Sophie Suma | Université de Strasbourg (original) (raw)
Papers by Sophie Suma
archifictions, 2024
Alors que les questions environnementales sont au cœur des préoccupations contemporaines, les fic... more Alors que les questions environnementales sont au cœur des préoccupations contemporaines, les fictions audiovisuelles traitant d’écologie ne cessent d’affluer sur les écrans. En effet, depuis le début du siècle dernier, plusieurs films et séries de genres environnemental, écologique et expérimental prennent « la nature » comme sujet. Que cela soit dans un registre paysager, bucolique, dans une perspective morale, militante, sous le signe de la catastrophe imminente, ou de la transformation la Terre, les animaux, les mondes végétaux, minéraux, et humains accusent des ravages épouvantables causés par les industries capitalistes. La nature prend alors plusieurs formes. En tenant compte des nombreuses découvertes issues de la philosophie environnementale, de l’écologie profonde, ou de l’anthropologie qui ont déjà défini et redéfini le concept de nature, ce troisième numéro d’archifictions propose de s’intéresser spécifiquement aux diverses figures de la nature retrouvées dans les films et les séries de fiction, dans le cinéma expérimental et documentaire. À partir de ces images, il s’agit alors de distinguer les rapports, culturels, symboliques, spirituels et historiques imbriqués, que les humains entretiennent avec la nature. Plusieurs hypothèses soutiennent que l’invention de la machine à vapeur a fait basculer l’ère géologique de la Terre dans ce que beaucoup appellent tour à tour l’anthropocène (Crutzen, 2007), la chtulucène (Haraway, 2016), la technosphère (Guattari, 1993), ou d’autres déclinaisons possibles autour d’un nouvel ordre terrestre. Comme Bruno Latour, nous pensons ici que « la capacité des humains à tout réarranger autour d’eux est une propriété générale des vivants » (2015), et depuis Jakob von Uexküll, nous sommes conscient·e·s que tous « les organismes créent et façonnent réellement leur environnement » (1934). Néanmoins, depuis l’époque pré-capitaliste, et plus encore depuis l’ère industrielle, les humains instrumentalisent la planète comme aucune autre espèce auparavant (Merchant, 1980). L’état des lieux formulé par Alexandre Federeau rappelle effectivement que les activités humaines sont une « force géologique et évolutive active qui transforme les milieux sur une échelle planétaire » (2017). Dans ce sens, Bernard Stiegler a raison d’insister sur le fait que les pratiques économiques, énergétiques et industrielles « anthropisent » la Terre (2018). Quant à Isabelle Stengers, elle fait preuve de discernement lorsqu’elle nous invite à penser avec Vandana Shiva et d’autres écoféministes que « la rationalité qui nous a fait privilégier les monocultures, dans les champs ou à l’école, est destructrice de mondes » (2019).
L'Observatoire des images FOCUS, 2023
Alors que les questions environnementales sont au cœur des préoccupations contemporaines, les fic... more Alors que les questions environnementales sont au cœur des préoccupations contemporaines, les fictions audiovisuelles traitant de l'écologie ne cessent de captiver le public. Depuis les années 1970, plusieurs films et séries de genres environnementaux et écologiques prennent la nature comme sujet. En romantisant certaines théories scientifiques et en figurant des représentations animistes et holistes, certaines de ces fictions personnifient et anthropomorphisent la nature pour mettre les humains à l’épreuve dans un conflit perpétuel : avec quelles conséquences ?
Design Arts Médias, 2023
L’année 2023 marque les trente ans de deux événements à première vue très éloignés l’un de l’autr... more L’année 2023 marque les trente ans de deux événements à première vue très éloignés l’un de l’autre, mais cependant tous deux reliés à la culture visuelle des pratiques scientifiques : la publication de « The Matthew Matilda Effect in Science », un article écrit par l’historienne des sciences américaine Margaret W. Rossiter publié dans la revue Social Studies of Science ; et la diffusion de la première saison de The X-Files : l’une des séries télévisées les plus importantes de l’histoire des fictions audiovisuelles, dont l’un des thèmes récurrents est la remise en question des “vérités” scientifiques. De récentes études montrent que la figure de la femme scientifique à l’écran et dans les médias est encore minoritaire et manque de visibilité. Dans le sillon des études visuelles et des feminist media studies, il est donc ici question de s’intéresser aux images fictionnelles des femmes de sciences. Alors que les héroïnes n’accèdent que très difficilement aux grandes récompenses et ne semblent pas suffisamment s’émanciper de leurs collègues masculins, quelles représentations de la femme de sciences circulent alors dans les médias ? Plus précisément, il s’agit d’examiner l’évolution des personnages scientifiques féminins dans les séries depuis 1993, l’année où elles semblent sortir de l’ombre. Et de mesurer l’influence potentielle de ces images dans la construction d’imaginaires inclusifs, en soutenant l’hypothèse que dans le champ des représentations l’Effet Scully peut ralentir l’Effet Matilda.
Interrogations , 2022
Dans tous les domaines, les textes théoriques sont majoritaires dans la médiation de la recherche... more Dans tous les domaines, les textes théoriques sont majoritaires dans la médiation de la recherche scientifique. Le plus souvent, les images illustrent le texte, ou sont étudiées comme objet. Que se passerait-il si grâce à un montage particulier, les images étaient elles-mêmes porteuses du discours de la recherche ? Si elles étaient la production scientifique ? Médiatiser la recherche universitaire est nécessaire dès lors que le chercheur souhaite partager son travail. Et si l'essai visuel pouvait être cet objet de diffusion de la recherche scientifique ? Quel serait alors le degré de scientificité requis pour que cette forme d'essai encore peu connue soit envisagée à l'université ? En s'appuyant sur le travail intitulé Learning from Las Vegas (1968-1972) des universitaires américains Denise Scott Brown et Robert Venturi, et sur celui de l'historien britannique Reyner Banham, Banham loves Los Angeles (1971-1972), mais également en précisant les définitions étymologiques et historiques de l'essai visuel, cet article vise à questionner un support médiatique qui pourrait bien rassembler culture visuelle et méthode pragmatique autour de la pratique scientifique de la recherche dans le champ des urban design studies.
