Ophélie Naessens | Université de Lorraine (original) (raw)
Papers by Ophélie Naessens
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 1, 2014
Au cours des années quatre-vingt-dix, la scène internationale a vu apparaître des artistes et des... more Au cours des années quatre-vingt-dix, la scène internationale a vu apparaître des artistes et des collectifs (Art Critical Ensemble, Suzanne Lacy, The Art of change …) présentant dans l’espace public des performances ou situations qui s’articulent autour d’un échange discursif – conversation, débat, dialogue –, faisant œuvre à partir d’une prise de parole. Au cœur de ces œuvres, lors de leur activation mais aussi dans le discours qui l’accompagne, s’élabore une critique de l’art contemporain, une parole singulière dont il s’agira de déterminer les spécificités en termes de contenu, d’écriture et de support. Certains de ces artistes choisissent d’opérer à l’intersection entre art et activisme, en traitant de conflits politiques ou sociétaux. En 1994, le collectif WochenKlausur réunit sur un bateau naviguant sur le lac de Zurich politiciens, journalistes, activistes et travailleurs du sexe, avec un objectif commun : avoir une conversation, ayant pour thématique la situation problématique des usagers de drogue qui se tournent vers la prostitution pour subvenir à leurs besoins. Parallèlement à leurs actions, le collectif produit régulièrement un discours critique prenant une forme classique à travers des articles, essais et conférences. A travers l’exemple de projets menés par le collectif autrichien, nous examinerons dans un premier temps les passerelles et échanges entre discours critique sur l’art et discours critique dans l’œuvre. D’autres artistes prennent quant à eux le parti d’endosser la figure du critique, le temps d’une performance, et produisent à cette occasion un discours critique. En 2010, dans le cadre de la Biennale Les ateliers de Rennes, Alain Michard s’engage dans un processus de performance/production/accumulation sur plus de deux mois : J’ai tout donné. Sous forme de performance publique avec un artiste invité, il propose notamment des exposés ; un « centre de documentation vivant » dans lequel se télescopent les références, théoriques et pratiques, sur lesquels les artistes ont fondé leur travail. En nous appuyant sur ce cycle de performances-conférences, nous interrogerons dans un second temps la manière dont ces pratiques questionnent et renouvellent l’approche du discours critique en en produisant des formes inédites.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Apr 26, 2012
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2013
5. rébecca Bournigault, entretien réalisé le 16 décembre 2010. 6. Dans l'ouvrage éponyme paru aux... more 5. rébecca Bournigault, entretien réalisé le 16 décembre 2010. 6. Dans l'ouvrage éponyme paru aux éditions du seuil en 1996, Dominique Mehl emploie l'expression « télévision de l'intimité » pour désigner les différents spectacles audiovisuels fondés sur la parole de personnes ordinaires.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2020
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Apr 2, 2020
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Dec 14, 2018
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2016
Critique D Art Actualite Internationale De La Litterature Critique Sur L Art Contemporain, May 1, 2015
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), May 30, 2018
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 21, 2019
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Apr 4, 2019
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 14, 2018
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Dec 1, 2021
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2017
En 2007, les danseurs et choregraphes Selma et Sofiane Ouissi decident de creer Dream City, festi... more En 2007, les danseurs et choregraphes Selma et Sofiane Ouissi decident de creer Dream City, festival pluridisciplinaire d’art dans l’espace public de Tunis adosse a l’association L’Art Rue (Fabrique d’Espaces Artistiques). Le catalogue de la sixieme edition est l’occasion de decouvrir les propositions d’une trentaine d’artistes majoritairement issus de la region M.E.N.A. (Middle East and North Africa) reunis dans la Medina en octobre 2017, et dont une partie a travaille en amont sur place. Re...
