progressively taken into account as an element of the discharge.

Research paper thumbnail of Negotiating Lives, Redefining Repressive Policies: Managing the Legacies of Stalinist Deportations

Kritika: Explorations in Russian and Eurasian History

Administrative collective exile, implemented in 1940 and 1941 and again from 1944 onward, involve... more Administrative collective exile, implemented in 1940 and 1941 and again from 1944 onward, involved the deportation of hundreds of thousands of people from the western territories annexed by the Soviet Union after the Molotov-Ribbentrop Pact was signed in August 1939. These forced displacements fitted into a broader policy of Soviet mass deportations, which had started with the collectivization of the countryside in 1929-32. More than six million people were deported and assigned the degrading, restrictive status of "special deportees," "special settlers," or "exiles," a status that evolved during subsequent waves of deportation and over time. 1 We would especially like to thank the Lithuanian Special Archives for their survey of the files, which enabled us to take a quantified approach to the complaints and requests, as well as for their warm welcome and generosity with their time. This article is the product of several presentations at seminars and conferences: a conference on personal petitions in Moscow; a presentation at the CEFR/DHI seminar series in Moscow; and a presentation at CERCEC in Paris. We are grateful for the helpful suggestions of those who attended. This paper also benefited from the support of the CEFR, which hosted one of the authors and partly funded the examination of personal files in Vilnius. It also received funding from CERCEC and INED. We would like to thank Marc Elie for his careful reading. Our numerous discussions on the complaints with Simona Cerutti were also highly constructive. Last, we would like to thank the two anonymous reviewers for their very useful comments. The appendices and raw data for this article are available for download via the issue page at http://kritika.georgetown.edu. 1 On the kulak deportation and the system of special settlements, see, esp.

Research paper thumbnail of Звуковые архивы. Европейская память о гулаге

Представление виртуального музея - Звуковые архивы - Европейская память о гулаге и анализ двух ин... more Представление виртуального музея - Звуковые архивы - Европейская память о гулаге и анализ двух интерьвю.

Research paper thumbnail of L’effacement d’une expérience

Les quelques documents ci-après n’ont pas été rédigés durant la guerre, mais à sa sortie, dès 194... more Les quelques documents ci-après n’ont pas été rédigés durant la guerre, mais à sa sortie, dès 1946 pour certains, plus tardivement pour d’autres. Ce sont des témoignages particuliers sur les expériences individuelles du conflit, produits dans des contextes d’exception, alors que leurs auteurs, survivants de la Shoah, étaient frappés par la répression soviétique. Ils révèlent ainsi une superposition de violences qui bouleversèrent le destin de leurs auteurs. Ils permettent aussi de voir que le..

Research paper thumbnail of One page to convince: deporteesʼ petitions in the USSR under Stalin and beyond

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2021

Research paper thumbnail of Combattre, survivre, témoigner

Combattre, survivre, témoigner, 2020

La Seconde Guerre mondiale a suscité des représentations qui continuent de façonner l'imagina... more La Seconde Guerre mondiale a suscité des représentations qui continuent de façonner l'imaginaire et alimentent aujourd’hui encore en Russie un puissant culte de la victoire devenu source de conflits mémoriels. Ce récit monumental d’une nation unie dans une guerre sacrée ne doit cependant pas occulter les témoignages – tantôt banals, tantôt tragiques – produits en URSS pendant la guerre. Ils disent des expériences ordinaires du front, de l’arrière et de l’Occupation. Ce sont eux qui constituent l’objet de cet ouvrage collectif. Pièces issues d’enquêtes de police, lettres du front, journaux intimes ou entretiens oraux, tous rendent compte de l’extrême variété des vécus de guerre. Ces écrits constituent le matériau d’une historiographie du conflit qui place désormais au centre de son analyse les expériences individuelles relatées par des participants ordinaires. Chaque contribution à ce volume propose l’édition d’un ou plusieurs de ces écrits, accompagnée d’une analyse historique

Research paper thumbnail of « L’effacement d’une expérience »

in E. Koustova (dir.), Combattre, survivre, témoigner : expériences soviétiques de la Seconde guerre mondiale, Strasbourg : Presses universitaires de Strasbourg, p. 273-308, 2020

Les quelques documents ci-après n' ont pas été rédigés durant la guerre, mais à sa sortie, dès 19... more Les quelques documents ci-après n' ont pas été rédigés durant la guerre, mais à sa sortie, dès 1946 pour certains, plus tardivement pour d' autres. Ce sont des témoignages particuliers sur les expériences individuelles du conflit, produits dans des contextes d' exception, alors que leurs auteurs, survivants de la Shoah, étaient frappés par la répression soviétique. Ils révèlent ainsi une superposition de violences qui bouleversèrent le destin de leurs auteurs. Ils permettent aussi de voir que les autorités policières et judiciaires soviétiques, lorsqu' elles exercent leurs propres répressions, semblent ignorer en partie l' ampleur et les particularités des violences subies durant la guerre par les populations des territoires occidentaux de l' URSS. Ces témoignages ont été produits dans deux contextes. Le premier correspond aux interrogatoires menés en 1946 par le ministère de la Sécurité d' État (MGB) de la Lituanie soviétique 1. Les récits ainsi livrés ne sont pas écrits de la main des personnes concernées, mais retranscrits par les enquêteurs, qui leur donnent la forme d' une réponse directe de l' interrogé, sans qu' on puisse connaître l' importance de la réécriture policière de ces dépositions. Les autres témoignages sont écrits de la main de leurs auteurs et sont plus tardifs (1954-1960). Il s' agit de requêtes envoyées par les individus condamnés en 1946 ou par leurs proches pour réclamer leur libération ou leur réhabilitation. Dans les

