ruby faure | Universite Paris-8, France (original) (raw)
Papers by ruby faure
Trans Hirstory and Art, 2024
Introduction au numéro "Trans* Hirstory and Art", de la revue Issue #25
Tordre les théories queer, 2024
Introduction au numéro 31 de la revue Genre Sexualité & Société
Préface à la traduction française de "Enculé! Politiques anales" par Javier Sáez et Sejo Carrasco... more Préface à la traduction française de "Enculé! Politiques anales" par Javier Sáez et Sejo Carrascosa, publiée aux éditions Les Grillages.
Intervention dans le séminaire « Militantisme et complicités minoritaires. Théories et pratiques ... more Intervention dans le séminaire « Militantisme et complicités minoritaires. Théories et pratiques des politiques queer contemporaines », organisé par Cy Lecerf-Maulpoix et Gianfranco Rebucini, EHESS.
Je cherche à explorer différentes manières de résister à l’homonationalisme contemporain, à partir d’une une pratique de l’histoire et des archives queer/trans européennes et en réponse à l’interpellation politique et épistémique des mouvements queer/trans décoloniaux et anti-racistes.
L’instrumentalisation des questions sexuelles dans des politiques racistes et impérialistes n’est pas une nouveauté du 21e siècle : elle a une longue histoire coloniale qui traverse notamment les discours et les luttes des permièr.e.s militant.e.s pour la libération sexuelle en Europe au début du 20e siècle. Comment penser ces intrications de l’histoire queer et l’histoire coloniale en Europe ? Quelles sont les implications de ces histoires troubles pour nos dissidences radicales contemporaines ?
Je m'appuierais pour cela sur un double mouvement, de traversée des archives de quelques discours queer de l’Europe impérialiste du début du 20e siècle d’une part; et de réflexion sur le rôle politique actuel de ces recherches historiques, d’autre part.
La généalogie des histoires de famille entre épistémologie queer et trans aux États-Unis permet d... more La généalogie des histoires de famille entre épistémologie queer et trans aux États-Unis permet de repérer plusieurs périodes : affinités et solidarités dans leurs émergences dans les années 90, frictions et ruptures dans les années 2000, confrontations et alliances plus récemment. Ces histoires politiques et intellectuelles sont liées aux rapports de force internes aux espaces académiques, aux évolutions des mouvements sociaux, ainsi qu’aux transformations des contextes politiques. Au niveau conceptuel, il est possible d’identifier plusieurs points de conflictualité productive : le rapport aux normativités sexuelles et de genre, la dimension construite/ performative et la « réalité » du genre, ainsi que la question de la matérialité des corps et de leur médicalisation.
ENGLISH VERSION The pharmacy of perversions: can European homosexuals be cured (1869-1920)? ... more ENGLISH VERSION
The pharmacy of perversions: can European homosexuals be cured (1869-1920)?
Historical researches about the medical construction of homosexuality at the end of the 19th and the beginning of the 20th century in Europe rarely focus on the problem of the cure of homosexuality. I would like to show the relevance of a genealogy of "sexual deviance" therapeutics to contemporary reflections around the demedicalization of queer bodies (Eckhert, 2016).
Studying the arsenal of remedies developed historically to treat "perverts" in Europe allows us to think about the co-determination of the explanatory definition and the means o treatment of this new "sexual pathology". The process of medicalization of homosexuality is based on a productive circularity between understanding and curing: if knowing the cause of the vice is essential to consider its possible elimination, the concrete results of the cures allow in return to question the definition of "sexual inversion". By tracing the constitution of the pharmacy of male homosexuality in Europe, from mountain walks to testicle transplants, via potassium bromide and hypnosis, I will show the influence of the will to cure in the
medical problematization of sexuality.
A second problem concerns the social issues around healing practices. On the one hand, the assumption of the incurability of homosexuality and effeminacy leaves few options for defending society against these vices, which are described as proliferating. On the other hand, the fragile attempts to cure the perverts risk encouraging the transmission of hereditary defects or even dangerously redoubling the inverts' imbalance. The constitutive ambiguity of the pharmakon of homosexuality allows us then to consider the biopolitical constitution of the European heterosexuality: the challenge is to protect the national social body of the civilized populations facing the biological threats of degeneration.
