Caroline Loranger | Université du Québec à Montréal (original) (raw)
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Articles by Caroline Loranger
Tangence, 2021
La littérature s’est rapidement saisie de la fiction diffusée à la radio. Perçue d’abord comme un... more La littérature s’est rapidement saisie de la fiction diffusée à la radio. Perçue
d’abord comme un texte plutôt que comme une performance, la fiction
radiophonique est alors devenue un genre littéraire, à la différence que sa
diffusion se faisait par l’entremise d’un autre type de support : les ondes radio.
Cette manière de conceptualiser la fiction radiophonique a toutefois le défaut
de laisser de côté toute sa dimension sonore. Pour régler cette lacune, on l’a
plutôt rapprochée du théâtre, en appuyant sur sa dimension dramaturgique
découlant du jeu des acteurs et sur le travail des bruiteurs. Envisager la fiction
radiophonique selon ces deux approches a toutefois ses limites et un retour
réflexif sur la catégorisation et sur les enjeux de celle-ci est désormais
nécessaire tandis que la numérisation des corpus radiophoniques rend ceux-ci
de plus en plus accessibles aux chercheurs et aux chercheuses. Cet article
propose ainsi une réflexion sur le positionnement de la fiction radiophonique
dans l’écologie des genres littéraires et médiatiques dans l’optique de saisir
avec plus d’acuité les enjeux que soulève son étude.
Papers of the Bibliographical Society of Canada/Cahiers de la Société bibliographique du Canada, 2017
@nalyses. Revue des littératures franco-canadiennes et québécoise
Dans Baroque d’aube de Nicole Brossard, la langue fonctionne comme le simulateur de plongée par l... more Dans Baroque d’aube de Nicole Brossard, la langue fonctionne comme le simulateur de plongée par le biais duquel le personnage de Cybil Noland fait l’expérience de la mer, c’est-à-dire que réalité et fiction y sont confondues, ce qui mène à la création d’une nouvelle forme de réalité nécessitant de nouveaux mots pour la décrire. Cybil Noland et Brossard construisent alors des néologismes en combinant deux signifiés différents, superposent les langues et font de la traduction l’espace de la symbiose dans le but de renouveler l’imaginaire féminin et de combler les lacunes de la langue standard.
Continents manuscrits, 2014
Institut des textes & manuscrits modernes (ITEM) Référence électronique Caroline Loranger, « « Al... more Institut des textes & manuscrits modernes (ITEM) Référence électronique Caroline Loranger, « « Allez donc m'cri ane tasse d'eau » : le malaise créé par l'introduction de la langue orale dans les textes d'
Comptes rendus critiques by Caroline Loranger
Recensions by Caroline Loranger
Mens : revue d'histoire culturelle et intellectuelle, 2020
Mens : revue d'histoire intellectuelle et culturelle
Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y ... more Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.
Thèse et mémoire by Caroline Loranger
Thèse de doctorat, 2019
L'hypothèse principale de cette thèse est que l'entre-deux-guerres marque l'avènement d'un nouvea... more L'hypothèse principale de cette thèse est que l'entre-deux-guerres marque l'avènement d'un nouveau discours sur ce qu'on nommera le « roman canadien » au Québec. L'émergence de cette dénomination est le corollaire d'un changement dans les pratiques du genre, qui se diversifient grandement durant cette période. Dans le premier mouvement de la thèse, j'explore la création d'un « imaginaire générique » du roman canadien dans le discours des histoires littéraires et des monographies publiées durant la période, puis dans les périodiques qui accueillent des réflexions sur le genre romanesque. Cette étude du discours permet de voir comment les critiques, les écrivains et les éditeurs définissent le « roman canadien » durant cette période, et me permet ensuite de réfléchir aux implications d'une telle nomenclature pour le champ littéraire de l'entre-deux-guerres. Dans le second mouvement de la thèse, j'étudie les pratiques du roman elles-mêmes, en fonction de trois axes principaux : le rapport au modèle du roman-feuilleton; la représentation du mariage mixte des romans régionalistes; et les nouveaux modes de l'énonciation romanesque. Le rapport aux périodiques et à la presse apparaît d'abord comme un élément marquant de la constitution du genre romanesque. Plus précisément, l'entredeux-guerres correspond à la dernière phase d'autonomisation du roman par rapport à la presse. On retrouve alors des romans populaires dont la forme est à cheval entre le roman-feuilleton et le roman en volume. Le second axe à l'étude, l'utilisation du topos du mariage mixte dans le roman canadien des années 1920, qui servira ici de décennie témoin, met en lumière la manière dont les auteurs régionalistes ont recours à la forme romanesque, et en particulier à la représentation du mariage dans la fiction, pour faire circuler leur idéologie. La dernière grande reconfiguration que j'aborde concerne l'énonciation dans le roman, plus précisément le recours à la narration autodiégétique dans les romans psychologiques de la période. L'étude de ces trois transformations du roman canadien permet de mettre en lumière les modes de constitution du genre romanesque au Québec. La mise en relation du discours et de la pratique du genre romanesque permet finalement de brosser un portrait d'ensemble de l'émergence et de la consolidation de ce modèle générique spécifique dans l'imaginaire canadien-français.
