Côme Simien | Blaise Pascal University (original) (raw)
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Comment la démocratie ou le communisme se sont-ils répandus jusqu’au coeur des villages français ... more Comment la démocratie ou le communisme se sont-ils répandus jusqu’au coeur des villages français ? Depuis plusieurs décennies, historiens et politistes se sont penchés sur le siècle et demi qui s’étend de la Révolution française aux années 1930, le temps de la politisation des campagnes. Quinze jeunes chercheurs se proposent de recoller quelques morceaux du “miroir brisé” des réflexions sur la politisation, en reprenant le dossier à échelle fine, celle des acteurs (individuels ou collectifs) et de leurs stratégies d’action. Qui sont les passeurs d’idées politiques nouvelles ? Quelles formes ont revêtu leurs médiations ? Comment leurs efforts ont-ils été reçus ? C’est à ces questions que s’attache à répondre cet ouvrage. Qu’ils soient des passeurs-missionnaires (voire des missionnaires armés) ou des passeurs-notables, c’est en mobilisant une grammaire d’action transmise et/ou inventée que les passeurs d’idées politiques nouvelles ont pu porter, au village, les dynamiques au temps long qui ont façonné la géopolitique de la France contemporaine.
Presque toujours évoqué dans les travaux sur la Révolution française à Lyon mais jamais étudié en... more Presque toujours évoqué dans les travaux sur la Révolution française à Lyon mais jamais étudié en lui-même, dans toute sa signification, ses tenants et ses aboutissants, le dimanche 9 septembre 1792, que l'Histoire a consacré sous le nom de Massacres de septembre lyonnais ou encore de "septembrisade lyonnaise", est l'objet d'étude unique de ce livre. Objet de polémique au XIXe siècle, objet d'oubli (peut-être) aujourd'hui, ce massacre reste encore en partie méconnu. Sa situation chronologique, celle d'une trop grande proximité avec la répression sanglante dont la ville est la victime durant les années 1793-1794, ne joua guère en faveur d'une analyse approfondie de l'événement, qui met pourtant déjà en jeu des personnages que nous retrouverons dans les luttes politiques locales du printemps 1793. Travailler sur le cas "9 septembre 1792", c'est prendre le parti de se pencher sur une question qui marque de son empreinte l'ensemble des courants historiographie, à savoir celle des violences révolutionnaires. Dans son originalité et ses spécificités ce massacre ne résume pas à lui seul le phénomène de la violence en Révolution mais, nous l'espérons, permettra d'en mesurer les enjeux, à la fois sociaux, politiques et culturels
Articles in Periodicals by Côme Simien
Côme SIMIEN, « La Convention interminable : Les régicides au tribunal du passé (1815-1830) », Ann... more Côme SIMIEN, « La Convention interminable : Les régicides au tribunal du passé (1815-1830) », Annales Historiques de la Révolution française nº 381 (3/2015), pp. 189-211
Résumé
La loi d’amnistie du 12 janvier 1816, qui exclut à perpétuité du territoire national les conventionnels régicides qui se sont ralliés aux Cent-Jours, engage les autorités de la Restauration, en quelques semaines, dans un important travail d’investigation historique et mémorielle sur le passé révolutionnaire des anciens députés de la Convention. Ceux-ci, par ailleurs soumis, désormais, à une surveillance permanente, se retrouvent non seulement prisonniers du assé, mais encore prisonniers de la politique (toutes leurs actions, tous leurs déplacements, toutes leurs fréquentations sont analysés au prisme du complot politique). Les implications de cette « pathologie mémorielle » de la Restauration, qui affecte aussi bien les députés condamnés à l’exil que ceux qui bénéficient a priori du pardon royal, sont loin de n’être que théoriques. Le présent article se propose donc d’interroger les formes, les sens et les conséquences de cette impossible mémoire apaisée de la Convention, en analysant plus particulièrement les trajectoires des anciens députés de l’Ariège, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales de 1815 à 1830.