Nous nous interesserons dans cette communication a des collectifs d’artistes presentant des perfo... more Nous nous interesserons dans cette communication a des collectifs d’artistes presentant des performances ou situations qui s’articulent autour d’un echange discursif, faisant œuvre a partir d’une prise de parole. Au-dela d’une invitation a participer ou a interagir avec une œuvre presentee dans une salle d’exposition, ces artistes convient leurs concitoyens a une rencontre, leur proposant de prendre la parole, de tendre l’oreille au recit d’autrui, ou de contribuer a un dialogue collectif hors des lieux conventionnels de l’art (rues, jardins, places publiques, etc.). A partir de l’etude d’exemples issus de la scene europeenne (collectif neerlandais Zina, Autour de la table en France) et internationale (The Human Library), nous observerons la transition operee par ces collectifs d’une forme artistique objectale a une forme conversationnelle. Aussi, nous questionnerons la maniere dont ces «conversation pieces» sont susceptibles d’introduire des perturbations creatrices et critiques su...
Depuis 2011, Aymeric Vergnon-d’Alancon s’interesse dans ses recherches plastiques au Surgun Photo... more Depuis 2011, Aymeric Vergnon-d’Alancon s’interesse dans ses recherches plastiques au Surgun Photo Club, apparu dans un foyer de travailleurs a Epinay-sur-Seine dans les annees 1970 et actif jusqu’en 2003. Ce petit club de photographie amateur reunissait alors un groupe d’exiles pratiquant – entre autres – la divination par l’image. Cette edition se concoit comme une nouvelle etape de l’enquete de l’artiste sur ce club, enquete a travers laquelle il decrypte ses archives et redonne vie a ses e...
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 1, 2014
Au cours des années quatre-vingt-dix, la scène internationale a vu apparaître des artistes et des... more Au cours des années quatre-vingt-dix, la scène internationale a vu apparaître des artistes et des collectifs (Art Critical Ensemble, Suzanne Lacy, The Art of change …) présentant dans l’espace public des performances ou situations qui s’articulent autour d’un échange discursif – conversation, débat, dialogue –, faisant œuvre à partir d’une prise de parole. Au cœur de ces œuvres, lors de leur activation mais aussi dans le discours qui l’accompagne, s’élabore une critique de l’art contemporain, une parole singulière dont il s’agira de déterminer les spécificités en termes de contenu, d’écriture et de support. Certains de ces artistes choisissent d’opérer à l’intersection entre art et activisme, en traitant de conflits politiques ou sociétaux. En 1994, le collectif WochenKlausur réunit sur un bateau naviguant sur le lac de Zurich politiciens, journalistes, activistes et travailleurs du sexe, avec un objectif commun : avoir une conversation, ayant pour thématique la situation problématique des usagers de drogue qui se tournent vers la prostitution pour subvenir à leurs besoins. Parallèlement à leurs actions, le collectif produit régulièrement un discours critique prenant une forme classique à travers des articles, essais et conférences. A travers l’exemple de projets menés par le collectif autrichien, nous examinerons dans un premier temps les passerelles et échanges entre discours critique sur l’art et discours critique dans l’œuvre. D’autres artistes prennent quant à eux le parti d’endosser la figure du critique, le temps d’une performance, et produisent à cette occasion un discours critique. En 2010, dans le cadre de la Biennale Les ateliers de Rennes, Alain Michard s’engage dans un processus de performance/production/accumulation sur plus de deux mois : J’ai tout donné. Sous forme de performance publique avec un artiste invité, il propose notamment des exposés ; un « centre de documentation vivant » dans lequel se télescopent les références, théoriques et pratiques, sur lesquels les artistes ont fondé leur travail. En nous appuyant sur ce cycle de performances-conférences, nous interrogerons dans un second temps la manière dont ces pratiques questionnent et renouvellent l’approche du discours critique en en produisant des formes inédites.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Apr 26, 2012
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2013
5. rébecca Bournigault, entretien réalisé le 16 décembre 2010. 6. Dans l'ouvrage éponyme paru aux... more 5. rébecca Bournigault, entretien réalisé le 16 décembre 2010. 6. Dans l'ouvrage éponyme paru aux éditions du seuil en 1996, Dominique Mehl emploie l'expression « télévision de l'intimité » pour désigner les différents spectacles audiovisuels fondés sur la parole de personnes ordinaires.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2020
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Apr 2, 2020
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Dec 14, 2018
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2016
Critique D Art Actualite Internationale De La Litterature Critique Sur L Art Contemporain, May 1, 2015
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), May 30, 2018
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 21, 2019
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Apr 4, 2019
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 14, 2018
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Dec 1, 2021
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2017
En 2007, les danseurs et choregraphes Selma et Sofiane Ouissi decident de creer Dream City, festi... more En 2007, les danseurs et choregraphes Selma et Sofiane Ouissi decident de creer Dream City, festival pluridisciplinaire d’art dans l’espace public de Tunis adosse a l’association L’Art Rue (Fabrique d’Espaces Artistiques). Le catalogue de la sixieme edition est l’occasion de decouvrir les propositions d’une trentaine d’artistes majoritairement issus de la region M.E.N.A. (Middle East and North Africa) reunis dans la Medina en octobre 2017, et dont une partie a travaille en amont sur place. Re...
