Bugnon Fanny | Université Rennes 2 (original) (raw)
Books by Bugnon Fanny
Lire un extrait : http://www.contretemps.eu/lectures/lire-extrait-amazones-terreur-fanny-bugnon ... more Lire un extrait : http://www.contretemps.eu/lectures/lire-extrait-amazones-terreur-fanny-bugnon
Durant le dernier tiers du XXe siècle, de nombreuses femmes rejoignirent les rangs d’organisations politiques violentes comme la Fraction armée rouge allemande, les Brigades rouges italiennes ou Action directe en France. Certaines tuèrent. Les médias surpris de cette violence féminine les appelèrent "amazones de la terreur" et créèrent pour elles une nouvelle catégorie, celle de la "femme terroriste". Dans ce livre pionnier, croisant les mutations du militantisme de l’après-68 et l’essor de la deuxième vague féministe, Fanny Bugnon propose une réflexion de fond sur le sujet encore tabou de la violence politique des femmes et une étude sur les mouvements révolutionnaires radicaux qui offre des résonances très actuelles, en particulier avec l’engagement des femmes dans les attentats sur tous les fronts.
Papers by Bugnon Fanny
Les elections de 2014 ont ete marquees par les manifestations contre le droit au « mariage pour t... more Les elections de 2014 ont ete marquees par les manifestations contre le droit au « mariage pour tous » et par l’application de la parite dans la designation des conseillers communautaires. Comment ces « questions sexuelles » ont elles influence l’offre electorale ? C’est a cette interrogation que repondent les auteur-e-s d’une enquete collective sur la campagne a Bordeaux en nous invitant a considerer le genre comme un langage politique.
Matériaux pour l histoire de notre temps, 2009
French Politics, 2016
Gender and sexual politics were major issues during the 2014 French municipal elections campaign.... more Gender and sexual politics were major issues during the 2014 French municipal elections campaign. A few weeks before the election, France experienced large-scale campaigns against gay marriage and gender equality policies. The aim of this article is to question the relationship between descriptive and substantive representation in the context of the municipal election campaign in Bordeaux. In the context of the 'demo for all', the return of a religious-based opposition between 'moral order and permissiveness' calls for further investigation. This article thus offers an original point of view based on fieldwork at the municipal level and polling data.
Déviance et Société, 2018
Dossier Système pénal et patrimonialisation 1 http://www.ipa-usa.org/ ?page=museums 2 Un guide le... more Dossier Système pénal et patrimonialisation 1 http://www.ipa-usa.org/ ?page=museums 2 Un guide leur est par ailleurs consacré (Stallion, 2012). 3 Voir le catalogue de l'exposition : Keily, Hoffbrand, 2015. 4 Depuis la fermeture du musée national des Prisons de Fontainebleau en 2010.
Les élections municipales de 2014 ont été marquées par l'extension des contestations de l'ouvertu... more Les élections municipales de 2014 ont été marquées par l'extension des contestations de l'ouverture du droit au mariage aux couples de même sexe du niveau national au niveau municipal. Ce scrutin est encore caractérisé par le développement de la contrainte paritaire qui s'applique désormais à la désignation des conseillers communautaires. Ici, il s'agit d'identifier les effets de ces questions sexuelles nationales sur la campagne municipale bordelaise. Ce travail repose sur une enquête ethnographique collective menée dans le cadre de l'ANR Generel dirigée par Magali Della Sudda. Prolongeant les travaux sur la mise en œuvre de la réforme paritaire, il montre la propension croissante du genre à fonctionner comme un langage politique permettant de signifier le positionnement sur le clivage gauche-droite. Dans le cas spécifique de l'entreprise politique d'Alain Juppé, les usages municipaux et électoraux des questions sexuelles symbolisent un rassemblement préfigurant une entreprise présidentielle à venir.