MOTS CLÉS Régicides, Conventionnels, mémoire de la Révolution, Restauration
The interminable Convention : The regicides before the tribunal of the past (1815-1830)
Abstract
The Amnesty Law of 12 January 1816, which perpetually excluded from France regicide deputies who rallied to Napoleon during the Hundred days, compelled the authorities of the Restoration to undertake within a few weeks a major work of historical investigation and memory about the Revolutionary pasts of former deputies of the National Convention. Thesemembers, fromnow on subject to permanent surveillance, found themselves not only prisoners of their pasts, but also prisoners of politics (all their actions, all their movements, all their associations were analyzed through the prism of a political plot). The implications of this « pathological memory » of the Restoration, that affected those deputies condemned to exile, as well as those who benefited a priori from a royal pardon, are far from being purely theoretical. This article examines the nature, the meaning, and the consequences of this unappeased memory of the Convention by analyzing specifically the careers of former deputies from the Ariège, the Aude, and the Pyrénées-Orientales from 1815 to 1830.
The Law of Amnesty of 12 January 1816, which banished in perpetuity from French territory the reg... more The Law of Amnesty of 12 January 1816, which banished in perpetuity from French territory the regicide Convention members who had rallied to the Hundred Days, engaged the authorities of the Restoration, within a few weeks, in a considerable work of investigation of the history and memory of the revolutionary past of the former Convention deputies. Also subject to constant surveillance from this time on, they found themselves to be not only prisoners of the past, but also political prisoners (all their actions, all their movements and all their contacts were analysed through the lens of political conspiracy). The implications of this "pathology of memory" under the Restoration, which affected both the deputies sentenced to exile and those who benefited a priori from a royal pardon, were far from being merely theoretical. This article therefore proposes to examine the forms, meaning and consequences of this impossible appeased memory of the Convention, by analysing in detail what happened to the former deputies of the Ariège, Aude and Pyrénées-Orientales between 1815 and 1830.
Articles in Books by Côme Simien
Député de l’Ariège à la Convention nationale, Raymond Gaston appartient à ces représentants du pe... more Député de l’Ariège à la Convention nationale, Raymond Gaston appartient à ces représentants du peuple montagnards qui, lors de la séparation de l’Assemblée nationale en brumaire an IV, ne sont pas reconduits au Corps législatif. Il rentre donc chez lui, à Foix, où il devient Commissaire du Directoire exécutif de la municipalité. Il en repart néanmoins en l’an VI, alors que la reprise de son militantisme politique dans le contexte du sursaut néo-jacobin le conduit certes à être élu au Conseil des Cinq-Cents (élection annulée) mais aussi, sans doute, à saturer son identité locale par des éléments politiques par trop clivants. Il s’installe alors dans les Basses-Alpes, où il exerce les fonctions de Receveur général du département jusqu’à la chute de Napoléon. Lorsque les Cent-Jours réactivent de partout la mémoire révolutionnaire, ce partisan zélé de l’Empereur (au dire du préfet du département au début de la seconde Restauration), au demeurant auxiliaire local de la police de Fouché, quitte Digne et le petit domaine dont il avait fait l’acquisition. Face à ce nouveau renversement de légitimité politique, il fait le choix de regagner la capitale, où il résidera jusqu’à sa mort, dans une obscurité presque totale que même la police parisienne peine à percer. Nous nous proposons, dans la présente communication, d’interroger plus avant les motivations et les formes de ces mobilités successives. Dans quelle mesure ont-elles été contraintes ou choisies ? Ces déplacements ne sont-ils pas d’abord un moyen dont Gaston sait jouer pour fuir la saturation locale de son identité par le politique lorsque celle-ci devient problématique ? Cet exil intérieur signifie-t-il pour autant une vie de paria, semblable à celle attribuée par Victor Hugo au conventionnel G., dans Les Misérables, si souvent convoquée par les historiens pour décrire l’isolement social et politique des « survivants de la Révolution » ?
