Christina Theodosiou | National & Kapodistrian University of Athens (original) (raw)
Books by Christina Theodosiou
Éditions de la Sorbonne, 2018
Fête à la fois nationale, locale, familiale, de la victoire et de la paix, le 11 Novembre occup... more Fête à la fois nationale, locale, familiale, de la victoire et de la paix, le 11 Novembre occupe une place centrale dans l'univers commémoratif de l’entre-deux-guerres. Outre la force émotionnelle des lieux du souvenir et des symboles qui lui sont attachés, le caractère exceptionnel du 11 Novembre s’explique également par le fait que la commémoration de la guerre est liée à la transmission d’une dette envers les morts, d’une tâche morale en forme d’héritage et de promesse qui implique la réalisation d’un projet, socialement et historiquement défini, concernant l’avenir de la communauté nationale.
Ce livre retrace l’évolution de la fête de l’Armistice, de ses origines controversées jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, en interrogeant les continuités et les ruptures avec les structures culturelles précédentes, les fonctions du rituel et de ses symboles, les affrontements idéologiques, parfois violents, entre agents du souvenir, enfin les composants du discours commémoratif. L’auteure propose de voir dans l’anniversaire de l’Armistice un lieu de mémoire et d’espoir à la fois, marqué par les grands débats sociaux et idéologiques de la France de l’entre-deux-guerres et qui cristallise la crise de confiance d’une société sortie en vainqueur de l’une des plus extraordinaires épreuves de son histoire mais aussi profondément mutilée. L’histoire du 11 Novembre est ici présentée comme une histoire de dettes et d’attentes, en somme d’un deuil inachevé.
Papers by Christina Theodosiou
Pela Paz! For Peace! Pour la Paix!
Revue LISA / LISA e-journal, 2012
As early as August 1914, commemorative action honoring the dead served to sustain the war effort ... more As early as August 1914, commemorative action honoring the dead served to sustain the war effort and encourage national mobilization. Based on a system of values celebrating sacrificial heroism, commemoration aimed at justifying the conflict and at giving sense to violent death on the battlefield. During the Great War, commemorative homage gave rise to a symbolic narration about the past, the present and the future which was seeking to conceptualize collective mourning and mobilize civilians in favor of the pursuit of the war until final victory.
Parlement[s], Revue d'histoire politique, 2021
En France, les bases de la politique commémorative de la Grande Guerre sont jetées durant la péri... more En France, les bases de la politique commémorative de la Grande Guerre sont jetées durant la période charnière de 1915-1916. Les premières initiatives législatives convergent vers une individualisation de la mort, par l’inscription des noms des victimes dans l’espace public, et vers la mise en valeur du deuil de masse. S’opposant au Sénat au sortir de la guerre, la Chambre cherche à relier la commémoration des morts à la victoire. Le débat parlementaire se réoriente alors vers la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918 avec l’Allemagne. À partir de 1920, sous l’impulsion notamment des députés anciens combattants, les projets de loi sur le 11 novembre mettent en exergue les sacrifices consentis par tous les artisans de la victoire. Au cours des débats, deux visions de la mort sacrificielle au combat se dégagent alors.
L'objectif de cette thèse consiste à interroger le sens du culte commémoratif de la Grande Gu... more L'objectif de cette thèse consiste à interroger le sens du culte commémoratif de la Grande Guerre en mettant l’accent sur l’articulation entre le temps du souvenir et le temps du deuil. La commémoration de l'Armistice du 11 novembre 1918 est alors comprise. d'une part, comme un processus social dynamique et évolutif qui a principalement fait surgir deux récits dominant voués à la conceptualisation de la mort féconde sur le champ de bataille et à la création de l'image de sol ainsi que celle de l'ennemi et, d'autre part, comme un rite de reconnaissance qui s'adresse aux vivants pour consoler leur souffrance de la perte en lui accordant du sens. Il est surtout question de mesurer l'influence du présent dans le sens que la société de l'après-guerre a prêté à l’anniversaire du 11 novembre, ainsi que dans la façon dont celle-là a perçu son passé, a réactualisé le paradigme de ses morts et a anticipé son futur. Cela implique également de poursuivre les ...