Sciences du Design, 2022
Depuis « Design for Life » (1947), le manifeste formulé par László Moholy-Nagy, le design s’ensei... more Depuis « Design for Life » (1947), le manifeste formulé par László Moholy-Nagy, le design s’enseigne avec l’ambition d’élaborer une pensée contemporaine cohérente et collective reliée à la vie en société, une aspira- tion qui fait écho au projet d’une université connectée avec son temps. Quelle pourrait être, alors, la singularité de l’enseignement du design dans les uni- versités, telle que révélée à partir de l’étude du cas français ? Qu’est-ce que les universités, comme lieux de circulation du savoir, ont à offrir à la formation en design ? Plus précisément, quelle proposition d’orientation pédagogique et épistémologique peut nourrir l’enseignement de la recherche en design dans le cadre des mémoires de master ? Directement connectée aux problématiques contemporaines relatives aux enjeux de la représentation, ce type de proposition, associé aux postures anglo-saxonnes des design studies et des cultural studies, peut repolitiser les sujets de recherche en design. L’objectif de cet article est de discuter des articulations possibles entre théo- rie et pratique, et entre forme et discours, puis de réaffirmer la figure du·de la designer-chercheur·euse issu·e de l’université.
Radar n°7, 2022
La petite maison dans la prairie est l’une des séries américaines des années 1970-80 les plus dif... more La petite maison dans la prairie est l’une des séries américaines des années 1970-80 les plus diffusées au monde. Le paysage de son imagerie est composé de prés fleuris et de puritanisme, mais aussi de maisons en bois, un environnement fait d'objets visuels prenant la forme de « constructions visuelles du champ social » (Mitchell, 2005). En reproduisant en série l’image de colons qui s’installent légitimement sur ces terres avec leur cabanes, ces représentations s’inscrivent dans le « champ de la visualité » (Mirzoeff, 2011). L’objectif est ici de déconstruire l’image positive de la log-cabin du pionnier américain comme symbole des self-made men, représentée par les productions artistiques, en lui préférant une représentation plus critique, plutôt comme l’objet matériel de la colonisation naturalisante des pionniers sur les territoires amérindiens. Que nous dit alors la log-cabin de la représentation des pionniers de l’Ouest américain et de leur identité ?
Regards sur le paysage urbain, 2022
L’étude comparée du traitement des malls dans les séries peut permettre de comprendre de quoi ils... more L’étude comparée du traitement des malls dans les séries peut permettre de comprendre de quoi ils sont faits. Il est donc question ici de prendre en compte les différents régimes de représentation et de codes visuels et sociaux dans les médiacultures , qu’Éric Macé définit avec un point de vue sociologique comme « l’ensemble des rapports sociaux et des expériences médiatisées par les représentations médiatiques et leurs usages ». Afin de définir le paysage du mall, trois types de décors seront étudiés. Tout d’abord, celui du mall lui-même en tant que Junkspace , qui renvoie directement à la notion de standardisation et de production en série de ses décors, puis, le décor de la convivialité qui offre des espaces de socialisation importants pour sa fréquentation, et enfin, le décor de l’utopie qui fait advenir l’ambition du mall : devenir la nouvelle centralité urbaine. Ces trois décors semblent être prépondérants dans le fonctionnement du mall. Matérialisés par des objets, des aménagements et des services, ils prennent aussi leur forme dans l’idéologie originale de Victor Gruen son créateur. Puisqu’il est souvent utilisé dans les fictions, justement en tant que décor, que peuvent bien nous dire les scènes de centre com- mercial figurées dans les séries tv sur les véritables shopping malls ?
footprint, 2022
This article hypothesises that while drama is primarily a television genre, its operation also ap... more This article hypothesises that while drama is primarily a television genre, its operation also appears in the way Trump mediates his political activities. By observing some of the media objects and events staged by Trump, such as his escalator descents from Trump Tower, the popularisation of Trump’s Border Wall, the attempt to institutionalise the executive order entitled ‘Making Federal Buildings Beautiful Again’, and the transgression of national symbolic spaces embodied by the 4 July 2019 show at the Lincoln Memorial in Washington, DC, it will be a matter of questioning the architectural politics conducted by Trump. Then to see in what way the Trumpian dramatisation participates in a populist architectural strategy.
CULTX-REVUE, 2021
Que nous disent les Couch Gags de la série d’animation Les Simpson des rapports humains non-humai... more Que nous disent les Couch Gags de la série d’animation Les Simpson des rapports humains non-humains ? Plus précisément, quels sont les points communs entre le salon des Simpson appartenant à la culture visuelle américaine, ceux du catalogue IKEA et celui, probablement, dans lequel j’habite en ce moment ? Malgré les variantes certaines, ils comportent au moins un canapé ou un fauteuil, une table basse, un luminaire, et une télévision. À première vue, cet assemblage représente un système d’objets qui fonctionnent ensemble. Cet espace systémique, mis en scène dans la série, dans les catalogues de meubles et chez beaucoup d’entre-nous, invite à réfléchir à la banalisation de la valeur d’estime conférée aux objets, véhiculée par des représentations normées de l’univers domestique, et à interroger les interactions entre humains et non-humains dans le contexte de la sphère domestique. Selon quel mode vivons-nous en société avec ces objets ? De quelle manière la notion de famille permettrait de penser autrement les rapports traditionnels objets-sujets ?
Pro Forma, 2021
Ce texte (chapitre d'ouvrage) fait l’hypothèse que si la dramalité est avant tout un genre télévi... more Ce texte (chapitre d'ouvrage) fait l’hypothèse que si la dramalité est avant tout un genre télévisuel, son fonctionnement semble aussi apparaitre dans la manière dont Trump médiatise ses activités politiques. En observant quelques objets et événements médiatiques mis en scène par Trump, comme ses descentes en escalator de la Trump Tower, la popularisation du Trump's Border Wall, la proposition de décret intitulé « Making Federal Buildings Beautiful Again » ou encore la transgression des symboles incarnée par le spectacle du 4 juillet 2019 au Lincoln Memorial de Washington, il sera question d’interroger sa position contradictoire, entre conservatisme et violence symbolique. Puis de voir à quel point les dramalités trumpiennes influencent les activités architecturales et la gestion des espaces sur le territoire américain.
Cet article a été publié dans un volume Intitulé Pro Format, regroupant plusieurs textes de jeunes chercheur·se·s dirigé par Gwenaëlle Bertrand et Jérémie Nuel.