La France républicaine levée contre Lyon réduit en octobre 1793 la capitale des Gaules soulevée, ... more La France républicaine levée contre Lyon réduit en octobre 1793 la capitale des Gaules soulevée, où une collusion de circonstance a réuni Girondins, royalistes, réaction catholique, en une Ville Affranchie sous administration d’exception. La répression (dont les fusillades de la plaine des Brotteaux), quelques destructions symboliques, les réquisitions, un impôt sur les plus riches, une intense propagande, grand œuvre de l’Armée révolutionnaire à l’échelon régional, caractérisent les mois qui suivent. Après le 9 Thermidor, la réaction n’en sera que plus vive : les massacres dans les prisons en témoignent, mais aussi un effort particulier pour écrire, notamment pour les planches, cette histoire immédiate. La mémoire de ces événements est ravivée en 1824-1825 par le concours de poésies sur le siège de Lyon proposé par l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts du cru. 44 propositions y répondent, que nous nous proposons d’analyser dans le cadre présent colloque afin d’apporter quelques éléments de réflexion sur l’écho au long cours provoqué par les « années terribles », partie des élites locales n’ayant eu de cesse de raviver le souvenir de ces événements, jusqu’à y voir l’une des sources d’une supposée « lyonnitude ». Dans cette perspective, il s’agira entre autres d’interroger ce que ces poèmes nous révèlent de la sociologie des porteurs de mémoire, des topoï accumulés depuis les événements, des enjeux d’une écriture.
Côme SIMIEN, « Entre centralisation et décentralisation des questions scolaires : relire l'échec ... more Côme SIMIEN, « Entre centralisation et décentralisation des questions scolaires : relire l'échec de l'école de la République (1789-1802) » Communication au colloque international « Centralisation et fédéralisme : les modèles et leur circulation dans l'espace européen francophone, germanophone et italophone », Rouen, 28-29 janvier 2016 (organisé par Michel Biard, Jean-Numa Ducange et Jean-Yves Frétigné). Résumé : Les historiens ont maintes fois rappelé que, par-delà ses grands discours théoriques sur l'instruction publique, la Révolution n'a pas su fonder l'école républicaine qu'elle appelait de ses voeux. Ils ont souvent vu dans les résistances opposées par les populations à l'école publique – résistances particulièrement sensibles en milieu rural – une marque d'atavisme politique et religieux du corps social. Dans le détail, les raisons et le rythme de cet échec de l'école de la République sont cependant plus complexes qu'il n'y paraît. Précipitant des évolutions à l'oeuvre sur le temps long, les premières années de la Révolution (1789-1795) sont des années de « municipalisation » de l'école élémentaire, sur fond de lois décentralisatrices (tendance qui culmine en frimaire an II), qui facilitent une forte appropriation de l'école par les communautés locales. Mais, en brumaire an III (loi Lakanal), puis en brumaire an IV (loi Daunou), la Convention adopte deux nouvelles lois scolaires qui modifient en profondeur ce fonctionnement des écoles primaires en autorisant, à côté des écoles publiques, l'existence d'écoles privées. En application de ces lois, l'école publique est toute entière placée entre les mains des autorités extra-villageoises (districts, en l'an III, puis départements durant le Directoire). Cette école publique et le choix de ses enseignants échappent désormais à peu près complètement à la communauté d'habitants, à rebours des tendances à l'oeuvre depuis plusieurs décennies. Les villageois se saisissent alors de l'école privée qui permet de perpétuer les pratiques locales de la petite école. Plus encore, sur fond de rupture entre les communautés rurales et l'État républicain, dans le cadre d'un processus de centralisation politique et administrative mal accepté par des populations attachées au principe de leur auto-gouvernement, l'appropriation de l'école privée permet aux villageois de démontrer que la communauté entend rester souveraine pour tout ce qui concerne la vie locale. Autour de l'école se joue, en somme, à l'échelle locale et en milieu rural, une forme de confrontation entre la loi générale et la légitimité communale à administrer ses propres affaires.
Lisa Bogani, Julien Bouchet, Philippe Bourdin et Jean-Claude Caron : "La citoyenneté républicaine à l'épreuve des peurs", (à paraître 2015-2016)
Julien Bouchet et Côme Simien (dir.), Les passeurs d'idées politiques nouvelles au village, de la Révolution aux années 1930, Clermont-Ferrand, PUBP, 2015, pp. 115-133, 2015
Abstract : The 8th pluviôse an II, the National Convention ruled French language's schoolteachers... more Abstract : The 8th pluviôse an II, the National Convention ruled French language's schoolteachers would be appointed in rural communities of the departments with regional dialects. These teachers were entrusted with the mission to spread, by the French language (symbol of the unity and indivisibility of the Republic, the mission to get across the Revolution in the village, both to adults and children. The present contribution proposes to study the effective implementation of the Decree of 8 pluviôse an II in the rural communities of Brittany and Alsace. When were these schoolteachers appointed? According to which spatial logic? Were they from the villages where they taught? In other words, was the mediation of revolutionary principles they were working on, endogenous or exogenous to the rural community ? What daily practices did they deploy? Finally, how long did this original experience of campaigns' revolutionary acculturation by language, last?
