Pierre MARTIN | Université Grenoble Alpes (original) (raw)

Books by Pierre MARTIN

Research paper thumbnail of Regards croisés sur le monument médiéval. Mélanges offerts à Claude Andrault-Schmitt

Regards croisés sur le monument médiéval. Mélanges offerts à Claude Andrault-Schmitt, 2018

Ce livre de mélanges rassemble trente-cinq contributions consacrées principalement à l'architectu... more Ce livre de mélanges rassemble trente-cinq contributions consacrées principalement à l'architecture du quart sud-ouest de la France offertes en hommage à Claude-Andrault-Schmitt.
Claude Andrault-Schmitt a consacré la majeure partie de sa carrière d’enseignant-chercheur à l’étude des arts de l’ancien duché d’Aquitaine, en accordant un intérêt particulier à l’architecture religieuse. Dans sa démarche intellectuelle, elle s’est constamment interrogée sur les questions d’historiographie, de méthodologie et d’épistémologie, ce qui l’a amenée à défendre plusieurs principes qui lui sont chers : appliquer à l’architecture un vocabulaire adapté aux réalités et aux usages médiévaux, se méfier des idées reçues héritées de l’historiographie et des étiquettes – à commencer par le traditionnel clivage entre le roman et le gothique –, aborder les rapports entre les formes et les différentes fonctions d’une église et rassembler le plus grand nombre de disciplines autour d’un même édifice pour en comprendre toutes les facettes : historiens, archéologues, spécialistes des matériaux, de l’épigraphie, de l’iconographie, musicologues.

À l’occasion de son départ à la retraite, ses collègues et ses élèves ont souhaité lui rendre hommage en lui dédiant trente et une contributions reflétant ces différentes préoccupations, regroupées dans quatre sections intitulées Contextualisations, De l’archéologie monumentale à l’archéologie du bâti, Les ordres réformés et Le décor monumental . Ces contributions forment ensemble un panorama très représentatif de l’état de la recherche actuelle dans ces différents domaines et des orientations encouragées par Claude Andrault-Schmitt, que ce soit dans ses publications ou dans son enseignement.

Papers by Pierre MARTIN

Research paper thumbnail of Un objet en question : la culture matérielle, à propos d’un ouvrage récent

Cahiers de civilisation médiévale, Xe-XIIe siècles, 2021

Résumé : Si le concept de « culture matérielle » renvoie de façon générale aux études d’archéolog... more Résumé : Si le concept de « culture matérielle » renvoie de façon générale aux études d’archéologie et d’anthropologie, il n’a guère été défini pas plus qu’il n’a été réellement théorisé. La tenue du colloque de Caen en 2015 (sous la direction de Luc Bourgeois) a conduit à revenir sur les questions historiographiques sous-tendues par cette expression finalement laconique et contradictoire utilisée dans des champs disciplinaires variés. Publiés en 2018, ces actes permettent de s’interroger, à une vaste échelle européenne, sur la genèse des sciences humaines et sociales et leur évolution jusqu’à nos jours.

Abstract: While the concept of “material culture” refers generally to studies of archeology and anthropology, it has hardly been defined, nor has it actually been theorized. The Caen’s conference in 2015 (edited by Luc Bourgeois) led to return to the historiographical questions underpinned by this ultimately laconic and contradictory expression used by in various disciplinary fields. Published in 2018, its acts allow us to question, on a large European scale, the genesis of the human and social sciences and their evolution to the present day.

Research paper thumbnail of « L’église Saint-Gilles-Saint-Georges de Tarnac. De la nef romane au Limousin gothique »

Regards croisés sur le monument médiéval. Mélanges offerts à Claude Andrault-Schmitt, 2018

Bien peu étudiée jusqu'à présent comme bon nombre d'édifices limousins assez modestes chers à Cla... more Bien peu étudiée jusqu'à présent comme bon nombre d'édifices limousins assez modestes chers à Claude Andrault-Schmitt, l'église de Tarnac a été l'objet d'une étude archéologique à la fin de l'hiver 2012. Confirmant en bien des points la lecture qui en avait été faite jusqu'alors, cette analyse a révélé des phases d'occupation du site antérieures à la construction de l'édifice religieux vers le milieu du XIIe siècle et à son agrandissement à la fin du Moyen Âge. Plus encore que les résultats obtenus, les perspectives de réflexion ouvertes par cette nouvelle approche monographique illustrent l'intérêt de ce patrimoine hors des sentiers battus et souvent absent de la documentation historique. Elles soulignent en outre toute la richesse d'une démarche diachronique dépassant les cadres stylistiques par le recours à l'archéologie.

Research paper thumbnail of « La crypte de Saint-Sixte à Merlas »

CAYOL-GERIN (A.) (dir.), Le Pays voironnais, Grenoble, 2018 (« Patrimoine en Isère – Inventaire », 10), 2018

Research paper thumbnail of « Chartres (Eure-et-Loir), cathédrale Notre-Dame. Restauration et étude archéologique de la façade et des deux premières travées occidentales de la nef »

Research paper thumbnail of « Saint-Martin de Tours. Nouvelles propositions pour la datation du chevet du XIe siècle »

Livraisons d’histoire de l’architecture et des arts qui s’y rattachent, 2013

Résumé : Embellie et partiellement reconstruite aux XIIe et XIIIe siècles, la collégiale Saint-Ma... more Résumé : Embellie et partiellement reconstruite aux XIIe et XIIIe siècles, la collégiale Saint-Martin de Tours fut détruite à la Révolution. C'est préalablement à une réédification à la fin du XIXe siècle que le chevet du XIe siècle et le bras sud du transept furent partiellement mis au jour. Les découvertes effectuées en 1886 et les observations faites dans les soubassements de la basilique actuelle permettent de penser que les vestiges du chevet à déambulatoire et chapelles rayonnantes pourraient bien appartenir à la campagne de travaux de l'an mil. Les sources écrites fournissent en effet de nombreux renseignements sur le chantier de reconstruction mené par le trésorier Hervé de Buzançais et sur la consécration qui fut célébrée au milieu des années 1010. Toutefois, la question de la datation absolue de ce célèbre chevet tourangeau a été maintes fois débattue et sujette à polémiques et controverses. Alors que depuis les années 1980-1990, il avait été admis que cette partie de l'édifice remontait à la seconde moitié du XIe siècle, un réexamen des données archéologiques et des contextes historique et artistique conduit à envisager une chronologie haute de cette œuvre.

Abstract: After being embellished and partially rebuilt in the 12th ad 13th centuries, the collegiate church of Saint-Martin de Tours was destroyed during the Revolution. By the time the church was rebuilt in the late 19th century, both the 11th century apse and south transept had been partially discovered. Observations made in 1886 in the foundations of the current basilica suggest the the ambulatory apse with radiating chapels mey belong to a rebuilding dating back around 1000. Primary sources provide much information about the works led by treasurer Hervé de Buzançais and about a consecration celebrated in the mid 1010s. However, the question of the absolute dating of the famous apse of Saint-Martin has been debated and controversed for a long time. Since the 1980s, it has been assumed that the apse was dating bak the second half of the 11th century. But a new review of archaelogical data and historical and artistic backgrounds favour a building's earlier chronology.

Zusammenfassung: Die Stiftskirche Saint-Martin de Tours wurde im Laufe der 12; und 13. Jahrhundert beschönigt und zum Teil neu aufgebaut. Sie wurde während der französischen Revultion zerstört. Beim Wierderaufbau der Kirche am Ende des 19. Jahrhunderts wurden der Chorhaupt aus dem 11. Jahrhundert und der südliche Querschiffarm ausgegraben. Die Entdeckungen im Jahr 1886 und die Erforschung des Fundamentesder gegenwärtigen Basilika weisen darauf hin, dass die Reste des Chorhauptes mit Chorumgang und Kapellenkranz zu den Ambau der Kirche im Jahr 1000 gehören könnten. Die schriftlichen Quellen erteilen nämlich wichtige Auskünfte über den Wiederaufbau, welcher von dem Schatzmeister Hervé de Buzançais geleitete wurde. Diese Quellen berichten ebenfalls ûber die Weihung, die in der Mitte der 1010er Jahren stattfand. Über die Datierung des berühmten Chorhauptes von Tours wurde jedoch viel debattiert. Seit 1980-1990 wird zwar damit einverstanden, dass dieser Bereich der Kirche im zweiten Teil des 11. Jahrhunderts errichtet wurde. Eine erneute Prüfung der archäologischen Angaben und des historischen und kulturellen Kontextes weisen jedoch auf eine frühere Datierung hin.

Research paper thumbnail of « Déambulatoire »

CHARRON (P.), GUILLOUËT (J.-M.) (dir.), Dictionnaire d’histoire de l’art du Moyen Âge occidental, Paris, 2009 (« Bouquins »), 2009

Research paper thumbnail of « La basilique et la collégiale de Saint-Martin. Le chevet de la collégiale du XIe siècle »

GALINIÉ (H.) (dir.), Tours antique et médiéval, lieux de vie, temps de la ville, 40 ans d’archéologie urbaine, 30e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, Tours, 2007 ("Recherches sur Tours", n° spécial)., 2007

Research paper thumbnail of « La crypte de l’ancienne église Sainte-Marie »

Le château de Montargis d’hier à aujourd’hui, Association pour la Sauvegarde des Remparts, s.l., 2007, 2007

Research paper thumbnail of « La collégiale de Saint-Aignan d’Orléans »

NOTTER (A.) (éd.), Lumières de l’an mil en Orléanais. Autour du millénaire d’Abbon de Fleury (988-1004), Catalogue de l’exposition du Musée des Beaux-Arts d’Orléans, 16 avril-11 juillet 2004, 2004

Research paper thumbnail of « La reconstruction du chœur de Saint-Aignan d’Orléans au XVe siècle »

Art sacré. Les cahiers de Rencontre avec le patrimoine religieux, 2001

Thesis by Pierre MARTIN

Research paper thumbnail of Les premiers chevets à déambulatoire et chapelles rayonnantes de la Loire moyenne (Xe-XIe siècles). Saint-Aignan d’Orléans, Saint-Martin de Tours, Notre-Dame de Mehun-sur-Yèvre, La Madeleine de Châteaudun

ANDRAULT-SCHMITT (C.) (dir.), Université de Poitiers / CÉSCM, décembre 2010., 2010

Le déambulatoire à chapelles rayonnantes a toujours été considéré comme un élément de luxe et de ... more Le déambulatoire à chapelles rayonnantes a toujours été considéré comme un élément de luxe et de modernité pour les chevets des églises romanes. Défini comme un collatéral pourtournant le rond-point d’un sanctuaire d’église, il a généralement été associé à l’idée d’une circulation de pèlerins autour de reliques particulièrement insignes. Principalement concentrés dans les provinces de la Loire moyenne, les chevets très précoces (Xe-première moitié du XIe siècle) relevant de ce type architectural montraient des caractères encore peu aboutis. Afin de développer une lecture par le biais de l’archéologie du bâti, quatre collégiales ont retenu l’attention :
Saint-Aignan d’Orléans, dont le chevet fut réalisé à l’image de la cathédrale de Clermont, Saint-Martin de Tours, Notre-Dame de Mehun-sur-Yèvre et La Madeleine de Châteaudun. Les perspectives ouvertes en synthèse révèlent de profonds
changements dans les techniques de construction par l’emploi du moyen appareil. Le rôle de contrebutement de l’abside joué par le déambulatoire semble à prendre en considération dans la mise en place de cette architecture, tant pour la généralisation du voûtement que pour la recherche de lumière. Faute de preuves matérielles, on doit donc rejeter la lecture fonctionnelle d’un couloir conçu pour les pèlerins. Les relations
entre les commanditaires indiquent enfin que le caractère novateur offert par ces oeuvres a servi à la mise en scène du prestige royal, directement orchestrée par Robert le Pieux et son entourage.

The ambulatory with radiating chapels has always been considered as a sign of ostentation and modernity for the chevets of romanesque churches. It may be defined as an aisle circumscribing the central point of a church’s chancel and is generally associated with the notion of pilgrims circulating around particularly important relics. The very early examples of this type of chevet (from the 10th to the first half of the 11th
century) are concentrated in the provinces of the middle Loire and show imperfectly accomplished features. Four collegiate churches were selected in order to develop an approach through the archaeological analysis of the standing buildings : Saint Aignan of Orléans, of which the chevet was built in the image of that of the cathedral of Clermont-Ferrand, Saint Martin of Tours, Notre-Dame of Mehun-sur-Yèvre and the
Madeleine church of Châteaudun. The perspectives offered by these studies show deep changes brought about in the building techniques through the use of regular ashlar masonry. The structural role of the ambulatory in supporting the apse should be taken into consideration when trying to understand the development of this architecture, be it for the widespread use of vaulting or the search for better lighting. In the absence of
material proof, the functional interpretation of a corridor designed for pilgrims must be rejected. The relations between the people who financed these buildings show that the novelty of their construction served as a statement of royal prestige, directly orchestrated by Robert the Pious and his followers.

Colloquia by Pierre MARTIN

Research paper thumbnail of Immured Relics. Display, Signs and Memory

Conference: 27-29 November 2024 Villino Stroganoff, Via Gregoriana 22, 00187 Rome Scientific Orga... more Conference: 27-29 November 2024
Villino Stroganoff, Via Gregoriana 22, 00187 Rome
Scientific Organization:
Adrian Bremenkamp
Tanja Michalsky
Maddalena Vaccaro

Research paper thumbnail of Colloque du millénaire de la crypte de Notre Dame de Chartres

Research paper thumbnail of Journée d'étude Notre Dame de Vizille

Research paper thumbnail of L'architecture religieuse dans le domaine royal des premiers Capétiens autour de l'an mil : le cas d'Orléans

Les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, 2018

Résumé : Orléans fut l’une des capitales des Capétiens à une époque où la cour était encore itiné... more Résumé : Orléans fut l’une des capitales des Capétiens à une époque où la cour était encore itinérante : avant le développement et la prépondérance de Paris dans le courant du XIIe siècle, la cité ligérienne bénéficia d’une attention particulière de la nouvelle dynastie, notamment sous le règne de son second souverain, Robert le Pieux (996-1031). Les vestiges conservés illustrent l’importance de certaines constructions de prestige – telles la collégiale Saint-Aignan ou la cathédrale Sainte-Croix – voire plus modestes, comme la crypte Saint-Avit. Les carences scientifiques comme les avancées méthodologiques conduisent aujourd’hui à relire ces constructions grâce à l’archéologie. Toutefois, au-delà des éléments formels et techniques fournis par ces chantiers, les comparaisons qui peuvent être développées avec les autres réalisations du domaine royal illustrent les mutations que connut l’architecture au tournant du second millénaire. Il convient donc de s’interroger sur la question de l’influence royale sur la définition et la stabilisation de nouvelles formules architecturales.

Abstract: Orléans was one of the Capetian’s capitals while the court was still itinerant before the development and preponderance of Paris during the 12th century. The city of the Loire enjoyed special attention from the new dynasty, especially throughout the reign of his second ruler, Robert the Pious (996-1031). The remains preserved illustrate the importance of some prestigious buildings – such as Saint-Aignan collegiate church or Sainte-Croix cathedral – or even in a more modest way, as in Saint-Avit crypt. Scientific deficiencies as well as methodological advances lead today to reexamine these constructions with the means of archeology. However, beyond the formal and technical elements provided by these projects, the comparisons that can be made with the other realizations of the royal realm illustrate the changes in architecture at the turn of the second millennium. It is therefore necessary to question royal influence on the definition and the stabilization of new architectural formulas.

Resumen: Orléans fue una de las capitales de los Capetos cuando la corte era todavía itinerante: antes del desarrollo y la preponderancia de París en el curso del siglo XII, la ciudad del Loira recibió una atención especial de la nueva dinastía, especialmente bajo el reinado de su segundo soberano, Roberto el Piadoso (996-1031). Los vestigios conservados ilustran la importancia de algunos edificios de prestigio – como la colegiata de Saint-Aignan o la catedral Sainte-Croix – o aún los más modestos, como la cripta de Saint-Avit. Las deficiencias científicas, así como los avances metodológicos llevan hoy a releer estas construcciones gracias a la arqueología. Sin embargo, más allá de los elementos formales y técnicos que muestran esas obras, las comparaciones que se pueden desarrollar con los otros edificios del dominio real ilustran los cambios que experimentó la arquitectura al principio del segundo milenio. Por lo tanto, es necesario cuestionarse sobre la influencia real en la definición y la estabilización de nuevas fórmulas arquitectónicas.

Research paper thumbnail of « Les premiers chevets à déambulatoire et chapelles rayonnantes en Francie occidentale. Méthode d’analyse d’un type architectural »

Bulletin monumental, 178-1, 2020, VERGNOLLE (É.) (dir.), Saint-Martial de Limoges. Millénaire de l’abbatiale romane, 1018-2018, Actes du colloque international de Limoges, 29-30 novembre 2018, 2020

Résumé : Comme celle de beaucoup de grands chevets à déambulatoire et chapelles rayonnantes, la d... more Résumé : Comme celle de beaucoup de grands chevets à déambulatoire et chapelles rayonnantes, la datation de la basilique du Sauveur à Saint-Martial de Limoges a été l’objet de controverses liées soit à une corrélation quelque peu mécanique entre les sources écrites et les vestiges, soit à une lecture évolutionniste de l’histoire des formes. La reprise de ce dossier passait nécessairement par une nouvelle – et véritable – analyse archéologique basée sur une lecture complète et diachronique des dispositions exactes de la construction qui, jusqu’à une date récente, étaient encore relativement mal connues. L’exemple que constitue le chevet de Saint-Martial illustre ainsi les problèmes méthodologiques posés par des œuvres trop longtemps appréhendées par le biais d’un discours théorique et décontextualisé. Toutefois, les comparaisons qui peuvent être développées au travers du vaste territoire qualifié de France moyenne tant du point de vue historique, formel que technique montrent combien il est nécessaire aujourd’hui de reconsidérer les premières décennies du XIe siècle en termes d’innovation architecturale et de construction.

Abstract: Like many apses with an ambulatory and radiating chapels of important sanctuaries, the dating of Saint-Martial de Limoges has been subject to controversy, born from a reading of primary sources and remains or from an evolutionist approach to art history. The reconsideration of this case necessarily involved a new archaeological analysis based on a complete and diachronic reading of the exact construction which, until recently, was still relatively unknown. The example of Saint-Martial’s apse with its ambulatory illustrates the methodological problems posed by works too long apprehended through a theoretical and decontextualised discourse. However, the comparisons that can be developed across the “France moyenne” from the historical, formal and technical point of view show how much it is necessary today to reconsider the first decades of the 11th century in terms of architectural innovation and construction.

Research paper thumbnail of "L’architecture religieuse dans le domaine royal des premiers Capétiens autour de l’an mil : le cas d’Orléans"

"Qu'est-ce que l'art roman ?" : Cinquantièmes Journées romanes de Saint-Michel de Cuxa, 9-14 juillet 2018, 2018

Résumé : Orléans fut l’une des capitales des Capétiens à une époque où la cour était encore itiné... more Résumé : Orléans fut l’une des capitales des Capétiens à une époque où la cour était encore itinérante : avant le développement et la prépondérance de Paris dans le courant du XIIe siècle, la cité ligérienne bénéficia d’une attention particulière de la nouvelle dynastie, notamment sous le règne de son second souverain, Robert le Pieux (996-1031). Les vestiges conservés illustrent l’importance de certaines constructions de prestige – telles la collégiale Saint-Aignan ou la cathédrale Sainte-Croix – voire plus modestes, comme la crypte Saint-Avit. Les carences scientifiques comme les avancées méthodologiques conduisent aujourd’hui à relire ces constructions grâce à l’archéologie. Toutefois, au-delà des éléments formels et techniques fournis par ces chantiers, les comparaisons qui peuvent être développées avec les autres réalisations du domaine royal illustrent les mutations que connut l’architecture au tournant du second millénaire. Il convient donc de s’interroger sur la question de l’influence royale sur la définition et la stabilisation de nouvelles formules architecturales.

Abstract: Orléans was one of the Capetian’s capitals while the court was still itinerant before the development and preponderance of Paris during the 12th century. The city of the Loire enjoyed special attention from the new dynasty, especially throughout the reign of his second ruler, Robert the Pious (996-1031). The remains preserved illustrate the importance of some prestigious buildings – such as Saint-Aignan collegiate church or Sainte-Croix cathedral – or even in a more modest way, as in Saint-Avit crypt. Scientific deficiencies as well as methodological advances lead today to reexamine these constructions with the means of archeology. However, beyond the formal and technical elements provided by these projects, the comparisons that can be made with the other realizations of the royal realm illustrate the changes in architecture at the turn of the second millennium. It is therefore necessary to question royal influence on the definition and the stabilization of new architectural formulas.