L'intégralité des articles disponible ici : https://proforma.lespressesdurl.net
Philotope n°14, 2021
Études culturelles, visuelles et architecturales
Projets de paysage Revue scientifique sur la conception et l'aménagement de l'espace , 2020
Si la période la plus faste de Bataville renvoie une image attractive, aujourd’hui l’identité du ... more Si la période la plus faste de Bataville renvoie une image attractive, aujourd’hui l’identité du site mosellan est difficile à identifier. À partir de l’histoire, des circonstances de la création de ce projet de ville-usine, et en interrogeant les différentes représentations patrimoniales, formelles et idéologiques qui émergent du plan, est-il possible de saisir la dimension autarcique du complexe qui semble notamment induite par le dispositif architectural et semi-urbanistique imaginé par ses créateurs ? En quoi cet isolement fut une stratégie de l’entreprise Bata S.A. pour contrôler les corps et les espaces ? Qu’a produit ce confinement à la suite du départ de l’entreprise ?
The image reflected of Bataville in its heyday is an attractive one, however, today the identity of this site in the Moselle region is less easily defined. Based on the history and the background to the creation of this factory-town project, and by examining the different formal and ideological representations that emerge from the plan, as well as those relating to heritage, is it possible to grasp the autarchic dimension of the complex, which seems to have been induced by the architectural and semi-urbanistic layout imagined by its designers ? To what extent was this isolation a strategy devised by the company Bata S.A. to control bodies and spaces ? What were the consequences of this confinement following the company’s departure ?
Plan Libre 174, 2020
Dans une scène de la série The Handmaid’s Tale (2017-2020), les servantes sont alignées pour une ... more Dans une scène de la série The Handmaid’s Tale (2017-2020), les servantes sont alignées pour une prière collective sur le site du Lincoln Memorial dans un Washington dystopique et patriarcal dépendant de la République de Gilead (S3 Ep.6, 2019). Dans le monde réel, le 28 août 1963, ce même lieu est la scène du discours I have a dream de Martin Luther King qui rappelait à la foule les cent ans de l’abolition de l’esclavage aux États-Unis grâce à la signature de la proclamation d’émancipation des esclaves par Abraham Lincoln. Le Lincoln Memorial affiche le pouvoir, cette force pouvant être exercée par un gouvernement puissant, capable, entre autre, d’abolir comme de rétablir des formes d’oppressions sociales. Ce lieu illustre la liberté et les droits de l’Homme, dans la série, il montre la puissance de Gilead et renverse une situation qui semblait alors acquise : ici les femmes sont opprimées et réduites à l’esclavage par les hommes. Dans ce type d’approche scientifique, la série est considérée comme une expérience de pensée. Que nous apprennent alors les fictions télévisées de ces fenêtres du pouvoir : les bâtiments emblématiques qui peuplent l’espace urbain ? Aujourd’hui, c’est le mur frontalier entre le Mexique et les États-Unis par le président Donald Trump qui inquiète les populations. De quelle manière alors les séries illustrent, ou dénoncent-elles les réelles craintes d’un renversement politique, où l’architecture est le médium d’expression privilégié des gouvernements ?
Transversale n°4 ENSAP Bordeaux, 2020
Dans le champ de l’architecture, la médiatisation des contenus théoriques a toujours été fondamen... more Dans le champ de l’architecture, la médiatisation des contenus théoriques a toujours été fondamentale. Que ce soit par le dessin, la publication de livres ou d’articles, par des conférences, des émissions radiophoniques et télévisées – et plus récemment des blogs et des web tv – ces productions forment une véritable culture médiatique de l’architecture. Si comme le suggère de façon très à propos Jean-Yves Andrieux au sujet des recherches en Histoire, « macro et microscopie sont les deux outils simultanés qui aident à se mouvoir avec adresse parmi les indices matériels du monde construit » , alors, les recherches plus ciblées sur les rapports entre architecture et médias peuvent nous donner une autre connaissance de l’histoire de l’architecture. Ce texte vise à examiner la contribution de l’approche interdisciplinaire et scientifique des studies à l’histoire récente de l’architecture. Comment construire une histoire médiatique de l’architecture ?
Conference Presentations by Sophie Suma
Alors que les questions environnementales sont au cœur des préoccupations contemporaines, les fic... more Alors que les questions environnementales sont au cœur des préoccupations contemporaines, les fictions audiovisuelles traitant de l’écologie ne cessent d’apparaitre sur les écrans. Depuis le début du siècle dernier, plusieurs films et séries de genres environnemental, écologique ou expérimental prennent « la nature » comme sujet. Présentés sous un registre bucolique, dans une perspective morale, militante, ou sous le signe de la catastrophe imminente, la Terre, les animaux, les mondes végétaux, minéraux et biologiques témoignent des ravages épouvantables causés par les industries humaines. À travers les récits littéraires ou cinématographiques, la nature est parfois humanisée : personnage en colère, être furieux, courroucé, antagoniste exotique qui se défend contre l’humanité. Les espèces invasives (animales et végétales) prolifères ou tuent, et peuvent être interprétées comme les conséquences directes des systèmes capitalocènes, plantacionocènes, etc. Si ces récits posent d’emblée des questions concernant l’habitabilité des mondes, les conséquences de la présence humaine sur toutes les couches planétaires ou encore l’adaptation des écosystèmes ou leur disparition, il s’agit surtout de manifestations anthropocentriques inquiétées par la crise écologique actuelle. Que faire alors de tous ces récits ? Quelles invitations théoriques et/ou pragmatiques formulent ces représentations de la nature en colère ? Quels impacts ont ces images sur les actions présentes et futures ? Que nous disent plus concrètement ce genre de productions audiovisuelles de notre rapport à l’écologie ? Les représentations de rapports dualistes entre nature et culture, humains et non humains ne sont-elles pas épuisées, obsolètes ? De quelle manière ces fictions nous aident à déconstruire le concept de nature ? Et ne nous invitent-elles pas en retour à construire un imaginaire plus inclusif ?
Avec le soutien de l’IdEx dans le cadre de son levier Université et Cité de l’Université de Strasbourg.
Le projet “Nature en colère” du Groupe cultures visuelles de l’ACCRA UR 3402 bénéficie d’une aide de l’État gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme d’Investissements d’avenir. Il est également soutenu par Le Cosmos cinéma municipal de la ville de Strasbourg, et par l’association L’Observatoire des images.