The Age of Anniversaries, 2017
The Academic World in the Era of the Great War
Chapter 6demonstrates the ways in which the war impacted upon individuals by focusing on the Swis... more Chapter 6demonstrates the ways in which the war impacted upon individuals by focusing on the Swiss polymath Waldemar Deonna. Deonna was troubled by the retreat to primitivism and mysticism brought about by the war and sought to use his scientific expertise to make sense of that which was causing him anxiety. Deonna’s quandary was, in one sense, a consequence of the subsuming of intellectual practices and structures by the war; this chapter provides a compelling case study of the ways in which the wider issues and progress of the war could impact upon the work and worldview of an individual scholar, both in wartime and after.
Dictionnaire historique de la comparaison
The purpose of this thesis is to interrogate-the meaning of the Great. War's cult of commemor... more The purpose of this thesis is to interrogate-the meaning of the Great. War's cult of commemoration by putting the emphasis on the articulation between the time of memory and the time of mourning. The commemoration of the end of the war is thus understood, on the one hand, as a dynamic and evolutionary social process which essentially generated two dominant discourses meant to the conceptualizing of fecund death on the battlefield and to the shaping-up of an image of the self and of the enemy. On the other hand, Armistice Day is seen as a rite of recognition aimed to the living and destined to relieve their loss-related suffering by giving meaning to it. Our concern, first and foremost, is to measure the influence of the present by looking at the meaning attributed to the 11 November 1918 Anniversary by the French in the interwar period, as well as the way they comprehended their past, revived the paradigm of their dead and anticipated their future. This also implies that we foll...
Parlement[s], Revue d’histoire politique, HS n° 16, p. 95-111, 2021
En France, les bases de la politique commémorative de la Grande Guerre sont jetées durant la péri... more En France, les bases de la politique commémorative de la Grande Guerre sont jetées durant la période charnière de 1915-1916. Les premières initiatives législatives convergent vers une individualisation de la mort, par l’inscription des noms des victimes dans l’espace public, et vers la mise en valeur du deuil de masse. S’opposant au Sénat au sortir de la guerre, la Chambre cherche à relier la commémoration des morts à la victoire. Le débat parlementaire se réoriente alors vers la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918 avec l’Allemagne. À partir de 1920, sous l’impulsion notamment des députés anciens combattants, les projets de loi sur le 11 novembre mettent en exergue les sacrifices consentis par tous les artisans de la victoire. Au cours des débats, deux visions de la mort sacrificielle au combat se dégagent alors.
The pivotal years of 1915-1916 laid the foundations for the French remembrance politics of the Great War. The first legislative initiatives asserted the need to individualize death in the battlefield by engraving public monuments with the names of fallen soldiers, as well as the will to honour mass bereavement. Unlike the Senate, the French Parliament sought, at the end of war, to associate the commemoration of the dead with the celebration of victory. The parliamentary debate was thus reoriented towards the commemoration of November 11th Armistice signed with Germany. After 1920, and under the growing influence of deputies who had fought during the war, bills pertaining to November 11th Armistice Day emphasized the value of the collective sacrifices and contributions of all the French soldiers to victory. From these debates, two different visions of sacrificial death on the field of battle emerged.
dans Pierre Allorant, Walter Badier, Jean Garrigues (dir.), 1870, entre mémoires régionales et oubli national. Se souvenir de la guerre franco-prusienne, Rennes, PUR, 2019, p. 257-269.
Otte, Thomas (eds.), The Age of Anniversaries: The Cult of Commemoration 1895-1925, London, Routledge, p. 168-183, 2017
Durant les années du rapprochement diplomatique franco-allemand, l’anniversaire de l’Armistice du... more Durant les années du rapprochement diplomatique franco-allemand, l’anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918 met en lumière l’état de l’opinion publique française concernant la pacification de l’Europe. Célébrées en 1925 dans un esprit exaltant, emporté par les espoirs nés de la nouvelle ère diplomatique qui était en train de s’ouvrir, les Fêtes de l’Armistice finissent, au début des années 1930, suite à la faillite de l’esprit de Locarno, par refléter le désarroi des milieux pacifistes face à leurs défaites symboliques
In recent years, historians of the Great War have been particularly interested in the discursive ... more In recent years, historians of the Great War have been particularly interested in the discursive modes of memory while paying special attention to the relationship between veterans’ testimonies, identity and traumatic memory. This paper discusses the cultural memory-building and the representations of the end of the Great War as well as its collective remembrance both in literary works and in theatrical plays. It mainly explores the influence of the ideological, political and social context of the postwar in the reactivation of the past and the shaping of the war’s memory and meaning.