Resumen: Orléans fue una de las capitales de los Capetos cuando la corte era todavía itinerante: antes del desarrollo y la preponderancia de París en el curso del siglo XII, la ciudad del Loira recibió una atención especial de la nueva dinastía, especialmente bajo el reinado de su segundo soberano, Roberto el Piadoso (996-1031). Los vestigios conservados ilustran la importancia de algunos edificios de prestigio – como la colegiata de Saint-Aignan o la catedral Sainte-Croix – o aún los más modestos, como la cripta de Saint-Avit. Las deficiencias científicas, así como los avances metodológicos llevan hoy a releer estas construcciones gracias a la arqueología. Sin embargo, más allá de los elementos formales y técnicos que muestran esas obras, las comparaciones que se pueden desarrollar con los otros edificios del dominio real ilustran los cambios que experimentó la arquitectura al principio del segundo milenio. Por lo tanto, es necesario cuestionarse sobre la influencia real en la definición y la estabilización de nuevas fórmulas arquitectónicas.

Research paper thumbnail of Le prieuré médiéval de Saint-Michel de Connexe, Journée d'étude, 12 février 2018, Université Grenoble Alpes

La journée d'étude sur le prieuré médiéval de Saint-Michel de Connexe (commune de Champ-sur-Drac,... more La journée d'étude sur le prieuré médiéval de Saint-Michel de Connexe (commune de Champ-sur-Drac, Isère) aura pour but de faire un premier état des lieux sur la connaissance du site en parallèle de la mise en place d'une analyse archéo-logique des vestiges qui se déroulera dans le courant de l'année 2018. Au-delà d'un simple point scientifique destiné à la formation des étudiants de l'UGA, il s'agit donc d'un premier pas vers un projet en devenir qui pourrait permettre la mise en place d'une fouille, largement soutenue par le Conseil départemental de l'Isère (propriétaire du site) dans les années à venir.

Research paper thumbnail of Création artistique et patronage royal sous les premiers Capétiens (fin Xe-fin XIIe siècle). Deuxième journée d'études : Le décor sculpté

Après une première rencontre consacrée à l’état de la recherche sur l’architecture dans le domain... more Après une première rencontre consacrée à l’état de la recherche sur
l’architecture dans le domaine capétien de la fin du Xe au XIIe siècle et organisée
au printemps 2016 à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, cette
deuxième journée met à l’honneur le décor sculpté des édifices religieux.
Passant outre l’opposition traditionnelle entre art roman et art gothique, les
ensembles sculptés des XIe et XIIe siècles seront mis en regard afin de mieux
définir les liens qui les unissent.
À la faveur des travaux récents ou en cours, une attention particulière sera
portée à plusieurs ensembles jalons, tels que les chapiteaux de la crypte
Saint-Aignan d’Orléans et les portails de l’abbatiale de Saint-Denis. On
s’interrogera sur le contexte artistique qui a vu naître ces oeuvres exceptionnelles
en examinant avec le même soin des réalisations antérieures et contemporaines
plus modestes, voire dépouillées. Autour des deux moments cruciaux
que constituent les règnes de Robert II et de Louis VI, on se demandera quelle
part ont pris les souverains et leurs proches dans la commande et la conception
de ces décors. La question de la circulation des modèles et de la postérité de
ces grands chantiers sera aussi soulevée. Enfin, la relation entre le décor et
l’architecture qui l’accueille ne sera jamais perdue de vue, en particulier pour
les périodes les plus hautes où l’examen stylistique se heurte souvent à la
réalité archéologique.

Research paper thumbnail of Regards croisés sur le monument médiéval. Mélanges offerts à Claude Andrault-Schmitt

Regards croisés sur le monument médiéval. Mélanges offerts à Claude Andrault-Schmitt, 2018

Ce livre de mélanges rassemble trente-cinq contributions consacrées principalement à l'architectu... more Ce livre de mélanges rassemble trente-cinq contributions consacrées principalement à l'architecture du quart sud-ouest de la France offertes en hommage à Claude-Andrault-Schmitt.
Claude Andrault-Schmitt a consacré la majeure partie de sa carrière d’enseignant-chercheur à l’étude des arts de l’ancien duché d’Aquitaine, en accordant un intérêt particulier à l’architecture religieuse. Dans sa démarche intellectuelle, elle s’est constamment interrogée sur les questions d’historiographie, de méthodologie et d’épistémologie, ce qui l’a amenée à défendre plusieurs principes qui lui sont chers : appliquer à l’architecture un vocabulaire adapté aux réalités et aux usages médiévaux, se méfier des idées reçues héritées de l’historiographie et des étiquettes – à commencer par le traditionnel clivage entre le roman et le gothique –, aborder les rapports entre les formes et les différentes fonctions d’une église et rassembler le plus grand nombre de disciplines autour d’un même édifice pour en comprendre toutes les facettes : historiens, archéologues, spécialistes des matériaux, de l’épigraphie, de l’iconographie, musicologues.

À l’occasion de son départ à la retraite, ses collègues et ses élèves ont souhaité lui rendre hommage en lui dédiant trente et une contributions reflétant ces différentes préoccupations, regroupées dans quatre sections intitulées Contextualisations, De l’archéologie monumentale à l’archéologie du bâti, Les ordres réformés et Le décor monumental . Ces contributions forment ensemble un panorama très représentatif de l’état de la recherche actuelle dans ces différents domaines et des orientations encouragées par Claude Andrault-Schmitt, que ce soit dans ses publications ou dans son enseignement.

Research paper thumbnail of Un objet en question : la culture matérielle, à propos d’un ouvrage récent

Cahiers de civilisation médiévale, Xe-XIIe siècles, 2021

Résumé : Si le concept de « culture matérielle » renvoie de façon générale aux études d’archéolog... more Résumé : Si le concept de « culture matérielle » renvoie de façon générale aux études d’archéologie et d’anthropologie, il n’a guère été défini pas plus qu’il n’a été réellement théorisé. La tenue du colloque de Caen en 2015 (sous la direction de Luc Bourgeois) a conduit à revenir sur les questions historiographiques sous-tendues par cette expression finalement laconique et contradictoire utilisée dans des champs disciplinaires variés. Publiés en 2018, ces actes permettent de s’interroger, à une vaste échelle européenne, sur la genèse des sciences humaines et sociales et leur évolution jusqu’à nos jours.

Abstract: While the concept of “material culture” refers generally to studies of archeology and anthropology, it has hardly been defined, nor has it actually been theorized. The Caen’s conference in 2015 (edited by Luc Bourgeois) led to return to the historiographical questions underpinned by this ultimately laconic and contradictory expression used by in various disciplinary fields. Published in 2018, its acts allow us to question, on a large European scale, the genesis of the human and social sciences and their evolution to the present day.

Research paper thumbnail of « L’église Saint-Gilles-Saint-Georges de Tarnac. De la nef romane au Limousin gothique »

Regards croisés sur le monument médiéval. Mélanges offerts à Claude Andrault-Schmitt, 2018

Bien peu étudiée jusqu'à présent comme bon nombre d'édifices limousins assez modestes chers à Cla... more Bien peu étudiée jusqu'à présent comme bon nombre d'édifices limousins assez modestes chers à Claude Andrault-Schmitt, l'église de Tarnac a été l'objet d'une étude archéologique à la fin de l'hiver 2012. Confirmant en bien des points la lecture qui en avait été faite jusqu'alors, cette analyse a révélé des phases d'occupation du site antérieures à la construction de l'édifice religieux vers le milieu du XIIe siècle et à son agrandissement à la fin du Moyen Âge. Plus encore que les résultats obtenus, les perspectives de réflexion ouvertes par cette nouvelle approche monographique illustrent l'intérêt de ce patrimoine hors des sentiers battus et souvent absent de la documentation historique. Elles soulignent en outre toute la richesse d'une démarche diachronique dépassant les cadres stylistiques par le recours à l'archéologie.

Research paper thumbnail of « La crypte de Saint-Sixte à Merlas »

CAYOL-GERIN (A.) (dir.), Le Pays voironnais, Grenoble, 2018 (« Patrimoine en Isère – Inventaire », 10), 2018

Research paper thumbnail of « Chartres (Eure-et-Loir), cathédrale Notre-Dame. Restauration et étude archéologique de la façade et des deux premières travées occidentales de la nef »

Research paper thumbnail of « Saint-Martin de Tours. Nouvelles propositions pour la datation du chevet du XIe siècle »

Livraisons d’histoire de l’architecture et des arts qui s’y rattachent, 2013

Résumé : Embellie et partiellement reconstruite aux XIIe et XIIIe siècles, la collégiale Saint-Ma... more Résumé : Embellie et partiellement reconstruite aux XIIe et XIIIe siècles, la collégiale Saint-Martin de Tours fut détruite à la Révolution. C'est préalablement à une réédification à la fin du XIXe siècle que le chevet du XIe siècle et le bras sud du transept furent partiellement mis au jour. Les découvertes effectuées en 1886 et les observations faites dans les soubassements de la basilique actuelle permettent de penser que les vestiges du chevet à déambulatoire et chapelles rayonnantes pourraient bien appartenir à la campagne de travaux de l'an mil. Les sources écrites fournissent en effet de nombreux renseignements sur le chantier de reconstruction mené par le trésorier Hervé de Buzançais et sur la consécration qui fut célébrée au milieu des années 1010. Toutefois, la question de la datation absolue de ce célèbre chevet tourangeau a été maintes fois débattue et sujette à polémiques et controverses. Alors que depuis les années 1980-1990, il avait été admis que cette partie de l'édifice remontait à la seconde moitié du XIe siècle, un réexamen des données archéologiques et des contextes historique et artistique conduit à envisager une chronologie haute de cette œuvre.

Abstract: After being embellished and partially rebuilt in the 12th ad 13th centuries, the collegiate church of Saint-Martin de Tours was destroyed during the Revolution. By the time the church was rebuilt in the late 19th century, both the 11th century apse and south transept had been partially discovered. Observations made in 1886 in the foundations of the current basilica suggest the the ambulatory apse with radiating chapels mey belong to a rebuilding dating back around 1000. Primary sources provide much information about the works led by treasurer Hervé de Buzançais and about a consecration celebrated in the mid 1010s. However, the question of the absolute dating of the famous apse of Saint-Martin has been debated and controversed for a long time. Since the 1980s, it has been assumed that the apse was dating bak the second half of the 11th century. But a new review of archaelogical data and historical and artistic backgrounds favour a building's earlier chronology.

Zusammenfassung: Die Stiftskirche Saint-Martin de Tours wurde im Laufe der 12; und 13. Jahrhundert beschönigt und zum Teil neu aufgebaut. Sie wurde während der französischen Revultion zerstört. Beim Wierderaufbau der Kirche am Ende des 19. Jahrhunderts wurden der Chorhaupt aus dem 11. Jahrhundert und der südliche Querschiffarm ausgegraben. Die Entdeckungen im Jahr 1886 und die Erforschung des Fundamentesder gegenwärtigen Basilika weisen darauf hin, dass die Reste des Chorhauptes mit Chorumgang und Kapellenkranz zu den Ambau der Kirche im Jahr 1000 gehören könnten. Die schriftlichen Quellen erteilen nämlich wichtige Auskünfte über den Wiederaufbau, welcher von dem Schatzmeister Hervé de Buzançais geleitete wurde. Diese Quellen berichten ebenfalls ûber die Weihung, die in der Mitte der 1010er Jahren stattfand. Über die Datierung des berühmten Chorhauptes von Tours wurde jedoch viel debattiert. Seit 1980-1990 wird zwar damit einverstanden, dass dieser Bereich der Kirche im zweiten Teil des 11. Jahrhunderts errichtet wurde. Eine erneute Prüfung der archäologischen Angaben und des historischen und kulturellen Kontextes weisen jedoch auf eine frühere Datierung hin.

Research paper thumbnail of « Déambulatoire »

CHARRON (P.), GUILLOUËT (J.-M.) (dir.), Dictionnaire d’histoire de l’art du Moyen Âge occidental, Paris, 2009 (« Bouquins »), 2009

Research paper thumbnail of « La basilique et la collégiale de Saint-Martin. Le chevet de la collégiale du XIe siècle »

GALINIÉ (H.) (dir.), Tours antique et médiéval, lieux de vie, temps de la ville, 40 ans d’archéologie urbaine, 30e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, Tours, 2007 ("Recherches sur Tours", n° spécial)., 2007

Research paper thumbnail of « La crypte de l’ancienne église Sainte-Marie »

Le château de Montargis d’hier à aujourd’hui, Association pour la Sauvegarde des Remparts, s.l., 2007, 2007

Research paper thumbnail of « La collégiale de Saint-Aignan d’Orléans »

NOTTER (A.) (éd.), Lumières de l’an mil en Orléanais. Autour du millénaire d’Abbon de Fleury (988-1004), Catalogue de l’exposition du Musée des Beaux-Arts d’Orléans, 16 avril-11 juillet 2004, 2004

Research paper thumbnail of « La reconstruction du chœur de Saint-Aignan d’Orléans au XVe siècle »

Art sacré. Les cahiers de Rencontre avec le patrimoine religieux, 2001

Research paper thumbnail of Les premiers chevets à déambulatoire et chapelles rayonnantes de la Loire moyenne (Xe-XIe siècles). Saint-Aignan d’Orléans, Saint-Martin de Tours, Notre-Dame de Mehun-sur-Yèvre, La Madeleine de Châteaudun

ANDRAULT-SCHMITT (C.) (dir.), Université de Poitiers / CÉSCM, décembre 2010., 2010

Le déambulatoire à chapelles rayonnantes a toujours été considéré comme un élément de luxe et de ... more Le déambulatoire à chapelles rayonnantes a toujours été considéré comme un élément de luxe et de modernité pour les chevets des églises romanes. Défini comme un collatéral pourtournant le rond-point d’un sanctuaire d’église, il a généralement été associé à l’idée d’une circulation de pèlerins autour de reliques particulièrement insignes. Principalement concentrés dans les provinces de la Loire moyenne, les chevets très précoces (Xe-première moitié du XIe siècle) relevant de ce type architectural montraient des caractères encore peu aboutis. Afin de développer une lecture par le biais de l’archéologie du bâti, quatre collégiales ont retenu l’attention :
Saint-Aignan d’Orléans, dont le chevet fut réalisé à l’image de la cathédrale de Clermont, Saint-Martin de Tours, Notre-Dame de Mehun-sur-Yèvre et La Madeleine de Châteaudun. Les perspectives ouvertes en synthèse révèlent de profonds
changements dans les techniques de construction par l’emploi du moyen appareil. Le rôle de contrebutement de l’abside joué par le déambulatoire semble à prendre en considération dans la mise en place de cette architecture, tant pour la généralisation du voûtement que pour la recherche de lumière. Faute de preuves matérielles, on doit donc rejeter la lecture fonctionnelle d’un couloir conçu pour les pèlerins. Les relations
entre les commanditaires indiquent enfin que le caractère novateur offert par ces oeuvres a servi à la mise en scène du prestige royal, directement orchestrée par Robert le Pieux et son entourage.

The ambulatory with radiating chapels has always been considered as a sign of ostentation and modernity for the chevets of romanesque churches. It may be defined as an aisle circumscribing the central point of a church’s chancel and is generally associated with the notion of pilgrims circulating around particularly important relics. The very early examples of this type of chevet (from the 10th to the first half of the 11th
century) are concentrated in the provinces of the middle Loire and show imperfectly accomplished features. Four collegiate churches were selected in order to develop an approach through the archaeological analysis of the standing buildings : Saint Aignan of Orléans, of which the chevet was built in the image of that of the cathedral of Clermont-Ferrand, Saint Martin of Tours, Notre-Dame of Mehun-sur-Yèvre and the
Madeleine church of Châteaudun. The perspectives offered by these studies show deep changes brought about in the building techniques through the use of regular ashlar masonry. The structural role of the ambulatory in supporting the apse should be taken into consideration when trying to understand the development of this architecture, be it for the widespread use of vaulting or the search for better lighting. In the absence of
material proof, the functional interpretation of a corridor designed for pilgrims must be rejected. The relations between the people who financed these buildings show that the novelty of their construction served as a statement of royal prestige, directly orchestrated by Robert the Pious and his followers.

Research paper thumbnail of Immured Relics. Display, Signs and Memory

Conference: 27-29 November 2024 Villino Stroganoff, Via Gregoriana 22, 00187 Rome Scientific Orga... more Conference: 27-29 November 2024
Villino Stroganoff, Via Gregoriana 22, 00187 Rome
Scientific Organization:
Adrian Bremenkamp
Tanja Michalsky
Maddalena Vaccaro

Research paper thumbnail of Colloque du millénaire de la crypte de Notre Dame de Chartres

Research paper thumbnail of Journée d'étude Notre Dame de Vizille

Research paper thumbnail of L'architecture religieuse dans le domaine royal des premiers Capétiens autour de l'an mil : le cas d'Orléans

Les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, 2018

Résumé : Orléans fut l’une des capitales des Capétiens à une époque où la cour était encore itiné... more Résumé : Orléans fut l’une des capitales des Capétiens à une époque où la cour était encore itinérante : avant le développement et la prépondérance de Paris dans le courant du XIIe siècle, la cité ligérienne bénéficia d’une attention particulière de la nouvelle dynastie, notamment sous le règne de son second souverain, Robert le Pieux (996-1031). Les vestiges conservés illustrent l’importance de certaines constructions de prestige – telles la collégiale Saint-Aignan ou la cathédrale Sainte-Croix – voire plus modestes, comme la crypte Saint-Avit. Les carences scientifiques comme les avancées méthodologiques conduisent aujourd’hui à relire ces constructions grâce à l’archéologie. Toutefois, au-delà des éléments formels et techniques fournis par ces chantiers, les comparaisons qui peuvent être développées avec les autres réalisations du domaine royal illustrent les mutations que connut l’architecture au tournant du second millénaire. Il convient donc de s’interroger sur la question de l’influence royale sur la définition et la stabilisation de nouvelles formules architecturales.

Abstract: Orléans was one of the Capetian’s capitals while the court was still itinerant before the development and preponderance of Paris during the 12th century. The city of the Loire enjoyed special attention from the new dynasty, especially throughout the reign of his second ruler, Robert the Pious (996-1031). The remains preserved illustrate the importance of some prestigious buildings – such as Saint-Aignan collegiate church or Sainte-Croix cathedral – or even in a more modest way, as in Saint-Avit crypt. Scientific deficiencies as well as methodological advances lead today to reexamine these constructions with the means of archeology. However, beyond the formal and technical elements provided by these projects, the comparisons that can be made with the other realizations of the royal realm illustrate the changes in architecture at the turn of the second millennium. It is therefore necessary to question royal influence on the definition and the stabilization of new architectural formulas.

Resumen: Orléans fue una de las capitales de los Capetos cuando la corte era todavía itinerante: antes del desarrollo y la preponderancia de París en el curso del siglo XII, la ciudad del Loira recibió una atención especial de la nueva dinastía, especialmente bajo el reinado de su segundo soberano, Roberto el Piadoso (996-1031). Los vestigios conservados ilustran la importancia de algunos edificios de prestigio – como la colegiata de Saint-Aignan o la catedral Sainte-Croix – o aún los más modestos, como la cripta de Saint-Avit. Las deficiencias científicas, así como los avances metodológicos llevan hoy a releer estas construcciones gracias a la arqueología. Sin embargo, más allá de los elementos formales y técnicos que muestran esas obras, las comparaciones que se pueden desarrollar con los otros edificios del dominio real ilustran los cambios que experimentó la arquitectura al principio del segundo milenio. Por lo tanto, es necesario cuestionarse sobre la influencia real en la definición y la estabilización de nuevas fórmulas arquitectónicas.