Des femmes élues sans avoir le droit de vote ? C’est le cas en 1925, lors des élections municipal... more Des femmes élues sans avoir le droit de vote ? C’est le cas en 1925, lors des élections municipales françaises, où des femmes se
portent candidates sur des listes communistes. Fanny Bugnon revient sur les conditions de ces élections, leurs contestations et leurs annulations à travers un voyage dans le Finistère, au pays des sardinières. Le parcours de Joséphine Pencalet à Douarnenez illustre en effet les ambiguïtés des premières accessions de femmes en politique dans cette France où le genre constitue à la fois une ressource politique stratégique et un outil de disqualification, mobilisé par un pouvoir politique masculin.
Propos recueillis, retranscits et présentés par Natalia La Valle, Cécile Lavergne, Marc Lenormand... more Propos recueillis, retranscits et présentés par Natalia La Valle, Cécile Lavergne, Marc Lenormand et Lucie Tangy
Cet entretien part d’une interrogation sur la réception tardive de l’œuvre de Pilar Calveiro en France, aussi bien de Pouvoir et disparition (2006), qui examinait la violence de l’État argentin pendant les années 1970, que le plus récent Política y/o violencia, dont de larges extraits sont traduits et publiés dans ce numéro de la revue Tracés. Dans ce dernier ouvrage, Calveiro explore, au-delà de l’indéniable – et principale – responsabilité du pouvoir militaire, les logiques et les pratiques des groupes guérilleros, dont Montoneros dont elle a été membre, pour éclairer des responsabilités spécifiques dans la déflagration de violence qui les a détruits (2013). La préparation par les politistes Fanny Bugnon et Isabelle Lacroix d’une journée d’étude sur le thème « Ce que la violence politique fait aux carrières militantes (France, 1962-2012) », le 7 février 2014 au Centre Émile Durkheim à Sciences-Po Bordeaux, a été l’occasion de réunir trois chercheuses en science politique pour un entretien croisé.
Fanny Bugnon, « Joséphine Pencalet, une Penn sardin à la Mairie », dans Arlette Gautier et Yvonne... more Fanny Bugnon, « Joséphine Pencalet, une Penn sardin à la Mairie », dans Arlette Gautier et Yvonne Guichard-Claudic (dir.), Bretonnes, Presses universitaires de Rennes, à paraître (article diffusé avec l'autorisation des co-directrices de l'ouvrage).
Médiatisation et dispositifs de genre dans la presse française (1970)(1971)(1972)(1973)(1974)(197... more Médiatisation et dispositifs de genre dans la presse française (1970)(1971)(1972)(1973)(1974)(1975)(1976)(1977)(1978)(1979)(1980)(1981)(1982)(1983)(1984)(1985)(1986) Fanny Bugnon Dans le sillage de la contestation socio-politique de la fin des années 1960, la plupart des pays occidentaux sont confrontés à la réactivation de la violence révolutionnaire dont les soubresauts s'étendent jusqu'à la décennie 1990 1 . Ses différentes déclinaisons font l'objet d'une attention médiatique prononcée, concentrée autour des actions violentes ou sur une actualité de type judiciaire et regroupée sous l'étiquette « terrorisme 2 ». Deux d'entre elles nous intéressent ici : la Fraction Armée rouge (RAF, 1970(RAF, -1998 en République Fédérale d'Allemagne et Action directe (AD, 1979(AD, -1987 en France. Outre leur proximité idéologique et pratique -soldée par leur rapprochement effectif, annoncé en janvier 1985 -, ces deux organisations partagent un point commun aux autres groupes révolutionnaires violents : la présence de femmes dans leurs rangs. Cette donnée fait l'objet d'une attention toute particulière qui peut être lue à travers la mise en scène médiatique du corps des protagonistes, femmes et -dans une moindre mesure -hommes. La dimension sexuée de la médiatisation 3 des utopies violentes mérite en ce sens d'être interrogée dans une perspective d'analyse du discours social 4 , considérant les discours comme une construction socio-politique basée notamment sur l'exclusion et l'opposition 5 . La dimension corporelle des personnes poursuivies entre 1970 (année de création de la RAF) et 1986 (date du dernier assassinat d'AD) constitue une piste féconde pour éclairer les enjeux sexués de la médiatisation du terrorisme et ses échos avec les mutations contemporaines.