As early as August 1914, commemorative action honoring the dead served to sustain the war effort ... more As early as August 1914, commemorative action honoring the dead served to sustain the war effort and encourage national mobilization. Based on a system of values celebrating sacrificial heroism, commemoration aimed at justifying the conflict and at giving sense to violent death on the battlefield. During the Great War, commemorative homage gave rise to a symbolic narration about the past, the present and the future which was seeking to conceptualize collective mourning and mobilize civilians in favor of the pursuit of the war until final victory.
First World War Studies, 2010
Over the two past decades, a new approach to the Great War has progressively developed. Shifting ... more Over the two past decades, a new approach to the Great War has progressively developed. Shifting their focus of inquiry to the social and the cultural, away from the economic and the political, the historians of the Great War are particularly attached to the study of the legacy of the war on the cultural and social structures of European societies. The study of war's memory has therefore been placed at the heart of historical research in most of the countries that took part in the war. In France, the mnemonic turn of the cultural historiography of the Great War is thus seen in several works which, through the various forms of commemoration such as the war memorials or the cult of the Unknown Soldier, examine the relationship between memory and identity as well as between remembrance and mourning at both the public and individual levels. This article about Armistice Day in France explores the difficulties of the transmission of memory in the aftermath of war. It questions the persistence and the abandonment of war values and culture in the years that succeeded the Great War. It aims to demonstrate the interaction between memory, trauma, and the creation of symbolic narratives. It also argues that the celebration of Armistice Day should be seen as a public sphere of discussion where two different conceptions about the past, the present, and the future, of the national community are confronted. It finally claims that the mnemonic practices should consequently be treated as a network of cross-perspectives among the expectations of the future, the reception of the past, and the experience of the present.
Éditions de la Sorbonne, 2018
Fête à la fois nationale, locale, familiale, de la victoire et de la paix, le 11 Novembre occup... more Fête à la fois nationale, locale, familiale, de la victoire et de la paix, le 11 Novembre occupe une place centrale dans l'univers commémoratif de l’entre-deux-guerres. Outre la force émotionnelle des lieux du souvenir et des symboles qui lui sont attachés, le caractère exceptionnel du 11 Novembre s’explique également par le fait que la commémoration de la guerre est liée à la transmission d’une dette envers les morts, d’une tâche morale en forme d’héritage et de promesse qui implique la réalisation d’un projet, socialement et historiquement défini, concernant l’avenir de la communauté nationale.
Ce livre retrace l’évolution de la fête de l’Armistice, de ses origines controversées jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, en interrogeant les continuités et les ruptures avec les structures culturelles précédentes, les fonctions du rituel et de ses symboles, les affrontements idéologiques, parfois violents, entre agents du souvenir, enfin les composants du discours commémoratif. L’auteure propose de voir dans l’anniversaire de l’Armistice un lieu de mémoire et d’espoir à la fois, marqué par les grands débats sociaux et idéologiques de la France de l’entre-deux-guerres et qui cristallise la crise de confiance d’une société sortie en vainqueur de l’une des plus extraordinaires épreuves de son histoire mais aussi profondément mutilée. L’histoire du 11 Novembre est ici présentée comme une histoire de dettes et d’attentes, en somme d’un deuil inachevé.
Pela Paz! For Peace! Pour la Paix!
Revue LISA / LISA e-journal, 2012
As early as August 1914, commemorative action honoring the dead served to sustain the war effort ... more As early as August 1914, commemorative action honoring the dead served to sustain the war effort and encourage national mobilization. Based on a system of values celebrating sacrificial heroism, commemoration aimed at justifying the conflict and at giving sense to violent death on the battlefield. During the Great War, commemorative homage gave rise to a symbolic narration about the past, the present and the future which was seeking to conceptualize collective mourning and mobilize civilians in favor of the pursuit of the war until final victory.
Parlement[s], Revue d'histoire politique, 2021
En France, les bases de la politique commémorative de la Grande Guerre sont jetées durant la péri... more En France, les bases de la politique commémorative de la Grande Guerre sont jetées durant la période charnière de 1915-1916. Les premières initiatives législatives convergent vers une individualisation de la mort, par l’inscription des noms des victimes dans l’espace public, et vers la mise en valeur du deuil de masse. S’opposant au Sénat au sortir de la guerre, la Chambre cherche à relier la commémoration des morts à la victoire. Le débat parlementaire se réoriente alors vers la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918 avec l’Allemagne. À partir de 1920, sous l’impulsion notamment des députés anciens combattants, les projets de loi sur le 11 novembre mettent en exergue les sacrifices consentis par tous les artisans de la victoire. Au cours des débats, deux visions de la mort sacrificielle au combat se dégagent alors.