Amup - ENSAS - INSA - Accra - Université de Strasbourg, 2020
Depuis les années 1950, les séries télévisées proposent au public des fictions sur tout type de s... more Depuis les années 1950, les séries télévisées proposent au public des fictions sur tout type de sujet. Ces dix dernières années, elles se complexifient de plus en plus, offrant ainsi des développements surprenants. Que nous disent les séries de l’architecture des villes ou des zones urbaines ? De quels problèmes actuels socioculturels sont-elles le décor ? De quelle manière, dans les séries, l’architecture est-elle le véhicule d’un discours sur des enjeux sociaux (HBO, The Wire 2002-2008) ? Comment envisage-t-on l’architecture de la ville du fu- tur à travers les séries de science-fiction (Trépalium 2016) ? Comment le métier d’architecte est-il perçu dans les séries ? Pourquoi ce rôle est-il encore tributaire d’une division homme-femme ? En dernier lieu, d’un point de vue réflexif, on peut aussi questionner la dimension pédagogique des séries dans leur capacité à rendre compte de l’histoire d’un bâti- ment ou d’une structure (ARTE, Die Neue Zeit, 2019 - HBO, Chernobyl, 2019).
Books by Sophie Suma
Créaphis, 2023
Au siècle dernier, la ville de Los Angeles est devenue le creuset des imaginaires visuels mondiau... more Au siècle dernier, la ville de Los Angeles est devenue le creuset
des imaginaires visuels mondiaux. Épicentre des productions
audiovisuelles américaines, Hollywood exerce son action à dis-
tance à l’échelle planétaire. Mais que savons-nous, à travers les
séries télévisées qui la prennent pour objet, de Los Angeles et
de ses habitants ? Existe-t-il une culture visuelle spécifique à
ce foyer de représentations ? L’excès de stéréotypes appelle un
regard critique. Quels motifs récurrents composent les écolo-
gies visuelles de « L.A. » ? L’agglomération angeline, traver-
sée de tensions sociales et idéologiques exacerbées, est aussi la
scène de contradictions urbaines et environnementales. Inspiré
par l’approche écologique de l’historien Reyner Banham, cet
ouvrage étudie les motifs visuels dominants qui figurent les
espaces physiques et sociaux de Los Angeles à l’écran. Il vise
à identifier les contre-visions imaginées dans certaines séries
comme des alternatives à l’universalisme, comme des fictions
émancipatrices de Los Angeles.
Regards sur le paysage urbain, 2022
Dans l’imaginaire commun, la notion de paysage demeure fermement attachée au monde rural. A contr... more Dans l’imaginaire commun, la notion de paysage demeure fermement attachée au monde rural. A contrario, il reste complexe de définir ce que pourraient constituer les paysages urbains dans une tradition intellectuelle française. A côté du townscape anglo-saxon ou du Stadtlandschaft germanique, un regard nouveau sur la ville se formalise au tournant des xviiie et xixe siècles. Ce processus, auquel contribue l’émergence des sciences sociales et leurs conversations avec les champs artistiques et littéraires s’intensifie avec le développement des imaginaires et des techniques de diffusion des représentations de la ville, que ce soit par la gravure, la photographie, l’imprimé à bas coût ou le roman populaire, puis par le cinéma, la vidéo et les modélisations 3D.
Ces représentations des paysages urbains disent les usages comme que les systèmes de dominations, la formalisation des paysages coloniaux autant que l’hégémonie du paysage marchandise dans la ville capitaliste, mais aussi les paysages de loisir ou ceux façonnés par la revendication d’un droit à la ville.
Cet ouvrage rassemble des contributions de chercheur.ses et d’artistes, portant sur des territoires français ou étrangers, qui, chacune dresse, des pistes afin d’envisager les articulations politiques, sociales et esthétiques du paysage et de l’urbain.
Éditions 205, 2021
Ce livre revient sur la manière dont la télévision a participé à forger « l’image normale » de l’... more Ce livre revient sur la manière dont la télévision a participé à forger « l’image normale » de l’architecte masculin qui domine encore aujourd’hui le champ médiatique, et sur la nécessité de valoriser les femmes et les minorités pour investir d’autres représentations de l’architecte. Il s’agit de détricoter le long processus par lequel les médias TV participent de la construction et de la cristallisation de cette figure médiatique dominante de l’architecte, et de remettre en question cette vielle habitude qu’ont les journalistes de privilégier les hommes pour parler de certains métiers. Tout en rappelant que l’une des conséquences de l’invisibilisation est la discrimination ciblée.
...
Frank Lloyd Wright participant à un jeu télévisé sur CBS ; Le Corbusier présentant l’architecture moderne comme une religion à la RTF ; Frank Gehry invité de Charlie Rose, ou en personnage des Simpsons, et côtoyant des stars de cinéma comme Brad Pitt ; Jean Nouvel parlant de l’avenir de l’architecture dans une boîte de nuit avec Thierry Ardisson… Mais que font les architectes à la télévision ? Loin des pratiques médiatiques ordinaires du champ de l’architecture (écriture de manifestes, expositions, conférences académiques, etc.), c’est par l’entremise de la télévision et pour ses qualités inclusives et populaires que les architectes diffusent depuis des années leurs points de vue sur la discipline. Quel(s) effet(s) le régime sériel de ce média de masse tant consommé a-t-il pu produire sur la représentation des architectes ? Ces derniers ont-ils véritablement le monopole des discussions sur l’architecture ? De quelle manière la télévision a-t-elle forgé l’image normale de l’architecte masculin qui domine encore aujourd’hui le champ médiatique ? Comment valoriser les femmes et les minorités pour investir d’autres représentations de l’architecte d’aujourd’hui ?