Research paper thumbnail of Un correspondant de la Pravda en quête de la « vérité sur la guerre » : Piotr Lidov et ses carnets

E. Koustova (dir.), Combattre, survivre, témoigner : expériences soviétiques de la Seconde guerre mondiale, Strasbourg : Presses universitaires de Strasbourg, p. 85-126., 2020

5. Les archives personnelles de Piotr Lidov furent déposées en 1950 au RGALI (TsGALI à l' époque)... more 5. Les archives personnelles de Piotr Lidov furent déposées en 1950 au RGALI (TsGALI à l' époque) par la famille du journaliste. Son fonds n o 1865 contient sa correspondance, son journal et ses carnets, ainsi que des brouillons d' articles et des matériaux rassemblés au front. Voir sa description dans Zajcev A., « Materialy fonda P.A. Lidova v CGALI SSSR » [Matériaux du fonds P. A. Lidov au TsGALI de l' URSS],

Research paper thumbnail of « Instruire, juger et négocier le passé de guerre dans la Lituanie soviétique (Pabradė, 1944-1957) »

Revue d’histoire de la Shoah 214, p. 149-183. , 2021

la « police auxiliaire » ou des « bataillons de défense » 6 , ces insurgés (désignés aussi sous l... more la « police auxiliaire » ou des « bataillons de défense » 6 , ces insurgés (désignés aussi sous le nom de « partisans » dans la tradition lituanienne) jouèrent un rôle-clé dans les persécutions de Juifs, à l'instigation, puis sous les ordres des Allemands 7. Selon un scénario que l'on vit se reproduire à travers la province lituanienne, ces persécutions visèrent durant les premières semaines principalement les hommes juifs accusés d'avoir soutenu les Soviets 8. Très vite, cependant, la violence s'élargit, d'abord aux familles de ces derniers (parmi environ 65 personnes fusillées la nuit du 14 au 15 juillet à Pabradė figuraient des femmes et des enfants), puis à l'ensemble de la communauté, déplacée en août vers le ghetto, puis transférée, fin septembre, vers Švenčionėliai, à une trentaine de kilomètres de Pabradė, où elle fut fusillée les 8 et 9 octobre. À côté de cette Aktion de masse, préparée par la police locale et réalisée par Ypatingasis būrys de Vilnius (unité spéciale du SD composée de volontaires lituaniens et placée sous le commandement allemand) 9 , plusieurs individus ou petits groupes furent fusillés sur place durant l'été et l'automne 1941. La « chasse » aux Juifs, dont certains avaient réussi à se cacher dans les fermes et les forêts voisines, quand ils n'étaient pas partis dans le district voisin de Svir (Biélorussie), continua par la suite. Tous ces actes se passèrent dans la ville ou à sa proximité immédiate, au vu et au su de ses habitants, dont quelques-uns furent soit directement impliqués, soit complices. Dans l'après-guerre, ces crimes firent l'objet d'une série d'enquêtes policières et de procès. De 1944 à 1957, pas moins de dix-sept personnes furent mises en examen 10 en vertu de l'article 58 du Code pénal soviétique et seize instructions 6

Research paper thumbnail of Survivors, Collaborators and Partisans? Bringing Jewish Ghetto Policemen before Soviet Justice in Lithuania

Jahrbücher für Geschichte Osteuropas 68/2, p. 222-255, 2020

This article examines the cases of 15 Jewish policemen who worked in ghettos in Lithuania during ... more This article examines the cases of 15 Jewish policemen who worked in ghettos in Lithuania during WW2 and who were put on trial in Soviet Lithuania between 1944 and 1952. The aim is contribute to a more comprehensive understanding of whether or not Soviet police and court officials considered the specific nature of Jewish and ghetto life during the war. What factors were important in coming to a guilty verdict? Alternatively, what did the investigators consider to be mitigating circumstances or even evidence for a verdict of not guilty? As the investigation progressed and, particularly, during the trial and sentencing, were there any changes in the questioning which reflected an understanding of what these people had gone through? In this paper, we analyse how the actions of Jewish policemen were perceived in the immediate aftermath of the war, when the discovery of the extermination may have influenced those perceptions; and how these actions were subsequently viewed in the late 1940s and early 1950s, when the Soviet anti-cosmopolitan campaign led to the arrest of many Jews (mainly for Zionism), thus forcing investigators, judges, the accused and witnesses to confront their wartime experiences together. Looking at the arguments of the prosecution and the attempts to justify the actions of the police provides us with an insight into the real tensions pervading life in the ghetto. We also note that the links that existed between certain policemen and the ghetto's underground were progressively taken into account as an element of the discharge.

Research paper thumbnail of « Les héritages de la guerre dans la Lituanie soviétique des années 1950 : les épurations, la soviétisation et la transformation des pratiques répressives »

M. Bergère et al. (dir.), Pour une histoire connectée et transnationale des épurations en Europe après 1945, Peter Lang, pp. 309-326. , 2019

From the example of Lithuania, this chapter explores the place of the war-related past in Soviet ... more From the example of Lithuania, this chapter explores the place of the war-related past in Soviet repressive practices in the immediate post-Stalinist period. Although the purges against individuals who had actively collaborated and participated in war crimes and crimes against humanity were not very visible in the USSR of the 1950s, they did take place. The prosecution of these individuals was one of the routine tasks of the KGB, which led to the accumulation of a great deal of information that was used when such policy was reactivated at the end of this decade, with the preparation of a series of widely publicized trials. Behind these continuities, there are also upheavals produced by de-Stalinization. By dismantling the Gulag and by undermining the legitimacy of the political police, the latter posed the problem of the treatment of both the cumbersome past of the war and the legal, police and documentary heritage of the first Stalinist purges against war criminals and collaborators.