Research paper thumbnail of « Les premiers chevets à déambulatoire et chapelles rayonnantes en Francie occidentale. Méthode d’analyse d’un type architectural »

Bulletin monumental, 178-1, 2020, VERGNOLLE (É.) (dir.), Saint-Martial de Limoges. Millénaire de l’abbatiale romane, 1018-2018, Actes du colloque international de Limoges, 29-30 novembre 2018, 2020

Résumé : Comme celle de beaucoup de grands chevets à déambulatoire et chapelles rayonnantes, la d... more Résumé : Comme celle de beaucoup de grands chevets à déambulatoire et chapelles rayonnantes, la datation de la basilique du Sauveur à Saint-Martial de Limoges a été l’objet de controverses liées soit à une corrélation quelque peu mécanique entre les sources écrites et les vestiges, soit à une lecture évolutionniste de l’histoire des formes. La reprise de ce dossier passait nécessairement par une nouvelle – et véritable – analyse archéologique basée sur une lecture complète et diachronique des dispositions exactes de la construction qui, jusqu’à une date récente, étaient encore relativement mal connues. L’exemple que constitue le chevet de Saint-Martial illustre ainsi les problèmes méthodologiques posés par des œuvres trop longtemps appréhendées par le biais d’un discours théorique et décontextualisé. Toutefois, les comparaisons qui peuvent être développées au travers du vaste territoire qualifié de France moyenne tant du point de vue historique, formel que technique montrent combien il est nécessaire aujourd’hui de reconsidérer les premières décennies du XIe siècle en termes d’innovation architecturale et de construction.

Abstract: Like many apses with an ambulatory and radiating chapels of important sanctuaries, the dating of Saint-Martial de Limoges has been subject to controversy, born from a reading of primary sources and remains or from an evolutionist approach to art history. The reconsideration of this case necessarily involved a new archaeological analysis based on a complete and diachronic reading of the exact construction which, until recently, was still relatively unknown. The example of Saint-Martial’s apse with its ambulatory illustrates the methodological problems posed by works too long apprehended through a theoretical and decontextualised discourse. However, the comparisons that can be developed across the “France moyenne” from the historical, formal and technical point of view show how much it is necessary today to reconsider the first decades of the 11th century in terms of architectural innovation and construction.

Research paper thumbnail of "L’architecture religieuse dans le domaine royal des premiers Capétiens autour de l’an mil : le cas d’Orléans"

"Qu'est-ce que l'art roman ?" : Cinquantièmes Journées romanes de Saint-Michel de Cuxa, 9-14 juillet 2018, 2018

Résumé : Orléans fut l’une des capitales des Capétiens à une époque où la cour était encore itiné... more Résumé : Orléans fut l’une des capitales des Capétiens à une époque où la cour était encore itinérante : avant le développement et la prépondérance de Paris dans le courant du XIIe siècle, la cité ligérienne bénéficia d’une attention particulière de la nouvelle dynastie, notamment sous le règne de son second souverain, Robert le Pieux (996-1031). Les vestiges conservés illustrent l’importance de certaines constructions de prestige – telles la collégiale Saint-Aignan ou la cathédrale Sainte-Croix – voire plus modestes, comme la crypte Saint-Avit. Les carences scientifiques comme les avancées méthodologiques conduisent aujourd’hui à relire ces constructions grâce à l’archéologie. Toutefois, au-delà des éléments formels et techniques fournis par ces chantiers, les comparaisons qui peuvent être développées avec les autres réalisations du domaine royal illustrent les mutations que connut l’architecture au tournant du second millénaire. Il convient donc de s’interroger sur la question de l’influence royale sur la définition et la stabilisation de nouvelles formules architecturales.

Abstract: Orléans was one of the Capetian’s capitals while the court was still itinerant before the development and preponderance of Paris during the 12th century. The city of the Loire enjoyed special attention from the new dynasty, especially throughout the reign of his second ruler, Robert the Pious (996-1031). The remains preserved illustrate the importance of some prestigious buildings – such as Saint-Aignan collegiate church or Sainte-Croix cathedral – or even in a more modest way, as in Saint-Avit crypt. Scientific deficiencies as well as methodological advances lead today to reexamine these constructions with the means of archeology. However, beyond the formal and technical elements provided by these projects, the comparisons that can be made with the other realizations of the royal realm illustrate the changes in architecture at the turn of the second millennium. It is therefore necessary to question royal influence on the definition and the stabilization of new architectural formulas.

Resumen: Orléans fue una de las capitales de los Capetos cuando la corte era todavía itinerante: antes del desarrollo y la preponderancia de París en el curso del siglo XII, la ciudad del Loira recibió una atención especial de la nueva dinastía, especialmente bajo el reinado de su segundo soberano, Roberto el Piadoso (996-1031). Los vestigios conservados ilustran la importancia de algunos edificios de prestigio – como la colegiata de Saint-Aignan o la catedral Sainte-Croix – o aún los más modestos, como la cripta de Saint-Avit. Las deficiencias científicas, así como los avances metodológicos llevan hoy a releer estas construcciones gracias a la arqueología. Sin embargo, más allá de los elementos formales y técnicos que muestran esas obras, las comparaciones que se pueden desarrollar con los otros edificios del dominio real ilustran los cambios que experimentó la arquitectura al principio del segundo milenio. Por lo tanto, es necesario cuestionarse sobre la influencia real en la definición y la estabilización de nuevas fórmulas arquitectónicas.

Research paper thumbnail of Le prieuré médiéval de Saint-Michel de Connexe, Journée d'étude, 12 février 2018, Université Grenoble Alpes

La journée d'étude sur le prieuré médiéval de Saint-Michel de Connexe (commune de Champ-sur-Drac,... more La journée d'étude sur le prieuré médiéval de Saint-Michel de Connexe (commune de Champ-sur-Drac, Isère) aura pour but de faire un premier état des lieux sur la connaissance du site en parallèle de la mise en place d'une analyse archéo-logique des vestiges qui se déroulera dans le courant de l'année 2018. Au-delà d'un simple point scientifique destiné à la formation des étudiants de l'UGA, il s'agit donc d'un premier pas vers un projet en devenir qui pourrait permettre la mise en place d'une fouille, largement soutenue par le Conseil départemental de l'Isère (propriétaire du site) dans les années à venir.

Research paper thumbnail of Création artistique et patronage royal sous les premiers Capétiens (fin Xe-fin XIIe siècle). Deuxième journée d'études : Le décor sculpté

Après une première rencontre consacrée à l’état de la recherche sur l’architecture dans le domain... more Après une première rencontre consacrée à l’état de la recherche sur
l’architecture dans le domaine capétien de la fin du Xe au XIIe siècle et organisée
au printemps 2016 à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, cette
deuxième journée met à l’honneur le décor sculpté des édifices religieux.
Passant outre l’opposition traditionnelle entre art roman et art gothique, les
ensembles sculptés des XIe et XIIe siècles seront mis en regard afin de mieux
définir les liens qui les unissent.
À la faveur des travaux récents ou en cours, une attention particulière sera
portée à plusieurs ensembles jalons, tels que les chapiteaux de la crypte
Saint-Aignan d’Orléans et les portails de l’abbatiale de Saint-Denis. On
s’interrogera sur le contexte artistique qui a vu naître ces oeuvres exceptionnelles
en examinant avec le même soin des réalisations antérieures et contemporaines
plus modestes, voire dépouillées. Autour des deux moments cruciaux
que constituent les règnes de Robert II et de Louis VI, on se demandera quelle
part ont pris les souverains et leurs proches dans la commande et la conception
de ces décors. La question de la circulation des modèles et de la postérité de
ces grands chantiers sera aussi soulevée. Enfin, la relation entre le décor et
l’architecture qui l’accueille ne sera jamais perdue de vue, en particulier pour
les périodes les plus hautes où l’examen stylistique se heurte souvent à la
réalité archéologique.

Research paper thumbnail of Création artistique et patronage royal sous les premiers Capétiens (fin Xe -fin XIIe siècle). Première journée d'études : Architecture et pouvoir

Cette journée d'études constitue la première édition d'une série de rencontres bi-annuelles metta... more Cette journée d'études constitue la première édition d'une série de rencontres bi-annuelles mettant au centre de la réflexion les relations qui unissent le pouvoir capétien – les souverains, leurs proches – et l'architecture mise en oeuvre entre la fin du Xe et la fin du XIIe siècle sur leur territoire. Consacrée à la présentation d'études récentes ou en cours, cette première journée a également pour objectif de poser des jalons, orienter et préciser les prochains axes de recherche. Elle est organisée en deux temps, autour des deux périodes charnières représentées par les débuts respectifs de l'art roman et de l'art gothique, mais les questionnements sont multiples et transversaux : quelle est la réalité géographique, politique, artistique du domaine capétien durant les deux premiers siècles ? Quelle place accorder, entre les deux temps forts marqués par les débuts du roman et du gothique, aux décennies intermédiaires, notamment aux œuvres élaborées sous le règne de Philippe Ier ? Quelles méthodologies adopter pour décloisonner les approches (historique, liturgique, architecturale) ? Comment dépasser le cadre des seuls monuments de prestige et ouvrir la réflexion sur une culture matérielle plus large ? Telles sont quelques-unes des interrogations qui seront soulevées et discutées lors de ces journées, dans l'objectif de renouveler la question de l'existence d'une architecture capétienne.

Research paper thumbnail of « Les transepts à collatéraux et tribunes des grandes églises ligériennes de l’an mil »

FRANZE (B.), LE LUEL (N.), Le transept et ses espaces élevés dans l’église du Moyen Âge (XIe-XVIe siècles) : pour une nouvelle approche fonctionnelle (architecture, décor, liturgie et son), Actes du colloque international de Lausanne, 20-21 avril 2015, Zagreb, 2018 ("Dissertationes et Monographiae"), 2018

Among the major sanctuaries rebuilt around 1000 in the Loire valley, St. Martin of Tours, St. Cro... more Among the major sanctuaries rebuilt around 1000 in the Loire valley, St. Martin of Tours, St. Croix and St. Aignan of Orléans have received particular attention since the late 19th century. The presence of a large aisled transept surmounted by tribunes contributes to their prestige. However, the vestiges that remain offer little evidence on the functions associated with these spaces. Unable to provide clear answers to all the questions raised by these constructions, we will deliver a state of the question as well as food for interpretation about this kind of typological character.

Research paper thumbnail of « La façade et les travées occidentales de la cathédrale de Chartres : nouveaux apports de l’archéologie du bâti »

Bulletin monumental, 2015

Résumé : Édifice emblématique de l’histoire de l’art du Moyen Âge occidental, la cathédrale Notre... more Résumé : Édifice emblématique de l’histoire de l’art du Moyen Âge occidental, la cathédrale Notre-Dame de Chartres a depuis longtemps suscité des débats autour du déroulement de son chantier et de sa position dans les chronologies artistiques. La restauration de l’édifice, entreprise depuis la fin des années 2000, a offert aux spécialistes de nouvelles occasions d’études grâce à la mise en place progressive d’échafaudages, au nettoyage des élévations et à la stabilisation des vitraux. De fait, l’État a initié des analyses sur le décor, la structure et l’histoire de la cathédrale par le recours à des opérations d’archéologie du bâti. La deuxième d’entre elles, réalisée en 2010-2012, a concerné le suivi des restaurations de la façade et les deux travées occidentales de l’édifice. Il s’agissait d’établir la chronologie relative de cette zone complexe de la cathédrale, l’organisation des chantiers, de leur approvisionnement et des techniques de construction tout en les remettant dans leur contexte monumental. Si les résultats demeurent partiels en raison des contraintes propres à l’exercice de l’archéologie préventive, ils ont néanmoins considérablement enrichi la connaissance de cette partie du monument.

Abstract: An emblematic edifice in the history of western art, the cathedral of Notre-Dame de Chartres has long been a subject of debate concerning the stages of work and its position in artistic chronology. The restoration of the edifice, which began in 2000, has offered specialists a new chance to study the building as scaffoldings have been progressively erected, the elevations cleaned and the windows stabilized. Consequently, the State initiated analyses of the decoration, the construction, and the history of the cathedral through archaeological research on the structure. Study of the construction, which took place in 2010-2012, accompanied restorations of the façade and two western bays of the edifice. The objective was to establish a relative chronology of that complex zone of the cathedral, and to understand the organization of the worksites, their provisioning, and techniques of construction within their monumental context. If the results remain partial because of the constraints of preventive archaeology, they have nonetheless considerably enriched our knowledge about that part of the monument.

Zusammenfassung: Der Verlauf der Bauarbeiten an der für die westeuropäische Kunstgeschichte emblematischen Kathedrale Notre-Dame von Chartres und ihre Stellung innerhalb einer Chronologie der Künste ist seit langem schon Gegenstand von Diskussionen. Die seit Ende der 2000er Jahre in Angriff genommene Restaurierung des Bauwerkes gab den Spezialisten neue Gelegenheit zu Untersuchungen, dank der fortschreitenden Errichtung von Gerüsten, Reinigungsarbeiten an den Wänden und Konsolidierung der Fenster. In der Tat wurden vom französischen Staat Studien in Auftrag gegeben, die unter Einsatz von Bauforschungsmaßnahmen Ausstattung, Struktur und Geschichte der Kathedrale analysieren sollen. Die zweite, von 2010 bis 2012 durchgeführte Maßnahme betraf die intensive Begleitung der Restaurierungsarbeiten an der Fassade und an den beiden westlichen Jochen des Bauwerkes. Dabei ging es um die Bestimmung der Chronologie dieses komplizierten Bereichs der Kathedrale, sowie um Bauorganisation, Beschaffung und Bautechnik, jedoch immer mit Blick auf den architektonischen Zusammenhang. Zwar bleiben die Ergebnisse aufgrund der durch die vorbeugende Archäologie verursachten Zwänge lückenhaft, dennoch stellen sie eine beträchtliche Bereicherung unserer Kenntnisse dieses Teilbereichs des Bauwerkes dar.

Research paper thumbnail of « Le chevet de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans au XIe siècle »

JOURD’HEUIL (I.), MARCHANT (S.), PRIET (M.-H.) (éd.), La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, Actes de la journée d’études du 7 octobre 2011, Tours, 2017

Les fouilles conduites entre 1937 et 1942 à la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans par le chanoine ... more Les fouilles conduites entre 1937 et 1942 à la cathédrale Sainte-Croix
d’Orléans par le chanoine Chenesseau ont mis au jour les vestiges de différentes
constructions qui se sont succédé depuis la fin de l’Antiquité tardive. Sans
reprendre en intégralité ce dossier complexe, renvoyant aux origines chrétiennes
de la cité épiscopale, on s’attachera plus particulièrement à l’édifice érigé vers la
fin du Xe siècle et à son vaste chevet à déambulatoire et chapelles rayonnantes.
Cette construction s’apparente en effet aux réalisations fastueuses de l’entourage
capétien peu après l’an mil, telles Saint-Martin de Tours ou Saint-Aignan
d’Orléans, et a pu prendre part au développement d’une parure monumentale
visant à souligner le prestige du nouveau lignage royal.

Research paper thumbnail of « L’église Saint-Martial à Toulx-Sainte-Croix »

ANDRAULT-SCHMITT (C.) (éd.), Saint-Martial de Limoges. Ambition politique et production culturelle (Xe-XIIIe siècles), Limoges, 2006

Résumé : D’après la Vita prolixior, rédigée vers l’an mil, Martial, qui aurait été un apôtre du C... more Résumé : D’après la Vita prolixior, rédigée vers l’an mil, Martial, qui aurait été un apôtre du Christ, débuta sa prédication au château de Toulx avant de se rendre à Ahun et finalement à Limoges où il fut nommé évêque. Le vocable de l’église de Toulx-Sainte-Croix rappelle d’ailleurs le passage du saint. Pourtant, il reste difficile d’établir un lien entre Saint-Martial de Limoges et la communauté de Toulx dont on sait seulement qu’elle dépendait de Saint-Pierre d’Évaux au XIIe siècle. Appuyé par la réalisation d’un nouveau plan, l’examen archéologique révèle une construction hétérogène dont le parti architectural pourrait rappeler l’abbatiale limougeaude : à l’origine, un clocher-porche s’ouvrait sur une nef de cinq travées menant à un chœur à déambulatoire. L’absence de chapelles rayonnantes a souvent servi d’argument pour la datation, tantôt précoce tantôt avancée dans le XIe siècle. À défaut de sources, il reste donc à mettre en évidence des caractères probants qui permettront de préciser la datation de l’édifice.

Abstract: Vita prolixior, written at the beginning of the 11th century, says that Martial who might have been an apostle of Christ began preaching at Toulx castle. Then he went to Ahun and eventually settled in Limoges where he was made bishop. Besides the church of Toulx-Sainte-Croix is dedicated to him, which points out the fact he was once there. However a connection is hard to establish between Saint-Martial in Limoges and the community of Toulx : the latter is only known to have been dependent on Saint-Pierre in Évaux in the 12th century. An archaeological examination was made possible by the drawning of a new plan. In spite of its heterogeneity the church’s architecture might be compared with Saint-Martial’s : the original building had a gate tower which opened onto a five bay nave and led to an ambulatory choir. Because of the lack of radiating chapels, different datings (either early or in the late 11th century) have been evoked. Without any reliable source, convincing evidence will have to be found to help clarify the dating of the church.

Research paper thumbnail of « Autour du chœur, le déambulatoire. Terminologie et historiographie »

ARRIGNON (C.), DEBIES (M.-H.), GALDERISI (C.), PALAZZO (E.) (éd.), Cinquante années d’études médiévales. À la confluence de nos disciplines, Actes du colloque organisé à l'occasion du Cinquantième anniversaire du CESCM, Poitiers, 1-4 septembre 2003, Turnhout, 2005

Research paper thumbnail of « Premières expériences de chevets à déambulatoire et chapelles rayonnantes de la Loire moyenne. État de la question »

Les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, 2001

Résumé : Les chevets à déambulatoire et chapelles rayonnantes apparaissent aux environs de l’an m... more Résumé : Les chevets à déambulatoire et chapelles rayonnantes apparaissent aux environs de l’an mil et manifestent une richesse incomparable dans l’histoire de l’art roman. Souvent associées à une idée de circulation de pèlerins autour de reliques particulièrement insignes, ces constructions ont été longtemps considérées comme le résultat d’une évolution des formes de l’architecture carolingienne. Les provinces de la Loire moyenne présentent les vestiges de chevets à déambulatoire et chapelles rayonnantes de la première moitié du XIe siècle. Édifiées par l’entourage royal, ces œuvres ont acquis une grande renommée en raison de leur faste : outre la crypte de Saint-Aignan d'Orléans, dont le chevet fut bâti par Robert le Pieux à l’image de celui de la cathédrale de Clermont, en Auvergne, on compte aussi la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, Saint-Martin de Tours et la crypte de la cathédrale de Chartres. Le constat archéologique et bibliographie des ces quatre édifices invite à développer des comparaisons dans la région délimitée avec trois autres chevets contemporains moins connus : la Trinité de Vendôme, Notre-Dame de Mehun-sur-Yèvre, seul exemple encore en élévation, et la Madeleine de Châteaudun, dont les vestiges constituent un jalon important dans la mise en place de ce type architectural.

Abstract: First ambulatory apses and radiating chapels were constructed around the year 1000 and represent an incomparable richness for the history of Romanesque art. Often linked to an idea of pilgrims circulating around very important relics, these constructions have been considered for long as the result of an evolution of the Carolingian forms of architecture. Remnants of such ambulatory apses can be seen in various provinces of the middle Loire dating back to the first half of the 11th century. Built by the royal entourage, these constructions have gained a great reputation due to their ostentation : for example the Saint Aignan's crypt in Orléans whose apse was built by Robert the Pious and was like the one in Clermont's Cathedral in the Auvergne region. Similar constructions are the Holy Cross Cathedral in Orléans, Saint Martin in Tours and the crypt in the Chartres's Cathedral. The archeological and bibliographical statements of these four constructions invite us to make a comparaison with three other contemporary apses less well-known in this region : the Trinity in Vendôme, Our Lady in Mehun-sur-Yevre (sole example still in elevation), and Saint Mary Magdalene in Chateaudun whose remnants constitute an important step in the installation of this architectural type.

Resumen: Los coros con deambulatorio y capillas radiales aparecen a partir del año mil y conocerán una riqueza incomparable dentro de la historia del arte románico. Normalmente asociados a una idea sobre la circulación de peregrinos alrededor de reliquias particularmente célebres, estas construcciones han sido consideradas durante mucho tiempo como el resultado de una evolución de las formas de la arquitectura carolingia. Las provincias de la Loira media presentan los vestigios de coros con deambulatorio y capillas radiales de la primera mitad del siglo XI. Realizadas dentro del medio real, esas obras adquirieron un gran renombre por su fastuosidad : además de la cripta de San Aignan de Orléans, cuyo coro fue construido por Roberto el Piadoso a la imagen de aquel de la catedral de Clermont, en Auvergne, se encuentran tambíen la catedral Santa Cruz de Orléans, San Martín de Tours y la cripta de la catedral de Chartres. El estado arqueológico y bibliográfico de estos cuatro edificios invitan a desarrollar comparaciónes en la región delimitada con otros tres coros contemporáneos menos célebres : la Trinidad de Vendôme, Nuestra Dama de Mehun-sur-Yèvre, el único ejemplo en elevación, y la Magdalena de Châteaudun, cuyos vestigios constituyen un punto importante en la aparición de este tipo arquitectónico.