Résumé : Le 8 pluviôse an II, la Convention nationale arrête que des « Instituteurs de langue française », seront installés dans les communes rurales des départements « à idiomes ». Ces enseignants sont investis par les députés de la mission de diffuser, avec la langue française, érigée en symbole de l’unité et de l’indivisibilité de la nation révolutionnaire, les principes républicains. La loi assigne donc à ces instituteurs de la République la mission de faire passer la Révolution au village, tant auprès des adultes que des enfants. La présente contribution se propose d’étudier la mise en œuvre effective du décret du 8 pluviôse an II dans les communautés rurales de Bretagne et d’Alsace. A partir de quand ces instituteurs de langue française ont-ils été nommés ? Selon quelles logiques spatiales ? Sont-ils originaires des communes où ils enseignent ? Autrement dit, la médiation des principes révolutionnaires qu’ils opèrent est-elle endogène ou exogène à la communauté d’habitants ? Quelles pratiques quotidiennes déploient-ils ? Combien de temps, enfin, cette expérience originale d’acculturation révolutionnaire des campagnes par la langue dure-t-elle ?
Julien Bouchet et Côme Simien, Les passeurs d'idées politiques nouvelles au village, de la Révolution aux années 1930, Clermont-Ferrand, PUBP, 2015, pp. 21-42, 2015
Michel Biard, Philippe Bourdin, Hervé Leurres et Pierre Serna, 1792, Entrer en République, Paris, Armand Colin, 2013, pp. 185-200, 2013
Philippe Bourdin (dir.), Les nuits de la Révolution française, Clermont-Ferrand, PUBP, 2013, pp. 61-78, 2013
Articles in newspapers by Côme Simien
Talks by Côme Simien
Book Reviews by Côme Simien
Annales Historiques de la Révolution française, 2013
Comment la démocratie ou le communisme se sont-ils répandus jusqu’au coeur des villages français ... more Comment la démocratie ou le communisme se sont-ils répandus jusqu’au coeur des villages français ? Depuis plusieurs décennies, historiens et politistes se sont penchés sur le siècle et demi qui s’étend de la Révolution française aux années 1930, le temps de la politisation des campagnes. Quinze jeunes chercheurs se proposent de recoller quelques morceaux du “miroir brisé” des réflexions sur la politisation, en reprenant le dossier à échelle fine, celle des acteurs (individuels ou collectifs) et de leurs stratégies d’action. Qui sont les passeurs d’idées politiques nouvelles ? Quelles formes ont revêtu leurs médiations ? Comment leurs efforts ont-ils été reçus ? C’est à ces questions que s’attache à répondre cet ouvrage. Qu’ils soient des passeurs-missionnaires (voire des missionnaires armés) ou des passeurs-notables, c’est en mobilisant une grammaire d’action transmise et/ou inventée que les passeurs d’idées politiques nouvelles ont pu porter, au village, les dynamiques au temps long qui ont façonné la géopolitique de la France contemporaine.