Research paper thumbnail of « Introduction », in E. Koustova (dir.), Combattre, survivre, témoigner : expériences soviétiques de la Seconde guerre mondiale

Presses universitaires de Strasbourg, 2020

Research paper thumbnail of Le 1er mai 1917 ou la Révolution russe en quête d’une union impossible

Revue des études slaves, 2019

"May 1st 1917 or the Russian Revolution in search for an impossible union" Rivalized by other maj... more "May 1st 1917 or the Russian Revolution in search for an impossible union"
Rivalized by other major ceremonies and partly marginalized by the upcoming "April Crisis", May 1st, 1917 deserves our full attention as one of the highlights of the history of the Russian Revolution and an important step in the transformation of its rituals. The debates that accompanied the preparations, the conduct of the celebration, the written and visual production generated by it, as well as the reactions of witnesses, make it possible to read the tensions and ruptures behind what was projected as a great popular celebration.

Résumé:
Concurrencée par d’autres grandes cérémonies et marginalisée par la « crise d’avril », le 1er mai 1917 mérite toute notre attention en tant que moment fort de l’histoire de la révolution russe et étape importante dans la transformation de ses rituels. Les débats qui accompagnèrent les préparatifs, le déroulement de la célébration, la production écrite et visuelle qu’elle généra et les réactions de témoins permettent de lire les tensions et les ruptures derrière ce qui était projeté comme une grande fête populaire.

Research paper thumbnail of Un passé trop proche ou trop éloigné ? Le centenaire en Russie

Passés futurs, 2019

While Vladimir Putin’s Russia readily refers to its thousand-year history and the tsars are prese... more While Vladimir Putin’s Russia readily refers to its thousand-year history and the tsars are presented as national heroes, memories of 1917 seem increasingly difficult to assume in their glorifying, Manichaean, Soviet version. The recent centenary, which went wholly unmarked by any official commemoration in Russia, seems to confirm this. However, the Russian authorities’ choices, and those of various actors in the remembrance fields, together with the popular opinions, particularly as expressed in polls, suggest more ambiguous and conflicting attitudes, combining near universal rejection of revolution as a mode of political action, the persistence of Soviet commemorative legacies, and attempts to find new ways to tell the story of the revolution.
Résumé
Alors que la Russie de Vladimir Poutine se revendique volontiers d’un passé millénaire et que les tsars sont érigés en héros nationaux, la mémoire de 1917 apparaît comme étant de plus en plus difficile à assumer dans sa version soviétique, glorificatrice et manichéenne. Le récent centenaire, exempt en Russie de toute commémoration officielle, confirmerait ce constat. Cependant, les choix commémoratifs des autorités russes et des différents acteurs du champ mémoriel, ainsi que les points de vue de la population, perceptibles notamment à travers les sondages, semblent témoigner d’attitudes plus ambigües et paradoxales, combinant un rejet quasi-unanime de la révolution en tant que mode d’action politique, la persistance d’héritages mémoriels soviétiques et la recherche de nouvelles façons de mettre en récit la révolution.

Research paper thumbnail of Quand l'histoire de la révolution russe s'écrivait au présent

Ecrire l'histoire, 2018

"Writing the russian revolution in the present tense" The revolution which abolished the Russian ... more "Writing the russian revolution in the present tense"
The revolution which abolished the Russian monarchy in February 1917 was seen at the time as a major upheaval, and immediately became the subject of visual and linguistic narratives. This may be observed in the press, which played an important role in broadcasting and constructing the revolution, as well as in numerous other publications, some illustrated. As early as March 1917, these publications sought to reconstitute the chronology of the “memorable days of February” and construct their meaning. Although a diverse range of authors, editors, formats and audiences were involved, these early records of the February events tend to develop a consensual, didactic narrative which emphasises the idea of a nation united against a common enemy, the autocracy.
Résumé: Perçue au moment des faits comme un bouleversement majeur, la révolution qui, en février 1917, avait aboli la monarchie en Russie, fit immédiatement l’objet d’une mise en récit et en image, comme en témoignent aussi bien la presse, qui joua un rôle important dans la diffusion de la révolution et dans la construction de cet événement, que des dizaines d’ouvrages, parfois illustrés, qui, dès mars 1917, cherchèrent à reconstituer la chronologie des « journées mémorables de Février » et à en construire le sens. Malgré la diversité de leurs auteurs, éditeurs, formats et publics, ces premières histoires de Février eurent tendance à offrir un récit consensuel et didactique, qui mit au centre l’idée d’une nation unie contre un ennemi commun, l’autocratie.