Mémoire de maîtrise, 2014
Dès 1918, Albert Laberge, écrivain canadien-français de la première moitié du XX e siècle, péchai... more Dès 1918, Albert Laberge, écrivain canadien-français de la première moitié du XX e siècle, péchait contre le bon usage. On considérait qu'il dépravait les moeurs en mettant en scène des histoires sordides traitant de la vie à la campagne. Au cours de la période 1960-1970, alors que les textes labergiens sont redécouverts, ce n'est plus en regard de son contenu que l'oeuvre dérange, mais sur le plan de la forme. Laberge introduit en effet une langue oralisée, sans s'embarrasser de guillemets ou d'italique, dans le corps du texte, en particulier dans la narration. Le jugement de la critique sera sans appel : l'introduction de la langue orale dans la narration de certains de ces textes indique que Laberge écrit « mal ». Pourtant, les traits mêmes qui ont entraîné la mise au ban de l'auteur, soit l'introduction de canadianismes, d'anglicismes ou de structures syntaxiques proches de celles employées à l'oral, sont précisément ceux qui donnent à cette oeuvre son intérêt actuel. Nous postulons qu'il faut remettre en cause cette vision présentant Laberge comme un mauvais écrivain en procédant à une analyse approfondie de sa langue d'écriture. Pour ce faire, nous nous proposons d'abord de retracer le parcours littéraire de cette oeuvre pour le moins déconcertante, qui a suscité un vif malaise chez ses contemporains et qui continue de le faire même après sa canonisation. La machine à écrire d'Albert Laberge : contexte d'écriture De l'avis de ses contemporains, si Laberge est un mauvais écrivain, c'est d'abord parce que ses textes choquent les moeurs. En 1909, il publie un chapitre de son roman La Scouine, « Les foins », dans le quotidien La Semaine. Ce roman, composé de scènes de la vie d'une famille de paysans cruels, égoïstes et grossiers, et qualifié plus tard pour cette raison « d'anti-terroir », provoqua une véritable commotion, non pas pour son emploi de la langue oralisée, mais pour l'insertion de scènes à caractère sexuel dans certains chapitres publiés dans les journaux. Mgr Paul Bruchési attaquera vivement La Semaine pour la publication du chapitre 89 Ibid., p. 61. 90 Ibid., p. 25.
Papers by Caroline Loranger
@nalyses. Revue des littératures franco-canadiennes et québécoise
Tangence, 2021
La littérature s’est rapidement saisie de la fiction diffusée à la radio. Perçue d’abord comme un... more La littérature s’est rapidement saisie de la fiction diffusée à la radio. Perçue
d’abord comme un texte plutôt que comme une performance, la fiction
radiophonique est alors devenue un genre littéraire, à la différence que sa
diffusion se faisait par l’entremise d’un autre type de support : les ondes radio.
Cette manière de conceptualiser la fiction radiophonique a toutefois le défaut
de laisser de côté toute sa dimension sonore. Pour régler cette lacune, on l’a
plutôt rapprochée du théâtre, en appuyant sur sa dimension dramaturgique
découlant du jeu des acteurs et sur le travail des bruiteurs. Envisager la fiction
radiophonique selon ces deux approches a toutefois ses limites et un retour
réflexif sur la catégorisation et sur les enjeux de celle-ci est désormais
nécessaire tandis que la numérisation des corpus radiophoniques rend ceux-ci
de plus en plus accessibles aux chercheurs et aux chercheuses. Cet article
propose ainsi une réflexion sur le positionnement de la fiction radiophonique
dans l’écologie des genres littéraires et médiatiques dans l’optique de saisir
avec plus d’acuité les enjeux que soulève son étude.
Papers of the Bibliographical Society of Canada/Cahiers de la Société bibliographique du Canada, 2017
@nalyses. Revue des littératures franco-canadiennes et québécoise
Dans Baroque d’aube de Nicole Brossard, la langue fonctionne comme le simulateur de plongée par l... more Dans Baroque d’aube de Nicole Brossard, la langue fonctionne comme le simulateur de plongée par le biais duquel le personnage de Cybil Noland fait l’expérience de la mer, c’est-à-dire que réalité et fiction y sont confondues, ce qui mène à la création d’une nouvelle forme de réalité nécessitant de nouveaux mots pour la décrire. Cybil Noland et Brossard construisent alors des néologismes en combinant deux signifiés différents, superposent les langues et font de la traduction l’espace de la symbiose dans le but de renouveler l’imaginaire féminin et de combler les lacunes de la langue standard.