Nous nous interesserons dans cette communication a des collectifs d’artistes presentant des perfo... more Nous nous interesserons dans cette communication a des collectifs d’artistes presentant des performances ou situations qui s’articulent autour d’un echange discursif, faisant œuvre a partir d’une prise de parole. Au-dela d’une invitation a participer ou a interagir avec une œuvre presentee dans une salle d’exposition, ces artistes convient leurs concitoyens a une rencontre, leur proposant de prendre la parole, de tendre l’oreille au recit d’autrui, ou de contribuer a un dialogue collectif hors des lieux conventionnels de l’art (rues, jardins, places publiques, etc.). A partir de l’etude d’exemples issus de la scene europeenne (collectif neerlandais Zina, Autour de la table en France) et internationale (The Human Library), nous observerons la transition operee par ces collectifs d’une forme artistique objectale a une forme conversationnelle. Aussi, nous questionnerons la maniere dont ces «conversation pieces» sont susceptibles d’introduire des perturbations creatrices et critiques su...
Depuis 2011, Aymeric Vergnon-d’Alancon s’interesse dans ses recherches plastiques au Surgun Photo... more Depuis 2011, Aymeric Vergnon-d’Alancon s’interesse dans ses recherches plastiques au Surgun Photo Club, apparu dans un foyer de travailleurs a Epinay-sur-Seine dans les annees 1970 et actif jusqu’en 2003. Ce petit club de photographie amateur reunissait alors un groupe d’exiles pratiquant – entre autres – la divination par l’image. Cette edition se concoit comme une nouvelle etape de l’enquete de l’artiste sur ce club, enquete a travers laquelle il decrypte ses archives et redonne vie a ses e...
Autoporn, 2021
Derrière le masque. Confessions filmées dans l'art vidéo Les arts plastiques n'échappent pas à la... more Derrière le masque. Confessions filmées dans l'art vidéo Les arts plastiques n'échappent pas à la tendance « avouante » de la société annoncée en 1976 par Michel Foucault dans son Histoire de la sexualité. Des artistes contemporains partent à la recherche de nos secrets enfouis, caméra au poing, filmant et interviewant des volontaires à la confession publique. À partir du choix de vidéos de Gillian Wearing et Élodie Pong, nous analyserons ici les rapports que celles-ci entretiennent avec le rituel confessionnel, entre adoption de ses prescriptions narratives et détournement de ses codes visuels. En 1976, dans le premier volume de son Histoire de la sexualité, Michel Foucault déclarait : « Nous sommes devenus [...] une société singulièrement avouante. L'aveu a diffusé loin ses effets : dans la justice, dans la médecine, dans la pédagogie, dans les rapports familiaux, dans les relations amoureuses, dans l'ordre le plus quotidien, et dans les rites les plus solennels ; on avoue ses crimes, on avoue ses pêchés, on avoue ses pensées et désirs, on avoue son passé et ses rêves, on avoue son enfance ; on avoue ses maladies et ses misères ; on s'emploie avec la plus grande exactitude à dire ce qu'il y a de plus difficile à dire ; on avoue en public et en privé, à ses parents, à ses éducateurs, à son médecin, à ceux qu'on aime, on se fait à soi-même, dans le plaisir et la peine, des aveux impossibles à tout autre 1 .»