L'objectif de cette thèse consiste à interroger le sens du culte commémoratif de la Grande Gu... more L'objectif de cette thèse consiste à interroger le sens du culte commémoratif de la Grande Guerre en mettant l’accent sur l’articulation entre le temps du souvenir et le temps du deuil. La commémoration de l'Armistice du 11 novembre 1918 est alors comprise. d'une part, comme un processus social dynamique et évolutif qui a principalement fait surgir deux récits dominant voués à la conceptualisation de la mort féconde sur le champ de bataille et à la création de l'image de sol ainsi que celle de l'ennemi et, d'autre part, comme un rite de reconnaissance qui s'adresse aux vivants pour consoler leur souffrance de la perte en lui accordant du sens. Il est surtout question de mesurer l'influence du présent dans le sens que la société de l'après-guerre a prêté à l’anniversaire du 11 novembre, ainsi que dans la façon dont celle-là a perçu son passé, a réactualisé le paradigme de ses morts et a anticipé son futur. Cela implique également de poursuivre les ...
The Age of Anniversaries, 2017
The Academic World in the Era of the Great War
Chapter 6demonstrates the ways in which the war impacted upon individuals by focusing on the Swis... more Chapter 6demonstrates the ways in which the war impacted upon individuals by focusing on the Swiss polymath Waldemar Deonna. Deonna was troubled by the retreat to primitivism and mysticism brought about by the war and sought to use his scientific expertise to make sense of that which was causing him anxiety. Deonna’s quandary was, in one sense, a consequence of the subsuming of intellectual practices and structures by the war; this chapter provides a compelling case study of the ways in which the wider issues and progress of the war could impact upon the work and worldview of an individual scholar, both in wartime and after.
Dictionnaire historique de la comparaison
The purpose of this thesis is to interrogate-the meaning of the Great. War's cult of commemor... more The purpose of this thesis is to interrogate-the meaning of the Great. War's cult of commemoration by putting the emphasis on the articulation between the time of memory and the time of mourning. The commemoration of the end of the war is thus understood, on the one hand, as a dynamic and evolutionary social process which essentially generated two dominant discourses meant to the conceptualizing of fecund death on the battlefield and to the shaping-up of an image of the self and of the enemy. On the other hand, Armistice Day is seen as a rite of recognition aimed to the living and destined to relieve their loss-related suffering by giving meaning to it. Our concern, first and foremost, is to measure the influence of the present by looking at the meaning attributed to the 11 November 1918 Anniversary by the French in the interwar period, as well as the way they comprehended their past, revived the paradigm of their dead and anticipated their future. This also implies that we foll...
Parlement[s], Revue d’histoire politique, HS n° 16, p. 95-111, 2021
En France, les bases de la politique commémorative de la Grande Guerre sont jetées durant la péri... more En France, les bases de la politique commémorative de la Grande Guerre sont jetées durant la période charnière de 1915-1916. Les premières initiatives législatives convergent vers une individualisation de la mort, par l’inscription des noms des victimes dans l’espace public, et vers la mise en valeur du deuil de masse. S’opposant au Sénat au sortir de la guerre, la Chambre cherche à relier la commémoration des morts à la victoire. Le débat parlementaire se réoriente alors vers la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918 avec l’Allemagne. À partir de 1920, sous l’impulsion notamment des députés anciens combattants, les projets de loi sur le 11 novembre mettent en exergue les sacrifices consentis par tous les artisans de la victoire. Au cours des débats, deux visions de la mort sacrificielle au combat se dégagent alors.
The pivotal years of 1915-1916 laid the foundations for the French remembrance politics of the Great War. The first legislative initiatives asserted the need to individualize death in the battlefield by engraving public monuments with the names of fallen soldiers, as well as the will to honour mass bereavement. Unlike the Senate, the French Parliament sought, at the end of war, to associate the commemoration of the dead with the celebration of victory. The parliamentary debate was thus reoriented towards the commemoration of November 11th Armistice signed with Germany. After 1920, and under the growing influence of deputies who had fought during the war, bills pertaining to November 11th Armistice Day emphasized the value of the collective sacrifices and contributions of all the French soldiers to victory. From these debates, two different visions of sacrificial death on the field of battle emerged.
dans Pierre Allorant, Walter Badier, Jean Garrigues (dir.), 1870, entre mémoires régionales et oubli national. Se souvenir de la guerre franco-prusienne, Rennes, PUR, 2019, p. 257-269.