Research paper thumbnail of « Le Palais de Tauride, berceau de la révolution russe »

La Revue Russe 49, 2017

In the political topography of the February Revolution, one place played a special role. Seat of ... more In the political topography of the February Revolution, one place played a special role. Seat of the parliament, the Tauride palace became, in spite of itself, epicenter and headquarters of this revolution. He saw the birth of the Provisional Government and the Petrograd Soviet, and thus found itself at the root of the "double power". One of the main places of the uprising, it also occupied a central place in the imaginary, symbolic culture and rituals of February. This is evidenced by the accounts of the actors of these events and a rich visual production (postcards, posters, illustrated press) which, during the first months, propagated representations of the Tauride palace as a symbol of the revolution and incarnation of hopes it provoked in the Russian society. Its centrality, however, was short-lived, the Tauride palace being supplanted, during the year 1917, by other places, symbols of the divisions and the radicalization of the revolution.
Dans la topographie politique du Février, un lieu occupe une place particulière. Siège du parlement, le palais de Tauride devint, bien malgré lui, épicentre et quartier-général de cette révolution. Il vit la naissance du Gouvernement provisoire et du Soviet de Petrograd, et se trouva ainsi aux origines du « double pouvoir ». L’un des principaux lieux du soulèvement, il occupa également une place centrale dans l’imaginaire, la culture symbolique et les rituels de Février. En témoignent les récits des acteurs de ces évènements et une riche production visuelle (cartes postales, affiches, presse illustrée) qui, durant les premiers mois, propagea les représentations du palais de Tauride en tant que symbole de la révolution et incarnation des espoirs que celle-ci fit naître dans la société russe. Sa centralité fut cependant de courte durée, le Palais de Tauride étant supplanté, durant l’année 1917, par d’autres lieux, symboles des divisions et de la radicalisation que vit la révolution.

Research paper thumbnail of “Negotiating lives, redefining repressive policies: managing the legacies of Stalinist deportations" // Kritika. Explorations in Russian and Eurasian History 19/2 (with A. Blum)

Kritika. Explorations in Russian and Eurasian History, 2018

Research paper thumbnail of « Moscou »

in : Ch. Charle et D. Roche (dir.), L’Europe. Encyclopédie historique, Actes Sud, 2018

Research paper thumbnail of L'affaire Mémorial et « Mur du chagrin » : les paradoxes de la Russie de Poutine face à la Grande terreur

Russie 2018 : Regards de l’Observatoire franco-russe, 2018

Pour toute personne qui s’intéresse de près ou de loin à l’histoire russe, l’année 2017 fut celle... more Pour toute personne qui s’intéresse de près ou de loin à l’histoire russe, l’année 2017 fut celle du centenaire de la Révolution. Ce fut aussi celle du 80e anniversaire de la Grande terreur, qui, en 1937-1938 a emporté les vies de plus de 700 000 personnes et envoyé des centaines de milliers d’autres dans les camps du Goulag. Malgré une couverture médiatique d’envergure très différente, chacune des deux commémorations se trouva associée à un projet ambitieux de monument, soutenu par l’Etat. Un « Monument à la réconciliation », symbolisant le dépassement du conflit fratricide qui accompagna la révolution, devait être inauguré en Crimée à l’automne 2017, au moment-clé des commémorations d’Octobre. Investi probablement de trop d’enjeux, comme en témoigne notamment son emplacement, il n’a toujours pas vu jour. Le « Mur du chagrin », monument à la « mémoire de victimes de répressions politiques », a, lui, été bien inauguré à Moscou le 30 octobre 2017, en présence de nombreuses personnalités, dont le Président Vladimir Poutine et le patriarche Cyrille.

Research paper thumbnail of "Equalizing misery, differentiating objects: The material world of the Stalinist exile", in: Material Culture in Russia and the USSR Things, Values, Identities, ed. by G.H. Roberts, Bloomsbury, 2017, p. 29-53.

Research paper thumbnail of Survivors, Collaborators and Partisans?

Jahrbucher Fur Geschichte Osteuropas, 2021

This article examines the cases of 15 Jewish policemen who worked in ghettos in Lithuania during ... more This article examines the cases of 15 Jewish policemen who worked in ghettos in Lithuania during WW2 and who were put on trial in Soviet Lithuania between 1944 and 1952. The aim is contribute to a more comprehensive understanding of whether or not Soviet police and court officials considered the specific nature of Jewish and ghetto life during the war. What factors were important in coming to a guilty verdict? Alternatively, what did the investigators consider to be mitigating circumstances or even evidence for a verdict of not guilty? As the investigation progressed and, particularly, during the trial and sentencing, were there any changes in the questioning which reflected an understanding of what these people had gone through? In this paper, we analyse how the actions of Jewish policemen were perceived in the immediate aftermath of the war, when the discovery of the extermination may have influenced those perceptions; and how these actions were subsequently viewed in the late 1940s and early 1950s, when the Soviet anti-cosmopolitan campaign led to the arrest of many Jews (mainly for Zionism), thus forcing investigators, judges, the accused and witnesses to confront their wartime experiences together. Looking at the arguments of the prosecution and the attempts to justify the actions of the police provides us with an insight into the real tensions pervading life in the ghetto. We also note that the links that existed between certain policemen and the ghetto's underground were progressively taken into account as an element of the discharge.