Depuis la fin des années 1990, des artistes et des collectifs développent de nouvelles formes de ... more Depuis la fin des années 1990, des artistes et des collectifs développent de nouvelles formes de collaboration avec différents publics et communautés, fondées sur un échange de paroles.
Dans le sillage des théories du dialogical art publiées par l’historien de l’art américain Grant ... more Dans le sillage des théories du dialogical art publiées par l’historien de l’art américain Grant H. Kester (1997), des projets artistiques s’activant à l’écart des lieux traditionnels et impliquant des dialogues publics se développent en Europe à partir des années 2000. Les créateurs de « pièces de conversation » œuvrent à développer de nouvelles formes de collaboration, recueillent la parole d’individus souvent marginalisés ou invisibilisés et la (re-)transmettent au sein d’un dispositif scénique, produisant ainsi une forme d’expérience esthétique singulière que nous interrogerons ici.
Since the 1970s, videographic media has been widely used by artists, to observe and capture those... more Since the 1970s, videographic media has been widely used by artists, to observe and capture those around them, or as a pretext to travel the world and meet others, focusing their camera on different faces, and listening to their speech. For the creator of film, this singular approach in the visual arts field implies giving us a voice, by constructing a representation of people through videos and installations. Some of these artists question identity as it can be defined in our relationship to ourselves and to others, being that it is inevitably expressed through speech. Over the past few years in the Western world, we have been witnessing the crystallization of feelings around the Hijab, initially a simple piece of tissue, traditional, cultural and / or religious, which has become a fantasy fabric of attraction, fear, repulsion and division in debates. In parallel to this, there has been an exponential growth in the number of artistic projects talking about the veil. Although stereotypes continue to be replicated in visual culture, the many representations of the veil in contemporary art depict more complex views. But the idea here is not to draw up an inventory of artistic practices dealing with the veil; we are more interested in this discourse as a singular practice in the context of this movement: filmed testimonies on the veil, appearing in the projects of young French-Algerian artist Maya-Ines Touam. We seek to address how the subjectivization of veiled women, through the support of their own individual performances and their own personal speech, is likely to bring new perspectives on post-secularity in public space.
Au cours des années quatre-vingt-dix, la scène internationale a vu apparaître des artistes et des... more Au cours des années quatre-vingt-dix, la scène internationale a vu apparaître des artistes et des collectifs (Art Critical Ensemble, Suzanne Lacy, The Art of change …) présentant dans l’espace public des performances ou situations qui s’articulent autour d’un échange discursif – conversation, débat, dialogue –, faisant œuvre à partir d’une prise de parole. Au cœur de ces œuvres, lors de leur activation mais aussi dans le discours qui l’accompagne, s’élabore une critique de l’art contemporain, une parole singulière dont il s’agira de déterminer les spécificités en termes de contenu, d’écriture et de support.
Certains de ces artistes choisissent d’opérer à l’intersection entre art et activisme, en traitant de conflits politiques ou sociétaux. En 1994, le collectif WochenKlausur réunit sur un bateau naviguant sur le lac de Zurich politiciens, journalistes, activistes et travailleurs du sexe, avec un objectif commun : avoir une conversation, ayant pour thématique la situation problématique des usagers de drogue qui se tournent vers la prostitution pour subvenir à leurs besoins. Parallèlement à leurs actions, le collectif produit régulièrement un discours critique prenant une forme classique à travers des articles, essais et conférences. A travers l’exemple de projets menés par le collectif autrichien, nous examinerons dans un premier temps les passerelles et échanges entre discours critique sur l’art et discours critique dans l’œuvre.