Vivre dans cette société, c'est au mieux y mourir d'ennui. Rien dans cette société ne concerne le... more Vivre dans cette société, c'est au mieux y mourir d'ennui. Rien dans cette société ne concerne les femmes. Alors, à toutes celles qui ont un brin de civisme, le sens des responsabilités et celui de la rigolade, il ne reste qu'à renverser le gouvernement, en finir avec l'argent, instaurer l'automation à tous les niveaux et supprimer le sexe masculin 1 . » La proposition de Valerie Solanas peut résonner comme un écho à l'engagement de femmes dans les rangs d'organisations pratiquant la lutte armée 2 . Actrices d'une forme de conflictualité politique marquée par l'anti-impérialisme et la critique en armes du capitalisme, certaines d'entre elles ont adjoint des outils féministes à cette matrice politique, posant en cela de nouvelles questions à l'« utopisme violent » (Sommier, 1998 : 33) auquel elles ont pris part à des degrés divers. Si l'objet « violence révolutionnaire » déconcerte -en témoigne la prégnance des mises en silences académiques (Sommier, 2008 : 8) -la question des rapports entre féminisme et lutte armée mérite d'autant plus d'être posée qu'elle invite à poser un autre regard sur le rapport des femmes à la violence.
D e l ' « a g i t a t i o n » a u « t e r r o r i s m e » . E n j e u x d e l a m é dia t i s a t... more D e l ' « a g i t a t i o n » a u « t e r r o r i s m e » . E n j e u x d e l a m é dia t i s a t i o n d e l a v i o l e n c e r é v ol u t i o n n a i r e e n F r a n c e ( 1 9 7 3 -1 9 8 6 ) fa n n y b u G n o n po s t d o c t o r a n t e C e n t r e é m i l e -d u r k h e i m i n s t i t u t d ' é t u d e s p o l i t i q u e s d e b o r d e a u x 1. Les dates indiquées entre parenthèses correspondent à la période d'activité du groupe. 2. Elle donne d'ailleurs son nom au film réalisé en 1972 par Marin Karmitz, militant maoïste, qui met en scène une grève d'ouvrières occupant leur usine pour protester contre les brimades de leur hiérarchie. © Lien social et Politiques, n o 68, automne 2012. Radicalités et Radicalisations, p. 247 à 263. l e s f o r m e s d e l a v i o l e n C e
Cet article se penche sur les représentations de manifestations de violence politique commises pa... more Cet article se penche sur les représentations de manifestations de violence politique commises par des femmes en France au cours de la décennie 80, à travers le cas du groupe Action directe (1979)(1980)(1981)(1982)(1983)(1984)(1985)(1986)(1987). Dans une perspective d'analyse du discours médiatique, il s'agit d'interroger la réception de l'engagement politique violent des femmes, en soulignant les résistances à l'oeuvre, à travers un double processus de relativisation et de stigmatisation. Interrogé sous l'angle du genre, cet engagement dans la lutte armée s'inscrit à l'encontre des stéréotypes sexués et contribue à la mise en lumière des dynamiques de régulation mobilisées pour répondre à la crainte du désordre et de l'anormalité.
