Courte histoire d'un échec : le mariage de l'armée et du cadastre dans le premier quart du XIXe siècle (original) (raw)

Le mariage paysan russe au XIXe siecle

Population (French Edition), 2004

Cet article provient des résultats d'un projet soutenu par l'Institut national d'études démographiques, d'une part, et par un programme INTAS, intitulé Economy and Demography of the Peasant Family in Russia in XIX-XX centuries (projet INTAS 2000-00586). Révision * Après 1861, les enregistrements des événements démographiques dans la paroisse de Kouskovo deviennent de plus en plus rares (1 à 2 actes par an en moyenne).

"Impôt, impossible cadastre et politique : Mende du XVe au XVIIIe siècle"

2015

Dans un Languedoc médiéval et moderne où la plupart des impôts publics pèsent sur la terre et où villes et villages réalisent massivement des cadastres (appelés ici compoix) pour mieux parvenir à ce but, la cité de Mende brille par sa contre-exemplarité absolue. Son premier et seul authentique compoix, tardif en soi, date de 1469 ! Dans ces conditions, comment répartir l’impôt entre les différents quartiers de la ville et les hameaux constitutifs de la commune ? Comment réussir à faire payer la ville moins qu’elle ne devrait à l’échelle du Gévaudan ? Comment produire chaque année un cadastre qui n’en est pas un ? Quels comptes rendre à l’administration fiscale sur la gestion de la taille royale ? Quels choix politiques opérer pour, néanmoins, payer l’impôts au collecteur ? On se propose donc de présenter ici une étude de cas à rebours de tout ce que les historiens de l’économie et de la fiscalité écrivent, depuis cent vingts ans, au sujet de l’impôt en Languedoc sous l’Ancien Régime. Rien ne permet sans doute de mieux comprendre l’histoire d’un système ou d’une structure que de regarder, parfois, du côté de ses anomalies ou de ses dysfonctionnements.

Les échelles de l'enquête au bureau du cadastre (1791-1802)

La commune, la planète et le monde Les échelles de l'enquête au « Bureau central du cadastre » (1791-1802) Mots clé : cadastre, économie politique, géodésie, géographie, Révolution française Synthèse : Le « Bureau central du cadastre » (1791-1802), en dépit des hautes ambitions affichées dès le début de la Révolution, échoua à démarrer les travaux sur le terrain, au niveau des communes et des parcelles. À partir des archives conservées sur cette institution, cet article revient sur cet échec supposé afin d'en relativiser la portée. Si le Bureau du cadastre avait pour ambition de réaliser un levé systématique des parcelles du pays, désormais conforme aux nouvelles mesures, il remplissait aussi d'autres missions. Il s'agissait d'une administration cruciale notamment pour les travaux géodésiques, en particulier en lien avec la mesure la Méridienne de Dunkerque à Barcelone, mais aussi pour la conservation d'une importante collection de cartes et plans, le « Dépôt géographique de l'intérieur ». Loin d'être une simple administration, il s'agissait aussi d'une institution savante qui jouait un rôle clé dans la constitution de divers outils de travail à destination des autres administrations civiles, mais aussi plus généralement d'une géographie nouvelle, à la fois physique et humaine, destinée à promouvoir un nouveau cosmopolitisme. Qu'est-ce que l'histoire globale à l'ère de l'anthropocène 1 ? Dans un ouvrage récent, Dipesh Chakrabarty appelle à un « tournant planétaire » de l'historiographie qui 2 , explique-t-il, devra succéder au « tournant global » dont il fut jadis l'un des acteurs 3. Toute l'historiographie moderne, et l'histoire globale avec elle, s'est construite selon lui sur une séparation entre le temps de l'histoire humaine et le temps de l'histoire naturelle, qui nous empêche de penser la condition terrestre. Au « monde » de la circulation des marchandises et des personnes, il conviendrait d'opposer la « planète », vue comme extériorité non-humaine et comme habitat.