Continents manuscrits, 2014
Institut des textes & manuscrits modernes (ITEM) Référence électronique Caroline Loranger, « « Al... more Institut des textes & manuscrits modernes (ITEM) Référence électronique Caroline Loranger, « « Allez donc m'cri ane tasse d'eau » : le malaise créé par l'introduction de la langue orale dans les textes d'
Mens : revue d'histoire culturelle et intellectuelle, 2020
Mens : revue d'histoire intellectuelle et culturelle
Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y ... more Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.
Thèse de doctorat, 2019
L'hypothèse principale de cette thèse est que l'entre-deux-guerres marque l'avènement d'un nouvea... more L'hypothèse principale de cette thèse est que l'entre-deux-guerres marque l'avènement d'un nouveau discours sur ce qu'on nommera le « roman canadien » au Québec. L'émergence de cette dénomination est le corollaire d'un changement dans les pratiques du genre, qui se diversifient grandement durant cette période. Dans le premier mouvement de la thèse, j'explore la création d'un « imaginaire générique » du roman canadien dans le discours des histoires littéraires et des monographies publiées durant la période, puis dans les périodiques qui accueillent des réflexions sur le genre romanesque. Cette étude du discours permet de voir comment les critiques, les écrivains et les éditeurs définissent le « roman canadien » durant cette période, et me permet ensuite de réfléchir aux implications d'une telle nomenclature pour le champ littéraire de l'entre-deux-guerres. Dans le second mouvement de la thèse, j'étudie les pratiques du roman elles-mêmes, en fonction de trois axes principaux : le rapport au modèle du roman-feuilleton; la représentation du mariage mixte des romans régionalistes; et les nouveaux modes de l'énonciation romanesque. Le rapport aux périodiques et à la presse apparaît d'abord comme un élément marquant de la constitution du genre romanesque. Plus précisément, l'entredeux-guerres correspond à la dernière phase d'autonomisation du roman par rapport à la presse. On retrouve alors des romans populaires dont la forme est à cheval entre le roman-feuilleton et le roman en volume. Le second axe à l'étude, l'utilisation du topos du mariage mixte dans le roman canadien des années 1920, qui servira ici de décennie témoin, met en lumière la manière dont les auteurs régionalistes ont recours à la forme romanesque, et en particulier à la représentation du mariage dans la fiction, pour faire circuler leur idéologie. La dernière grande reconfiguration que j'aborde concerne l'énonciation dans le roman, plus précisément le recours à la narration autodiégétique dans les romans psychologiques de la période. L'étude de ces trois transformations du roman canadien permet de mettre en lumière les modes de constitution du genre romanesque au Québec. La mise en relation du discours et de la pratique du genre romanesque permet finalement de brosser un portrait d'ensemble de l'émergence et de la consolidation de ce modèle générique spécifique dans l'imaginaire canadien-français.
Mémoire de maîtrise, 2014
Dès 1918, Albert Laberge, écrivain canadien-français de la première moitié du XX e siècle, péchai... more Dès 1918, Albert Laberge, écrivain canadien-français de la première moitié du XX e siècle, péchait contre le bon usage. On considérait qu'il dépravait les moeurs en mettant en scène des histoires sordides traitant de la vie à la campagne. Au cours de la période 1960-1970, alors que les textes labergiens sont redécouverts, ce n'est plus en regard de son contenu que l'oeuvre dérange, mais sur le plan de la forme. Laberge introduit en effet une langue oralisée, sans s'embarrasser de guillemets ou d'italique, dans le corps du texte, en particulier dans la narration. Le jugement de la critique sera sans appel : l'introduction de la langue orale dans la narration de certains de ces textes indique que Laberge écrit « mal ». Pourtant, les traits mêmes qui ont entraîné la mise au ban de l'auteur, soit l'introduction de canadianismes, d'anglicismes ou de structures syntaxiques proches de celles employées à l'oral, sont précisément ceux qui donnent à cette oeuvre son intérêt actuel. Nous postulons qu'il faut remettre en cause cette vision présentant Laberge comme un mauvais écrivain en procédant à une analyse approfondie de sa langue d'écriture. Pour ce faire, nous nous proposons d'abord de retracer le parcours littéraire de cette oeuvre pour le moins déconcertante, qui a suscité un vif malaise chez ses contemporains et qui continue de le faire même après sa canonisation. La machine à écrire d'Albert Laberge : contexte d'écriture De l'avis de ses contemporains, si Laberge est un mauvais écrivain, c'est d'abord parce que ses textes choquent les moeurs. En 1909, il publie un chapitre de son roman La Scouine, « Les foins », dans le quotidien La Semaine. Ce roman, composé de scènes de la vie d'une famille de paysans cruels, égoïstes et grossiers, et qualifié plus tard pour cette raison « d'anti-terroir », provoqua une véritable commotion, non pas pour son emploi de la langue oralisée, mais pour l'insertion de scènes à caractère sexuel dans certains chapitres publiés dans les journaux. Mgr Paul Bruchési attaquera vivement La Semaine pour la publication du chapitre 89 Ibid., p. 61. 90 Ibid., p. 25.
@nalyses. Revue des littératures franco-canadiennes et québécoise