Il y a quarante ans, la dynamique contestataire agitant les pays industrialisés a vu renaître l'a... more Il y a quarante ans, la dynamique contestataire agitant les pays industrialisés a vu renaître l'action politique violente. Ainsi, des deux côtés du Rhin, la radicalisation des pratiques militantes a pu déboucher sur des formes de « terrorisme à vocation révolutionnaire 1 » . Il faut en outre considérer le rôle joué par la répression de la contestation des années 68 pour comprendre la radicalisation des pratiques et le recours à la violence comme moyen d'action politique : « Les mouvements étudiants vont en partie basculer dans la violence par leur rencontre, sur le terrain, avec les forces de l'ordre, lesquelles sont, par leur fonction même, "disposées" à symboliser l'adversaire étatique 2 ». Il nous semble intéressant de poser ici la question des rapports établis entre la contestation de 1968 et deux mouvements politiques violents, s'inscrivant dans des temporalités différentes, afin d'envisager l'impact de l'événement « 68 » sur les représentations des pratiques militantes. Et cela parce que « la durée de la lutte armée en Europe interdit de considérer cet épisode de violence comme un épiphénomène. Pendant plus de vingt ans, des militants d'extrême-gauche répondent affirmativement à la question de la prise d'armes dans des pays célébrés pour leurs vertus démocratiques. 3 » D'un côté, apparue en République Fédérale d'Allemagne dans le sillage immédiat des événements de 68, la Rote Armee Fraktion (RAF) a pratiqué ce qu'elle appelle la « guérilla urbaine » entre 1970 et 1998. Outre sa longévité, ce mouvement présente la particularité d'avoir brassé plusieurs générations de militants dont la première a été actrice de la contestation en 1968. De l'autre, Action Directe (AD) s'est manifestée dix ans après les événements du printemps français, entre 1979 et 1987. En raison de leur âge, ces membres n'ont globalement que peu participé directement à ces événements, mais sont issus de la vaste mouvance d'extrême gauche qui a agité les années 1970. Certes, d'autres groupes 4 ont recouru à la violence politique des deux côtés du Rhin dans le sillage de 1968, mais le choix de ces deux organisations se justifie notamment par le fait qu'elles se sont rapprochées en 1985 au sein d'un « front anti-impérialiste », avec pour objectif « l'unité des révolutionnaires en Europe de l'Ouest ». Schématiquement, on peut considérer que la RAF se situe et dans la superposition et dans le prolongement des mouvements contestataires de 1968 et de la nouvelle gauche quand AD se manifeste plutôt à un moment de reflux.
Lire un extrait : http://www.contretemps.eu/lectures/lire-extrait-amazones-terreur-fanny-bugnon ... more Lire un extrait : http://www.contretemps.eu/lectures/lire-extrait-amazones-terreur-fanny-bugnon
Durant le dernier tiers du XXe siècle, de nombreuses femmes rejoignirent les rangs d’organisations politiques violentes comme la Fraction armée rouge allemande, les Brigades rouges italiennes ou Action directe en France. Certaines tuèrent. Les médias surpris de cette violence féminine les appelèrent "amazones de la terreur" et créèrent pour elles une nouvelle catégorie, celle de la "femme terroriste". Dans ce livre pionnier, croisant les mutations du militantisme de l’après-68 et l’essor de la deuxième vague féministe, Fanny Bugnon propose une réflexion de fond sur le sujet encore tabou de la violence politique des femmes et une étude sur les mouvements révolutionnaires radicaux qui offre des résonances très actuelles, en particulier avec l’engagement des femmes dans les attentats sur tous les fronts.
Les elections de 2014 ont ete marquees par les manifestations contre le droit au « mariage pour t... more Les elections de 2014 ont ete marquees par les manifestations contre le droit au « mariage pour tous » et par l’application de la parite dans la designation des conseillers communautaires. Comment ces « questions sexuelles » ont elles influence l’offre electorale ? C’est a cette interrogation que repondent les auteur-e-s d’une enquete collective sur la campagne a Bordeaux en nous invitant a considerer le genre comme un langage politique.