L'Harmattan, 2020
Entre 1976 et 1984, l’américain Chad Floyd, alors architecte au sein de l’agence d’architecture d... more Entre 1976 et 1984, l’américain Chad Floyd, alors architecte au sein de l’agence d’architecture de Charles Moore, imagine et organise les Designathons: une série d’émissions d’une heure rassemblant les architectes de la firme et les téléspectateurs pour réfléchir sur la ville. Dans ce projet, la proximité avec le public est de toute importance et se traduit par sa participation lors d’atelier de réflexion organisés dans plusieurs villes, mais également par l’exposition des architectes en train de travailler dans des vitrines ouvertes sur la rue. La scénarisation des architectes (dans des vitrines et à l’écran), l’ouverture des discussions collectives au sujet des aménagements urbains, s’inscrivent au sein d’une dynamique de sensibilisation et d’une pratique populaire et participative. Que pouvons-nous apprendre du Designathon ? Pourquoi ne se sert-t’on plus de la télévision pour sensibiliser le public à l’architecture ?
archifictions, 2024
Alors que les questions environnementales sont au cœur des préoccupations contemporaines, les fic... more Alors que les questions environnementales sont au cœur des préoccupations contemporaines, les fictions audiovisuelles traitant d’écologie ne cessent d’affluer sur les écrans. En effet, depuis le début du siècle dernier, plusieurs films et séries de genres environnemental, écologique et expérimental prennent « la nature » comme sujet. Que cela soit dans un registre paysager, bucolique, dans une perspective morale, militante, sous le signe de la catastrophe imminente, ou de la transformation la Terre, les animaux, les mondes végétaux, minéraux, et humains accusent des ravages épouvantables causés par les industries capitalistes. La nature prend alors plusieurs formes. En tenant compte des nombreuses découvertes issues de la philosophie environnementale, de l’écologie profonde, ou de l’anthropologie qui ont déjà défini et redéfini le concept de nature, ce troisième numéro d’archifictions propose de s’intéresser spécifiquement aux diverses figures de la nature retrouvées dans les films et les séries de fiction, dans le cinéma expérimental et documentaire. À partir de ces images, il s’agit alors de distinguer les rapports, culturels, symboliques, spirituels et historiques imbriqués, que les humains entretiennent avec la nature. Plusieurs hypothèses soutiennent que l’invention de la machine à vapeur a fait basculer l’ère géologique de la Terre dans ce que beaucoup appellent tour à tour l’anthropocène (Crutzen, 2007), la chtulucène (Haraway, 2016), la technosphère (Guattari, 1993), ou d’autres déclinaisons possibles autour d’un nouvel ordre terrestre. Comme Bruno Latour, nous pensons ici que « la capacité des humains à tout réarranger autour d’eux est une propriété générale des vivants » (2015), et depuis Jakob von Uexküll, nous sommes conscient·e·s que tous « les organismes créent et façonnent réellement leur environnement » (1934). Néanmoins, depuis l’époque pré-capitaliste, et plus encore depuis l’ère industrielle, les humains instrumentalisent la planète comme aucune autre espèce auparavant (Merchant, 1980). L’état des lieux formulé par Alexandre Federeau rappelle effectivement que les activités humaines sont une « force géologique et évolutive active qui transforme les milieux sur une échelle planétaire » (2017). Dans ce sens, Bernard Stiegler a raison d’insister sur le fait que les pratiques économiques, énergétiques et industrielles « anthropisent » la Terre (2018). Quant à Isabelle Stengers, elle fait preuve de discernement lorsqu’elle nous invite à penser avec Vandana Shiva et d’autres écoféministes que « la rationalité qui nous a fait privilégier les monocultures, dans les champs ou à l’école, est destructrice de mondes » (2019).
L'Observatoire des images FOCUS, 2023
Alors que les questions environnementales sont au cœur des préoccupations contemporaines, les fic... more Alors que les questions environnementales sont au cœur des préoccupations contemporaines, les fictions audiovisuelles traitant de l'écologie ne cessent de captiver le public. Depuis les années 1970, plusieurs films et séries de genres environnementaux et écologiques prennent la nature comme sujet. En romantisant certaines théories scientifiques et en figurant des représentations animistes et holistes, certaines de ces fictions personnifient et anthropomorphisent la nature pour mettre les humains à l’épreuve dans un conflit perpétuel : avec quelles conséquences ?
Design Arts Médias, 2023
L’année 2023 marque les trente ans de deux événements à première vue très éloignés l’un de l’autr... more L’année 2023 marque les trente ans de deux événements à première vue très éloignés l’un de l’autre, mais cependant tous deux reliés à la culture visuelle des pratiques scientifiques : la publication de « The Matthew Matilda Effect in Science », un article écrit par l’historienne des sciences américaine Margaret W. Rossiter publié dans la revue Social Studies of Science ; et la diffusion de la première saison de The X-Files : l’une des séries télévisées les plus importantes de l’histoire des fictions audiovisuelles, dont l’un des thèmes récurrents est la remise en question des “vérités” scientifiques. De récentes études montrent que la figure de la femme scientifique à l’écran et dans les médias est encore minoritaire et manque de visibilité. Dans le sillon des études visuelles et des feminist media studies, il est donc ici question de s’intéresser aux images fictionnelles des femmes de sciences. Alors que les héroïnes n’accèdent que très difficilement aux grandes récompenses et ne semblent pas suffisamment s’émanciper de leurs collègues masculins, quelles représentations de la femme de sciences circulent alors dans les médias ? Plus précisément, il s’agit d’examiner l’évolution des personnages scientifiques féminins dans les séries depuis 1993, l’année où elles semblent sortir de l’ombre. Et de mesurer l’influence potentielle de ces images dans la construction d’imaginaires inclusifs, en soutenant l’hypothèse que dans le champ des représentations l’Effet Scully peut ralentir l’Effet Matilda.
Interrogations , 2022
Dans tous les domaines, les textes théoriques sont majoritaires dans la médiation de la recherche... more Dans tous les domaines, les textes théoriques sont majoritaires dans la médiation de la recherche scientifique. Le plus souvent, les images illustrent le texte, ou sont étudiées comme objet. Que se passerait-il si grâce à un montage particulier, les images étaient elles-mêmes porteuses du discours de la recherche ? Si elles étaient la production scientifique ? Médiatiser la recherche universitaire est nécessaire dès lors que le chercheur souhaite partager son travail. Et si l'essai visuel pouvait être cet objet de diffusion de la recherche scientifique ? Quel serait alors le degré de scientificité requis pour que cette forme d'essai encore peu connue soit envisagée à l'université ? En s'appuyant sur le travail intitulé Learning from Las Vegas (1968-1972) des universitaires américains Denise Scott Brown et Robert Venturi, et sur celui de l'historien britannique Reyner Banham, Banham loves Los Angeles (1971-1972), mais également en précisant les définitions étymologiques et historiques de l'essai visuel, cet article vise à questionner un support médiatique qui pourrait bien rassembler culture visuelle et méthode pragmatique autour de la pratique scientifique de la recherche dans le champ des urban design studies.