D’autres artistes prennent quant à eux le parti d’endosser la figure du critique, le temps d’une performance, et produisent à cette occasion un discours critique. En 2010, dans le cadre de la Biennale Les ateliers de Rennes, Alain Michard s’engage dans un processus de performance/production/accumulation sur plus de deux mois : J’ai tout donné. Sous forme de performance publique avec un artiste invité, il propose notamment des exposés ; un « centre de documentation vivant » dans lequel se télescopent les références, théoriques et pratiques, sur lesquels les artistes ont fondé leur travail. En nous appuyant sur ce cycle de performances-conférences, nous interrogerons dans un second temps la manière dont ces pratiques questionnent et renouvellent l’approche du discours critique en en produisant des formes inédites.
Dans l’art contemporain, le rapport des plasticiens avec les pratiques de lecture est une préoccu... more Dans l’art contemporain, le rapport des plasticiens avec les pratiques de lecture est une préoccupation récurrente1. De l’artiste lecteur à la figure représentée du lecteur, il n’y a qu’un saut, un déplacement qui suscite un questionnement sur la manière dont des vidéastes, et des cinéastes ancrés dans le champ de l’art, se saisissent de la littérature. Si les relations qu’entretiennent les artistes avec Marcel Proust ont bénéficié d’études approfondies2, nous nous intéresserons dans cette communication à une catégorie singulière d’oeuvres, des vidéos pour lesquelles l’artiste a filmé un sujet en situation de lecture d’A la recherche du temps perdu. Dans ces oeuvres, la lecture devient une forme plastique, à travers laquelle le texte prend corps, s’incarne dans le temps et dans l’image en mouvement. Aussi, choisir de filmer un sujet lisant, c’est affirmer par le geste artistique le passage d’une expérience solitaire, dans un rapport de soi à soi, à un rapport de soi à l’autre, dans la relation qui s’instaure entre l’artiste et son sujet durant le tournage. Cette communication s’attachera à déterminer ce que ces vidéos, et la figure du lecteur qu’elles produisent, interrogent de l’expérience ordinaire de la lecture, mais aussi de l’oeuvre de Proust. Dans l’exposition, les oeuvres qui font de la lecture – énoncée ou silencieuse – leur matière, un nouveau déplacement s’opère à travers leur mise en espace. De Proust Lu de Véronique Aubouy (107 heures), à In search of the lost times de Rébécca Bournigault (60h), ces films et vidéos se présentent, a priori, comme des films impossibles à regarder, voire invisibles, des oeuvres qui résistent à un espace possible d’exposition. Pourtant, ces oeuvres questionnent l’expérience de la durée et la posture du spectateur, tout en proposant la création d’espaces d’écoute singuliers
Dans le contexte d’œuvres vidéos fondées sur une représentation de parole, la notion de « temps m... more Dans le contexte d’œuvres vidéos fondées sur une représentation de parole, la notion de « temps mort » s’envisage d’emblée comme un moment silencieux, un silence qui se présuppose communément comme le signe d’une fuite, d’un renoncement, d’une parole impossible. Pourtant, certaines de ces vidéos donnent à voir les images d’un autre silencieux, à travers une mise en scène de la parole comme produit d’un travail, ou dans l’enregistrement de postures d’écoute. A travers l’analyse de deux dispositifs présents dans l’œuvre d’Esther Shalev-Gerz, nous interrogerons la manière dont ces moments révèlent quelque chose du processus de création engageant la parole d’un autre, tant sur le plan du tandem artiste-modèle en situation de recueil que des relations entre modèle à l’écran et spectateur dans l’espace d’exposition.
Depuis 2009, Frédéric Moser et Philippe Schwinger parcourent le pays pour leur série filmique ... more Depuis 2009, Frédéric Moser et Philippe Schwinger parcourent le pays pour leur série filmique France, détours, en donnant la parole à des adolescents sur leur situation et conditions de vie. Au regard du premier épisode, nous chercherons à envisager comment le montage vidéo, en entremêlant les registres de discours et de représentation, permet de créer un dialogue entre différentes strates d'imaginaires urbains. Nous nous interrogerons également sur la manière dont une œuvre fondée sur une prise de parole est susceptible de prolonger une activité dialogique dans l'espace d'exposition.