Matériaux pour l histoire de notre temps, 2009
French Politics, 2016
Gender and sexual politics were major issues during the 2014 French municipal elections campaign.... more Gender and sexual politics were major issues during the 2014 French municipal elections campaign. A few weeks before the election, France experienced large-scale campaigns against gay marriage and gender equality policies. The aim of this article is to question the relationship between descriptive and substantive representation in the context of the municipal election campaign in Bordeaux. In the context of the 'demo for all', the return of a religious-based opposition between 'moral order and permissiveness' calls for further investigation. This article thus offers an original point of view based on fieldwork at the municipal level and polling data.
Déviance et Société, 2018
Dossier Système pénal et patrimonialisation 1 http://www.ipa-usa.org/ ?page=museums 2 Un guide le... more Dossier Système pénal et patrimonialisation 1 http://www.ipa-usa.org/ ?page=museums 2 Un guide leur est par ailleurs consacré (Stallion, 2012). 3 Voir le catalogue de l'exposition : Keily, Hoffbrand, 2015. 4 Depuis la fermeture du musée national des Prisons de Fontainebleau en 2010.
Les élections municipales de 2014 ont été marquées par l'extension des contestations de l'ouvertu... more Les élections municipales de 2014 ont été marquées par l'extension des contestations de l'ouverture du droit au mariage aux couples de même sexe du niveau national au niveau municipal. Ce scrutin est encore caractérisé par le développement de la contrainte paritaire qui s'applique désormais à la désignation des conseillers communautaires. Ici, il s'agit d'identifier les effets de ces questions sexuelles nationales sur la campagne municipale bordelaise. Ce travail repose sur une enquête ethnographique collective menée dans le cadre de l'ANR Generel dirigée par Magali Della Sudda. Prolongeant les travaux sur la mise en œuvre de la réforme paritaire, il montre la propension croissante du genre à fonctionner comme un langage politique permettant de signifier le positionnement sur le clivage gauche-droite. Dans le cas spécifique de l'entreprise politique d'Alain Juppé, les usages municipaux et électoraux des questions sexuelles symbolisent un rassemblement préfigurant une entreprise présidentielle à venir.
Des femmes élues sans avoir le droit de vote ? C’est le cas en 1925, lors des élections municipal... more Des femmes élues sans avoir le droit de vote ? C’est le cas en 1925, lors des élections municipales françaises, où des femmes se
portent candidates sur des listes communistes. Fanny Bugnon revient sur les conditions de ces élections, leurs contestations et leurs annulations à travers un voyage dans le Finistère, au pays des sardinières. Le parcours de Joséphine Pencalet à Douarnenez illustre en effet les ambiguïtés des premières accessions de femmes en politique dans cette France où le genre constitue à la fois une ressource politique stratégique et un outil de disqualification, mobilisé par un pouvoir politique masculin.
Propos recueillis, retranscits et présentés par Natalia La Valle, Cécile Lavergne, Marc Lenormand... more Propos recueillis, retranscits et présentés par Natalia La Valle, Cécile Lavergne, Marc Lenormand et Lucie Tangy
Cet entretien part d’une interrogation sur la réception tardive de l’œuvre de Pilar Calveiro en France, aussi bien de Pouvoir et disparition (2006), qui examinait la violence de l’État argentin pendant les années 1970, que le plus récent Política y/o violencia, dont de larges extraits sont traduits et publiés dans ce numéro de la revue Tracés. Dans ce dernier ouvrage, Calveiro explore, au-delà de l’indéniable – et principale – responsabilité du pouvoir militaire, les logiques et les pratiques des groupes guérilleros, dont Montoneros dont elle a été membre, pour éclairer des responsabilités spécifiques dans la déflagration de violence qui les a détruits (2013). La préparation par les politistes Fanny Bugnon et Isabelle Lacroix d’une journée d’étude sur le thème « Ce que la violence politique fait aux carrières militantes (France, 1962-2012) », le 7 février 2014 au Centre Émile Durkheim à Sciences-Po Bordeaux, a été l’occasion de réunir trois chercheuses en science politique pour un entretien croisé.