Research paper thumbnail of Negotiating Lives, Redefining Repressive Policies: Managing the Legacies of Stalinist Deportations

Kritika: Explorations in Russian and Eurasian History

Administrative collective exile, implemented in 1940 and 1941 and again from 1944 onward, involve... more Administrative collective exile, implemented in 1940 and 1941 and again from 1944 onward, involved the deportation of hundreds of thousands of people from the western territories annexed by the Soviet Union after the Molotov-Ribbentrop Pact was signed in August 1939. These forced displacements fitted into a broader policy of Soviet mass deportations, which had started with the collectivization of the countryside in 1929-32. More than six million people were deported and assigned the degrading, restrictive status of "special deportees," "special settlers," or "exiles," a status that evolved during subsequent waves of deportation and over time. 1 We would especially like to thank the Lithuanian Special Archives for their survey of the files, which enabled us to take a quantified approach to the complaints and requests, as well as for their warm welcome and generosity with their time. This article is the product of several presentations at seminars and conferences: a conference on personal petitions in Moscow; a presentation at the CEFR/DHI seminar series in Moscow; and a presentation at CERCEC in Paris. We are grateful for the helpful suggestions of those who attended. This paper also benefited from the support of the CEFR, which hosted one of the authors and partly funded the examination of personal files in Vilnius. It also received funding from CERCEC and INED. We would like to thank Marc Elie for his careful reading. Our numerous discussions on the complaints with Simona Cerutti were also highly constructive. Last, we would like to thank the two anonymous reviewers for their very useful comments. The appendices and raw data for this article are available for download via the issue page at http://kritika.georgetown.edu. 1 On the kulak deportation and the system of special settlements, see, esp.

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Research paper thumbnail of L’effacement d’une expérience

Les quelques documents ci-après n’ont pas été rédigés durant la guerre, mais à sa sortie, dès 194... more Les quelques documents ci-après n’ont pas été rédigés durant la guerre, mais à sa sortie, dès 1946 pour certains, plus tardivement pour d’autres. Ce sont des témoignages particuliers sur les expériences individuelles du conflit, produits dans des contextes d’exception, alors que leurs auteurs, survivants de la Shoah, étaient frappés par la répression soviétique. Ils révèlent ainsi une superposition de violences qui bouleversèrent le destin de leurs auteurs. Ils permettent aussi de voir que le..

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HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2021

Research paper thumbnail of Combattre, survivre, témoigner

Combattre, survivre, témoigner, 2020

La Seconde Guerre mondiale a suscité des représentations qui continuent de façonner l'imagina... more La Seconde Guerre mondiale a suscité des représentations qui continuent de façonner l'imaginaire et alimentent aujourd’hui encore en Russie un puissant culte de la victoire devenu source de conflits mémoriels. Ce récit monumental d’une nation unie dans une guerre sacrée ne doit cependant pas occulter les témoignages – tantôt banals, tantôt tragiques – produits en URSS pendant la guerre. Ils disent des expériences ordinaires du front, de l’arrière et de l’Occupation. Ce sont eux qui constituent l’objet de cet ouvrage collectif. Pièces issues d’enquêtes de police, lettres du front, journaux intimes ou entretiens oraux, tous rendent compte de l’extrême variété des vécus de guerre. Ces écrits constituent le matériau d’une historiographie du conflit qui place désormais au centre de son analyse les expériences individuelles relatées par des participants ordinaires. Chaque contribution à ce volume propose l’édition d’un ou plusieurs de ces écrits, accompagnée d’une analyse historique

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in E. Koustova (dir.), Combattre, survivre, témoigner : expériences soviétiques de la Seconde guerre mondiale, Strasbourg : Presses universitaires de Strasbourg, p. 273-308, 2020

Les quelques documents ci-après n' ont pas été rédigés durant la guerre, mais à sa sortie, dès 19... more Les quelques documents ci-après n' ont pas été rédigés durant la guerre, mais à sa sortie, dès 1946 pour certains, plus tardivement pour d' autres. Ce sont des témoignages particuliers sur les expériences individuelles du conflit, produits dans des contextes d' exception, alors que leurs auteurs, survivants de la Shoah, étaient frappés par la répression soviétique. Ils révèlent ainsi une superposition de violences qui bouleversèrent le destin de leurs auteurs. Ils permettent aussi de voir que les autorités policières et judiciaires soviétiques, lorsqu' elles exercent leurs propres répressions, semblent ignorer en partie l' ampleur et les particularités des violences subies durant la guerre par les populations des territoires occidentaux de l' URSS. Ces témoignages ont été produits dans deux contextes. Le premier correspond aux interrogatoires menés en 1946 par le ministère de la Sécurité d' État (MGB) de la Lituanie soviétique 1. Les récits ainsi livrés ne sont pas écrits de la main des personnes concernées, mais retranscrits par les enquêteurs, qui leur donnent la forme d' une réponse directe de l' interrogé, sans qu' on puisse connaître l' importance de la réécriture policière de ces dépositions. Les autres témoignages sont écrits de la main de leurs auteurs et sont plus tardifs (1954-1960). Il s' agit de requêtes envoyées par les individus condamnés en 1946 ou par leurs proches pour réclamer leur libération ou leur réhabilitation. Dans les

Research paper thumbnail of Un correspondant de la Pravda en quête de la « vérité sur la guerre » : Piotr Lidov et ses carnets

E. Koustova (dir.), Combattre, survivre, témoigner : expériences soviétiques de la Seconde guerre mondiale, Strasbourg : Presses universitaires de Strasbourg, p. 85-126., 2020

5. Les archives personnelles de Piotr Lidov furent déposées en 1950 au RGALI (TsGALI à l' époque)... more 5. Les archives personnelles de Piotr Lidov furent déposées en 1950 au RGALI (TsGALI à l' époque) par la famille du journaliste. Son fonds n o 1865 contient sa correspondance, son journal et ses carnets, ainsi que des brouillons d' articles et des matériaux rassemblés au front. Voir sa description dans Zajcev A., « Materialy fonda P.A. Lidova v CGALI SSSR » [Matériaux du fonds P. A. Lidov au TsGALI de l' URSS],