Research paper thumbnail of « Une transposition à l’Antique ? Les martyria des cryptes de Saint-Aignan et de Saint-Avit d’Orléans »

Art sacré. Les cahiers de Rencontre avec le patrimoine religieux, 15 : La fondation des églises locales. Le culte des saints et des reliques, 2001

Research paper thumbnail of Pierre Martin, « Anne Baud et Christian Sapin (dir.), Cluny. Les origines du monastère et de ses églises », Archéologie médiévale, 51 | 2021, 317-319.

Archéologie médiévale, 2021

Research paper thumbnail of « Le « premier âge roman » en Gironde : une chronologie spécifique ? Chronique »

Bulletin monumental, 2017

Chronique de l'article de Marion PROVOST, « L’architecture du premier âge roman en Gironde : ét... more Chronique de l'article de Marion PROVOST, « L’architecture du premier âge roman en
Gironde : étude comparée des arcatures des églises de Baron et du Nizan (Gironde) »,
Revue archéologique de Bordeaux, t. CV, année 2014, p. 23-37.

Research paper thumbnail of "Christian Sapin - Les cryptes en France. Pour une approche archéologique, IVe-XIIe siècle, Picard, Paris, 2014, 320 p., 398 ill."

Revue archéologique du centre de la France, 2016

Compte rendu de lecture de l'ouvrage de Christian SAPIN, Les cryptes en France. Pour une approche... more Compte rendu de lecture de l'ouvrage de Christian SAPIN, Les cryptes en France. Pour une approche archéologique, IVe-XIIe siècle, Picard, Paris, 2014.

Research paper thumbnail of "Champ-sur-Drac (Isère). Saint-Michel de Connexe"

Archéologie médiévale , 2019

Research paper thumbnail of "Orléans (Loiret). Cathédrale Sainte-Croix"

Archéologie médiévale , 2018

Research paper thumbnail of « Aime (Savoie). Basilique Saint-Martin »

Archéologie médiévale, 2013

Research paper thumbnail of « Tarnac (Corrèze). Église Saint-Gilles-Saint-Georges »

Archéologie médiévale, 2013

Research paper thumbnail of « Chartres (Eure-et-Loir). Cathédrale Notre-Dame, travées occidentales et façade »

Archéologie médiévale, 2013

Research paper thumbnail of « Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Rue des Gouverneurs »

Archéologie médiévale, 2012

Research paper thumbnail of "Saint-Etienne (Loire). Maison «François Ier» -5, place Boivin"

Archéologie médiévale , 2012

Research paper thumbnail of "Pierrelatte (Drôme). Le Moulin"

Archéologie médiévale , 2012

Research paper thumbnail of « Le-Puy-en-Velay (Haute-Loire). 8-10, rue de la Saulnerie »

Archéologie médiévale, 2010

Research paper thumbnail of « Salt-en-Donzy (Loire). Chapelle Saint-Alban de Donzy »

Archéologie médiévale, 2010

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Renaissance du vieux Besançon, 2010

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Centre d'Etudes médiévales, Auxerre. Etudes et travaux, 2004

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Archéologie médiévale, 2004

Research paper thumbnail of La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, site 45 234 025 AH, OA : 0612082, Projet Collectif de Recherche, Rapport 2021

Notice scientifique Auteur : Pierre MARTIN (UNI) N° site : 45 234 025 AH N° d’OA : 0612082 Respo... more Notice scientifique

Auteur : Pierre MARTIN (UNI)
N° site : 45 234 025 AH
N° d’OA : 0612082
Responsable de l’opération : Pierre MARTIN (UNI)
Nature de l’opération : Projet collectif de recherche pluriannuel (PCRP), janvier à décembre 2021
Couverture géographique : Centre-Val de Loire > Loiret > Orléans > Cathédrale Sainte-Croix
Code INSEE de la commune : 45 234
Mots-clefs du thésaurus : Cathédrale, groupe épiscopal, architecture romane, architecture gothique, sous-sol archéologique, historiographie
Chronologie : Antiquité tardive, haut Moyen Âge, XIe siècle, XIIe siècle, XIIIe siècle, bas Moyen Âge, époque moderne, époque contemporaine
Peuples et cités : Orléans, Aurelianum
Keywords : Cathedral, episcopal quarter, romanesque architecture, gothic architecture, archaeological basement, historiography,
Late Antiquity, Early Middle Ages, 11th century, 12th century, 13th century, Late Middle Ages, Early modern period, Late modern period
Titre : Orléans
Sous-titre : Cathédrale Sainte-Croix

Depuis 2017, la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans est l’objet d’un Programme collectif de recherche visant à reprendre l’ensemble des données relatives à l’archéologie du site. La démarche repose donc sur une vaste étude documentaire complétée, année après année, afin de porter de nouveaux éclairages sur le monument et de définir une stratégie de reprise des fouilles : plusieurs anciennes excavations demeurent en effet ouvertes au sein de l’édifice et laissent un accès direct aux « archives du sol ».

Après une année probatoire (2017) et une triennale (2018-2020), il est encore trop tôt pour fournir une synthèse des données collectées : celles-ci ne sont pas encore toutes reprises, l’ampleur de la tâche initiale et ses délais incompressibles ayant été fortement entravée par deux années de crise sanitaire, marquées par l’absence de réunions plénières. Toutefois, les résultats ont toujours été consignés régulièrement au travers d’un rapport chaque année.

Pour rappel, le rapport de l’année 2017 (année probatoire) a permis de présenter un premier état de la question sur les recherches menées sur la cathédrale d’Orléans tout en commençant à replacer le monument dans son contexte historique et archéologique. Il en ressortait notamment un problématique générale définie selon trois axes : 1/ l’implantation du christianisme à Orléans depuis la fin de l’Antiquité ; 2/ les chantiers cathédraux au Moyen Âge central ; 3/ la vie et la prière auprès de la cathédrale : chapitre et quartier canonial.

En raison de l’abondance de la documentation à l’échelle du site, il a été décidé, à partir du rapport de l’année 2018 (année 1 de la triennale), de recentrer les questions autour des deux premiers axes problématiques : il en ressort un bilan liminaire sur les sources alto-médiévales, l’historiographie du chanoine Chenesseau, un premier point sur les relevés par scanner 3D des espaces souterrains de la cathédrale, la reprise des données de fouilles anciennes et le pré-inventaire du mobilier déposé dans le sous-sol archéologique.

En 2019, le rapport annuel (année 2) a porté sur une probable nouvelle source iconographique, les diapositifs sur verre du fonds du chanoine Chenesseau, un second bilan des relevés de la cathédrale et une étude du mobilier issu des fouilles anciennes (1937 et 1986-1987) : céramique, matériaux de construction en terre cuite et sols construits.

Le rapport de l’année 2020 (année 3) a concerné le dépouillement du fonds Louis Jarry aux Archives départementales du Loiret, la représentation graphique des fouilles anciennes de la cathédrale afin d’en proposer un nouveau plan sur l’appui des relevés par scanner 3D, une étude des matériaux de construction en terre cuite ainsi qu’un inventaire du mobilier lapidaire. Préalablement à la remise de cette contribution annuelle, il avait été convenu avec le SRA Centre-Val de Loire que la triennale serait prolongée d’un an (année 2021).

À force de patience, les résultats des études lancées aboutissent, pour cette quatrième année de PCR pluriannuel, à alimenter les données documentaires sur la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans. On rappellera également que les analyses concernant l’hagiographie alto médiévale et le scanner 3D du monument poursuivent leur progression, même si elles sont une nouvelle fois absentes dans le présent rapport. Pour l’année 2021, les apports documentaires consolident les perspectives qui ont pu être esquissées depuis le lancement du PCR, en 2017.

En premier lieu, l’étude sur les deniers « Sainte-Croix » d’Orléans apporte quelques informations, certes en demi-teinte, sur l’histoire du sanctuaire. Bien que le très faible nombre des découvertes monétaires portant mention de la cathédrale orléanaise ne permette guère d’être affirmatif, l’hypothèse de leur frappe avant la fin du VIIe siècle est proposée par Guillaume Blanchet. Cette mise au point est d’autant plus intéressante pour l’attestation du vocable en parallèle de la production hagiographique et notamment de la première Vita de saint Euverte. L’approche croisée de ces différents aspects de la recherche seront donc à discuter.

En second lieu, l’étude documentaire des archives contemporaines concernant l’installation du calorifère puis la création du sous-sol archéologique de la cathédrale d’Orléans proposée par Julien Noblet éclaire considérablement le contexte des fouilles anciennes, par ailleurs assez bien renseignées par les journaux de fouilles et le fonds Jarry. Elle permet en outre de constater un état relativement lacunaire des informations concernant l’exécution même des travaux et, plus largement encore, l’indigence des sources relatives aux transformations les plus récentes du site : dépose et repose des fragments de la grande mosaïque associées à des réseaux électriques et surtout la construction d’une dalle en béton en 1986-1987. Quoi qu’il en soit, ces informations seront bien évidemment à intégrer à l’historiographie des fouilles.

En troisième lieu, les études de mobilier alimentent concrètement les perspectives de la démarche engagée depuis 2017.

L’analyse des fragments de sols de mortier – le plus souvent associés à des décors de mosaïque – menée par Stéphane Büttner a conduit à déterminer l’existence de cinq types distincts dont deux peuvent être rapprochés de fragments datés par le radiocarbone.

Quant à l’étude des mosaïques de pavement réalisée par Maddalena Vaccaro, elle ouvre tant des pistes de recherche propres aux éléments de sols (mise en œuvre, décors, inscriptions) qu’une réflexion appuyée sur l’évolution du monument durant le haut Moyen Âge et le Moyen Âge central. Si le caractère spécialisé des analyses tend à fournir une vision quelque peu sectorielle des questions, il n’en demeure pas moins un large potentiel de discussion en vue de la synthèse à venir.

Il en va de même pour l’étude des sarcophages présents sur le site, sous la forme soit de contenant funéraires remployés soit de fragments débités et utilisés dans les maçonneries du Moyen Âge central. En l’attente de la contribution de Daniel Morleghem sur le mobilier lapidaire déposé dans le sous-sol archéologique de la cathédrale, les questions liées aux sépultures épiscopales et à l’organisation des chantiers successifs offrent là encore un cadre d’échanges particulièrement stimulant.

Enfin, l’inventaire du mobilier en verre réalisé par Jordi Mach indique une nouvelle fois le potentiel d’une fouille ancienne restée en large partie inexploitée. L’étude de ce mobilier sera réalisée pour le prochain rapport annuel.

Lentement mais sûrement, les analyses progressent : si certaines restent à livrer, les différents apports annuels invitent d’ores et déjà à des discussions entre les différents spécialistes réunis dans ce Projet collectif de recherche. La stratégie du programme peut donc être définie pour 2022 en une année supplémentaire destinée au bouclage des principales études engagées ou restantes et une amorce de réflexion de synthèse sur les questions les plus avancées par la mise en place de groupes de travail. De fait, l’année 2023 pourra être mise à profit pour la synthèse du PCR et l’éventualité d’une reprise des fouilles à partir de 2024.

Research paper thumbnail of La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, site 45 234 025 AH, OA : 0612082, Projet Collectif de Recherche, Rapport 2020

MARTIN (P.) (coord.), Centre-Val de Loire – Loiret – La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, site 45 234 025 AH, OA : 0612082, Projet Collectif de Recherche, Rapport 2020, 2 vol., UGA / DRAC CVdL, Grenoble, février 2020 (vol. 1 : Textes et figures, 146 p. ; vol. 2 : Planches et annexes, 285 p.), 2021

Auteur : Pierre MARTIN (UNI) N° site : 45 234 025 AH N° d’OA : 0612082 Responsable de l’opération... more Auteur : Pierre MARTIN (UNI)
N° site : 45 234 025 AH
N° d’OA : 0612082
Responsable de l’opération : Pierre MARTIN (UNI)
Nature de l’opération : Projet collectif de recherche pluriannuel (PCRP), janvier à décembre 2020
Couverture géographique : Centre-Val de Loire > Loiret > Orléans > Cathédrale Sainte-Croix
Code INSEE de la commune : 45 234
Mots-clefs du thésaurus : Cathédrale, groupe épiscopal, architecture romane, architecture gothique, sous-sol archéologique, historiographie
Chronologie : Antiquité tardive, haut Moyen Âge, XIe siècle, XIIe siècle, XIIIe siècle, bas Moyen Âge, époque moderne, époque contemporaine
Peuples et cités : Orléans, Aurelianum
Keywords : Cathedral, episcopal quarter, romanesque architecture, gothic architecture, archaeological basement, historiography,
Late Antiquity, Early Middle Ages, 11th century, 12th century, 13th century, Late Middle Ages, Early modern period, Late modern period
Titre : Orléans
Sous-titre : Cathédrale Sainte-Croix

Lancé tout d’abord durant l’année 2017, le Projet collectif de recherche sur la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans est passé en programmation pluriannuelle pour la triennale 2018-2020. Comme on pouvait s’y attendre, la densité de ce dossier tentaculaire ne permet pas aujourd’hui de clore les études ou d’en présenter une première synthèse : d’une part, de nombreux points demeurent en souffrance et, d’autre part, l’équipe qui s’est constituée ne dispose pas encore du recul nécessaire pour livrer une vision condensée du sujet. Il a été convenu avec le SRA Centre-Val de Loire de reconduire le PCR pour l’année 2021.

Pour rappel, le rapport de l’année 2018 (année 1 de la triennale) avait permis de commencer à revenir sur les sources du haut Moyen Âge, de considérer d’un point de vue historiographique l’œuvre de Chenesseau, de faire un premier bilan des relevés par scanner 3D des espaces souterrains de la cathédrale, de reprendre les donner stratigraphiques des fouilles anciennes, de pré-inventorier le mobilier déposé dans le sous-sol archéologique et de s’appesantir sur quelques éléments lapidaires s’y trouvant. Quant au rapport de l’année 2019 (année 2), les avancées ont concerné une nouvelle source iconographique probable, les diapositifs sur verre du fonds du chanoine Chenesseau, un second bilan des relevés de la cathédrale et une étude du mobilier issu des fouilles anciennes (1937 et 1986-1987) : céramique, matériaux de construction en terre cuite et sols construits. La conclusion du rapport 2019 aboutissait ainsi à préciser la poursuite de la stratégie pour 2020 : analyse des sources écrites (hagiographie alto médiévale, chantiers supposé des environs de l’an mil et de la fin du XIIIe siècle, prosopographie des évêques d’Orléans) et approche historiographique des fouilles anciennes, topographie du monument et études de mobilier, un accent étant mis, pour ce dernier aspect, sur les mosaïques et sur les prélèvements de briques du mur transversal (M7) structurant pour une large part le sous-sol archéologique de la cathédrale.

Bien que quelque peu bouleversées, les thématiques déjà abordées les années précédentes demeurent présentes dans le rapport 2020 dans une dynamique renouvelée. Quatre contributions apportent ainsi de nouveaux éclairages et consolident une nouvelle fois les efforts menés pour une révision des données documentaires sur la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans.

En premier lieu, la transcription du fonds Louis Jarry (AD45 – 2J 2496) complète celles déjà effectuées précédemment depuis une bonne vingtaine d’années : les journaux des fouilles de Jean Le Maire et du chanoine Chenesseau ainsi que le manuscrit posthume que ce dernier a laissé. Tous ces documents, désormais sous forme numérique, permettent ainsi une consultation aisée à distance et le recours à des outils de recherche facilités. Toutefois, ce travail ne prendra toute sa dimension scientifique que par son exploitation, longue et fastidieuse, pour une réécriture serrée des différentes opérations de fouille sur la période 1889-1942.

En second lieu, l’établissement d’un nouveau plan des fouilles réalisées à l’intérieur de la cathédrale entre 1889 et 1987 permet désormais de fixer un certain nombre d’éléments qui, jusqu’alors, s’avéraient difficiles à recouper. Le recalage de la documentation graphique existante montre bien évidemment ses limites : imprécisions liées au modes de relevés et aux échelles, voire tout simplement l’objet de leur réalisation. Associée à deux coupes longitudinales du site, la projection générale des données offre toutefois une vision d’ensemble dont l’interprétation reste largement à affiner.

En dernier lieu, les études du mobilier déposé dans le sous-sol archéologique de la cathédrale démontrent tout le potentiel scientifique de la démarche.

Concernant les terres cuites architecturales (TCA), l’analyse systématique des éléments permet d’obtenir une vision plus synthétique du site. Elle recoupe d’ailleurs la reprise des données stratigraphiques dans CADoc et celle de l’étude de la céramique et des sols construits, lancées respectivement en 2018 et 2019. Au-delà des résultats bruts obtenus sur les matériaux, c’est le contexte du site qui est éclairé : la confirmation d’un riche quartier du Haut-Empire – très probablement doté de balnéaire – restructuré et changeant de fonction, semble-t-il, au moment de la construction de l’enceinte du Bas-Empire, par l’édification d’un mur transversal à arases de briques (M7). Faut-il associer ces transformations à l’installation du christianisme à Orléans ? si le haut Moyen Âge est mieux représenté par les matériaux de construction que par le mobilier céramique, force est de constater qu’aucun argument ne paraît être en mesure de confirmer une telle hypothèse. On insistera enfin sur l’identification de plusieurs éléments de sol pour une longue période médiévale (XIe-XIVe siècles) et de quelques-uns de couverture.

Concernant le lapidaire, enfin, on rappellera que les résultats sont encore partiels : le rapport préliminaire de 2020 annonce les données qui seront développées en 2021 et pourront ainsi faire l’objet d’échanges entre les spécialistes des différentes époques représentées. On notera d’ores et déjà une large répartition chronologique entre l’Antiquité et l’époque moderne pour des éléments très majoritairement architecturaux. On remarquera par ailleurs la quantité relativement faible de mobilier des Xe-XIIe siècles ou encore de la période alto médiévale seulement représentée par des fragments de sarcophages retaillés : peut-on ainsi en retenir que l’occupation paléochrétienne a été régulièrement entretenue jusque vers l’an mil et que le ou les chantiers de reconstruction ont globalement remployé les matériaux des édifices antérieurs pour leurs fondations ?

Plusieurs points resteront à analyser en 2021. Certains sont en cours de traitement, l’hagiographie alto médiévale, le chantier de reconstruction ouvert à la fin du XIIIe siècle ou l’étude de fragments d’un sol en opus scetile. D’autres points seront prochainement engagés, comme l’inventaire du mobilier en verre, la réactualisation des données sur la monnaie découverte au sein du trésor de Bais, l’étude des restes fauniques ou encore celle des mortiers. Enfin, plusieurs aspects resteront à prendre en compte sur le calendrier 2021 mais nécessitent encore d’être précisés : parmi ceux-ci, on pointera notamment la question de la stabilisation du mobilier métallique, préalable indispensable à tout projet d’étude en raison de son mauvais état de conservation.

Research paper thumbnail of La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans (Loiret). Site 45 234 025 AH. OA : 0612082. Rapport 2019

MARTIN (P.) (coord.), PCRP 2018-2020. La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans (Loiret). Site 45 234 025 AH. OA : 0612082. Rapport 2019, SRA Centre-Val-de-Loire, Orléans-Grenoble, janvier 2020 (216 p.), 2020

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N° site : 45 234 025 AH
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Responsable de l’opération : Pierre MARTIN (UNI)
Nature de l’opération : Projet collectif de recherche pluriannuel (PCRP), janvier à décembre 2019
Couverture géographique : Centre-Val de Loire > Loiret > Orléans > Cathédrale Sainte-Croix
Code INSEE de la commune : 45 234
Mots-clefs du thésaurus : Cathédrale, groupe épiscopal, architecture romane, architecture gothique, sous-sol archéologique, historiographie
Chronologie : Antiquité tardive, haut Moyen Âge, XIe siècle, XIIe siècle, XIIIe siècle, bas Moyen Âge, époque moderne, époque contemporaine
Peuples et cités : Orléans, Aurelianum
Keywords : Cathedral, episcopal quarter, romanesque architecture, gothic architecture, archaeological basement, historiography,
Late Antiquity, Early Middle Ages, 11th century, 12th century, 13th century, Late Middle Ages, Early modern period, Late modern period
Titre : Orléans
Sous-titre : Cathédrale Sainte-Croix

Après une année probatoire (2017), le Projet collectif de recherche pluriannuel initié en 2018 a pour objectif de réaliser une étude documentaire sur la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, site ayant fait l’objet d’importantes découvertes archéologiques à la fin du XIXe s. puis de fouilles à l’intérieur du monument (1937-1942) et à ses abords (fin des années 1970, années 1980, années 2000). Il s’agit également, en parallèle, de mener une couverture topographique de l’édifice (scanner 3D), la documentation graphique étant jusqu’alors indigente.