Fanny Bugnon, « Joséphine Pencalet, une Penn sardin à la Mairie », dans Arlette Gautier et Yvonne... more Fanny Bugnon, « Joséphine Pencalet, une Penn sardin à la Mairie », dans Arlette Gautier et Yvonne Guichard-Claudic (dir.), Bretonnes, Presses universitaires de Rennes, à paraître (article diffusé avec l'autorisation des co-directrices de l'ouvrage).
Médiatisation et dispositifs de genre dans la presse française (1970)(1971)(1972)(1973)(1974)(197... more Médiatisation et dispositifs de genre dans la presse française (1970)(1971)(1972)(1973)(1974)(1975)(1976)(1977)(1978)(1979)(1980)(1981)(1982)(1983)(1984)(1985)(1986) Fanny Bugnon Dans le sillage de la contestation socio-politique de la fin des années 1960, la plupart des pays occidentaux sont confrontés à la réactivation de la violence révolutionnaire dont les soubresauts s'étendent jusqu'à la décennie 1990 1 . Ses différentes déclinaisons font l'objet d'une attention médiatique prononcée, concentrée autour des actions violentes ou sur une actualité de type judiciaire et regroupée sous l'étiquette « terrorisme 2 ». Deux d'entre elles nous intéressent ici : la Fraction Armée rouge (RAF, 1970(RAF, -1998 en République Fédérale d'Allemagne et Action directe (AD, 1979(AD, -1987 en France. Outre leur proximité idéologique et pratique -soldée par leur rapprochement effectif, annoncé en janvier 1985 -, ces deux organisations partagent un point commun aux autres groupes révolutionnaires violents : la présence de femmes dans leurs rangs. Cette donnée fait l'objet d'une attention toute particulière qui peut être lue à travers la mise en scène médiatique du corps des protagonistes, femmes et -dans une moindre mesure -hommes. La dimension sexuée de la médiatisation 3 des utopies violentes mérite en ce sens d'être interrogée dans une perspective d'analyse du discours social 4 , considérant les discours comme une construction socio-politique basée notamment sur l'exclusion et l'opposition 5 . La dimension corporelle des personnes poursuivies entre 1970 (année de création de la RAF) et 1986 (date du dernier assassinat d'AD) constitue une piste féconde pour éclairer les enjeux sexués de la médiatisation du terrorisme et ses échos avec les mutations contemporaines.
Vivre dans cette société, c'est au mieux y mourir d'ennui. Rien dans cette société ne concerne le... more Vivre dans cette société, c'est au mieux y mourir d'ennui. Rien dans cette société ne concerne les femmes. Alors, à toutes celles qui ont un brin de civisme, le sens des responsabilités et celui de la rigolade, il ne reste qu'à renverser le gouvernement, en finir avec l'argent, instaurer l'automation à tous les niveaux et supprimer le sexe masculin 1 . » La proposition de Valerie Solanas peut résonner comme un écho à l'engagement de femmes dans les rangs d'organisations pratiquant la lutte armée 2 . Actrices d'une forme de conflictualité politique marquée par l'anti-impérialisme et la critique en armes du capitalisme, certaines d'entre elles ont adjoint des outils féministes à cette matrice politique, posant en cela de nouvelles questions à l'« utopisme violent » (Sommier, 1998 : 33) auquel elles ont pris part à des degrés divers. Si l'objet « violence révolutionnaire » déconcerte -en témoigne la prégnance des mises en silences académiques (Sommier, 2008 : 8) -la question des rapports entre féminisme et lutte armée mérite d'autant plus d'être posée qu'elle invite à poser un autre regard sur le rapport des femmes à la violence.