Sciences du Design, 2022
Depuis « Design for Life » (1947), le manifeste formulé par László Moholy-Nagy, le design s’ensei... more Depuis « Design for Life » (1947), le manifeste formulé par László Moholy-Nagy, le design s’enseigne avec l’ambition d’élaborer une pensée contemporaine cohérente et collective reliée à la vie en société, une aspira- tion qui fait écho au projet d’une université connectée avec son temps. Quelle pourrait être, alors, la singularité de l’enseignement du design dans les uni- versités, telle que révélée à partir de l’étude du cas français ? Qu’est-ce que les universités, comme lieux de circulation du savoir, ont à offrir à la formation en design ? Plus précisément, quelle proposition d’orientation pédagogique et épistémologique peut nourrir l’enseignement de la recherche en design dans le cadre des mémoires de master ? Directement connectée aux problématiques contemporaines relatives aux enjeux de la représentation, ce type de proposition, associé aux postures anglo-saxonnes des design studies et des cultural studies, peut repolitiser les sujets de recherche en design. L’objectif de cet article est de discuter des articulations possibles entre théo- rie et pratique, et entre forme et discours, puis de réaffirmer la figure du·de la designer-chercheur·euse issu·e de l’université.
Radar n°7, 2022
La petite maison dans la prairie est l’une des séries américaines des années 1970-80 les plus dif... more La petite maison dans la prairie est l’une des séries américaines des années 1970-80 les plus diffusées au monde. Le paysage de son imagerie est composé de prés fleuris et de puritanisme, mais aussi de maisons en bois, un environnement fait d'objets visuels prenant la forme de « constructions visuelles du champ social » (Mitchell, 2005). En reproduisant en série l’image de colons qui s’installent légitimement sur ces terres avec leur cabanes, ces représentations s’inscrivent dans le « champ de la visualité » (Mirzoeff, 2011). L’objectif est ici de déconstruire l’image positive de la log-cabin du pionnier américain comme symbole des self-made men, représentée par les productions artistiques, en lui préférant une représentation plus critique, plutôt comme l’objet matériel de la colonisation naturalisante des pionniers sur les territoires amérindiens. Que nous dit alors la log-cabin de la représentation des pionniers de l’Ouest américain et de leur identité ?
Regards sur le paysage urbain, 2022
L’étude comparée du traitement des malls dans les séries peut permettre de comprendre de quoi ils... more L’étude comparée du traitement des malls dans les séries peut permettre de comprendre de quoi ils sont faits. Il est donc question ici de prendre en compte les différents régimes de représentation et de codes visuels et sociaux dans les médiacultures , qu’Éric Macé définit avec un point de vue sociologique comme « l’ensemble des rapports sociaux et des expériences médiatisées par les représentations médiatiques et leurs usages ». Afin de définir le paysage du mall, trois types de décors seront étudiés. Tout d’abord, celui du mall lui-même en tant que Junkspace , qui renvoie directement à la notion de standardisation et de production en série de ses décors, puis, le décor de la convivialité qui offre des espaces de socialisation importants pour sa fréquentation, et enfin, le décor de l’utopie qui fait advenir l’ambition du mall : devenir la nouvelle centralité urbaine. Ces trois décors semblent être prépondérants dans le fonctionnement du mall. Matérialisés par des objets, des aménagements et des services, ils prennent aussi leur forme dans l’idéologie originale de Victor Gruen son créateur. Puisqu’il est souvent utilisé dans les fictions, justement en tant que décor, que peuvent bien nous dire les scènes de centre com- mercial figurées dans les séries tv sur les véritables shopping malls ?
footprint, 2022
This article hypothesises that while drama is primarily a television genre, its operation also ap... more This article hypothesises that while drama is primarily a television genre, its operation also appears in the way Trump mediates his political activities. By observing some of the media objects and events staged by Trump, such as his escalator descents from Trump Tower, the popularisation of Trump’s Border Wall, the attempt to institutionalise the executive order entitled ‘Making Federal Buildings Beautiful Again’, and the transgression of national symbolic spaces embodied by the 4 July 2019 show at the Lincoln Memorial in Washington, DC, it will be a matter of questioning the architectural politics conducted by Trump. Then to see in what way the Trumpian dramatisation participates in a populist architectural strategy.
CULTX-REVUE, 2021
Que nous disent les Couch Gags de la série d’animation Les Simpson des rapports humains non-humai... more Que nous disent les Couch Gags de la série d’animation Les Simpson des rapports humains non-humains ? Plus précisément, quels sont les points communs entre le salon des Simpson appartenant à la culture visuelle américaine, ceux du catalogue IKEA et celui, probablement, dans lequel j’habite en ce moment ? Malgré les variantes certaines, ils comportent au moins un canapé ou un fauteuil, une table basse, un luminaire, et une télévision. À première vue, cet assemblage représente un système d’objets qui fonctionnent ensemble. Cet espace systémique, mis en scène dans la série, dans les catalogues de meubles et chez beaucoup d’entre-nous, invite à réfléchir à la banalisation de la valeur d’estime conférée aux objets, véhiculée par des représentations normées de l’univers domestique, et à interroger les interactions entre humains et non-humains dans le contexte de la sphère domestique. Selon quel mode vivons-nous en société avec ces objets ? De quelle manière la notion de famille permettrait de penser autrement les rapports traditionnels objets-sujets ?
Pro Forma, 2021
Ce texte (chapitre d'ouvrage) fait l’hypothèse que si la dramalité est avant tout un genre télévi... more Ce texte (chapitre d'ouvrage) fait l’hypothèse que si la dramalité est avant tout un genre télévisuel, son fonctionnement semble aussi apparaitre dans la manière dont Trump médiatise ses activités politiques. En observant quelques objets et événements médiatiques mis en scène par Trump, comme ses descentes en escalator de la Trump Tower, la popularisation du Trump's Border Wall, la proposition de décret intitulé « Making Federal Buildings Beautiful Again » ou encore la transgression des symboles incarnée par le spectacle du 4 juillet 2019 au Lincoln Memorial de Washington, il sera question d’interroger sa position contradictoire, entre conservatisme et violence symbolique. Puis de voir à quel point les dramalités trumpiennes influencent les activités architecturales et la gestion des espaces sur le territoire américain.
Cet article a été publié dans un volume Intitulé Pro Format, regroupant plusieurs textes de jeunes chercheur·se·s dirigé par Gwenaëlle Bertrand et Jérémie Nuel.