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Revue d’histoire de la Shoah 214, p. 149-183. , 2021

la « police auxiliaire » ou des « bataillons de défense » 6 , ces insurgés (désignés aussi sous l... more la « police auxiliaire » ou des « bataillons de défense » 6 , ces insurgés (désignés aussi sous le nom de « partisans » dans la tradition lituanienne) jouèrent un rôle-clé dans les persécutions de Juifs, à l'instigation, puis sous les ordres des Allemands 7. Selon un scénario que l'on vit se reproduire à travers la province lituanienne, ces persécutions visèrent durant les premières semaines principalement les hommes juifs accusés d'avoir soutenu les Soviets 8. Très vite, cependant, la violence s'élargit, d'abord aux familles de ces derniers (parmi environ 65 personnes fusillées la nuit du 14 au 15 juillet à Pabradė figuraient des femmes et des enfants), puis à l'ensemble de la communauté, déplacée en août vers le ghetto, puis transférée, fin septembre, vers Švenčionėliai, à une trentaine de kilomètres de Pabradė, où elle fut fusillée les 8 et 9 octobre. À côté de cette Aktion de masse, préparée par la police locale et réalisée par Ypatingasis būrys de Vilnius (unité spéciale du SD composée de volontaires lituaniens et placée sous le commandement allemand) 9 , plusieurs individus ou petits groupes furent fusillés sur place durant l'été et l'automne 1941. La « chasse » aux Juifs, dont certains avaient réussi à se cacher dans les fermes et les forêts voisines, quand ils n'étaient pas partis dans le district voisin de Svir (Biélorussie), continua par la suite. Tous ces actes se passèrent dans la ville ou à sa proximité immédiate, au vu et au su de ses habitants, dont quelques-uns furent soit directement impliqués, soit complices. Dans l'après-guerre, ces crimes firent l'objet d'une série d'enquêtes policières et de procès. De 1944 à 1957, pas moins de dix-sept personnes furent mises en examen 10 en vertu de l'article 58 du Code pénal soviétique et seize instructions 6

Research paper thumbnail of Survivors, Collaborators and Partisans? Bringing Jewish Ghetto Policemen before Soviet Justice in Lithuania

Jahrbücher für Geschichte Osteuropas 68/2, p. 222-255, 2020

This article examines the cases of 15 Jewish policemen who worked in ghettos in Lithuania during ... more This article examines the cases of 15 Jewish policemen who worked in ghettos in Lithuania during WW2 and who were put on trial in Soviet Lithuania between 1944 and 1952. The aim is contribute to a more comprehensive understanding of whether or not Soviet police and court officials considered the specific nature of Jewish and ghetto life during the war. What factors were important in coming to a guilty verdict? Alternatively, what did the investigators consider to be mitigating circumstances or even evidence for a verdict of not guilty? As the investigation progressed and, particularly, during the trial and sentencing, were there any changes in the questioning which reflected an understanding of what these people had gone through? In this paper, we analyse how the actions of Jewish policemen were perceived in the immediate aftermath of the war, when the discovery of the extermination may have influenced those perceptions; and how these actions were subsequently viewed in the late 1940s and early 1950s, when the Soviet anti-cosmopolitan campaign led to the arrest of many Jews (mainly for Zionism), thus forcing investigators, judges, the accused and witnesses to confront their wartime experiences together. Looking at the arguments of the prosecution and the attempts to justify the actions of the police provides us with an insight into the real tensions pervading life in the ghetto. We also note that the links that existed between certain policemen and the ghetto's underground were progressively taken into account as an element of the discharge.

Research paper thumbnail of « Les héritages de la guerre dans la Lituanie soviétique des années 1950 : les épurations, la soviétisation et la transformation des pratiques répressives »

M. Bergère et al. (dir.), Pour une histoire connectée et transnationale des épurations en Europe après 1945, Peter Lang, pp. 309-326. , 2019

From the example of Lithuania, this chapter explores the place of the war-related past in Soviet ... more From the example of Lithuania, this chapter explores the place of the war-related past in Soviet repressive practices in the immediate post-Stalinist period. Although the purges against individuals who had actively collaborated and participated in war crimes and crimes against humanity were not very visible in the USSR of the 1950s, they did take place. The prosecution of these individuals was one of the routine tasks of the KGB, which led to the accumulation of a great deal of information that was used when such policy was reactivated at the end of this decade, with the preparation of a series of widely publicized trials. Behind these continuities, there are also upheavals produced by de-Stalinization. By dismantling the Gulag and by undermining the legitimacy of the political police, the latter posed the problem of the treatment of both the cumbersome past of the war and the legal, police and documentary heritage of the first Stalinist purges against war criminals and collaborators.

Research paper thumbnail of « Introduction », in E. Koustova (dir.), Combattre, survivre, témoigner : expériences soviétiques de la Seconde guerre mondiale

Presses universitaires de Strasbourg, 2020

Research paper thumbnail of Le 1er mai 1917 ou la Révolution russe en quête d’une union impossible

Revue des études slaves, 2019

"May 1st 1917 or the Russian Revolution in search for an impossible union" Rivalized by other maj... more "May 1st 1917 or the Russian Revolution in search for an impossible union"
Rivalized by other major ceremonies and partly marginalized by the upcoming "April Crisis", May 1st, 1917 deserves our full attention as one of the highlights of the history of the Russian Revolution and an important step in the transformation of its rituals. The debates that accompanied the preparations, the conduct of the celebration, the written and visual production generated by it, as well as the reactions of witnesses, make it possible to read the tensions and ruptures behind what was projected as a great popular celebration.