D e l ' « a g i t a t i o n » a u « t e r r o r i s m e » . E n j e u x d e l a m é dia t i s a t... more D e l ' « a g i t a t i o n » a u « t e r r o r i s m e » . E n j e u x d e l a m é dia t i s a t i o n d e l a v i o l e n c e r é v ol u t i o n n a i r e e n F r a n c e ( 1 9 7 3 -1 9 8 6 ) fa n n y b u G n o n po s t d o c t o r a n t e C e n t r e é m i l e -d u r k h e i m i n s t i t u t d ' é t u d e s p o l i t i q u e s d e b o r d e a u x 1. Les dates indiquées entre parenthèses correspondent à la période d'activité du groupe. 2. Elle donne d'ailleurs son nom au film réalisé en 1972 par Marin Karmitz, militant maoïste, qui met en scène une grève d'ouvrières occupant leur usine pour protester contre les brimades de leur hiérarchie. © Lien social et Politiques, n o 68, automne 2012. Radicalités et Radicalisations, p. 247 à 263. l e s f o r m e s d e l a v i o l e n C e
Cet article se penche sur les représentations de manifestations de violence politique commises pa... more Cet article se penche sur les représentations de manifestations de violence politique commises par des femmes en France au cours de la décennie 80, à travers le cas du groupe Action directe (1979)(1980)(1981)(1982)(1983)(1984)(1985)(1986)(1987). Dans une perspective d'analyse du discours médiatique, il s'agit d'interroger la réception de l'engagement politique violent des femmes, en soulignant les résistances à l'oeuvre, à travers un double processus de relativisation et de stigmatisation. Interrogé sous l'angle du genre, cet engagement dans la lutte armée s'inscrit à l'encontre des stéréotypes sexués et contribue à la mise en lumière des dynamiques de régulation mobilisées pour répondre à la crainte du désordre et de l'anormalité.
Il y a quarante ans, la dynamique contestataire agitant les pays industrialisés a vu renaître l'a... more Il y a quarante ans, la dynamique contestataire agitant les pays industrialisés a vu renaître l'action politique violente. Ainsi, des deux côtés du Rhin, la radicalisation des pratiques militantes a pu déboucher sur des formes de « terrorisme à vocation révolutionnaire 1 » . Il faut en outre considérer le rôle joué par la répression de la contestation des années 68 pour comprendre la radicalisation des pratiques et le recours à la violence comme moyen d'action politique : « Les mouvements étudiants vont en partie basculer dans la violence par leur rencontre, sur le terrain, avec les forces de l'ordre, lesquelles sont, par leur fonction même, "disposées" à symboliser l'adversaire étatique 2 ». Il nous semble intéressant de poser ici la question des rapports établis entre la contestation de 1968 et deux mouvements politiques violents, s'inscrivant dans des temporalités différentes, afin d'envisager l'impact de l'événement « 68 » sur les représentations des pratiques militantes. Et cela parce que « la durée de la lutte armée en Europe interdit de considérer cet épisode de violence comme un épiphénomène. Pendant plus de vingt ans, des militants d'extrême-gauche répondent affirmativement à la question de la prise d'armes dans des pays célébrés pour leurs vertus démocratiques. 3 » D'un côté, apparue en République Fédérale d'Allemagne dans le sillage immédiat des événements de 68, la Rote Armee Fraktion (RAF) a pratiqué ce qu'elle appelle la « guérilla urbaine » entre 1970 et 1998. Outre sa longévité, ce mouvement présente la particularité d'avoir brassé plusieurs générations de militants dont la première a été actrice de la contestation en 1968. De l'autre, Action Directe (AD) s'est manifestée dix ans après les événements du printemps français, entre 1979 et 1987. En raison de leur âge, ces membres n'ont globalement que peu participé directement à ces événements, mais sont issus de la vaste mouvance d'extrême gauche qui a agité les années 1970. Certes, d'autres groupes 4 ont recouru à la violence politique des deux côtés du Rhin dans le sillage de 1968, mais le choix de ces deux organisations se justifie notamment par le fait qu'elles se sont rapprochées en 1985 au sein d'un « front anti-impérialiste », avec pour objectif « l'unité des révolutionnaires en Europe de l'Ouest ». Schématiquement, on peut considérer que la RAF se situe et dans la superposition et dans le prolongement des mouvements contestataires de 1968 et de la nouvelle gauche quand AD se manifeste plutôt à un moment de reflux.