En 2018, la première année de triennale a permis d’atteindre plusieurs objectifs : la réouverture du dossier historique pour les sources écrites du haut Moyen Âge et du XIe s., la prise en compte des aspects historiographiques concernant l’ensemble de la documentation laissée par le chanoine Chenesseau, la mise en place d’une couverture topographique à l’échelle du monument, l’intégration progressive des données stratigraphiques dans une base de données normalisée et la réalisation d’un pré-inventaire du mobilier archéologique. Il ressortait de ce premier travail la définition progressive d’une stratégie pour les deux années suivantes.

En 2019, le PCR visait à se recentrer sur l’archéologie de l’édifice par le complément des données des fouilles anciennes (notamment celles de 1986-1987) et du travail de topographie pour la génération d’un modèle tridimensionnel de la cathédrale. En outre, il s’agissait de développer les études de mobilier et de réaliser des premières datations en laboratoire. Un dernier point consistait à déblayer l’espace du calorifère. Les résultats obtenus consolident largement les efforts menés pour une révision des données documentaires sur le site.

Ainsi en va-t-il, en premier lieu, de la proposition d’identifier au sein des Grandes chroniques de France une vue intérieure du chevet du monument vers le milieu du XVe s., c’est-à-dire avant sa reconstruction après son saccage par les huguenots. Bien entendu, il ne s’agit là que d’une hypothèse invérifiable qui laisse toutefois augurer de l’influence supposée que la cathédrale orléanaise a pu exercer sur un peintre contemporain de renom, Jehan Fouquet. La perspective offerte par une telle représentation ouvre des pistes de réflexion sur le parti architectural de l’édifice en parallèle de l’analyse du plan au sol du XIVe s. conservé à l’Œuvre Notre-Dame de Strasbourg.

En second lieu, l’inventaire des diapositifs du fonds du chanoine Chenesseau conservé à la Médiathèque d’Orléans enrichit considérablement les données issues de la fouille. Il permet en effet de mieux cerner l’évolution de la fouille, illustrant la progression de la réflexion de l’archéologue tout en fournissant de précieuses données sur l’état du site et son aménagement en sous-sol archéologique. En outre, il offre la possibilité de recouper certaines des observations consignées dans un enregistrement dense où les hypothèses prévalent trop souvent sur les faits oblitérant ainsi, a posteriori, largement le travail de réinterprétation.

La génération d’une nouvelle base graphique se poursuit, en troisième lieu, par les compléments nécessaires à la topographie générale du monument en plan mais également en élévation. Les renseignements issus de cette entreprise constituent un canevas extrêmement précis qui favorisent, outre un socle de travail pour le diagnostic sanitaire et technique mené par l’ACMH en vue d’un réaménagement des espaces souterrains désormais acté par la CRMH, une observation et une réflexion profondes sur les différents chantiers de construction et de reconstruction à partir de la fin du XIIIe s. tout en permettant de faire le lien avec des parties antérieures conservées.

En dernier lieu, la conduite des études du mobilier issu des fouilles du chanoine Chenesseau et de la reprise du dossier en 1986-1987 montre tout le potentiel du site archéologique. En ce qui concerne la céramique, la TCA ainsi que les sols construits, les données ont pu être en large partie recontextualisées et faire l’objet de datations par le radiocarbone. Il en résulte une révision importante de la chronologie et de la compréhension du site mais celles-ci ne pourront être définitivement calées que lorsque que l’ensemble du mobilier aura été étudié.

Compte tenu de ces résultats, la troisième année pluriannuelle du PCR sur la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans sera consacrée aux aspects complémentaires de l’étude documentaire, fournissant ainsi la matière à un premier travail de synthèse.

Research paper thumbnail of Isère, Champ-sur-Drac (INSEE : 38071), Saint-Michel de Connexe, OA : 2212383, Rapport 2019

MARTIN (P.) (dir.), Prospection thématique, Auvergne-Rhône-Alpes, Isère, Champ-sur-Drac (INSEE : 38071), Saint-Michel de Connexe, OA : 2212383, Rapport 2019, SRA Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon-Grenoble, janvier 2020 (106 p.), 2020

Auteur : Pierre MARTIN (UNI) N° d’OA : 2213383 Responsable de l’opération : Pierre MARTIN (UNI) N... more Auteur : Pierre MARTIN (UNI)
N° d’OA : 2213383
Responsable de l’opération : Pierre MARTIN (UNI)
Nature de l’opération : Prospection thématique (PT), janvier à décembre 2018
Couverture géographique : Auvergne Rhône-Alpes > Isère > Champ-sur-Drac > Saint-Michel de Connexe
Code INSEE de la commune : 38071
Mots-clefs du thésaurus : Église, église priorale, abside, absidiole, chevet, clocher, nef, transept, crypte, architecture romane
Chronologie : XIe siècle, XIIe siècle, Moyen Âge classique, époque moderne, époque contemporaine
Peuples et cités : Gratianopolis
Keywords : Church, priory church, apse, little apse, chevet, bell-tower, nave, transept, crypt, romanesque architecture, 11th century, 12th century, Middle Ages, Early modern period, Late modern period
Titre : Champ-sur-Drac
Sous-titre : Saint-Michel de Connexe

Le rapport de prospection thématique rendu au terme de l’année 2018 avait pour objectif de mettre en place une étude documentaire de Saint-Michel de Connexe, jusqu’alors peu étudié, en parallèle d’une couverture photogrammétrique 3D du site. Aucune fouille archéologique ou étude des élévations des vestiges n’avait en effet été entreprise, malgré quelques études ponctuelles ou découvertes.

Pour 2019, une nouvelle autorisation de prospection thématique a été demandée afin de compléter les aspects relatifs à l’étude de bâti des élévations encore conservées tout en intégrant les résultats d’une prestation complémentaire concernant le contexte géologique et environnemental ainsi que l’étude de fragments de stuc provenant du site et conservés chez des particuliers. Toutefois, l’intervention de terrain était très contrainte : les rares vestiges demandaient en effet une consolidation préalable à l’analyse et la mise en place d’échafaudages destinés aux travaux et aux observations archéologiques. Le Conseil départemental de l’Isère, propriétaire du site, n’a pas réussi à programmer ces travaux dans le calendrier civil 2019. Une architecte du patrimoine a néanmoins été désignée et devrait rendre les résultats de son diagnostic en début d’année 2020. L’intervention archéologique de terrain a donc été reportée pour l’année 2020, a priori pour la fin de l’été.

Le rapport de prospection thématique pour l’année 2019 s’avère donc très modeste dans ses apports scientifiques : l’analyse de bâti n’ayant pu avoir lieu comme prévu après plusieurs reports successifs, on trouvera ici consignés les résultats de l’analyse des stucs ainsi que quelques compléments documentaires historiques, le récolement des archives photographiques ayant posé quelques problèmes de consultation qui devraient être résorbés dans le courant de l’année 2020 et donc intégrés dans un prochain rapport.

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MARTIN (P.) (dir.), Prospection thématique, Auvergne-Rhône-Alpes, Isère, Champ-sur-Drac (INSEE : 38071), Saint-Michel de Connexe, OA : 2212960, Rapport 2018, SRA Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon-Grenoble, décembre 2018 (93 p.), 2018

Auteur : Pierre MARTIN (UNI) N° d’OA : 2212960 Responsable de l’opération : Pierre MARTIN (UNI) N... more Auteur : Pierre MARTIN (UNI)
N° d’OA : 2212960
Responsable de l’opération : Pierre MARTIN (UNI)
Nature de l’opération : Prospection thématique (PT), janvier à décembre 2018
Couverture géographique : Auvergne Rhône-Alpes > Isère > Champ-sur-Drac > Saint-Michel de Connexe
Code INSEE de la commune : 38071
Mots-clefs du thésaurus : Église, église priorale, abside, absidiole, chevet, clocher, nef, transept, crypte, architecture romane
Chronologie : XIe siècle, XIIe siècle, Moyen Âge classique, époque moderne, époque contemporaine
Peuples et cités : Gratianopolis
Keywords : Church, priory church, apse, little apse, chevet, bell-tower, nave, transept, crypt, romanesque architecture, 11th century, 12th century, Middle Ages, Early modern period, Late modern period
Titre : Champ-sur-Drac
Sous-titre : Saint-Michel de Connexe

Situé à 618 m NGF sur un replat du Connexe qui surplombe le confluent du Drac et de la Romanche, le site de Saint-Michel correspond à une installation monastique en milieu montagneux. Tels Saint-Laurent de Grenoble ou Vif, l’établissement est donné à la fin du XIe s. à l’abbaye de Saint-Chaffre en Velay et en resta dépendant jusqu’à la Révolution. Cette donation fut réalisée sous l’action d’un seigneur nommé Lantelme dans la seconde moitié du XIe s.

Probablement déjà partiellement en ruine après les Guerres de religion, le prieuré est vendu comme Bien national après la dissolution des ordres religieux au lendemain de la Révolution française. Le site est ensuite laissé à l’abandon avant d’être transformé en petite exploitation agricole jusqu’au début du XXe s., comme en témoignent plusieurs photographies conservées à la Bibliothèque municipale de Grenoble. Son effondrement, probablement en partie lié à des fouilles sauvages et des pillages, s’est ensuite accéléré et il n’en demeure plus aujourd’hui que le mur du transept, partiellement conservé.

Malgré son caractère pittoresque, le site de Saint-Michel de Connexe n’a guère suscité d’intérêt scientifique avant 1968. Faute de protection juridique, il continue sa lente dégradation et demeure sans renouvellement d’étude depuis les travaux et observations menés dans les années 1990. Le Conseil Départemental de l’Isère et l’association « Un avenir pour le prieuré Saint-Michel de Connexe » tente depuis quelques années de sauvegarder et de mettre en valeur ces vestiges.

Ces conditions ont impulsé une dynamique pour une reprise de l’étude ayant pour visée thématique l’architecture romane des environs de Grenoble et plus particulièrement la présence d’une crypte, l’analyse des techniques de construction et le développement des réseaux monastiques. Objet d’une prospection thématique en 2018, le site a pu être documenté notamment par un réexamen des conditions de sa fondation au XIe s., une analyse des sources iconographiques anciennes et un relevé complet par photogrammétrie. L’analyse de bâti qui devait être menée en parallèle a dû être reportée, faute de mise en place des échafaudages. Toutefois, des observations complémentaires permettent de penser que malgré leur aspect au premier abord modeste, les vestiges du prieuré montrent bien plus de complexité : l’ancienne crypte pourrait en effet appartenir à une construction antérieure à l’église, cette dernière passant généralement pour celle fondée par Lantelme et où ce seigneur demanda à élire sépulture.

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MARTIN (P.) (coord.), PCRP 2018-2020. La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans (Loiret). Site 45 234 025 AH. OA : 0612082. Rapport 2018, SRA Centre-Val-de-Loire, Orléans-Grenoble, janvier 2019 (136 p.), 2019

Auteur : Pierre MARTIN (UNI) N° site : 45 234 025 AH N° d’OA : 0612082 Responsable de l’opération... more Auteur : Pierre MARTIN (UNI)
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Responsable de l’opération : Pierre MARTIN (UNI)
Nature de l’opération : Projet collectif de recherche pluriannuel (PCRP), janvier à décembre 2018
Couverture géographique : Centre-Val de Loire > Loiret > Orléans > Cathédrale Sainte-Croix
Code INSEE de la commune : 45 234
Mots-clefs du thésaurus : Cathédrale, groupe épiscopal, architecture romane, architecture gothique, sous-sol archéologique, historiographie
Chronologie : Antiquité tardive, haut Moyen Âge, XIe siècle, XIIe siècle, XIIIe siècle, bas Moyen Âge, époque moderne, époque contemporaine
Peuples et cités : Orléans, Aurelianum
Keywords : Cathedral, episcopal quarter, romanesque architecture, gothic architecture, archaeological basement, historiography,
Late Antiquity, Early Middle Ages, 11th century, 12th century, 13th century, Late Middle Ages, Early modern period, Late modern period
Titre : Orléans
Sous-titre : Cathédrale Sainte-Croix

L’année 2017 a marqué le 80e anniversaire des fouilles entreprises par Georges Chenesseau sous le chevet de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans. Elle a également été l’occasion de rouvrir le dossier dans le cadre d’un Projet collectif de recherche (PCR). À l’issue de cette année probatoire, la richesse des éléments à reprendre a logiquement conduit à déposer une demande de PCR pluriannuel pour la triennale 2018-2020. La première année de triennale avait plusieurs objectifs dont les principaux résultats, encore partiels, peuvent être évoqués en cinq points.

En premier lieu, le dossier historique a pu être rouvert et amène ainsi à reconsidérer les données fournies par les sources écrites. Le récolement de la documentation a largement progressé et devrait aboutir à la reprise d’un certain nombre d’études sur les textes relatifs à la cathédrale au cours des siècles. À ce titre, les Vies de saint Euverte et le récit de Raoul Glaber – principale source d’information sur la reconstruction des alentours de l’an mil – seront l’objet d’une attention particulière.

En second lieu, les aspects historiographiques illustrent une nouvelle fois la nécessité de rentrer dans la logique des travaux du chanoine Chenesseau. Il s’agit sans doute du seul biais afin de dépasser des interprétations parfois douteuses de notre illustre prédécesseur qui fut non seulement le témoin de sa propre fouille – heureusement largement documentée – mais aussi de nombreuses sources écrites disparues dans l’incendie des Archives départementales du Loiret en 1940.

En troisième lieu, le travail de topographie permet désormais une nouvelle documentation graphique de la cathédrale. Celle-ci servira aussi bien pour la recherche en cours que pour les travaux d’aménagement envisagés par les services de l’État (CRMH).

En quatrième lieu, la reprise des données stratigraphiques sur la base de données CADoc pose déjà les bases concrètes de la nouvelle analyse du site. Si l’essentiel des fouilles conduites par le chanoine Chenesseau reste encore à intégrer, le traitement de l’ensemble des autres travaux fournit d’ores et déjà un socle solide des connaissances et de la projection des recherches.

En cinquième lieu, l’achèvement du pré-inventaire du mobilier conservé sur le site permet un premier regard critique sur les objets issus des fouilles anciennes et d’envisager une série d’analyses qui pourra débuter dès 2019. Si l’inventaire détaillé reste encore largement à parfaire – les observations réalisées en 2018 seront mises en forme dans le rapport 2019 –, il montre déjà de riches mises en perspectives tout comme la nécessité d’un déplacement du mobilier pour étude et conservation.

L’ensemble de ces premiers résultats permet d’affiner la stratégie pour les deux années de recherche à venir. Pour 2019 (année 2), le PCR se recentrera sur l’archéologie de l’édifice au travers de quatre objectifs principaux : le complément de la reprise des données des fouilles antérieures, la poursuite les travaux de relevés pour la génération d’un modèle 3D de la cathédrale, l’étude du mobilier issu des fouilles anciennes et enfin la réalisation de datations en laboratoire.

Research paper thumbnail of La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans (Loiret). Site 45 234 025 AH. Rapport 2017

MARTIN (P.) (coord.), PCR La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans (Loiret). Site 45 234 025 AH. Rapport 2017, SRA Centre-Val-de-Loire, Orléans-Grenoble, janvier 2018 (178 p.), 2018

Auteur : Pierre MARTIN (UNI) N° site : 45 234 025 AH N° d’OA : 0612082 Responsable de l’opération... more Auteur : Pierre MARTIN (UNI)
N° site : 45 234 025 AH
N° d’OA : 0612082
Responsable de l’opération : Pierre MARTIN (UNI)
Nature de l’opération : Projet collectif de recherche pluriannuel (PCRP), janvier à décembre 2017
Couverture géographique : Centre-Val de Loire > Loiret > Orléans > Cathédrale Sainte-Croix
Code INSEE de la commune : 45 234
Mots-clefs du thésaurus : Cathédrale, groupe épiscopal, architecture romane, architecture gothique, sous-sol archéologique, historiographie
Chronologie : Antiquité tardive, haut Moyen Âge, XIe siècle, XIIe siècle, XIIIe siècle, bas Moyen Âge, époque moderne, époque contemporaine
Peuples et cités : Orléans, Aurelianum
Keywords : Cathedral, episcopal quarter, romanesque architecture, gothic architecture, archaeological basement, historiography,
Late Antiquity, Early Middle Ages, 11th century, 12th century, 13th century, Late Middle Ages, Early modern period, Late modern period
Titre : Orléans
Sous-titre : Cathédrale Sainte-Croix

La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans constitue, pour l’architecture de l’an mil, un édifice particulièrement important. Connue par des fouilles anciennes, elle s’avère assez difficile à analyser dès lors qu’on cherche à dépasser le simple constat de ses principales dispositions reposant sur une documentation graphique indigente. Il en va d’ailleurs de même de la datation des vestiges, généralement calée sur les sources écrites, ou même des phases de reconstruction postérieures à partir du dernier quart du XIIIe siècle. De nombreuses fouilles ont par ailleurs été menées aux abords du monument dans le cadre d’aménagements urbains entre 1977 et 1982 et, plus récemment, en 2009. Menés dans des conditions très différentes, ces travaux relatent ainsi des informations d’une précision variable qui doivent impérativement être corrélés à l’échelle de l’ensemble du site.

La problématique de la recherche s’organise autour de trois axes principaux : les éléments relatifs au groupe épiscopal du haut Moyen Âge et l’implantation du christianisme durant le Bas-Empire, les chantiers cathédraux du Moyen Âge central et l’organisation du chapitre cathédral dans ses aspects liturgiques et matériels. De ces trois axes découle notamment la matière qui pourra nourrir la réflexion pour l’aménagement éventuel d’un lieu patrimonial sur le site, incluant des collections particulièrement riches de mobiliers divers.

L’année probatoire du PCR a d’ores et déjà permis quelques avancées ponctuelles. La remise en contexte historique et archéologique a été abordée au travers de la production hagiographique dans le diocèse d’Orléans (IVe-XIIe siècles), la reprise des données de fouille du site de Saint-Pierre-Lentin et la biographie du chanoine Chenesseau qui fouilla la cathédrale entre 1937 et 1942. En parallèle du démarrage d’un état des lieux documentaire, le renouvellement de la documentation archéologique offre de nouveaux éclairages : outre les opérations réalisées par le Pôle d’Archéologie d’Orléans en 2017, un pré-inventaire du mobilier issu des fouilles anciennes a été débuté et un scanner 3D des espaces souterrains du monument a été réalisé. Il permet enfin de disposer de données topographiques précises qui jusqu’alors faisaient défaut. Toutefois, il est pour le moment prématuré de tirer des conclusions sur un dossier aussi complexe que tentaculaire. Seule la conduite du projet sur plusieurs années permettra de compléter et de cerner les lacunes inhérentes à la démarche archéologique, a fortiori dans le cadre de la reprise de données anciennes.

Research paper thumbnail of Clisson – ZAC Centre Ville, tranche 3 (EA 44 043 010). Rapport de fouille archéologique préventive

MARTIN (P.) (dir.), Pays-de-la-Loire – Loire-Atlantique – Clisson – ZAC Centre Ville, tranche 3 (EA 44 043 010). Rapport de fouille archéologique préventive, Ville de Clisson / SRA Pays-de-la-Loire / Archeodunum, Nantes, septembre 2014 (151 p.), 2014

Dans le cadre de l’aménagement de logements, la prescription de fouille archéologique préventive ... more Dans le cadre de l’aménagement de logements, la prescription de fouille archéologique préventive en bordure de la place Jacques Demy (ZAC Centre Ville, tranche 3) à Clisson visait à reconnaître exactement le système de fortification de la ville et de son évolution. La fouille avait également plusieurs objectifs complémentaires. Il s’agissait :

- de dégager et fouiller la totalité de la tour mise en évidence à l’occasion du diagnostic
archéologique de 2013 ;
- d’étudier les relations stratigraphiques entre la tour et l’enceinte de la ville aussi bien
sur ses côtés que son arrière ;
- d’étudier le fossé antérieur à la fortification de la ville notamment à l’emplacement des futurs réseaux d’assainissement et reconnaître son tracé par une tranchée dans la zone « à étudier » ;
- de dégager le rocher granitique sur un espace situé autour du fossé afin de vérifier si le toit géologique a fait l’objet d’aménagement ;
- d’intégrer les résultats à la problématique générale de la fortification de la ville de
Clisson en prenant en compte les diagnostics et les fouilles précédentes et en
s’appuyant sur d’autres exemples comparables.