Presque toujours évoqué dans les travaux sur la Révolution française à Lyon mais jamais étudié en... more Presque toujours évoqué dans les travaux sur la Révolution française à Lyon mais jamais étudié en lui-même, dans toute sa signification, ses tenants et ses aboutissants, le dimanche 9 septembre 1792, que l'Histoire a consacré sous le nom de Massacres de septembre lyonnais ou encore de "septembrisade lyonnaise", est l'objet d'étude unique de ce livre. Objet de polémique au XIXe siècle, objet d'oubli (peut-être) aujourd'hui, ce massacre reste encore en partie méconnu. Sa situation chronologique, celle d'une trop grande proximité avec la répression sanglante dont la ville est la victime durant les années 1793-1794, ne joua guère en faveur d'une analyse approfondie de l'événement, qui met pourtant déjà en jeu des personnages que nous retrouverons dans les luttes politiques locales du printemps 1793. Travailler sur le cas "9 septembre 1792", c'est prendre le parti de se pencher sur une question qui marque de son empreinte l'ensemble des courants historiographie, à savoir celle des violences révolutionnaires. Dans son originalité et ses spécificités ce massacre ne résume pas à lui seul le phénomène de la violence en Révolution mais, nous l'espérons, permettra d'en mesurer les enjeux, à la fois sociaux, politiques et culturels
Côme SIMIEN, « La Convention interminable : Les régicides au tribunal du passé (1815-1830) », Ann... more Côme SIMIEN, « La Convention interminable : Les régicides au tribunal du passé (1815-1830) », Annales Historiques de la Révolution française nº 381 (3/2015), pp. 189-211
Résumé
La loi d’amnistie du 12 janvier 1816, qui exclut à perpétuité du territoire national les conventionnels régicides qui se sont ralliés aux Cent-Jours, engage les autorités de la Restauration, en quelques semaines, dans un important travail d’investigation historique et mémorielle sur le passé révolutionnaire des anciens députés de la Convention. Ceux-ci, par ailleurs soumis, désormais, à une surveillance permanente, se retrouvent non seulement prisonniers du assé, mais encore prisonniers de la politique (toutes leurs actions, tous leurs déplacements, toutes leurs fréquentations sont analysés au prisme du complot politique). Les implications de cette « pathologie mémorielle » de la Restauration, qui affecte aussi bien les députés condamnés à l’exil que ceux qui bénéficient a priori du pardon royal, sont loin de n’être que théoriques. Le présent article se propose donc d’interroger les formes, les sens et les conséquences de cette impossible mémoire apaisée de la Convention, en analysant plus particulièrement les trajectoires des anciens députés de l’Ariège, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales de 1815 à 1830.
MOTS CLÉS Régicides, Conventionnels, mémoire de la Révolution, Restauration
The interminable Convention : The regicides before the tribunal of the past (1815-1830)
Abstract
The Amnesty Law of 12 January 1816, which perpetually excluded from France regicide deputies who rallied to Napoleon during the Hundred days, compelled the authorities of the Restoration to undertake within a few weeks a major work of historical investigation and memory about the Revolutionary pasts of former deputies of the National Convention. Thesemembers, fromnow on subject to permanent surveillance, found themselves not only prisoners of their pasts, but also prisoners of politics (all their actions, all their movements, all their associations were analyzed through the prism of a political plot). The implications of this « pathological memory » of the Restoration, that affected those deputies condemned to exile, as well as those who benefited a priori from a royal pardon, are far from being purely theoretical. This article examines the nature, the meaning, and the consequences of this unappeased memory of the Convention by analyzing specifically the careers of former deputies from the Ariège, the Aude, and the Pyrénées-Orientales from 1815 to 1830.
The Law of Amnesty of 12 January 1816, which banished in perpetuity from French territory the reg... more The Law of Amnesty of 12 January 1816, which banished in perpetuity from French territory the regicide Convention members who had rallied to the Hundred Days, engaged the authorities of the Restoration, within a few weeks, in a considerable work of investigation of the history and memory of the revolutionary past of the former Convention deputies. Also subject to constant surveillance from this time on, they found themselves to be not only prisoners of the past, but also political prisoners (all their actions, all their movements and all their contacts were analysed through the lens of political conspiracy). The implications of this "pathology of memory" under the Restoration, which affected both the deputies sentenced to exile and those who benefited a priori from a royal pardon, were far from being merely theoretical. This article therefore proposes to examine the forms, meaning and consequences of this impossible appeased memory of the Convention, by analysing in detail what happened to the former deputies of the Ariège, Aude and Pyrénées-Orientales between 1815 and 1830.