Une femme peut-elle se mêler de politique quand le suffrage universel masculin ne l'y autorise pa... more Une femme peut-elle se mêler de politique quand le suffrage universel masculin ne l'y autorise pas, et qui plus est lorsqu'elle agit en transgressant les normes pénales 1 ? S'interroger à propos de la conjugaison de ces deux interdits n'est peut-être pas inutile. En effet, ce qui nous intéresse ici tient à la réception de la violence politique des femmes sous la Troisième République, dans une perspective d'analyse du discours social, c'est-à-dire en reconstituant le contexte discursif global dans lequel émergent les discours 2 , et en confrontant, comme des faits sociaux et historiques, les représentations de la violence politique des femmes.
Le 24 décembre 1923, la cour d’assises de la Seine acquitte Germaine Berton pour le meurtre de Ma... more Le 24 décembre 1923, la cour d’assises de la Seine acquitte Germaine Berton pour le meurtre de Marius Plateau. Ce procès est loin d’être simplement celui d’une femme tuant un homme. Onze mois plus tôt, la jeune femme, anarchiste individualiste, a en effet abattu le chef des Camelots du Roi dans les locaux de l’Action française. L’affaire Germaine Berton est en effet à inscrire au tableau des grands procès du premier XXe siècle, d’autant plus que les questions politiques sont amplement convoquées, aussi bien dans la presse que dans le prétoire. S’il ne s’agit pas à proprement parler d’un procès politique, Germaine Berton, elle, « itinéraire politique haletant qui semble emblématique d’un après-guerre immédiat » (p. 50), revendique la portée politique d’un crime qui, plus largement, met en jeu plus les différentes composantes de la société française du début de l’entre-deux-guerres. Au terme de six journées d’audience, l’acquittement clôt ainsi le feuilleton politico-judiciaire médiatisé de l’année 1923.
Distribution électronique Cairn.info pour Editions Antipodes.
Emission du 18 mai 2015 à écouter sur le site de France culture
Emission "Affaires sensibles", France Inter, 11 novembre 2014.
18 et 19 octobre 2018, à l'Université Rennes 2 et à l'IEP de Rennes
La question des rapports entre genres constitue désormais, y compris en France, un domaine de rec... more La question des rapports entre genres constitue désormais, y compris en France, un domaine de recherche bien institutionnalisé. A travers des travaux récents ont été abordés les rapports sociaux de genre en eux-mêmes, tels qu’ils sont vécus au quotidien par les individus lambda, ainsi que les positionnements militants organisés autour de ces rapports. Aucune recherche systématique n’a en revanche tenté de croiser ces deux problématiques pour n’en former qu’une : nombre d’acteurs, sans s’inscrire dans un militantisme organisé, mobilisent en effet des discours sur le genre et les femmes pour intervenir dans leurs domaines d’activité propre (médias, politique, médecine, justice etc.). Dans quelle mesure ces jeux sur et avec le genre, ces usages - et mésusages - contribuent-ils in fine à façonner les rapports sociaux de sexe ? Les discours ordinaires (au sens où ils ne sont pas organisés sous une forme militante explicite, mais sont liés aux rapports sociaux quotidiens) sur les excès et effets pervers du féminisme, ou encore le déni du genre comme catégorie d’analyse pertinente, les propos tenus sur les femmes (qu’ils soient positifs ou négatifs) constituent autant d’appropriations ordinaires des rapports sociaux de sexe et des luttes qui en sont l’objet. Ce colloque interdisciplinaire et international interrogera la manière dont ces discours portent, implicitement ou explicitement, sur les modes de domination caractéristiques de différents espaces sociaux et constituent autant de manières de contester leur transformation ou de justifier leur perpétuation.