La fouille a permis de mettre au jour le parement oriental de la courtine de l’enceinte urbaine ainsi qu’une de ses tours, parfaitement homogènes dans leur mise en œuvre. La chronologie de cette construction demeure toutefois incertaine, faute de mobilier datant. En revanche, les relations stratigraphiques ont conduit à attester la présence d’une structure antérieure à ces travaux d’urbanisme attribuables aux XIIIe-XVe siècles : il s’agit d’un fossé de plus de 2 m de largeur creusé dans le substrat et aménagé au fond par un caniveau recouvert par des dalles. Cette structure fossoyée n’a pu être que partiellement appréhendée en raison des contraintes du terrain mais semblait affecter un développement en arc-de-cercle vers le nord-est. Les autres structures reconnues s’apparentent à des murs, vraisemblablement du parcellaire médiéval (dont témoignent encore le cadastre napoléonien et le plan d’alignement de la ville
établi en 1880) mais également de l’époque contemporaine, avant l’installation du cinéma « Le Connétable ».

Research paper thumbnail of Clisson – ZAC Centre Ville / Champ de Foire, tranche 2 (EA 44 043 010). Rapport de fouille archéologique préventive

MARTIN (P.) (dir.), Pays-de-la-Loire – Loire-Atlantique – Clisson – ZAC Centre Ville / Champ de Foire, tranche 2 (EA 44 043 010). Rapport de fouille archéologique préventive, Ville de Clisson / SRA Pays-de-la-Loire / Archeodunum, Nantes, septembre 2014 (141 p.), 2014

Dans le cadre de l’aménagement d’un parking souterrain, la prescription de fouille archéologique ... more Dans le cadre de l’aménagement d’un parking souterrain, la prescription de fouille
archéologique préventive de la place Jacques Demy (ZAC Centre Ville, tranche 2) à Clisson visait à reconnaître exactement le système de fortification de la ville et de son évolution. La fouille avait également plusieurs objectifs complémentaires. Il s’agissait :

- de caractériser la topographie de la fortification de ville (courtine et douve) ;
- de relever dans son entier la stratigraphie afin d’étudier si possible l’évolution des
remplissages et des constructions ;
- de caractériser la nature des occupations et ses différentes formes ;
- d’essayer de caractériser l’élément figurant sur le castre napoléonien à l’ouest de la
douve ;
- d’intégrer ces résultats à la problématique générale de la fortification de la ville de
Clisson en s’appuyant sur d’autres exemples comparables.

La fouille a permis de mettre au jour une partie du parement extérieur de la muraille du
Moyen Âge à l’est de la parcelle concernée par les travaux d’aménagement du parking.
Immédiatement à l’ouest de trouvait un large fossé atteignant une dizaine de largeur dont le creusement – d’environ 1,50 m de profondeur – a pu fournir des matériaux de construction pour la courtine, comme semblent l’indiquer les paliers formés par la taille de l’escarpe. La contrescarpe présentait en revanche un profil moins accidenté et remontait plus progressivement vers l’ouest. Toutefois, la partie nord de la fouille a permis de constater que le creusement n’était pas régulier et qu’il présentait un vaste palier horizontal au devant d’une maçonnerie accolée perpendiculairement à la courtine. Malheureusement, la cote très basse d’arasement des vestiges ne permet guère de fournir d’hypothèse d’interprétation (contrefort ? emplacement d’une poterne ?). Si la courtine comme le fossé n’ont pas pu être datés avec précision, le comblement de ce dernier montre une homogénéité relative qui pourrait s’apparenter à un embastionnement au début de l’époque moderne, comme tend à le prouver le mobilier céramique. Cependant, les perturbations supérieures du terrain permettent difficilement de comprendre ces réaménagements. Ainsi les limites parcellaires modernes fossilisées sur le cadastre napoléonien ne sont pas – ou plus ? – matérialisées sur le site et ne permettent plus leur interprétation, notamment à l’ouest du site.

Research paper thumbnail of Chartres – Cathédrale Notre-Dame. Site archéologique n° 28.085.280.AH. Étude archéologique de la façade et des deux premières travées occidentales de la nef

MARTIN (P.) (dir.), Centre – Eure-et-Loir – Chartres – Cathédrale Notre-Dame. Site archéologique n° 28.085.280.AH. Étude archéologique de la façade et des deux premières travées occidentales de la nef, 3 vol., CRMH Centre / SRA Centre / Archeodunum, Chaponnay, janvier 2013 (318 p.)., 2013

Entre septembre 2010 et février 2012, l’entreprise Archeodunum SAS a été chargée de l’étude arché... more Entre septembre 2010 et février 2012, l’entreprise Archeodunum SAS a été chargée de l’étude archéologique de la façade et des deux travées occidentales de la nef de la cathédrale Notre-Dame de Chartres (Eure-et-Loir) préalablement à leur restauration. Le cahier des charges scientifique fixé par le Service Régional de l’Archéologie de la DRAC Centre avait plusieurs objectifs. Il s’agissait tout d’abord de repérer les différentes phases de construction du massif occidental et d’en établir la chronologie relative. Il s’agissait ensuite d’appréhender l’organisation du chantier et son approvisionnement en matériaux (pierre, bois, métal, chaux, sable….). Il fallait également apporter des éléments nouveaux à la connaissance des matériaux et des techniques et à la chronologie en profitant de l’opportunité de cette campagne de restauration pour effectuer, si nécessaire, des prélèvements et le suivi des analyses ultérieures appropriées. Enfin, il s’agissait de favoriser une confrontation des résultats avec des observations du même ordre effectuées sur d’autres parties de la cathédrale et sur d’autres édifices de même nature. L’opération archéologique a considérablement renouvelé la documentation relative aux parties occidentales de la cathédrale de Chartres et a permis globalement de répondre aux objectifs fixés par la prescription.

En premier lieu, on a pu établir la chronologie relative de la construction du massif occidental et en déterminer les différentes étapes au sein des chantiers successifs. Ainsi a-t-on pu mettre en évidence que le clocher nord a été bâti très probablement au nord-ouest de la façade de la cathédrale du XIe siècle et qu’il avait probablement été prévu pour être bordé sur sa face sud par une sorte de galerie voûtée. Le clocher sud fut réalisé selon un principe très proche mais fut conçu, dès son origine, pour être relié au clocher nord par une façade. Celle-ci fut donc construite dans une troisième étape mais selon un projet cohérent avec la tour sud, comme l’indiquent les harpes d’attente dans son contrefort nord alors qu’en revanche elle est venue se plaquer contre le contrefort sud de la tour nord, isolée à l’origine. Probablement avait-on pour projet de réaliser un porche, peut-être surmonté par une tribune, mais il reste difficile, en l’état actuel des connaissances, de déterminer s’il a été réalisé ou non. À ces travaux, tous à attribuer au milieu du XIIe siècle, succédèrent les étapes du chantier dans les deux premières décennies du XIIIe siècle. Des piles cantonnées furent tout d’abord accolées à l’est des clochers puis on édifia des supports engagés dans les tours à partir du niveau des corniches, on éleva les parties supérieures sur des encorbellements au-dessus des baies hautes des clochers, on construisit la rose occidentale puis on voûta l’ensemble.

En deuxième lieu, l’organisation du chantier et son approvisionnement en matériaux ont pu être partiellement appréhendés mais restent encore largement à développer. On a pu constater que la construction du XIIe siècle avait été bâtie exclusivement en pierre des Berchères pour les parements mais que la répartition des marques lapidaires, totalement absentes sur la façade, était différente entre la tour nord (claveaux des baies supérieures du clocher) et la tour sud (claveaux mais également parement du registre médian). Quant au chantier du XIIIe siècle, il a révélé l’emploi du métal au moins pour les supports engagés – laissés inachevés – montés à partir des corniches des tours ainsi que le recours à un jointoiement au plomb – a priori sans coulée – pour la mise en œuvre de la rose.

En troisième lieu, l’intervention archéologique a contribué à apporter des éléments nouveaux à la connaissance des techniques. On a pu appréhender de façon très partielle, d’une part, la présence des échafaudages sur la tour nord, où un boulin était encore pris dans le blocage de la maçonnerie. Malheureusement, l’analyse dendrochronologique n’a pas permis de déterminer précisément la date d’abattage mais simplement de fournir deux propositions de fourchette, la première – le second tiers du XIIe siècle – semblant la plus probable en raison des éléments de contexte historique et stylistique. Le débat reste donc encore largement ouvert. La mise en œuvre du chantier du XIIIe siècle, et notamment l’organisation des échafaudages, d’autre part, a pu être décelée non seulement au travers de la chronologie relative mais aussi par l’analyse des enduits. Véritable cas d’école du point de vue méthodologique, l’étude a permis de conclure que les parties supérieures des deux clochers ont été rhabillées à partir d’échafaudages installés à partir du niveau des corniches des tours
alors que le revers de la façade a été totalement échafaudé. Quant au voûtement – et
préalablement, le montage de la rose –, il semble avoir été réalisé à partir d’un niveau de plancher situé au niveau supérieur des piles, sans doute dans le but de pouvoir installer des cintres en bois.

En dernier lieu, la synthèse et notamment les débats autour des datations et du déroulement du chantier ont pu être confrontés avec des observations du même ordre effectuées sur d’autres parties de la cathédrale et sur d’autres édifices de même nature. Ainsi la datation des deux principales campagnes de travaux – le milieu du XIIe siècle puis le début du XIIIe siècle – s’inscrivent-elles dans les grandes réalisations de l’époque et montrent l’ambivalence de l’œuvre, avec à la fois des caractères de nouveauté, probablement soutenus par l’ambition des commanditaires et le faste des moyens à disposition, mais aussi des traits plus traditionnels, illustrant la culture et le savoir-faire des bâtisseurs.

À l’issue de cette intervention, on doit souligner la nécessité de pouvoir poursuivre
l’accompagnement des restaurations de ces grands monuments, sur lesquels l’historiographie prégnante masque en partie le manque de données scientifiques et, en conséquence, la transmission de leur témoignage. À l’échelle de la zone prescrite, la mise en perspective de ces nouveaux résultats avec le montage des portails, leur sculpture et leur iconographie mais également celle des chapiteaux des tours, de la façade et de son revers ainsi que les vitraux et les peintures s’avère nécessaire pour mieux appréhender leur datation et leur signification. Il en va de même des fonctions, encore mal définies, qui ne peuvent passer que par une reprise des fouilles accompagnées par l’étude de bâti des espaces avoisinants (les couloirs de la crypte notamment). À l’échelle de l’édifice, la poursuite des analyses avant restauration
apparaît tout aussi importante. Certes, la partie occidentale était sans doute la plus complexe. Toutefois, la possibilité de continuer la couverture topographique et de sérier les données scientifiques relatives au chantier du XIIIe siècle offrira l’opportunité de mieux définir la part des contraintes liées aux constructions antérieures et les principes constructifs gothiques – notamment l’emploi du métal ou encore celui des bois (encore largement présents, par exemple, dans le déambulatoire qui a été malheureusement restauré sans suivi archéologique) – et de les confronter avec les résultats issus de l’opération réalisée en 2010-2012.

Research paper thumbnail of Corrèze – Tarnac – Église Saint-Gilles-Saint-Georges. Site n° 64 103 FS.11.099. Rapport final d’étude archéologique

MARTIN (P.) (dir.), Limousin – Corrèze – Tarnac – Église Saint-Gilles-Saint-Georges. Site n° 64 103 FS.11.099. Rapport final d’étude archéologique, 3 vol., CRMH Limousin / SRA Limousin / Archeodunum, Colomiers, septembre 2012 (240 p.)., 2012

Durant les quatre semaines du mois de mars 2012, l’entreprise Archeodunum SAS a été chargée de ré... more Durant les quatre semaines du mois de mars 2012, l’entreprise Archeodunum SAS a été chargée de réaliser une étude archéologique de l’église de Tarnac (Corrèze) en vue de sa restauration. Le cahier des charges scientifique fixé par le Service Régional de l’Archéologie de la DRAC Limousin avait plusieurs objectifs. En premier lieu, il fallait de parfaire la connaissance archéologique de l’édifice en le documentant à la fois par l’étude du bâti (étude en plan et en élévation, y compris de la charpente) et des sondages au sol à l’intérieur et à l’extérieur de l’église. En second lieu, il s’agissait de documenter l’origine de certains désordres architecturaux. En dernier lieu, la prescription visait à rechercher un éventuel espace d’inhumation. L’opération archéologique a considérablement renouvelé la documentation relative à l’église Saint-Gilles-Saint-Georges en associant des sondages à l’étude des élévations et de la charpente. Ainsi a-t-on pu déterminer trois phases d’occupation du site antérieures à la construction de l’église du XIIe siècle et sa transformation à la fin du XVe siècle.

La première phase a été mise en évidence par la présence d’une fosse s’apparentant à un silo, signifiant que le site a pu être primitivement le lieu d’une occupation rurale. La chronologie relative permet d’envisager une datation du haut Moyen Âge selon un phénomène déjà observé en Limousin. Toutefois, aucune découverte de mobilier ne permet pour le moment de confirmer la nature ou l’époque. Riche en charbons, le prélèvement effectué dans le comblement de la fosse pourrait fournir des résultats intéressants tant par le radiocarbone que par une étude carpologique.

La seconde phase correspond à l’aménagement d’une maçonnerie dans le comblement de l’éventuel silo. La construction ne semblait pas se développer vers le sud-ouest. Faut-il en conclure qu’il s’agissait d’un angle ou d’une base de support ? Les techniques de mise en œuvre n’apportent a priori aucun indice de datation. L’orientation, en revanche, pourrait éventuellement être perpendiculaire à celle du mur retrouvé dans la partie sud du sondage 2. Une nouvelle fois, les éléments sont trop
fragmentaires et ne permettent ni mise en relation ni conclusion.

La troisième phase voit la construction d’un mur venant s’appuyer, à l’est, contre la maçonnerie implantée dans le comblement du silo supposé. Malgré son alignement commun avec le mur gouttereau sud de la nef, ce mur présente des techniques de construction différentes de celles du XIIe siècle : des moellons irréguliers liés par de la terre, en léger pendage vers l’est. Par ailleurs, la mise au jour de l’arase d’un mur de même facture semble-t-il et, surtout, à la même altitude, invite à considérer l’existence d’un bâtiment possédant le même alignement que l’église mais se développant plus à l’ouest. S’agit-il d’un édifice religieux antérieur ou d’un bâtiment à vocation agricole ? La largeur du mur atteint 0,80 m de largeur, ce qui permet d’envisager une élévation relativement importante. De même, l’aménagement contre une structure plus ancienne évoque les cas étudiés à la chapelle Saint-Martial de Toulx-Saint-Croix (Creuse) ou à Saint-Martin de Brive (Corrèze). L’identification, en revanche, d’un niveau de sol scellant des creusements n’ayant livré aucun ossement pose un double problème. D’une part, faut-il envisager le développement du bâtiment présumé au sud de l’église actuelle ? D’autre part, l’absence d’espace funéraire dans ce secteur paraît aller à l’encontre des sites limousins évoqués plus haut car ils étaient systématiquement associés à des sépultures. Y a-t-il eu un transfert de la zone d’inhumation ? Le terrain est-il trop acide ou trop humide pour avoir conservé les os ?

Les phases suivantes de l’évolution du site sont en rapport avec la construction de l’église au XIIe siècle. L’édifice a été bâti en deux campagnes probablement assez rapprochées dans le temps, comme en témoigne le caractère homogène du parti architectural : tout d’abord le chevet, constitué par l’abside polygonale et la travée droite, ensuite la nef à vaisseau unique de trois travées. Ces données sont intéressantes dans la mesure où elles permettent, d’une part, de dépasser les approches stylistiques de l’histoire de l’art et, d’autre part, de suivre la progression du chantier d’est en ouest. En ce sens, la présence hypothétique d’une église antérieure de même alignement – même parallèle – à l’ouest conduit à s’interroger sur les contraintes rencontrées par les constructeurs et les prérogatives imposées par les commanditaires, notamment la continuité de culte.

Les remplois placés de part et d’autre du portail du collatéral nord à la fin du XVe siècle laissent présager qu’ils provenaient d’une des travées du mur gouttereau nord de l’église. La représentation d’un Pierre Arbert, dont le nom est mentionné à cinq reprises dans le Cartulaire d’Uzerche entre 1096 et 1174, accompagné par saint Georges confirme la chronologie absolue de l’édifice – le milieu du XIIe siècle – et sa dédicace dès cette époque. On peut donc s’interroger sur le caractère ancien du vocable Saint-Gilles qui lui est aujourd’hui associé. Faut-il y voir la volonté d’un potentat local de rechercher la protection d’un saint militaire ?

Quant à la zone d’inhumation identifiée au chevet de l’édifice, elle est au moins postérieure à la construction du XIIe siècle. Le site a été largement perturbé – notamment des remblais et des réseaux contemporains – mais aucune sépulture ne semble avoir été recoupée par les maçonneries de l’abside polygonale pour ce qui a été observé dans le sondage. On rappellera cependant que la fondation de l’édifice n’a pas pu être atteinte en raison du niveau de la nappe phréatique mais, quoi qu’il en soit, tout porte à croire que le cimetière s’étendait sous l’actuelle place de l’église. Les éventuels projets de réaménagement du secteur – dans le but d’assainir les abords de l’édifice par exemple – devront donc au moins faire l’objet d’une surveillance archéologique.

Les dernières phases correspondent enfin à l’édification du collatéral nord de l’église et aux différentes transformations qui s’en suivirent. La construction semble homogène et a conservé la pente de la toiture sur le rampant du mur oriental mais également les sablières et les entraits du bas-côté, datés par dendrochronologie du premier tiers du XVIe siècle. Les éléments architecturaux pourraient éventuellement faire remonter quelque peu cette fourchette chronologique dans le dernier quart du XVe siècle mais la concordance globale des résultats n’invalide pas la proposition dendrochronologique.

La construction du collatéral nord entraîna également l’exhaussement général des murs de la nef. En conséquence, l’ensemble de la charpente et de la couverture de l’église fut repris à cette époque et ces travaux furent peut-être accompagnés par une fortification partielle à l’ouest de l’édifice.

Au milieu du XVIIIe siècle, l’ensemble des charpentes de l’église fut repris. Le poids de la nouvelle structure, probablement associé à une déstabilisation des murs gouttereaux depuis leur exhaussement et aggravé par un manque d’entretien, amena à plaquer deux contreforts très massifs sur sa face sud.

Research paper thumbnail of Aime – Basilique Saint-Martin. Site n° 73 006 11 015. Drain périphérique

MARTIN (P.) (dir.), Rhône-Alpes – Savoie – Aime – Basilique Saint-Martin. Site n° 73 006 11 015. Drain périphérique, 1 vol., CRMH Rhône-Alpes / SRA Rhône-Alpes / Archeodunum, Chaponnay, janvier 2013 (176 p.)., 2013

En juin et juillet 2012, l’entreprise Archeodunum SAS a été chargée d’un suivi archéologique pour... more En juin et juillet 2012, l’entreprise Archeodunum SAS a été chargée d’un suivi archéologique pour le remplacement du drain périphérique de la basilique Saint-Martin à Aime (Savoie). Le cahier des charges scientifique fixé par le Service Régional de l’Archéologie de la DRAC Rhône-Alpes avait plusieurs objectifs. Il s’agissait d’obtenir une documentation stratigraphique continue (dans la mesure du possible) de l’extérieur de l’église, et de lui rattacher les relevés ponctuels des opérations antérieures en examinant également quatre questions principales : la datation et la fonction des constructions gallo-romaines sous-jacentes, le mode de fondation de l’édifice de l’an mil, le problème de l’existence supposée d’un bas-côté nord et enfin la chronologie des sépultures. L’opération archéologique a enrichi la documentation relative au contexte archéologique de la basilique Saint-Martin d’Aime et a permis globalement de répondre aux objectifs fixés par la prescription.

En premier lieu, les vestiges antiques détectés uniquement au nord de la basilique (secteurs 5, 6, 7) indiquent une densité de constructions déjà perçue par la présence de l’édifice gallo-romain situé sous la nef de l’église. Toutefois, si les éléments mis au jour dans le secteur 5 semblent présenter un alignement comparable avec cette structure, ceux des secteurs 6 et 7 montrent, en revanche, une orientation différente qui pourrait plaider en faveur d’occupations successives dont la chronologie relative demeure, en l’état actuel, difficile à déterminer. Quoi qu’il en soit, la détection presque systématique de sols de tuileau et de mobilier (fragments de suspensura, de pilettes d’hypocauste) dans ces secteurs paraît confirmer l’hypothèse d’aménagements à vocation thermale, comme cela a également été le cas à l’est du chevet de la basilique, tant lors de la réfection de la voirie de la RN 90 que sur le site du théâtre de verdure.