Député de l’Ariège à la Convention nationale, Raymond Gaston appartient à ces représentants du pe... more Député de l’Ariège à la Convention nationale, Raymond Gaston appartient à ces représentants du peuple montagnards qui, lors de la séparation de l’Assemblée nationale en brumaire an IV, ne sont pas reconduits au Corps législatif. Il rentre donc chez lui, à Foix, où il devient Commissaire du Directoire exécutif de la municipalité. Il en repart néanmoins en l’an VI, alors que la reprise de son militantisme politique dans le contexte du sursaut néo-jacobin le conduit certes à être élu au Conseil des Cinq-Cents (élection annulée) mais aussi, sans doute, à saturer son identité locale par des éléments politiques par trop clivants. Il s’installe alors dans les Basses-Alpes, où il exerce les fonctions de Receveur général du département jusqu’à la chute de Napoléon. Lorsque les Cent-Jours réactivent de partout la mémoire révolutionnaire, ce partisan zélé de l’Empereur (au dire du préfet du département au début de la seconde Restauration), au demeurant auxiliaire local de la police de Fouché, quitte Digne et le petit domaine dont il avait fait l’acquisition. Face à ce nouveau renversement de légitimité politique, il fait le choix de regagner la capitale, où il résidera jusqu’à sa mort, dans une obscurité presque totale que même la police parisienne peine à percer. Nous nous proposons, dans la présente communication, d’interroger plus avant les motivations et les formes de ces mobilités successives. Dans quelle mesure ont-elles été contraintes ou choisies ? Ces déplacements ne sont-ils pas d’abord un moyen dont Gaston sait jouer pour fuir la saturation locale de son identité par le politique lorsque celle-ci devient problématique ? Cet exil intérieur signifie-t-il pour autant une vie de paria, semblable à celle attribuée par Victor Hugo au conventionnel G., dans Les Misérables, si souvent convoquée par les historiens pour décrire l’isolement social et politique des « survivants de la Révolution » ?
La France républicaine levée contre Lyon réduit en octobre 1793 la capitale des Gaules soulevée, ... more La France républicaine levée contre Lyon réduit en octobre 1793 la capitale des Gaules soulevée, où une collusion de circonstance a réuni Girondins, royalistes, réaction catholique, en une Ville Affranchie sous administration d’exception. La répression (dont les fusillades de la plaine des Brotteaux), quelques destructions symboliques, les réquisitions, un impôt sur les plus riches, une intense propagande, grand œuvre de l’Armée révolutionnaire à l’échelon régional, caractérisent les mois qui suivent. Après le 9 Thermidor, la réaction n’en sera que plus vive : les massacres dans les prisons en témoignent, mais aussi un effort particulier pour écrire, notamment pour les planches, cette histoire immédiate. La mémoire de ces événements est ravivée en 1824-1825 par le concours de poésies sur le siège de Lyon proposé par l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts du cru. 44 propositions y répondent, que nous nous proposons d’analyser dans le cadre présent colloque afin d’apporter quelques éléments de réflexion sur l’écho au long cours provoqué par les « années terribles », partie des élites locales n’ayant eu de cesse de raviver le souvenir de ces événements, jusqu’à y voir l’une des sources d’une supposée « lyonnitude ». Dans cette perspective, il s’agira entre autres d’interroger ce que ces poèmes nous révèlent de la sociologie des porteurs de mémoire, des topoï accumulés depuis les événements, des enjeux d’une écriture.