![Research paper thumbnail of [AAC] Tordre les théories queer : pensées antiracistes et décoloniales](https://attachments.academia-assets.com/88546021/thumbnails/1.jpg)
](Genre, Sexualité & Société, 2022
Ce dossier de la revue Genre, sexualité & société s'intéresse aux tentatives visant à tordre les ... more Ce dossier de la revue Genre, sexualité & société s'intéresse aux tentatives visant à tordre les théories queer, dans un geste indissociablement épistémologique et politique. En rupture avec un sens identitaire fixe, nous entendons « queer » comme une critique radicale des normativités et rapports de pouvoir qui construisent la sexualité ; critique indissociable d'un positionnement politique inscrit dans les luttes. Contre les généalogies dominantes qui font du queer une production blanche, exclusivement issue des universités états-uniennes, il s'agit ici de penser à partir des circulations et espaces multiples des courants queer antiracistes et décoloniaux. Ce dossier propose de rendre compte des multiples tentatives, menées depuis la fin des années 1990, consistant à détourner le "queer" de l'intérieur afin de le rendre indisponible à la domestication par le capitalisme néolibéral, les impérialismes et nationalismes sexuels. Elles visent aussi à rendre le "queer" utile à des résistances politiques incarnées, territorialisées et collectives. Notre démarche s'inscrit également dans une critique de l'anglonormativité des études queer, en portant attention à d'autres réalités géopolitiques, dont les contextes francophones (Baril, 2017). Comment les détournements du queer sont-ils pensés, vécus et mis en pratique dans le contexte français, où les théories queer, et notamment queer of color, ont peu d'écho dans les espaces académiques ? Plutôt que de s'attarder sur les circulations Nord-Nord mettant au centre les États-Unis, comment rendre compte des circulations depuis et entre les Suds qui viennent informer ces déviations et créer d'autres noeuds de pensées, luttes, traductions et transmissions de savoir ? Ce dossier a ainsi pour objectif de rendre compte de ces tensions et contradictions contemporaines, en dessinant les possibles devenirs de la critique queer autour de deux axes, ni exclusifs ni exhaustifs.
Drafts by ruby faure
Journée en études trans* sur la sexualité organisée par Ruby Faure (LEGS, Paris 8) dans le cadre ... more Journée en études trans* sur la sexualité organisée par Ruby Faure (LEGS, Paris 8) dans le cadre du séminaire de philosophie et d’études de genre « Penser la sexualité : approches queer/trans* et antiracistes ».
Programme
9h45 : Accueil
10h : Introduction de la journée
10h15 : Karine Espineira, Sociologue des médias, LEGS, Université Paris 8 : Effacement et réappropriation de la sexualité des personnes trans.
Discutante : Louve Zimmermann, chargée de projets en santé publique, formatrice en santé trans
11h : Panel Sexualités transmasculines
Paul Rivest, doctorant en anthropologie, IDEMEC, Aix-Marseille Université : « C’est le moment où tu fais : "attends, j’ai quelque chose à te dire" » : Temporalités, stratégies et enjeux de la divulgation dans les sexualités transmasculines.
Clark Pignedoli, chercheur postdoctoral, INED : « Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas tout gérer » : Réflexions exploratoires sur l’émergence d’une « charge sexuelle » chez les hommes trans qui ont des relations avec des hommes cisgenres.
Clair Monod, doctorant en sociologie, ENS de Lyon, Centre Max Weber : Faire du sexe, faire le genre : scripts pénétratifs et transitions masculines en milieu homosexuel.
Discutant : Soel Real Molina, doctorant en science politique, SESSTIM, Aix-Marseille Université, ISSPAM
12h45 : Pause Repas
14h : Michaëla Danjé, membre et cofondatrice de Cases Rebelles, chercheuse indépendante : Corps noirs, intimités et surveillance : perspective lesbienne trans afrocentrée.
Discutante : Dawud Bumaye, militante afroféministe, co-fondatrice du collectif "Queer et trans révolutionnaires".
14h45 : Kira Ribeiro, chercheur.e indépendant.e : Entre le placard et la cellule : à propos des procès pour non-divulgation du genre.
Discutante : Néo Gaudy, masterante en science politique, Sciences Po Paris.
15h45 : Ruby Faure, doctorant.e, LEGS, Paris 8, Université Paris Lumières : Trans*sexualités et jouissances perverses : archéologie des plaisirs transféminins dans l’archive de la sexologie européenne (1886-1928).