Otte, Thomas (eds.), The Age of Anniversaries: The Cult of Commemoration 1895-1925, London, Routledge, p. 168-183, 2017
Durant les années du rapprochement diplomatique franco-allemand, l’anniversaire de l’Armistice du... more Durant les années du rapprochement diplomatique franco-allemand, l’anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918 met en lumière l’état de l’opinion publique française concernant la pacification de l’Europe. Célébrées en 1925 dans un esprit exaltant, emporté par les espoirs nés de la nouvelle ère diplomatique qui était en train de s’ouvrir, les Fêtes de l’Armistice finissent, au début des années 1930, suite à la faillite de l’esprit de Locarno, par refléter le désarroi des milieux pacifistes face à leurs défaites symboliques
In recent years, historians of the Great War have been particularly interested in the discursive ... more In recent years, historians of the Great War have been particularly interested in the discursive modes of memory while paying special attention to the relationship between veterans’ testimonies, identity and traumatic memory. This paper discusses the cultural memory-building and the representations of the end of the Great War as well as its collective remembrance both in literary works and in theatrical plays. It mainly explores the influence of the ideological, political and social context of the postwar in the reactivation of the past and the shaping of the war’s memory and meaning.
As early as August 1914, commemorative action honoring the dead served to sustain the war effort ... more As early as August 1914, commemorative action honoring the dead served to sustain the war effort and encourage national mobilization. Based on a system of values celebrating sacrificial heroism, commemoration aimed at justifying the conflict and at giving sense to violent death on the battlefield. During the Great War, commemorative homage gave rise to a symbolic narration about the past, the present and the future which was seeking to conceptualize collective mourning and mobilize civilians in favor of the pursuit of the war until final victory.
First World War Studies, 2010
Over the two past decades, a new approach to the Great War has progressively developed. Shifting ... more Over the two past decades, a new approach to the Great War has progressively developed. Shifting their focus of inquiry to the social and the cultural, away from the economic and the political, the historians of the Great War are particularly attached to the study of the legacy of the war on the cultural and social structures of European societies. The study of war's memory has therefore been placed at the heart of historical research in most of the countries that took part in the war. In France, the mnemonic turn of the cultural historiography of the Great War is thus seen in several works which, through the various forms of commemoration such as the war memorials or the cult of the Unknown Soldier, examine the relationship between memory and identity as well as between remembrance and mourning at both the public and individual levels. This article about Armistice Day in France explores the difficulties of the transmission of memory in the aftermath of war. It questions the persistence and the abandonment of war values and culture in the years that succeeded the Great War. It aims to demonstrate the interaction between memory, trauma, and the creation of symbolic narratives. It also argues that the celebration of Armistice Day should be seen as a public sphere of discussion where two different conceptions about the past, the present, and the future, of the national community are confronted. It finally claims that the mnemonic practices should consequently be treated as a network of cross-perspectives among the expectations of the future, the reception of the past, and the experience of the present.
organisé par l'Institut historique allemand Paris, le LabEx EHNE – Écrire une histoire nouvelle d... more organisé par l'Institut historique allemand Paris, le LabEx EHNE – Écrire une histoire nouvelle de l’Europe, l'UMR Sirice et l' Université de Lorraine/CEGIL. Institut historique allemand, Paris, 20-22 novembre 2019
Cette communication interroge la mémoire de la guerre franco-prussienne dans l’entre-deux-guerres... more Cette communication interroge la mémoire de la guerre franco-prussienne dans l’entre-deux-guerres. Elle prend comme champ d’observation les banlieues sud-ouest de Paris, où le souvenir de la guerre franco-prussienne était très présent avant 1914. Après la Grande Guerre, un peu partout dans la région, les monuments de 1870-1871 s’intègrent dans le cérémonial du 11 novembre tout comme les tombes militaires. Ce double hommage aux morts de deux guerres permet de comprendre l’articulation entre la mémoire locale et la mémoire nationale, ainsi que le lien entre passé récent et passé éloigné. De même, il nous permet de réfléchir au remaniement et à la réorganisation symbolique des espaces du souvenir.