Résumé:
Concurrencée par d’autres grandes cérémonies et marginalisée par la « crise d’avril », le 1er mai 1917 mérite toute notre attention en tant que moment fort de l’histoire de la révolution russe et étape importante dans la transformation de ses rituels. Les débats qui accompagnèrent les préparatifs, le déroulement de la célébration, la production écrite et visuelle qu’elle généra et les réactions de témoins permettent de lire les tensions et les ruptures derrière ce qui était projeté comme une grande fête populaire.

Research paper thumbnail of Un passé trop proche ou trop éloigné ? Le centenaire en Russie

Passés futurs, 2019

While Vladimir Putin’s Russia readily refers to its thousand-year history and the tsars are prese... more While Vladimir Putin’s Russia readily refers to its thousand-year history and the tsars are presented as national heroes, memories of 1917 seem increasingly difficult to assume in their glorifying, Manichaean, Soviet version. The recent centenary, which went wholly unmarked by any official commemoration in Russia, seems to confirm this. However, the Russian authorities’ choices, and those of various actors in the remembrance fields, together with the popular opinions, particularly as expressed in polls, suggest more ambiguous and conflicting attitudes, combining near universal rejection of revolution as a mode of political action, the persistence of Soviet commemorative legacies, and attempts to find new ways to tell the story of the revolution.
Résumé
Alors que la Russie de Vladimir Poutine se revendique volontiers d’un passé millénaire et que les tsars sont érigés en héros nationaux, la mémoire de 1917 apparaît comme étant de plus en plus difficile à assumer dans sa version soviétique, glorificatrice et manichéenne. Le récent centenaire, exempt en Russie de toute commémoration officielle, confirmerait ce constat. Cependant, les choix commémoratifs des autorités russes et des différents acteurs du champ mémoriel, ainsi que les points de vue de la population, perceptibles notamment à travers les sondages, semblent témoigner d’attitudes plus ambigües et paradoxales, combinant un rejet quasi-unanime de la révolution en tant que mode d’action politique, la persistance d’héritages mémoriels soviétiques et la recherche de nouvelles façons de mettre en récit la révolution.

Research paper thumbnail of Quand l'histoire de la révolution russe s'écrivait au présent

Ecrire l'histoire, 2018

"Writing the russian revolution in the present tense" The revolution which abolished the Russian ... more "Writing the russian revolution in the present tense"
The revolution which abolished the Russian monarchy in February 1917 was seen at the time as a major upheaval, and immediately became the subject of visual and linguistic narratives. This may be observed in the press, which played an important role in broadcasting and constructing the revolution, as well as in numerous other publications, some illustrated. As early as March 1917, these publications sought to reconstitute the chronology of the “memorable days of February” and construct their meaning. Although a diverse range of authors, editors, formats and audiences were involved, these early records of the February events tend to develop a consensual, didactic narrative which emphasises the idea of a nation united against a common enemy, the autocracy.
Résumé: Perçue au moment des faits comme un bouleversement majeur, la révolution qui, en février 1917, avait aboli la monarchie en Russie, fit immédiatement l’objet d’une mise en récit et en image, comme en témoignent aussi bien la presse, qui joua un rôle important dans la diffusion de la révolution et dans la construction de cet événement, que des dizaines d’ouvrages, parfois illustrés, qui, dès mars 1917, cherchèrent à reconstituer la chronologie des « journées mémorables de Février » et à en construire le sens. Malgré la diversité de leurs auteurs, éditeurs, formats et publics, ces premières histoires de Février eurent tendance à offrir un récit consensuel et didactique, qui mit au centre l’idée d’une nation unie contre un ennemi commun, l’autocratie.

Research paper thumbnail of « Le Palais de Tauride, berceau de la révolution russe »

La Revue Russe 49, 2017

In the political topography of the February Revolution, one place played a special role. Seat of ... more In the political topography of the February Revolution, one place played a special role. Seat of the parliament, the Tauride palace became, in spite of itself, epicenter and headquarters of this revolution. He saw the birth of the Provisional Government and the Petrograd Soviet, and thus found itself at the root of the "double power". One of the main places of the uprising, it also occupied a central place in the imaginary, symbolic culture and rituals of February. This is evidenced by the accounts of the actors of these events and a rich visual production (postcards, posters, illustrated press) which, during the first months, propagated representations of the Tauride palace as a symbol of the revolution and incarnation of hopes it provoked in the Russian society. Its centrality, however, was short-lived, the Tauride palace being supplanted, during the year 1917, by other places, symbols of the divisions and the radicalization of the revolution.
Dans la topographie politique du Février, un lieu occupe une place particulière. Siège du parlement, le palais de Tauride devint, bien malgré lui, épicentre et quartier-général de cette révolution. Il vit la naissance du Gouvernement provisoire et du Soviet de Petrograd, et se trouva ainsi aux origines du « double pouvoir ». L’un des principaux lieux du soulèvement, il occupa également une place centrale dans l’imaginaire, la culture symbolique et les rituels de Février. En témoignent les récits des acteurs de ces évènements et une riche production visuelle (cartes postales, affiches, presse illustrée) qui, durant les premiers mois, propagea les représentations du palais de Tauride en tant que symbole de la révolution et incarnation des espoirs que celle-ci fit naître dans la société russe. Sa centralité fut cependant de courte durée, le Palais de Tauride étant supplanté, durant l’année 1917, par d’autres lieux, symboles des divisions et de la radicalisation que vit la révolution.