En deuxième lieu, les observations ont permis de constater que l’ensemble des fondations de l’église de l’an mil ont été coulées en tranchée aveugle. La nature même du terrain, une stratification de niveaux de forts débordements torrentiels naturellement drainant, semble avoir été jugée suffisamment compacte pour minimiser la profondeur des fondations – on a pu observer que le sol de la crypte se situe environ 0,25 m plus bas que la base des fondations de l’abside – et probablement optimiser des travaux de terrassement difficiles.

En troisième lieu, l’analyse sommaire des élévations et le recoupement avec les données issues des sondages invitent à s’interroger une nouvelle fois sur la présence de bas-côtés dans la nef. Le point de départ de cette réflexion repose d’une part sur la condamnation des grandes arcades et d’autre part sur de probables traces d’arrachements et/ou de harpes d’attente sur la façade et les murs occidentaux du
chevet. Les sondages ouverts en 1983 au nord de la basilique par Joëlle Tardieu l’avaient conduite à conclure à leur absence, malgré la présence d’une zone de démolition à l’emplacement présumé du mur nord. L’archéologue arguait également du fait que les arrachements présumés, situés en hauteur sur la façade, et l’absence de fondations continues, ne permettaient pas d’envisager la présence d’ouvertures dans les angles concernés.

On doit néanmoins relativiser cette lecture. On constate tout d’abord que les « arrachements » situés sur les murs occidentaux du chevet se trouvent beaucoup plus bas. Le sondage au nord-ouest de la façade (secteur 5) a ensuite permis de s’interroger – à défaut de pouvoir affirmer – qu’un angle de bâtiment mal conservé (MR 07 / MR 08) pouvait encore subsister mais que son mur occidental (MR 07) avait probablement été coupé lors de la construction de la partie inférieure de l’élévation du mur sud de la nef.

Ces éléments, tout comme l’éventuelle reprise en sous-œuvre d’une partie antérieure de l’élévation du mur nord et la prise en compte du très fort désaxement des murs occidentaux du chevet et d’une partie de la façade, pourraient conduire à proposer une autre hypothèse : celle d’un vaste bâtiment antérieur à la basilique, mais probablement postérieur à l’abside carolingienne, au sein duquel les grandes arcades de la nef du XIe siècle auraient pu être installées. Cependant, seule une reprise plus exhaustive des
investigations pourront permettre d’affirmer ou d’infirmer cette proposition alternative en considérant à la fois les relations stratigraphiques tant en élévation qu’en sous-sol.

En dernier lieu, la vocation funéraire du site a été confirmée et la chronologie des sépultures a pu être partiellement déterminée. Malgré des conditions d’intervention peu aisées, il semble que l’espace funéraire se développait au chevet et au nord de la basilique et, en tenant compte des découvertes faites en 1983, au moins jusqu’à la façade. Dans tous les cas, une chronologie relative succincte des sépultures a pu être déterminée, celles du chevet montrant un changement radical des orientations
correspondant probablement à deux phases distinctes. Il n’y a donc guère de doute quant à la longue durée d’utilisation de l’espace funéraire. La datation semble en revanche plus difficile à établir en raison du manque de marqueurs chronologiques. Tout au plus peut-on évoquer la sépulture en coffrage maçonné avec encoche céphaloïde (SP 09) découverte en 1984 : postérieure au mur nord du chevet
(UM 6) attribué aux alentours de l’an mil, son type pourrait renvoyer à la première moitié du XIe siècle. Quoi qu’il en soit, l’opération de 2012 n’a pas permis d’observer de recoupement de sépultures par l’installation des fondations de l’édifice de l’an mil.

Pour conclure, on doit souligner le caractère partiel des découvertes faites à l’été 2012. Leur remise en contexte avec les vestiges mis au jour lors de fouilles antérieures s’impose à l’échelle de l’urbanisation antique d’Axima et nécessitera certainement de nouvelles opérations archéologiques. Le même constat peut être fait pour les vestiges médiévaux pour lesquels une corrélation étroite avec la poursuite de l’analyse des élévations de la basilique devra être envisagée.

Research paper thumbnail of Pierrelatte – Le Moulin. Site n° 26 235 2210663. Étude archéologique du bâti

MARTIN (P.) (dir.), Rhône-Alpes – Drôme – Pierrelatte – Le Moulin. Site n° 26 235 2210663. Étude archéologique du bâti, 1 vol., Ville de Pierrelatte / SRA Rhône-Alpes / Archeodunum, Chaponnay, août 2011 (118 p.)., 2011

Durant deux semaines du mois de mai 2011, l’entreprise Archeodunum SAS a été chargée de réaliser ... more Durant deux semaines du mois de mai 2011, l’entreprise Archeodunum SAS a été chargée de réaliser une étude archéologique préventive – sondages et analyse du bâti – du moulin de Pierrelatte (Drôme). La prescription fixé par le Service régional de l’Archéologie de la DRAC Rhône-Alpes (arrêté préfectoral n° 11-082 en date du 11 mars 2011) avait pour but :

- de compléter l’étude historique déjà réalisée par l’archiviste municipal (liens avec la géologie du site et notamment du Rocher, parcellaire) ;
- d’analyser le bâti du moulin (détermination et caractérisation des périodes de construction, molinologie, typologie de l’édifice, relevé succinct des élévations) ;
- de réaliser un fouille à l’extérieur du moulin pour en comprendre l’environnement.

Les investigations menées sur le site ont permis de répondre partiellement à ces différentes interrogations en fonctions de la nature des vestiges conservés. Ainsi, l’analyse archéologique du moulin de Pierrelatte a mis en évidence quatre états successifs de la construction que l’étude documentaire a permis de dater avec plus ou moins de précision.

Construit vers 1839 sur un terrain appartenant à Jean-François Pellegrin, boulanger, le moulin de Pierrelatte revêt un caractère assez singulier localement, tant par sa situation en plaine que par ses trois niveaux d’élévation. Le Rocher, dont proviennent sans doute les matériaux de construction, pourrait avoir joué un rôle dans l’implantation car il contribuait probablement à dévier le mistral. Quant aux trois niveaux du moulin, ils illustrent peut-être la volonté de développer la puissance de la
machine en juchant les deux étages sur une salle basse excavée – comme à Vallon-Pont-d’Arc (Ardèche), à Saint-Mitre-les-Remparts (Bouches-du-Rhône) ou au moulin de Rochegude à Saint-Clar (Gers) –, ayant pu également servir de stockage. Le moulin offrait en outre un habitat occasionnel, comme le suggèrent la présence d’une cheminée, d’une armoire murale – éléments comparables à ceux du moulin de Beauvert à Donzère (Drôme) – et probablement d’un système de récupération des eaux pluviales de la calotte vers le premier étage.

Ces éléments de confort relatif furent agrémentés par l’installation, vers 1852, d’une pompe à eau au pied du moulin, dont la base fut largement remblayée. Ces travaux sont sans doute en lien avec le creusement d’un bras de canal passant aux abords immédiats de la construction.

Malgré les moyens mis en œuvre pour sa réalisation, le moulin de Pierrelatte ne resta en activité que quelques dizaines d’années, entre 1839 et 1880. Les fils de Jean-François Pellegrin exercèrent également le métier de boulanger et sa fille épousa un meunier. Le moulin répondait donc de façon certaine aux besoins des activités professionnelles de la famille. Toutefois, deux générations plus tard, le moulin fut donné en 1872 par contrat de mariage à François Pommier, petit-fils par sa mère de Jean-François Pellegrin, qui exerçait l’activité d’ouvrier tanneur.

Il n’y avait donc plus la nécessité d’entretenir un moulin, dont la mise hors-service est attestée en 1880 et où il est porté à écurie sur le cadastre. Le mécanisme fut probablement démonté et entraîna la mise en place d’une couverture en appentis, la disparition de tous les aménagements intérieurs (cheminée, escalier, plancher supérieur) et, peut-être dans la foulée, l’installation de bâtiments accolés à la tour. Ceux-ci subsistèrent jusque dans les années 1990.

Etat du site à l’issue de l’intervention : Le moulin a été entièrement restauré immédiatement après l’intervention archéologique. Les ouvertures condamnées sur la face nord ont été débouchées. La surélévation maçonnée sur le chemin dormant et la toiture de tuiles en appentis qu’elle soutenait ont été détruites. Une calotte a été
refaite, ainsi que tout le mécanisme du moulin.

Research paper thumbnail of Saint-Étienne – Maison « François Ier », 5 place Boivin. Site n° 42 218 2210662. Rapport d’archéologie préventive

MARTIN (P.) (dir.), Rhône-Alpes – Loire – Saint-Étienne – Maison « François Ier », 5 place Boivin. Site n° 42 218 2210662. Rapport d’archéologie préventive, 2 vol., Ville de Saint-Étienne / SRA Rhône-Alpes / Archeodunum, Chaponnay, juillet 2011 (114 p.)., 2011

Durant une semaine du mois de mai 2011, Archeodunum SAS a été chargée de réaliser une étude arché... more Durant une semaine du mois de mai 2011, Archeodunum SAS a été chargée de réaliser une étude archéologique préventive – sondages et analyse du bâti – en complément de celle réalisée par la société en 2010. La prescription fixé par le Service régional de l’Archéologie de la DRAC Rhône-Alpes (arrêté préfectoral n° 11-082 en date du 11 mars 2011) avait pour but :

- de compléter la connaissance des galeries desservant les étages de la maison arrière ;
- de définir s’il subsistait des traces de la partie sommitale de l’escalier de la maison avant ;
- de réaliser un sondages dans la cour arrière pour de caractériser les éventuels niveaux de sol ou de remblai rencontrés tout en recherchant de manière systématique le niveau du substrat rocheux ;
- d’ouvrir un sondage au rez-de-chaussée de la maison arrière pour rechercher la base d’un éventuel support central pouvant soutenir une voûte.

Les investigations menées sur le site ont permis de répondre à ces interrogations tout en faisant un point complémentaire sur la cave se trouvant sous l’immeuble.

En premier lieu, les galeries étaient destinées, dans leur projet primitif, à être voûtées. Toutefois, les constructeurs s’orientèrent vers une solution mixte au premier niveau, en mettant en oeuvre un arc de pierre en façade dissimulant un plancher de bois. Aux deuxième et troisième niveaux, seules des galeries de bois furent lancées entre les deux maisons et les culots mis en place initialement pour les voûtes servirent à installer des potelets de renfort. Pour chaque niveau de galerie, on dut s’adapter au mieux aux élévations préexistantes et au manque de cohérence entre leurs différents
niveaux. Bien que différentes, il semble que l’on puisse avec certitude dater l’ensemble des galeries des années 1550-1570, c’est-à-dire à la fin du chantier des maisons avant et arrière. Avant la mise en place des galeries, la circulation entre les étages de la maison arrière devait se faire par de simples échelles installées dans les planchers du premier et du deuxième étages de la maison arrière.

En second lieu, le suivi archéologique du décroûtage partiel de la partie sommitale du mur mitoyen nord de la maison avant n’a pas conservé de vestiges d’arrachement de la tourelle d’escalier. L’homogénéité apparente de la maçonnerie indique que le mur a dû être surélevé pour la couverture de l’immeuble voisin.

En troisième lieu, le sondage réalisé dans la cour arrière a révélé l’absence de niveaux sédimentaires et l’affleurement du substrat rocheux immédiatement sous le niveaux de circulation actuel.

En quatrième lieu, la fouille du rez-de-chaussée de la maison arrière a livré des sols de terre cuite des XVIIe-XVIIIe siècles mais n’a pas fait apparaître la base d’un éventuel support central destiné à soutenir une voûte. L’hypothèse d’un tel mode de couvrement ne trouve d’ailleurs aucun argument dans les élévations de cette pièce.

En dernier lieu, les observations complémentaires faites dans la cave ont
permis de déterminer deux états antérieurs à l’aménagement de la descente
d’escalier. Ainsi peut-on proposer de voir dans les élévations les traces d’un
noyau primitif de construction voûtée, installé dans une carrière en retrait du
front de rue, et probablement affecté à une vocation artisanale en lien avec
l’exploitation du rocher. Dans un second temps, on voûta l’espace situé
entre cette construction et la rue, sans doute lors de l’édification d’une
maison à la fin du Moyen Age.

Research paper thumbnail of Bayonne – Rue des Gouverneurs, cave médiévale. Site n° 64 103 FS.11.099. Étude archéologique

MARTIN (P.) (dir.), Aquitaine – Pyrénées atlantiques – Bayonne – Rue des Gouverneurs, cave médiévale. Site n° 64 103 FS.11.099. Étude archéologique, 2 vol., Ville de Bayonne / SRA Aquitaine / Archeodunum, Colomiers, octobre 2012 (210 p.)., 2012

Durant deux semaines et demi du mois d’octobre 2011, l’entreprise Archeodunum SAS a été chargée d... more Durant deux semaines et demi du mois d’octobre 2011, l’entreprise Archeodunum SAS a été chargée de réaliser une étude archéologique préventive – fouille et analyse du bâti – d’une cave médiévale de Bayonne située rue des Gouverneurs. La prescription fixée par le Service régional de l’Archéologie de la DRAC Aquitaine (arrêté préfectoral n° SF.11.099 en date du 21 juin 2011) avait plusieurs objectifs : apporter des éléments de connaissance sur le bâti permettant de compléter les recherches historiques sur ce type de construction ; établir la relation chronologique entre les deux parties de la cave ; vérifier la chronologie des accès à la cave ; évaluer la relation avec l’ancien Hôtel des Gouverneurs (daté de l’époque moderne) ; comprendre la disposition de cette cave par rapport au parcellaire ancien et à son évolution ; permettre un calage chronologique du mobilier, en particulier pour la céramique. Bien que largement recensées, les caves médiévales de Bayonne demeurent assez mal connues en raison de l’absence d’étude récente, tant monographique que synthétique. L’étude de bâti et la fouille partielle de la cave de la rue des Gouverneurs ont fourni de nombreux éléments de réflexion. On soulignera en effet que la stratigraphie était peu puissante car toutes les maçonneries furent installées directement sur le substrat géologique (± 4,50 m) et que la cave semble avoir été curée dans son ensemble. Toutefois, six états ont été distingués dans les élévations.

Dans le premier état, une série de maçonneries a été détectée à l’ouest et dans la partie orientale de la construction. Un mur nord-sud, constituant la limite occidentale actuelle de la cave, pourrait être en relation avec le Château-Vieux, situé immédiatement au nord-ouest. Le pôle castral semble en effet avoir fait l’objet de travaux de reconstruction vers la fin du XIe siècle, ce qui a probablement entraîné d’importants terrassements et la mise en place d’un système défensif périphérique. À l’est, en revanche, les aménagements sont plus complexes. Distants d’environ 7 m du mur occidental, on a observé deux murs parallèles espacés de 4,80 m. Grossièrement orientés ouest-est (6,30 m de longueur), ils se retournent à peu près perpendiculairement. En l’absence de trace d’un mur transversal, ils forment ainsi une sorte d’étranglement. Ils aboutissent, à l’est, vers un réduit d’environ 2,20 m de largeur et conservé sur environ 2,50 m de longueur probablement doté d’une ouverture quadrangulaire. L’interprétation demeure difficile à établir compte-tenu de la disparition totale de la stratigraphie dans la cave, de la faible hauteur des élévations conservées (inférieure à 2 m) et de l’incapacité à déterminer si le mur ouest de cet espace se refermait. Toutefois, l’ouverture détectée et la configuration du réduit indiqueraient l’existence d’un accès vers l’est. Le cadastre napoléonien montre d’ailleurs un alignement des parcelles et du bâti en cœur d’îlot qui pourrait correspondre à une ancienne rue dans le prolongement de l’impasse Gambetta.

Dans le deuxième état, les deux groupes de maçonneries antérieures sont repris. À l’est, on y insère des arcs doubleaux chanfreinés destinés à soutenir un berceau plein-cintre et le réduit est voûté et fermé par un mur transversal. Il reste toutefois accessible depuis la nouvelle salle par l’intermédiaire d’une arcade en tiers-point. On ignore toujours l’articulation occidentale de cet espace bâti mais la condamnation de la probable desserte orientale de l’état 1 plaide en faveur d’un mur le refermant car il devait logiquement être accessible par l’ouest. Le type de doubleaux permet de proposer une attribution au XIIIe siècle au plus tard. Plus à l’ouest, la maçonnerie nord-sud aurait été renforcée par une série de murets parallèles formant des piles ou des contreforts massifs d’environ 2 m par 1,50 m qui semblent confirmer l’idée d’un mur d’escarpe ou de terrasse lié aux abords du Château-Vieux. On soulignera d’ailleurs que le pôle castral ne se situe pas sur la hauteur du Vieux-Bayonne, occupée par la cathédrale, mais en contrebas, ce qui pourrait avoir conduit à le mettre en défense même du côté de la ville.

Dans le troisième état, l’espace peut-être jusqu’alors resté ouvert entre le mur occidental nord-sud et la salle orientale de la cave est aménagé. Probablement s’agit-il là d’une importante refonte dans le parcellaire, voire le réseau viaire. Une vaste salle de 8 m x 7,50 m est alors construite. Voûtée par de puissantes ogives chanfreinées, elle peut être attribuée à la fin du XIIIe ou au XIVe siècle. À l’ouest, le mur est accolé sur les piles destinées à raidir la maçonnerie du premier état. Le mur occidental devait originellement posséder un soupirail central, ce qui semble exclure la possibilité d’un accès à la cave par l’ouest. Le mur méridional paraît homogène, sans le moindre indice d’ouverture. Le mur oriental ouvre par une grande arcade plein-cintre vers la salle orientale de la cave, ce qui semble exclure une nouvelle fois la possibilité d’accès par l’est. Le mur nord, en revanche, montre une vaste perturbation dans sa partie centrale, sur l’ensemble de sa hauteur (environ 4,50 m). Ainsi faut-il probablement envisager la présence d’une desserte de la cave par le nord, sans qu’il soit possible d’en définir ni la nature (espace ouvert ou bâti) ni l’organisation.

Dans le quatrième état, la grande salle de la cave subit un réaménagement. Le soupirail situé dans le mur ouest est remplacé par une porte centrale donnant directement sur la rue. On installe alors un escalier sur arcade dont la fondation a été retrouvée en fouille. Cette importante reprise entraîne une réfection du voûtain occidental et probablement la fermeture du mur nord de la cave dans le courant du XIVe siècle.

Dans le cinquième état, la porte occidentale est condamnée et l’escalier sur arcade démoli. On reconstruit alors un autre escalier sur arcade qui devait permettre d’accéder par le nord. Toutefois, la perturbation située au centre du mur nord n’offre guère de lisibilité pour définir la position et le type de cet ouverture présumée.

Enfin, dans le sixième état, le second escalier sur arcade est détruit et le mur nord de la cave est réaménagé pour la création de la porte. Ces travaux sont contemporains de l’installation électrique et de la construction du parking souterrain en 1974. L’apport d’un épais remblai destiné à installer le sol de dalles ne peut être postérieur à cette date.

Research paper thumbnail of Néronde – Lieu-dit Chazelle. Site n° 42 154 2210256. Étude archéologique

MARTIN (P.) (dir.), Rhône-Alpes – Loire – Néronde – Lieu-dit Chazelle. Site n° 42 154 2210256. Étude archéologique, 3 vol., Autoroutes du Sud de la France / SRA Rhône-Alpes / Archeodunum, Chaponnay, septembre 2012 (412 p.)., 2012

Néronde, au lieu-dit Chazelle, préalablement aux travaux de construction de l’autoroute A 89 (sec... more Néronde, au lieu-dit Chazelle, préalablement aux travaux de construction de l’autoroute A 89 (section 11.7). Les structures mises au jour lors du diagnostic indiquaient la présence d’un habitat rural du Moyen Âge central qu’il s’agissait de caractériser. Les hypothèses formulées alors suggéraient la présence de deux sites médiévaux distincts géographiquement et chronologiquement. La fouille effectuée à l’hiver 2010 a conduit à mettre au jour une occupation médiévale quasi continue couvrant une large période comprise entre le VIIe et le XIIe siècle.