« Tu dis que tu en as perdu la mémoire, souviens-toi […] Tu dis qu'il n'y a pas de mots pour décr... more « Tu dis que tu en as perdu la mémoire, souviens-toi […] Tu dis qu'il n'y a pas de mots pour décrire ce temps, tu dis qu'il n'existe pas. Mais souviens-toi. Fais un effort pour te souvenir. Ou, à défaut, invente. » Monique Wittig, Les Guérillères 1. En novembre 2018, nous accueillons à la Galerie 0.15//Essais Dynamiques 2 Tatiana Karl Pez, artiste protéiforme-performeuse façonnant des sculptures, poétesse composant des vidéos, ensorceleuse des voix et des lumières. Dans le cadre du programme curatorial R.A.A.C. (Retour de l'Affect dans l'Art Contemporain 3), elle présente une exposition personnelle nommée Tu brûles. Paradigma > Pleistocen > Paradismissed, et la performance inaugurale Danse de la main négative. Dans l'ancien laboratoire scientifique désormais reconverti en salle d'exposition, nous pénétrons dans un espace plongé dans la pénombre. Aucun doute que nous y arrivons après-coup. Nous prenons de cours une histoire ancienne, initiée depuis des temps immémoriaux et qui perdurera longtemps après l'extinction de notre espèce. Après une catastrophe naturelle. Incendie ? Des terres cuites surgissent ça et là, des tentures charbonnées sont suspendues, délaissées de la présence d'un corps. Sécheresse ? Des fleurs fanent, des terres s'émiettent, des empreintes se dessèchent, des palmes naturelles flétrissent en étendant leurs longues phalanges au sol. Passage d'un être humain? Se déploient dans l'espace des traces d'écriture, des morceaux d'argiles modelés, un plastron en terre émaillée, et autres artefacts mêlant acier, miroirs et bétons sculptés. Là-bas dans l'obscurité, aussi, des voix s'élèvent (I love U soundtrack). Ou d'un être non-humain ? Quelque part se dresse une imposante main de terre crue étrangement humanoïde (main de jardin/humanosaure, au dedans de nous). De ce temps pré-apocalyptique, un « alter » nous adresse un message, constitué de sons, de gestes, d'images et d'émotions. Cette singulière correspondance nous est transmise au prisme d'un habile et poétique jeu de réflexion de lumières naturelles et artificielles, lequel esquisse les contours d'une scène imaginaire dessinée par Tatiana Karl Pez. Cette scène virevolte et vacille dans le crépuscule, tel le souvenir lointain d'une nuit d'été, près d'un feu, de ces heures durant lesquelles les ombres dansent, les baisers s'échangent et les angoissent refluent. Stratification des mondes
Many contemporary artists call upon the iconography of witchcraft, rewriting its past stories, ex... more Many contemporary artists call upon the iconography of witchcraft, rewriting its past stories, exploring current ones, or actualizing practices and gestures (Camille Ducellier, Tatiana Karl Pez, Myriam Mihindou). Beyond folklore and esotericism, the witch is for these artists a figure of female emancipation with powerful subversive potential. Since the creation of the W.I.T.C.H. and the birth of anti-nuclear movements in the United States in the 1970s, women have emerged as producers of rituals capable of generating collective power from different perspectives of struggle (feminist, ecologist, anti-capitalist). This militant projection is now resurfacing with force, particularly through the first gatherings of Witch Bloc Paris. Artists are also reviving the tradition of ritual, designing actions whose objective is to bring politics and magic together. In this paper, we will question how artists reinvest ritual practices associated with the imagination of witchcraft, while proposing new forms of creative resistance.
Le moindre geste, Selma et Sofiane Ouissi, Théâtre la Balsamine, Schaerbeek, Bruxelles, mai 2017.