La monarchie française et le cadastre : entre taille réelle et taille personnelle

La monarchie française et le cadastre au XVIIIe siècle : entre taille réelle et taille personnelle ", dans Jarbuch fur europaische verwaltungsgeschichte 13. Cadastre et état moderne en Italie, Espagne et France, 18e siècle, Baden-Baden, 2001, p. 217-246. I. L'expérience du royaume en matière cadastrale 1. Le cadastre, instrument de la taille réelle: Dans le royaume de France du 18e siècle, comme en témoignent à la fois les dictionnaires et l'observation, ne connaissent l'emploi du mot et la chose "cadastre" que les régions du sud du royaume, et précisément celles où l'impôt royal direct prend la forme de la taille dite réelle 1 , Provence, Dauphiné, Languedoc et Haute-Guyenne. Le cadastre est aussi appelé en Languedoc "compoix". Mais ce terme, aujourd'hui seul utilisé par l'historiographie pour désigner les cadastres d'Ancien régime des pays de taille réelle, reste, du vivant de la chose, principalement d'emploi local. S'il apparaît dans les ouvrages techniques concernant la fiscalité 2 , on ne le trouve pas dans les dictionnaires avant La Curne de Sainte-Palaye ("Dictionnaire historique", 1876) qui insiste sur le provincialisme du terme.

Roman, violence, rivalité et entente franco-britannique dans les Mascareignes au début du XIXe siècle

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2011

La bataille de Grand Port entre les Français et les Britanniques, qui relève du champ mémoriel, a souvent été décrite et analysée par des historiens. Or, l'histoire a aussi donné lieu à une concurrence mémorielle à travers la littérature, surtout à travers des poèmes ou des récits. En effet, cette bataille a été consignée tantôt par les auteurs britanniques tantôt par les auteurs français ou par leurs descendants à Maurice et à La Réunion. Alexandre Dumas dans Georges et Arthur Martial'*' dans Grand Port (1938) et Daniel Vaxelaire'** dans Grand Port (1992) et Cap Malheureux (1993) parlent des deux tentatives d'invasion de l'Isle de France en août et décembre 1810. Dumas et Martial ne mentionnent que brièvement l'invasion de l'île Bourbon par les Britanniques. Le succès de ces derniers n'a pas attiré leur attention. L'échec des Britanniques à l'Isle de France les intéresse davantage, la tentative ayant été couronnée de succès. En revanche, Patrick O'Brian'*®, dans The Mauritius Command (1979) (ou L'expédition à l'île Maurice), n'occulte pas l'invasion de l'île Bourbon au profit de celle de l'Isle de France. Il traite les deux avec une égale attention. Cette invasion met en évidence l'hostilité qui règle la relation entre les Britanniques et les Français, contrairement à Georges qui présente l'invasion comme un prétexte pour exprimer l'inimitié qui existe entre les colons français et les mulâtres de l'île. Martial et O'Brian mettent en exergue cette rivalité, essentiellement avant le combat. Ils mélangent fiction et réalité. En fait, dans les deux romans, la fiction domine l'Histoire. Et la thématique nationaliste s'énonce comme horizon idéologique, chaque auteur essayant d'établir la supériorité de sa race. Après la conquête de l'Isle de France par les Britanniques en décembre 1810, cette animosité se transforme en une entente, de surface peut-être, entre les deux peuples. Celle-ci est exprimée dans Ratsitatane (1878), écrit par Lucien Brey'®°. L'auteur situe l'action de son roman juste après la conquête de l'île par les Britanniques. Il parle, entre autres, des relations entre les Britanniques et les colonisés français. Bien que Brey relate l'attirance d'un esclave malgache, Ratsitatane, pour Marthe de Cervy, issue 787 Ce roman a été réédité chez Delacour-Martial en 2010. Les notes infrapaginales sont puisées de cette édition. 788 Grand Port et Cap Malheureux ont été réédités en 2010. 789 Patrick O'Brian a pris un pseudonyme irlandais. Cet auteur britannique s'appelle en fait Richard Patrick Russ. Il a écrit une vingtaine de romans historiques qui se déroulent pendant les guerres napoléoniennes. The Mauritius Command a été publié pour la première fois en 1977. 790 Le nom de Lucien Brey est un pseudonyme. Le vrai nom de l'auteur est Walter Edgar Acton. n publie le roman en feuilletons dans Port Louis Revue en 1878. Le roman a été publié à nouveau en 2005.