Discutant.e : Lucie-Ray Pallesi, ATER, doctorant.e en STAPS, CIAMS, Université Paris-Saclay
Trans Hirstory and Art, 2024
Introduction au numéro "Trans* Hirstory and Art", de la revue Issue #25
Tordre les théories queer, 2024
Introduction au numéro 31 de la revue Genre Sexualité & Société
Préface à la traduction française de "Enculé! Politiques anales" par Javier Sáez et Sejo Carrasco... more Préface à la traduction française de "Enculé! Politiques anales" par Javier Sáez et Sejo Carrascosa, publiée aux éditions Les Grillages.
Intervention dans le séminaire « Militantisme et complicités minoritaires. Théories et pratiques ... more Intervention dans le séminaire « Militantisme et complicités minoritaires. Théories et pratiques des politiques queer contemporaines », organisé par Cy Lecerf-Maulpoix et Gianfranco Rebucini, EHESS.
Je cherche à explorer différentes manières de résister à l’homonationalisme contemporain, à partir d’une une pratique de l’histoire et des archives queer/trans européennes et en réponse à l’interpellation politique et épistémique des mouvements queer/trans décoloniaux et anti-racistes.
L’instrumentalisation des questions sexuelles dans des politiques racistes et impérialistes n’est pas une nouveauté du 21e siècle : elle a une longue histoire coloniale qui traverse notamment les discours et les luttes des permièr.e.s militant.e.s pour la libération sexuelle en Europe au début du 20e siècle. Comment penser ces intrications de l’histoire queer et l’histoire coloniale en Europe ? Quelles sont les implications de ces histoires troubles pour nos dissidences radicales contemporaines ?
Je m'appuierais pour cela sur un double mouvement, de traversée des archives de quelques discours queer de l’Europe impérialiste du début du 20e siècle d’une part; et de réflexion sur le rôle politique actuel de ces recherches historiques, d’autre part.
La généalogie des histoires de famille entre épistémologie queer et trans aux États-Unis permet d... more La généalogie des histoires de famille entre épistémologie queer et trans aux États-Unis permet de repérer plusieurs périodes : affinités et solidarités dans leurs émergences dans les années 90, frictions et ruptures dans les années 2000, confrontations et alliances plus récemment. Ces histoires politiques et intellectuelles sont liées aux rapports de force internes aux espaces académiques, aux évolutions des mouvements sociaux, ainsi qu’aux transformations des contextes politiques. Au niveau conceptuel, il est possible d’identifier plusieurs points de conflictualité productive : le rapport aux normativités sexuelles et de genre, la dimension construite/ performative et la « réalité » du genre, ainsi que la question de la matérialité des corps et de leur médicalisation.
ENGLISH VERSION The pharmacy of perversions: can European homosexuals be cured (1869-1920)? ... more ENGLISH VERSION
The pharmacy of perversions: can European homosexuals be cured (1869-1920)?
Historical researches about the medical construction of homosexuality at the end of the 19th and the beginning of the 20th century in Europe rarely focus on the problem of the cure of homosexuality. I would like to show the relevance of a genealogy of "sexual deviance" therapeutics to contemporary reflections around the demedicalization of queer bodies (Eckhert, 2016).
Studying the arsenal of remedies developed historically to treat "perverts" in Europe allows us to think about the co-determination of the explanatory definition and the means o treatment of this new "sexual pathology". The process of medicalization of homosexuality is based on a productive circularity between understanding and curing: if knowing the cause of the vice is essential to consider its possible elimination, the concrete results of the cures allow in return to question the definition of "sexual inversion". By tracing the constitution of the pharmacy of male homosexuality in Europe, from mountain walks to testicle transplants, via potassium bromide and hypnosis, I will show the influence of the will to cure in the
medical problematization of sexuality.
A second problem concerns the social issues around healing practices. On the one hand, the assumption of the incurability of homosexuality and effeminacy leaves few options for defending society against these vices, which are described as proliferating. On the other hand, the fragile attempts to cure the perverts risk encouraging the transmission of hereditary defects or even dangerously redoubling the inverts' imbalance. The constitutive ambiguity of the pharmakon of homosexuality allows us then to consider the biopolitical constitution of the European heterosexuality: the challenge is to protect the national social body of the civilized populations facing the biological threats of degeneration.