Au VIIe siècle, une première occupation a pu être mise en évidence. Elle pouvait compter une demi-douzaine de bâtiments de dimensions variables, de la simple resserre ou cabane, parfois associée à un silo, à des constructions plus vastes (55 à 60 m²) et probablement à usage mixte (habitat / stockage et/ou stabulation). La plus vaste d’entre elles possédait un foyer extérieur et était probablement bordée par deux fossés au nord et au sud. Situé dans la partie inférieure de la zone d’investigations, cet habitat présentait un plan lâche mais néanmoins groupé qui pouvait se répartir de part et d’autre d’un axe de circulation médian (nord-ouest / sud-est) dont aucune trace n’a été retrouvée.

C’est aux IXe-Xe siècles que le site de Chazelle semble avoir connu sa plus forte densité. D’une façon générale, les constructions se développent vers le nord et augmentent tant en nombre qu’en superficie, les plus vastes d’entre elles atteignant 60 à 100 m². Les techniques employées indiquent une transformation des modes constructifs: quelques sablières basses, rares solins en pierre, alors que l’occupation précédente n’a permis de déterminer que des structures à poteaux plantés. Désormais, l’espace d’habitat est à la fois plus étendu et plus concentré en pôles (abritant des activités spécifiques ?) distribués de part et d’autre d’une vaste transversale nord-ouest / sud-est indiquant probablement un axe de circulation.

Les transformations sur le bâti suggèrent une occupation sur la longue durée mais les phénomènes d’empiètement des emprises construites indiquent clairement que tous les ensembles détectés n’ont pas coexisté.

Aux XIe-XIIe siècles, le site de Chazelle changea une nouvelle fois de physionomie. On a en effet remarqué un important recul de l’emprise bâtie qui pourrait indiquer une migration de l’habitat vers les hameaux voisins de Nérondet et de Chazelle. Ce petit noyau de peuplement situé un peu plus au nord-ouest devait en effet être desservi par le chemin creux encore mentionné sur le cadastre napoléonien et nettement identifié lors de la fouille. L’orientation nord-ouest / sud-est de cette voie de circulation a pu servir à développer ensuite un vaste réseau de fossés parcellaires servant tant pour le drainage que pour l’administration fiscale d’un large territoire. Ces éléments plaident donc en faveur d’une gestion agraire sur le site de Chazelle, sans doute aux dépens d’un habitat.

Enfin, quelques indices attestent une activité humaine à Chazelle durant le Bas Moyen Âge sans pour autant indiquer une réelle occupation ou, a fortiori, un habitat. Du mobilier céramique est apparu dans des zones d’épandages ou dans une tranchée de récupération.

Quant à l’époque contemporaine, elle a laissé de nombreuses traces par les aménagements de drains qui émaillent les deux parcelles sur lesquelles la fouille était prescrite.

Research paper thumbnail of Salt-en-Donzy – Chapelle Saint-Alban de Donzy. Site n° 42 297 2210167. Étude archéologique du bâti

MARTIN (P.) (dir.), Rhône-Alpes – Loire – Salt-en-Donzy – Chapelle Saint-Alban de Donzy. Site n° 42 297 2210167. Étude archéologique du bâti, 3 vol., commune de Salt-en-Donzy / SRA Rhône-Alpes / Archeodunum, avril 2010 (144 p.)., 2010

Durant le mois de septembre 2009, la société Archeodunum a été chargée de réaliser une étude de b... more Durant le mois de septembre 2009, la société Archeodunum a été chargée de réaliser une étude de bâti des ruines de la chapelle Saint-Alban de Donzy, préalablement à sa consolidation. L’édifice se trouve sous la bassecour du château, à mi-pente dans le vallon de la Charpassonne, en surplomb des vestiges du bourg castral. Il est constitué d’une nef et d’un chevet quadrangulaires – aujourd’hui découverts – séparés par un clocher-mur.

La chapelle Saint-Alban est mentionnée pour la première fois dans les années 1080. Elle dépend alors du château de Donzy où la famille Girin s’est installée au début du 11e s., après avoir délaissé la forteresse du bourg de Salt. En 1167, probablement à la suite de l’extinction de la dynastie, la seigneurie de Donzy est rattachée au pouvoir comtal forézien. Dès le 13e s., une paroisse relevant de l’archiprêtré de Néronde est attestée. Un bourg se développe en contrebas du site et est fortifié au milieu du 15e s.

L’étude du bâti de la chapelle, d’alignement nord-sud en raison des contraintes topographiques, a mis en lumière l’évolution de l’édifice au cours des siècles. Ainsi a-t-on pu constater que le noyau primitif de la construction se situait dans la nef quadrangulaire (12 m x 9 m). Il reste toutefois difficile d’en déterminer l’organisation originelle. La baie du mur ouest et la porte du mur est pourraient appartenir à cet état, tout comme la petite niche murale située dans l’angle sud-est. En revanche, le portail de la façade a été réaménagé postérieurement. Les murs assez minces ne plaident pas en faveur d’un voûtement de la structure. Le mur est a subi de profondes transformations. Son exhaussement ainsi que la reprise de sa chaîne d’angle au sud-ouest indiquent que le clocher-mur situé à son sommet appartient à un état postérieur, mais on ignore la disposition primitive du chevet.

La lecture du mur oriental indique que l’arc triomphal ouvrant vers le chœur quadrangulaire résulte d’une nouvelle phase de travaux. Percé en sous-œuvre sous le clocher, il donne accès à un chevet de 7,50 x 6 m. Ses murs épais supportaient une voûte en berceau brisé dont l’extrados devait recevoir directement une toiture à faible pente. L’éclairage était assuré par un jour quadrangulaire et une baie en plein-cintre du côté ouest, reprise à l’époque moderne, ainsi qu’une baie de même type sur le mur sud. Des vestiges de décors peints subsistent sur les parois et les intrados des baies, du petit jour et de l’arc triomphal. Une mention du début du 20e s. indique qu’on observait encore une Crucifixion à cette époque. À l’extérieur, l’angle sud-est présente encore un claveau appartenant à une ancienne porte. Sans doute indique-t-il la présence d’une voie de circulation bordant la chapelle à l’est, comme en témoigne également une petite porte condamnée à l’angle nord-est du chevet. En outre, cet axe a été préservé lors de la construction de la courtine bordant l’édifice au sud-est : figurant sur la représentation du château de Donzy dans l’Armorial de Guillaume Revel (milieu du 15e s.), la muraille était dotée d’un large passage surmonté par une bretèche.

La datation de l’édifice reste difficile à établir en l’absence d’éléments stylistiques. Toutefois, le noyau primitif de la chapelle remonte probablement à une construction du 11e s. Dans le chevet, en revanche, la coexistence des profils brisé de la voûte et plein-cintre des baies plaident pour une phase de travaux plus tardive, attribuable à la seconde moitié du 12e s. Cet agrandissement de la chapelle pourrait souligner un développement de la fonction

A l’issue de la campagne d’étude du bâti, la chapelle a été entièrement consolidée. Après le dégagement de la végétation qui les recouvrait, les murs ont été rejointoyés et leurs têtes, ainsi que l’ensemble du clocher-peigne, stabilisés. En conséquence, la lecture archéologique de l’édifice n’est désormais plus possible. Seule a pu être matérialisée, sur la face orientale du mur est du chevet (UM 5), le cintre d’une ancienne porte. Malheureusement, sa face occidentale avait déjà été reprise avant le début de l’intervention. Les vestiges d’enduits continuent de se délabrer inexorablement. Les sondages ont été recouverts par de la terre végétale. En raison de la faible profondeur des strates de l’époque moderne, il conviendra d’assurer un suivi archéologique si des opérations de déblaiement étaient effectuées dans le périmètre de la chapelle. Les structures attenantes à l’église n’ont pas fait l’objet de reprises : le mur d’un bâtiment situé au nord-ouest de la nef (UM 9) et la courtine accolée à l’angle sud-est du chevet (UM 6). Cette dernière est en très mauvais état tant elle a été gagnée – voire maintenue – par le lierre et menace de s’écrouler. Une barrière de sécurité a été placée à l’entrée du site pour en interdire l’accès.

Research paper thumbnail of Le-Puy-en-Velay – nos 8-10 rue de la Saulnerie. Site n° 43 157 6201. Fouilles archéologiques et étude de bâti des caves

MARTIN (P.) (dir.), Auvergne – Haute-Loire – Le-Puy-en-Velay – nos 8-10 rue de la Saulnerie. Site n° 43 157 6201. Fouilles archéologiques et étude de bâti des caves, 3 vol., Foyer Vellave / SRA Auvergne / Archeodunum, mars 2010 (308 p.)., 2010

L’opération archéologique menée au nos 8-10, rue de la Saulnerie au Puy-en-Velay a eu lieu dans l... more L’opération archéologique menée au nos 8-10, rue de la Saulnerie au Puy-en-Velay a eu lieu dans le cadre de la construction de logements pour personnes âgées par la SA d’HLM «Foyer vellave». La parcelle AD 567 se trouve dans l’îlot Jean Barthélémy, en contrebas de la cathédrale, sur la pente sud de la ville très densément bâtie à partir du XVIe siècle. Le diagnostic effectué sur le site par l’INRAP a révélé des vestiges s’échelonnant de l’époque gallo-romaine à la période contemporaine. Ces découvertes ont conduit à la prescription d’une opération archéologique préventive. La fouille et l’étude du bâti des caves ont été réalisées par la société Archeodunum d’avril à juin 2009.

En dépit de la découverte de vestiges antiques à proximité du site, aucune structure remontant au début de notre ère n’a été détectée, sans doute en raison des importants décaissements pratiqués aux époques postérieures. Cependant, l’intervention a été d’un grand intérêt pour la connaissance de l’évolution d’une partie de l’îlot au
Moyen Âge et à l’époque moderne.

Malgré l’impossibilité de les dégager, les caves situées perpendiculairement au front de rue permettent d’appréhender le parcellaire médiéval ponot. Quatre parcelles ont ainsi été mises en évidence sur le site et d’autres divisions ont été détectées immédiatement à l’est de la fouille, dans les soubassements de l’immeuble sis au n°12, rue de la Saulnerie (aumônerie). Ainsi a-t-on pu déterminer une organisation assez stricte montrant des parcelles d’environ 8 m de profondeur pour 4 m de largeur en moyenne, toutes dotées de caves. Probablement le cœur de l’îlot était-il non bâti, laissant ainsi l’opportunité de garder des zones vivrières intra muros. Les constructions se sont toutefois développées et ont colonisé cet espace progressivement à partir du début du XIIIe siècle, comme l’atteste l’exemple de la cave E, rejetée au sud-est sans accès sur la rue.

Les vestiges antérieurs au XIVe siècle offrent des informations intéressantes sur quelques aspects de la construction médiévale civile au Puy-en-Velay. Un des bâtiments reposait en effet sur des fondations dotées d’arcs permettant de concentrer le poids de la structure dans les angles et peut-être de répéter ce système dans l’élévation. Encore partiellement conservée en élévation, la maison du n° 7, rue des Farges, malheureusement reconstruite très récemment, pourrait offrir un point de comparaison assez pertinent. La variété des voûtements fournit en outre des critères chronologiques. Ainsi, la première cave à avoir été construite (cave C) présente un berceau brisé appareillé permettant d’associer une meilleure stabilité de la structure tout en élevant suffisamment le niveau à remblayer pour aménager le rez-de-chaussée. Après la construction de la cave D dont le voûtement originel a été complètement refait, la cave E possédait quant à elle un berceau plein-cintre appareillé à pénétrations de façon à dégager des ouvertures latérales au nord et au sud. Enfin, les caves A et E présentent des berceaux en plein-cintre appareillés dont les pénétrations présentent des voussoirs arêtiers traités en besace qu’il faut probablement attribuer au début de l’époque moderne.

Le reste du site, divisé en deux terrasses en raison de la déclivité du coteau, était occupé par différentes constructions. En limite sud-ouest de la terrasse supérieure nord a été mise au jour une petite cave (cave F) probablement transformée en fosse septique. Quant à la terrasse inférieure, au sud, elle a montré la présence de bâtiments successifs. Le plus ancien d’entre eux (bâtiment 1) est nécessairement antérieur à la fin du Moyen Âge ou au tout début de l’époque moderne car son mur sud a été repris pour une construction (bâtiment 2) datée de cette période par la céramique et le congé situé sur le seul piédroit en subsistant. Plus à l’est, en limite de la parcelle AD 568, une autre construction a été détectée. Sa datation n’a pas pu être établie mais elle était nécessairement antérieure aux XVIIe-XVIIIe siècles. La céramique et l’élévation conservée au sud de la fouille fournissent en effet un calage chronologique pour la mise en place d’un nouveau bâtiment (bâtiment 3) remonté sur son mur ouest. Enfin, un petit bâtiment (bâtiment 4) est venu se greffer à l’ouest de cette structure tout en préservant la présence d’un puits antérieur.

La fonction de ces constructions demeure incertaine. Les sources écrites permettent cependant d’appréhender le quartier à la fin de l’époque moderne. Très fortement taxé, l’îlot abritait en effet des marchands issus de riches familles ponotes mentionnées dès le XVIe siècle et continuait d’exercer un attrait sur les gens de robes comme des avocats, un procureur, le président du parlement, des ecclésiastiques ou des nobles. Dès le XIIIe siècle, le commerce du sel a dû constituer une part importante dans le statut social des riverains. Le nom de la rue est en effet attesté dès 1239 et se rapporte à la prérogative des habitants. Malgré la volonté de centraliser la denrée dans un lieu de stockage unique – un grenier – en 1549, il apparaît dans les textes qu’il s’agissait simplement de la cave d’un particulier.

Research paper thumbnail of Besançon – Hôtel de Rosières – n° 6 rue Pasteur. Site n° 25 056 175. Fouilles archéologiques et étude de bâti

MARTIN (P.) (dir.), Franche-Comté – Doubs – Besançon – Hôtel de Rosières – n° 6 rue Pasteur. Site n° 25 056 175. Fouilles archéologiques et étude de bâti, 3 vol., SÉDD / SRA Franche-Comté / Archeodunum, juin 2009 (334 p.)., 2009

L’opération archéologique menée au n° 6, rue Pasteur à Besançon (Doubs) a eu lieu dans le cadre d... more L’opération archéologique menée au n° 6, rue Pasteur à Besançon (Doubs) a eu lieu dans le cadre de la réhabilitation de la cave médiévale de l’Hôtel de Rosières, située sur une des parcelles concernées par l’aménagement de la ZAC Pasteur. Cette zone se trouve au sein de la boucle formée par le Doubs, cœur de la ville antique et médiévale.

L’évaluation documentaire et archéologique réalisée par l’AFAN (2000), les diagnostics et les carottages effectués par l’INRAP (2006-2007) dans l’îlot ont révélé des vestiges s’échelonnant de l’époque protohistorique à la période contemporaine. Ces découvertes ont conduit à la prescription d’une opération archéologique préventive. L’étude du bâti et la fouille a été réalisée par Archeodunum SAS de juillet à octobre 2008.

L’intervention a été d’un grand intérêt pour la connaissance de l’évolution de la ville antique, médiévale et moderne. Les vestiges antiques correspondent à des voiries et à des bâtiments du Haut-Empire organisés sur une trame urbaine de même alignement que la voie reconnue en 1851 devant le n° 11, rue Pasteur. Leur fonction n’a pas pu être déterminée ; il est difficile de dire s’il s’agissait d’un quartier d’habitation, comme sur le site du parking de la Mairie. Une découpe de bœuf permet également d’émettre l’hypothèse d’une activité bouchère à proximité de la rivière, en amont de la zone marécageuse de Chamars.

Le site montre par ailleurs des transformations importantes des structures qu’il n’est pas possible d’interpréter : recharges successives de voiries, arasement et reconstruction de murs, creusement d’un puits. Le mobilier – essentiellement céramique – permet simplement de noter l’absence totale de vestiges du Bas-Empire et du haut Moyen Âge.

L’étude des élévations de l’ancien hôtel de Rosières a favorisé la compréhension de l’évolution de la parcelle où deux constructions antérieures à la grande cave du milieu du xve siècle ont été reconnues. Il s’agissait à l’origine d’un premier bâtiment d’environ 18 m de longueur et d’au moins 6 m de largeur (hors oeuvre) ouvert sur sa face nord par une baie en plein-cintre. On ignore en revanche où se situaient ses limites à l’ouest et au sud. Cet édifice a succédé à une nouvelle construction de même longueur. Sa largeur a pu être estimée à près de 10 m et sa hauteur minimale à environ 8 m. Sur sa face nord, ce second bâtiment présentait une porte qui transforme la baie en plein-cintre antérieure. Les piédroits de cette porte sont composés de pierres de taille où des traces de bretture ont été reconnues. Ce type de taille se rencontre à partir du xiie siècle. Les fouilles ont par ailleurs révélé qu’un bâtiment devait jouxter cette construction à l’est. Malheureusement, la faible surface observée ne permet que de s’interroger sur la nature et la fonction de cette construction, alignée grosso modo sur les axes des rues Pasteur et du Loup.

La grande cave a été aménagée dans un bâtiment préexistant. Toutefois, le mur sud a été reculé d’environ 0,70 m pour agrandir l’espace. Les colonnes engagées et le voûtement ont été insérés dans des maçonneries plus anciennes. Les colonnes subdivisent l’espace en trois vaisseaux de six travées ; leur installation a nécessité la mise en place de deux radiers longitudinaux. Le sol d’origine constitué d’un pavement de pierres était conservé sur la majeure partie de la surface. Dans le mur nord, la porte de l’état antérieur a été reprise – ce qui implique la desserte d’un espace au nord de la cave. On note la présence de deux accès : situé dans l’angle nord-est de la cave, un escalier piéton donnait très probablement directement dans la rue, et au sud, un escalier plus large sur la cour. La mise en œuvre des supports et du voûtement montre, à l’instar du parti architectural, un soin particulier. Les traces de taille relevées sur les chaînages, les fûts, les ogives à cavet ou les doubleaux et les formerets chanfreinés, montrent l’usage de deux outils : le marteau taillant et la boucharde, ce dernier étant utilisé à partir du xve siècle en Franche-Comté.

Les phases modernes concernent la transformation de la cave et ses alentours. Ainsi a-t-on pu constater la reprise de la face externe du mur sud de la cave, peut-être à mettre en relation avec un incendie survenu à l’est du bâtiment. Les strates liées au sinistre conservaient de nombreux fragments de pots de céramique appartenant à un poêle daté de la seconde moitié du xve siècle ainsi que du mobilier métallique, notamment des ferrures de coffre. Faut-il y reconnaître la marque de l’incendie qui détruisit le quartier en 1537 ? En outre, l’analyse des élévations a permis de comprendre la mise en place des espaces jouxtant la grande cave à l’ouest et à l’est,
avant le rachat de l’édifice en 1742 par le marquis de Rosières, président du parlement de Besançon, puis la transformation de son hôtel par l’architecte bisontin Colombot.

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MARTIN (P.), Inventaire des peintures murales dans les églises et chapelles publiques et privées sur le territoire du Parc naturel régional de la Brenne, 1 vol., Parc naturel régional de la Brenne / Association Rencontre avec le Patrimoine religieux, avril-juillet 2007 (282 p.)., 2007

Réalisée au printemps 2007, cette mission d'inventaire commandée par le Parc naturel régional de ... more Réalisée au printemps 2007, cette mission d'inventaire commandée par le Parc naturel régional de la Brenne concernait les peintures murales dans les églises et chapelles
publiques et privées de son territoire (48 communes).

42 édifices ont ainsi pu être inventoriés sur les communes d'Azay-le-Ferron, Bélâbre, Le Blanc, Chalais, Chazelet, Chitray, Ciron, Douadic, Fontgombault, Ingrandes, Lurais, Luzeret, Martizay, Mauvières, Méobecq, Mérigny, Mézières-en-Brenne, Neuillay-les-Bois, Paulnay, Pouligny-Saint-Pierre, Prissac, Rivarennes, Rosnay, Ruffec, Saint-Aigny, Saint-Hilaire-sur-Benaize, Thenay, Tilly et Vendoeuvres. Les peintures recensées s'échelonnent entre le XIe et le XIXe-XXe siècle.

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50es Journées romanes de Cuxa : Qu'est-ce que l'art roman ? Résumés des conférences - English summaries

Qu'est-ce que l'art roman ? Résumés des conférences des 50es Journées romanes de Cuxa, 9-14 juill... more Qu'est-ce que l'art roman ? Résumés des conférences des 50es Journées romanes de Cuxa, 9-14 juillet 2018. With abstract translations in english, spanish, catalan, italian.