Côme SIMIEN, « Entre centralisation et décentralisation des questions scolaires : relire l'échec ... more Côme SIMIEN, « Entre centralisation et décentralisation des questions scolaires : relire l'échec de l'école de la République (1789-1802) » Communication au colloque international « Centralisation et fédéralisme : les modèles et leur circulation dans l'espace européen francophone, germanophone et italophone », Rouen, 28-29 janvier 2016 (organisé par Michel Biard, Jean-Numa Ducange et Jean-Yves Frétigné). Résumé : Les historiens ont maintes fois rappelé que, par-delà ses grands discours théoriques sur l'instruction publique, la Révolution n'a pas su fonder l'école républicaine qu'elle appelait de ses voeux. Ils ont souvent vu dans les résistances opposées par les populations à l'école publique – résistances particulièrement sensibles en milieu rural – une marque d'atavisme politique et religieux du corps social. Dans le détail, les raisons et le rythme de cet échec de l'école de la République sont cependant plus complexes qu'il n'y paraît. Précipitant des évolutions à l'oeuvre sur le temps long, les premières années de la Révolution (1789-1795) sont des années de « municipalisation » de l'école élémentaire, sur fond de lois décentralisatrices (tendance qui culmine en frimaire an II), qui facilitent une forte appropriation de l'école par les communautés locales. Mais, en brumaire an III (loi Lakanal), puis en brumaire an IV (loi Daunou), la Convention adopte deux nouvelles lois scolaires qui modifient en profondeur ce fonctionnement des écoles primaires en autorisant, à côté des écoles publiques, l'existence d'écoles privées. En application de ces lois, l'école publique est toute entière placée entre les mains des autorités extra-villageoises (districts, en l'an III, puis départements durant le Directoire). Cette école publique et le choix de ses enseignants échappent désormais à peu près complètement à la communauté d'habitants, à rebours des tendances à l'oeuvre depuis plusieurs décennies. Les villageois se saisissent alors de l'école privée qui permet de perpétuer les pratiques locales de la petite école. Plus encore, sur fond de rupture entre les communautés rurales et l'État républicain, dans le cadre d'un processus de centralisation politique et administrative mal accepté par des populations attachées au principe de leur auto-gouvernement, l'appropriation de l'école privée permet aux villageois de démontrer que la communauté entend rester souveraine pour tout ce qui concerne la vie locale. Autour de l'école se joue, en somme, à l'échelle locale et en milieu rural, une forme de confrontation entre la loi générale et la légitimité communale à administrer ses propres affaires.
Lisa Bogani, Julien Bouchet, Philippe Bourdin et Jean-Claude Caron : "La citoyenneté républicaine à l'épreuve des peurs", (à paraître 2015-2016)
Julien Bouchet et Côme Simien (dir.), Les passeurs d'idées politiques nouvelles au village, de la Révolution aux années 1930, Clermont-Ferrand, PUBP, 2015, pp. 115-133, 2015
Abstract : The 8th pluviôse an II, the National Convention ruled French language's schoolteachers... more Abstract : The 8th pluviôse an II, the National Convention ruled French language's schoolteachers would be appointed in rural communities of the departments with regional dialects. These teachers were entrusted with the mission to spread, by the French language (symbol of the unity and indivisibility of the Republic, the mission to get across the Revolution in the village, both to adults and children. The present contribution proposes to study the effective implementation of the Decree of 8 pluviôse an II in the rural communities of Brittany and Alsace. When were these schoolteachers appointed? According to which spatial logic? Were they from the villages where they taught? In other words, was the mediation of revolutionary principles they were working on, endogenous or exogenous to the rural community ? What daily practices did they deploy? Finally, how long did this original experience of campaigns' revolutionary acculturation by language, last?
Résumé : Le 8 pluviôse an II, la Convention nationale arrête que des « Instituteurs de langue française », seront installés dans les communes rurales des départements « à idiomes ». Ces enseignants sont investis par les députés de la mission de diffuser, avec la langue française, érigée en symbole de l’unité et de l’indivisibilité de la nation révolutionnaire, les principes républicains. La loi assigne donc à ces instituteurs de la République la mission de faire passer la Révolution au village, tant auprès des adultes que des enfants. La présente contribution se propose d’étudier la mise en œuvre effective du décret du 8 pluviôse an II dans les communautés rurales de Bretagne et d’Alsace. A partir de quand ces instituteurs de langue française ont-ils été nommés ? Selon quelles logiques spatiales ? Sont-ils originaires des communes où ils enseignent ? Autrement dit, la médiation des principes révolutionnaires qu’ils opèrent est-elle endogène ou exogène à la communauté d’habitants ? Quelles pratiques quotidiennes déploient-ils ? Combien de temps, enfin, cette expérience originale d’acculturation révolutionnaire des campagnes par la langue dure-t-elle ?