L'intégralité des articles disponible ici : https://proforma.lespressesdurl.net
Philotope n°14, 2021
Études culturelles, visuelles et architecturales
Projets de paysage Revue scientifique sur la conception et l'aménagement de l'espace , 2020
Si la période la plus faste de Bataville renvoie une image attractive, aujourd’hui l’identité du ... more Si la période la plus faste de Bataville renvoie une image attractive, aujourd’hui l’identité du site mosellan est difficile à identifier. À partir de l’histoire, des circonstances de la création de ce projet de ville-usine, et en interrogeant les différentes représentations patrimoniales, formelles et idéologiques qui émergent du plan, est-il possible de saisir la dimension autarcique du complexe qui semble notamment induite par le dispositif architectural et semi-urbanistique imaginé par ses créateurs ? En quoi cet isolement fut une stratégie de l’entreprise Bata S.A. pour contrôler les corps et les espaces ? Qu’a produit ce confinement à la suite du départ de l’entreprise ?
The image reflected of Bataville in its heyday is an attractive one, however, today the identity of this site in the Moselle region is less easily defined. Based on the history and the background to the creation of this factory-town project, and by examining the different formal and ideological representations that emerge from the plan, as well as those relating to heritage, is it possible to grasp the autarchic dimension of the complex, which seems to have been induced by the architectural and semi-urbanistic layout imagined by its designers ? To what extent was this isolation a strategy devised by the company Bata S.A. to control bodies and spaces ? What were the consequences of this confinement following the company’s departure ?
Plan Libre 174, 2020
Dans une scène de la série The Handmaid’s Tale (2017-2020), les servantes sont alignées pour une ... more Dans une scène de la série The Handmaid’s Tale (2017-2020), les servantes sont alignées pour une prière collective sur le site du Lincoln Memorial dans un Washington dystopique et patriarcal dépendant de la République de Gilead (S3 Ep.6, 2019). Dans le monde réel, le 28 août 1963, ce même lieu est la scène du discours I have a dream de Martin Luther King qui rappelait à la foule les cent ans de l’abolition de l’esclavage aux États-Unis grâce à la signature de la proclamation d’émancipation des esclaves par Abraham Lincoln. Le Lincoln Memorial affiche le pouvoir, cette force pouvant être exercée par un gouvernement puissant, capable, entre autre, d’abolir comme de rétablir des formes d’oppressions sociales. Ce lieu illustre la liberté et les droits de l’Homme, dans la série, il montre la puissance de Gilead et renverse une situation qui semblait alors acquise : ici les femmes sont opprimées et réduites à l’esclavage par les hommes. Dans ce type d’approche scientifique, la série est considérée comme une expérience de pensée. Que nous apprennent alors les fictions télévisées de ces fenêtres du pouvoir : les bâtiments emblématiques qui peuplent l’espace urbain ? Aujourd’hui, c’est le mur frontalier entre le Mexique et les États-Unis par le président Donald Trump qui inquiète les populations. De quelle manière alors les séries illustrent, ou dénoncent-elles les réelles craintes d’un renversement politique, où l’architecture est le médium d’expression privilégié des gouvernements ?
Transversale n°4 ENSAP Bordeaux, 2020
Dans le champ de l’architecture, la médiatisation des contenus théoriques a toujours été fondamen... more Dans le champ de l’architecture, la médiatisation des contenus théoriques a toujours été fondamentale. Que ce soit par le dessin, la publication de livres ou d’articles, par des conférences, des émissions radiophoniques et télévisées – et plus récemment des blogs et des web tv – ces productions forment une véritable culture médiatique de l’architecture. Si comme le suggère de façon très à propos Jean-Yves Andrieux au sujet des recherches en Histoire, « macro et microscopie sont les deux outils simultanés qui aident à se mouvoir avec adresse parmi les indices matériels du monde construit » , alors, les recherches plus ciblées sur les rapports entre architecture et médias peuvent nous donner une autre connaissance de l’histoire de l’architecture. Ce texte vise à examiner la contribution de l’approche interdisciplinaire et scientifique des studies à l’histoire récente de l’architecture. Comment construire une histoire médiatique de l’architecture ?
Alors que les questions environnementales sont au cœur des préoccupations contemporaines, les fic... more Alors que les questions environnementales sont au cœur des préoccupations contemporaines, les fictions audiovisuelles traitant de l’écologie ne cessent d’apparaitre sur les écrans. Depuis le début du siècle dernier, plusieurs films et séries de genres environnemental, écologique ou expérimental prennent « la nature » comme sujet. Présentés sous un registre bucolique, dans une perspective morale, militante, ou sous le signe de la catastrophe imminente, la Terre, les animaux, les mondes végétaux, minéraux et biologiques témoignent des ravages épouvantables causés par les industries humaines. À travers les récits littéraires ou cinématographiques, la nature est parfois humanisée : personnage en colère, être furieux, courroucé, antagoniste exotique qui se défend contre l’humanité. Les espèces invasives (animales et végétales) prolifères ou tuent, et peuvent être interprétées comme les conséquences directes des systèmes capitalocènes, plantacionocènes, etc. Si ces récits posent d’emblée des questions concernant l’habitabilité des mondes, les conséquences de la présence humaine sur toutes les couches planétaires ou encore l’adaptation des écosystèmes ou leur disparition, il s’agit surtout de manifestations anthropocentriques inquiétées par la crise écologique actuelle. Que faire alors de tous ces récits ? Quelles invitations théoriques et/ou pragmatiques formulent ces représentations de la nature en colère ? Quels impacts ont ces images sur les actions présentes et futures ? Que nous disent plus concrètement ce genre de productions audiovisuelles de notre rapport à l’écologie ? Les représentations de rapports dualistes entre nature et culture, humains et non humains ne sont-elles pas épuisées, obsolètes ? De quelle manière ces fictions nous aident à déconstruire le concept de nature ? Et ne nous invitent-elles pas en retour à construire un imaginaire plus inclusif ?
Avec le soutien de l’IdEx dans le cadre de son levier Université et Cité de l’Université de Strasbourg.
Le projet “Nature en colère” du Groupe cultures visuelles de l’ACCRA UR 3402 bénéficie d’une aide de l’État gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme d’Investissements d’avenir. Il est également soutenu par Le Cosmos cinéma municipal de la ville de Strasbourg, et par l’association L’Observatoire des images.