Research paper thumbnail of “Negotiating lives, redefining repressive policies: managing the legacies of Stalinist deportations" // Kritika. Explorations in Russian and Eurasian History 19/2 (with A. Blum)

Kritika. Explorations in Russian and Eurasian History, 2018

Research paper thumbnail of « Moscou »

in : Ch. Charle et D. Roche (dir.), L’Europe. Encyclopédie historique, Actes Sud, 2018

Research paper thumbnail of L'affaire Mémorial et « Mur du chagrin » : les paradoxes de la Russie de Poutine face à la Grande terreur

Russie 2018 : Regards de l’Observatoire franco-russe, 2018

Pour toute personne qui s’intéresse de près ou de loin à l’histoire russe, l’année 2017 fut celle... more Pour toute personne qui s’intéresse de près ou de loin à l’histoire russe, l’année 2017 fut celle du centenaire de la Révolution. Ce fut aussi celle du 80e anniversaire de la Grande terreur, qui, en 1937-1938 a emporté les vies de plus de 700 000 personnes et envoyé des centaines de milliers d’autres dans les camps du Goulag. Malgré une couverture médiatique d’envergure très différente, chacune des deux commémorations se trouva associée à un projet ambitieux de monument, soutenu par l’Etat. Un « Monument à la réconciliation », symbolisant le dépassement du conflit fratricide qui accompagna la révolution, devait être inauguré en Crimée à l’automne 2017, au moment-clé des commémorations d’Octobre. Investi probablement de trop d’enjeux, comme en témoigne notamment son emplacement, il n’a toujours pas vu jour. Le « Mur du chagrin », monument à la « mémoire de victimes de répressions politiques », a, lui, été bien inauguré à Moscou le 30 octobre 2017, en présence de nombreuses personnalités, dont le Président Vladimir Poutine et le patriarche Cyrille.

Research paper thumbnail of "Equalizing misery, differentiating objects: The material world of the Stalinist exile", in: Material Culture in Russia and the USSR Things, Values, Identities, ed. by G.H. Roberts, Bloomsbury, 2017, p. 29-53.

Research paper thumbnail of E. Koustova (dir.), Combattre, survivre, témoigner. Expérience soviétiques de la Seconde Guerre Mondiale

Presses universitaires de Strasbourg, 2020

La Seconde guerre mondiale fut à l’origine de représentations qui continuent à façonner notre ima... more La Seconde guerre mondiale fut à l’origine de représentations qui continuent à façonner notre imaginaire, en alimentant, en Russie, un puissant culte de la Victoire, outil essentiel de mobilisation et source de conflits mémoriels acharnés avec ses voisins.
La construction de ce culte n’empêcha pas en URSS l'émergence d'une multitude de témoignages qu'on ne saurait réduire à un récit monumental d’une Nation unie dans une guerre sacrée. Ces récits, tantôt banals, tantôt tragiques, mais toujours bouleversants par ce qu’ils disent des expériences ordinaires du front, de l’arrière et de l’Occupation, sont au cœur de cet ouvrage.
Chacun de ses neuf chapitres propose un ou plusieurs documents de nature personnelle, accompagnés de leurs analyses par des historiens internationaux renommés. Documents issu d’enquêtes policière et lettres du front, journaux intimes et entretiens oraux – une large palette de sources, pour beaucoup inédites, rendent compte de l’extrême variété des vécus de guerre, ainsi que de la richesse de lectures qu’en fait aujourd’hui une historiographie renouvelée du conflit, qui met au centre les expériences individuelles de ses participants ordinaires.

Research paper thumbnail of J.-F. Fayet, V. Gorin, G. Haver, E. Koustova (eds.), Le spectacle de la révolution. La culture visuelle des commémorations d’Octobre, Lausanne: Antipodes, 2017.

Pendant plus de 70 ans (1918-1990), l’acte fondateur du régime soviétique, « la Grande Révolution... more Pendant plus de 70 ans (1918-1990), l’acte fondateur du régime soviétique, « la Grande Révolution Socialiste d’Octobre », se commémore et se donne à voir sous la forme d’un spectacle grandiose lors du 7 novembre, dont la chorégraphie festive, ainsi que les multiples autres représentations, permettent au pouvoir soviétique de se mettre en scène.
Une mémoire contrôlée est ainsi mise petit à petit en place, intégrant un ensemble de symboles, de rites et de mythes. Les cérémonies d’Octobre remplissent en effet, à l’image de toutes les fêtes commémoratives, trois fonctions principales : unifier, légitimer, mobiliser.
D’abord organisées sous la forme d’une parade militaire et populaire à Moscou, Petrograd et autres grandes villes soviétiques, les commémorations d’Octobre sont à l’origine d’une immense production iconographique. S’éloignant vite de l’iconoclasme révolutionnaire, les pratiques commémoratives en URSS varient les supports, allant des banderoles aux films en passant par les affiches, les photographies, les tableaux, la vaisselle de porcelaine, les cartes postales, les timbres, les médailles, les documentaires filmés, la musique ou encore les monuments.
Parfaitement maîtrisé en Union Soviétique, le spectacle de la révolution s’exporte aussi. Dans les pays « frères », mais encore dans les démocraties occidentales, l’image commémorative est reçue, réélaborée, réagencée, réappropriée ou détournée, notamment dans la presse, les actualités filmées ou à la télévision, se pliant aux impératifs politiques et aux nécessités locales.
17 spécialistes de l’histoire de l’Union Soviétique et de culture visuelle décortiquent dans cet ouvrage richement illustré les aspects les plus connus, mais aussi ceux dont l’importance a longtemps été ignorée, d’un siècle de commémorations de la Révolution d’Octobre, en URSS comme ailleurs.