Julien Bouchet et Côme Simien, Les passeurs d'idées politiques nouvelles au village, de la Révolution aux années 1930, Clermont-Ferrand, PUBP, 2015, pp. 21-42, 2015
Michel Biard, Philippe Bourdin, Hervé Leurres et Pierre Serna, 1792, Entrer en République, Paris, Armand Colin, 2013, pp. 185-200, 2013
Philippe Bourdin (dir.), Les nuits de la Révolution française, Clermont-Ferrand, PUBP, 2013, pp. 61-78, 2013
Annales Historiques de la Révolution française, 2013
Annales Historiques de la Révolution française, 2013
Annales Historiques de la Révolution française, 2013
Annales Historiques de la Révolution française, 2012
Journée d'étude, 13 décembre 2017, Clermont-Ferrand Inspirés par les frères Moraves, Bosc, Brisso... more Journée d'étude, 13 décembre 2017, Clermont-Ferrand Inspirés par les frères Moraves, Bosc, Brissot, Lanthenas, Bancal des Issarts, le couple Roland rêvaient en 1790 de créer sur le sol national, moyennant l'achat de biens nationaux, une cité idéale. Ce « centre de Lumières et de communication » aurait uni des philanthropes au nom de la liberté, de la philosophie, et pour l'utilité du genre humain. Il aurait attiré travailleurs de la terre et des manufactures, et chacun aurait aimé y retrouver ses congénères dans les lieux de sociabilité privilégiés du siècle : le café, la bibliothèque, le club patriotique, l'imprimerie, l'école des futurs « apôtres de la liberté ». Après avoir envisagé les contrées sauvages des États-Unis, qui semblaient idoines à cette grande entreprise, ses promoteurs hésitaient entre l'Auvergne et la Bourgogne … À plusieurs décennies de là, le député girondin et régicide Pénières, ancien rapporteur du comité colonial de la Convention, frappé par les proscriptions de la Restauration, voguera pour la Floride pour fonder, avec la protection de La Fayette et de Madison, une colonie française sur les rives du Tombegbby, un « comité Marengo » qui se donne pour capitale Aigleville. Souvenirs de la Révolution et de l'Empire se mêlent alors pour refonder sur des territoires vierges ce que les monarchies européennes ont rendu impossible, pour y réunir ceux qui ont cru en un autre avenir, législateurs, militants comme militaires. Entre ces deux moments, et durant la Révolution-même, plusieurs formes de communautés utopiques ont poursuivi leurs cours ou ont été tentées, aussi diverses que le groupe convulsionnaire catholique et républicain des fareinistes, ou les communautés éducatives, dont la plus connue est celle mise en place par Léonard Bourdon. La journée d'étude se propose d'étudier les sources philosophiques et littéraires dont se revendiquent les fondateurs de ces communautés, leur implication dans la Révolution ou l'Empire, la manière dont ils conçoivent leur organisation, leur recrutement et leur développement, les références qu'ils maintiennent (ou pas) aux événements français, les liens qui existent entre leurs aspirations et les installations collectives à l'étranger, notamment en Amérique du Nord, ou les colonies utopistes de la première moitié du XIX e siècle (Owen, Fourier, Cabet). Cette journée d'étude de la Société des études robespierristes, co-organisée par Philippe Bourdin et Côme Simien, est soutenue par le Centre d'Histoire « Espaces & Cultures » (Université Clermont-Auvergne). Les propositions de communication doivent être envoyées avant le 30 juin 2017 à l'adresse suivante : come.simien@gmail.com
Colloque international organisé par le CHEC (Université Clermont 2), l'IRHIS (Université de Lille... more Colloque international organisé par le CHEC (Université Clermont 2), l'IRHIS (Université de Lille), le GRHis (Université de Rouen), et la Société des études robespierristes, en partenariat avec l'Université Libre de Bruxelles (ULB), la Vrije Universiteit Brussel (VUB), l'Université Catholique de Louvain (UCL), le Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS), Fonds Wetenschappelijk Onderzoek (FWO), la Ville de Bruxelles.
Lundi 21 et mardi 22 novembre 2016
Comité d'organisation : François Antoine, Michel Biard, Philippe Bourdin, Serge Jaumain, Hervé Leuwers, Karine Rance, Xavier Rousseau, Côme Simien, Jeffrey Tyssen, Anne Vandenbuclke
François Antoine, Michel Biard, Philippe Bourdin, Hervé Leuwers, Côme Simien (dir), Déportations ... more François Antoine, Michel Biard, Philippe Bourdin, Hervé Leuwers, Côme Simien (dir), Déportations et exils des conventionnels, Paris, SER, 2018
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