This paper studies the emergence of an alternative, pacifist, commemoration in France in the year... more This paper studies the emergence of an alternative, pacifist, commemoration in France in the years following the Great War. It focuses on the anti-war commemorative actions carried out by the antimilitarist branch of the French pacifism during the celebrations of Armistice Day from 1920 to 1924. The first aspect to be considered is that of the souvenir of the war resistance during the Great War, in particular the souvenir of the political and military events of 1917: the Russian Revolution on the Eastern Front, the Chemin des Dames mutiny on the Western Front, and finally the strikes actions in the Paris industry. This paper will argue that by recalling the souvenir of 1917 resistance to war, the antimilitarist branch of the French pacifism essentially sought to challenge the ‘union sacrée’, that is the political comprise of the French society’s entry into war, and thus to discredit those using its reminiscence to quiet down post-war social and political tensions. The second question we address deals with the place of antiwar activism in the post-war commemorations. In this perspective, this paper examines the ways in which, from 1919 to 1924, political groups like the Communist Party, veteran’s associations such as the ARAC used the post-war commemorations to denounce both the Great War and the ongoing armed conflicts. Finally, this paper explores the differences between the commemoration perpetuating the souvenir of 1917 and the commemorative practices and discourse of the humanitarian branch of the French pacifism. Both of them aimed to challenge patriotic stereotypes and heroic representations of war and death in the battlefield. But while the ones denounced conjointly war mentalities with capitalist society, and thus advocated for a new social order, the others celebrated the peace without victory by condemning the war’s absurd violence. The aim is to demonstrate the diversity of memories and pacifist mnemonic practices in the aftermath of the Great War, and
therefore the variety of ideological, political and even feminist motivations for opposing the war. Therefore, attention is turned out in the symbols and the images used in each of the two cases, the ritual, and finally the use of common and diverse language elements.
Cette communication interroge l’activité commémorative de la Grande Guerre en mettant l’accent su... more Cette communication interroge l’activité commémorative de la Grande Guerre en mettant l’accent sur les représentations de la mort violente sur le champ de bataille. Elle est pour l’essentiel fondée sur un corpus documentaire d’environ 50 monographies, publiées au cours de la guerre, portant sur les hommages civiques et religieux organisés par la société civile. Elle s’articule autour de deux grands thèmes :
- En quoi le discours sur la violence des tranchées est-il révélateur des schémas de pensée de la société en guerre ?
- Comment la commémoration a-t-elle tenté, à différents moments durant les quatre années du conflit, de conceptualiser le deuil collectif et d’abriter les sentiments contradictoires que suscitaient la mort de masse et les impératifs de la poursuite de la guerre jusqu’à la victoire finale ?
L’objectif consiste à discuter la construction et l’évolution du discours commémoratif entre 1914 et 1918. Ainsi, nous montrerons que la commémoration met successivement à l’honneur trois différents types de héros. Chacun coïncide avec une phase différente du conflit: le premier avec l’entrée de la société française dans la guerre, le deuxième avec la période de son installation dans une longue guerre d’usure, le dernier est enfin issu de la crise de la fin de la guerre. A chaque stade, la commémoration se fixe la tâche d’expliquer l’utilité de la mort violente, d’expliquer les raisons pour lesquelles la mort en masse des soldats reste féconde malgré le fait qu’elle n’ait pas, pour le moment, apporté la victoire. Ainsi, on passe d’un récit romanesque et légendaire du combat à une martyrologie républicaine insistant sur la cruauté de la guerre industrielle et de sa souffrance, mais qui exalte en même temps la mort violente sur le champ de bataille comme un don total et sans réserve pour le salut national, puis, à partir de 1917, pour donner à la France la paix de justice et de droit, la paix par la victoire. Ce nouveau récit sacrificiel implique avant tout l’abandon des représentations romancées du conflit, telles qu’elles sont apparues au XIXe siècle, et le déplacement du regard vers les conditions réelles du combat et les ravages de la guerre sur les corps des soldats. Nous insisterons ici sur le fait que ces descriptions réalistes de la violence des tranchées s’incorporent en réalité dans le récit qui a encadré la guerre dès ses débuts, à savoir la lutte de la civilisation contre la barbarie. Notre attention porte aussi sur le rôle symbolique de la victime sacrificielle : celle-ci opère comme un bouc émissaire canalisant la violence de l’adversaire pour qu’elle ne frappe pas ceux à qu’elle visait d’abord, à savoir la société civile. Dans cette perspective, cette communication montre qu’à partir de 1915, année où la société civile prend véritablement conscience des réalités du conflit industriel et des ravages de la guerre d’usure, l’enjeu principal de la commémoration est de démontrer que les soldats français endurent stoïquement la violence de la guerre sans pourtant la déclencher. En définitive, les allusions à la violence des tranchées servent avant tout à préparer mentalement la société civile à s’installer dans une longue guerre d’usure et à faire accepter le nombre des sacrifices réclamés pour la victoire finale.