Amup - ENSAS - INSA - Accra - Université de Strasbourg, 2020
Depuis les années 1950, les séries télévisées proposent au public des fictions sur tout type de s... more Depuis les années 1950, les séries télévisées proposent au public des fictions sur tout type de sujet. Ces dix dernières années, elles se complexifient de plus en plus, offrant ainsi des développements surprenants. Que nous disent les séries de l’architecture des villes ou des zones urbaines ? De quels problèmes actuels socioculturels sont-elles le décor ? De quelle manière, dans les séries, l’architecture est-elle le véhicule d’un discours sur des enjeux sociaux (HBO, The Wire 2002-2008) ? Comment envisage-t-on l’architecture de la ville du fu- tur à travers les séries de science-fiction (Trépalium 2016) ? Comment le métier d’architecte est-il perçu dans les séries ? Pourquoi ce rôle est-il encore tributaire d’une division homme-femme ? En dernier lieu, d’un point de vue réflexif, on peut aussi questionner la dimension pédagogique des séries dans leur capacité à rendre compte de l’histoire d’un bâti- ment ou d’une structure (ARTE, Die Neue Zeit, 2019 - HBO, Chernobyl, 2019).
Créaphis, 2023
Au siècle dernier, la ville de Los Angeles est devenue le creuset des imaginaires visuels mondiau... more Au siècle dernier, la ville de Los Angeles est devenue le creuset
des imaginaires visuels mondiaux. Épicentre des productions
audiovisuelles américaines, Hollywood exerce son action à dis-
tance à l’échelle planétaire. Mais que savons-nous, à travers les
séries télévisées qui la prennent pour objet, de Los Angeles et
de ses habitants ? Existe-t-il une culture visuelle spécifique à
ce foyer de représentations ? L’excès de stéréotypes appelle un
regard critique. Quels motifs récurrents composent les écolo-
gies visuelles de « L.A. » ? L’agglomération angeline, traver-
sée de tensions sociales et idéologiques exacerbées, est aussi la
scène de contradictions urbaines et environnementales. Inspiré
par l’approche écologique de l’historien Reyner Banham, cet
ouvrage étudie les motifs visuels dominants qui figurent les
espaces physiques et sociaux de Los Angeles à l’écran. Il vise
à identifier les contre-visions imaginées dans certaines séries
comme des alternatives à l’universalisme, comme des fictions
émancipatrices de Los Angeles.
Regards sur le paysage urbain, 2022
Dans l’imaginaire commun, la notion de paysage demeure fermement attachée au monde rural. A contr... more Dans l’imaginaire commun, la notion de paysage demeure fermement attachée au monde rural. A contrario, il reste complexe de définir ce que pourraient constituer les paysages urbains dans une tradition intellectuelle française. A côté du townscape anglo-saxon ou du Stadtlandschaft germanique, un regard nouveau sur la ville se formalise au tournant des xviiie et xixe siècles. Ce processus, auquel contribue l’émergence des sciences sociales et leurs conversations avec les champs artistiques et littéraires s’intensifie avec le développement des imaginaires et des techniques de diffusion des représentations de la ville, que ce soit par la gravure, la photographie, l’imprimé à bas coût ou le roman populaire, puis par le cinéma, la vidéo et les modélisations 3D.
Ces représentations des paysages urbains disent les usages comme que les systèmes de dominations, la formalisation des paysages coloniaux autant que l’hégémonie du paysage marchandise dans la ville capitaliste, mais aussi les paysages de loisir ou ceux façonnés par la revendication d’un droit à la ville.
Cet ouvrage rassemble des contributions de chercheur.ses et d’artistes, portant sur des territoires français ou étrangers, qui, chacune dresse, des pistes afin d’envisager les articulations politiques, sociales et esthétiques du paysage et de l’urbain.
Éditions 205, 2021
Ce livre revient sur la manière dont la télévision a participé à forger « l’image normale » de l’... more Ce livre revient sur la manière dont la télévision a participé à forger « l’image normale » de l’architecte masculin qui domine encore aujourd’hui le champ médiatique, et sur la nécessité de valoriser les femmes et les minorités pour investir d’autres représentations de l’architecte. Il s’agit de détricoter le long processus par lequel les médias TV participent de la construction et de la cristallisation de cette figure médiatique dominante de l’architecte, et de remettre en question cette vielle habitude qu’ont les journalistes de privilégier les hommes pour parler de certains métiers. Tout en rappelant que l’une des conséquences de l’invisibilisation est la discrimination ciblée.
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Frank Lloyd Wright participant à un jeu télévisé sur CBS ; Le Corbusier présentant l’architecture moderne comme une religion à la RTF ; Frank Gehry invité de Charlie Rose, ou en personnage des Simpsons, et côtoyant des stars de cinéma comme Brad Pitt ; Jean Nouvel parlant de l’avenir de l’architecture dans une boîte de nuit avec Thierry Ardisson… Mais que font les architectes à la télévision ? Loin des pratiques médiatiques ordinaires du champ de l’architecture (écriture de manifestes, expositions, conférences académiques, etc.), c’est par l’entremise de la télévision et pour ses qualités inclusives et populaires que les architectes diffusent depuis des années leurs points de vue sur la discipline. Quel(s) effet(s) le régime sériel de ce média de masse tant consommé a-t-il pu produire sur la représentation des architectes ? Ces derniers ont-ils véritablement le monopole des discussions sur l’architecture ? De quelle manière la télévision a-t-elle forgé l’image normale de l’architecte masculin qui domine encore aujourd’hui le champ médiatique ? Comment valoriser les femmes et les minorités pour investir d’autres représentations de l’architecte d’aujourd’hui ?
L'Harmattan, 2020
Entre 1976 et 1984, l’américain Chad Floyd, alors architecte au sein de l’agence d’architecture d... more Entre 1976 et 1984, l’américain Chad Floyd, alors architecte au sein de l’agence d’architecture de Charles Moore, imagine et organise les Designathons: une série d’émissions d’une heure rassemblant les architectes de la firme et les téléspectateurs pour réfléchir sur la ville. Dans ce projet, la proximité avec le public est de toute importance et se traduit par sa participation lors d’atelier de réflexion organisés dans plusieurs villes, mais également par l’exposition des architectes en train de travailler dans des vitrines ouvertes sur la rue. La scénarisation des architectes (dans des vitrines et à l’écran), l’ouverture des discussions collectives au sujet des aménagements urbains, s’inscrivent au sein d’une dynamique de sensibilisation et d’une pratique populaire et participative. Que pouvons-nous apprendre du Designathon ? Pourquoi ne se sert-t’on plus de la télévision pour sensibiliser le public à l’architecture ?