Genre, Sexualité & Société, 2022
Ce dossier de la revue Genre, sexualité & société s'intéresse aux tentatives visant à tordre les ... more Ce dossier de la revue Genre, sexualité & société s'intéresse aux tentatives visant à tordre les théories queer, dans un geste indissociablement épistémologique et politique. En rupture avec un sens identitaire fixe, nous entendons « queer » comme une critique radicale des normativités et rapports de pouvoir qui construisent la sexualité ; critique indissociable d'un positionnement politique inscrit dans les luttes. Contre les généalogies dominantes qui font du queer une production blanche, exclusivement issue des universités états-uniennes, il s'agit ici de penser à partir des circulations et espaces multiples des courants queer antiracistes et décoloniaux. Ce dossier propose de rendre compte des multiples tentatives, menées depuis la fin des années 1990, consistant à détourner le "queer" de l'intérieur afin de le rendre indisponible à la domestication par le capitalisme néolibéral, les impérialismes et nationalismes sexuels. Elles visent aussi à rendre le "queer" utile à des résistances politiques incarnées, territorialisées et collectives. Notre démarche s'inscrit également dans une critique de l'anglonormativité des études queer, en portant attention à d'autres réalités géopolitiques, dont les contextes francophones (Baril, 2017). Comment les détournements du queer sont-ils pensés, vécus et mis en pratique dans le contexte français, où les théories queer, et notamment queer of color, ont peu d'écho dans les espaces académiques ? Plutôt que de s'attarder sur les circulations Nord-Nord mettant au centre les États-Unis, comment rendre compte des circulations depuis et entre les Suds qui viennent informer ces déviations et créer d'autres noeuds de pensées, luttes, traductions et transmissions de savoir ? Ce dossier a ainsi pour objectif de rendre compte de ces tensions et contradictions contemporaines, en dessinant les possibles devenirs de la critique queer autour de deux axes, ni exclusifs ni exhaustifs.
Journée en études trans* sur la sexualité organisée par Ruby Faure (LEGS, Paris 8) dans le cadre ... more Journée en études trans* sur la sexualité organisée par Ruby Faure (LEGS, Paris 8) dans le cadre du séminaire de philosophie et d’études de genre « Penser la sexualité : approches queer/trans* et antiracistes ».
Programme
9h45 : Accueil
10h : Introduction de la journée
10h15 : Karine Espineira, Sociologue des médias, LEGS, Université Paris 8 : Effacement et réappropriation de la sexualité des personnes trans.
Discutante : Louve Zimmermann, chargée de projets en santé publique, formatrice en santé trans
11h : Panel Sexualités transmasculines
Paul Rivest, doctorant en anthropologie, IDEMEC, Aix-Marseille Université : « C’est le moment où tu fais : "attends, j’ai quelque chose à te dire" » : Temporalités, stratégies et enjeux de la divulgation dans les sexualités transmasculines.
Clark Pignedoli, chercheur postdoctoral, INED : « Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas tout gérer » : Réflexions exploratoires sur l’émergence d’une « charge sexuelle » chez les hommes trans qui ont des relations avec des hommes cisgenres.
Clair Monod, doctorant en sociologie, ENS de Lyon, Centre Max Weber : Faire du sexe, faire le genre : scripts pénétratifs et transitions masculines en milieu homosexuel.
Discutant : Soel Real Molina, doctorant en science politique, SESSTIM, Aix-Marseille Université, ISSPAM
12h45 : Pause Repas
14h : Michaëla Danjé, membre et cofondatrice de Cases Rebelles, chercheuse indépendante : Corps noirs, intimités et surveillance : perspective lesbienne trans afrocentrée.
Discutante : Dawud Bumaye, militante afroféministe, co-fondatrice du collectif "Queer et trans révolutionnaires".
14h45 : Kira Ribeiro, chercheur.e indépendant.e : Entre le placard et la cellule : à propos des procès pour non-divulgation du genre.
Discutante : Néo Gaudy, masterante en science politique, Sciences Po Paris.
15h45 : Ruby Faure, doctorant.e, LEGS, Paris 8, Université Paris Lumières : Trans*sexualités et jouissances perverses : archéologie des plaisirs transféminins dans l’archive de la sexologie européenne (1886-1928).
Discutant.e : Lucie-Ray Pallesi, ATER, doctorant.e en STAPS, CIAMS, Université Paris-Saclay