Politique étrangère grecque: Orientations théoriques et praxis (original) (raw)

La politique culturelle de la Grèce

Pôle Sud, 1999

Le principal rôle dans la formulation et l'implementation de politiques culturelles en Grèce, appartient au Ministère de la Culture, fondé en 1971. Ce Ministère est hautement centralisé puisque, exception faite du Service Archéologique, il ne possède pas d'autres services déconcentrés. Également d'importance est le rôle occupé par les collectivités locales qui, depuis 15 ans, ont créé des plusieurs organismes culturels. L' axe principal des politiques culturelles grecques fut, depuis toujours, la protection de l'héritage culturel, et ce à cause de la présence sur l'ensemble du territoire d'une multitude de monuments anciens. Un autre axe important fut celui de la décentralisation culturelle, spécialement durant l'époque des gouvernements socialistes dans les années 80. Durant la dernière décennie, l'emphase a été mis sur la promotion systématique de certains secteurs de la création culturelle, comme le domaine du livre, sur les grands projets, comme l'Unification des Sites Archéologiques d'Athènes, ainsi que sur la création des réseaux culturels.

Les conseillers (et) ambassadeurs, de la Grèce homérique à la Sparte classique

Conseillers et ambassadeurs dans l’Antiquité, Dialogues d'histoire ancienne, supplément 17, edd. Queyrel Bottineau, A./ Guelfucci, M.-R., Besançon 2017, S. 641-657

Counselors, councilors and ambassadors are often complementary figures, but from Homeric Greece to classical Sparta we know of certain characters like the hero Odysseus or the Spartiate Lichas who perform all of these tasks (i.e. deliberating, deciding and delivering the decision) personally. Starting off with the analysis of the relevant literary sources, this paper proposes to address the following questions: what does the triple function of these figures imply for their respective duties? Can these cases be considered to be representative for Homeric Greece and Classical Sparta?

Nommer l'ennemi : La "Question de la langue" en Grèce et les termes

F. Feliu και J. M. Nadal (eds), Constructing Languages: Norms, myths and emotions, 229-242. John Benjamins, 2016

During the consecration process of vernacular languages, contrary to the European scholars' emancipatory stance towards Latin, Greek scholars adopt an attitude of adulation towards the past, which is closely related to the prestige of the classical tradition and its influence on the Enlightened European countries. This attitude of adulation will lead to the prevailing view both in the historiography of Greek and in the collective linguistic sentiment, considering Ancient and Modern Greek as the same language. The unity of language in the diachronic dimension, with its strong and weak version, can be regarded as the founding myth of the Greek language. This paper tries to demonstrate that, in early linguistic discussions in Greece, a unifying approach is submitted by modern language defenders (a variety designated then through such terms as: “γραικική”, “ρωμαίικη”, “κοινή”, etc.), while archaists adopt a schismatic attitude. For instance, it appears that the “modernists” introduce a “meronymic” theory according to which, Modern Greek represents one of the “parts” (gr. “meros”), more specifically, a dialect, of Greek language. Subsequently, the paper focuses on the term ‘Hellenic’ (gr. “ελληνική”), reserved at that time, exclusively, for Ancient Greek, and on its usage by Daniil Philippidis, in 1801, as one of its earliest occurrences as a term designating Modern Greek. This innovative and provocative act does not only express and concretize a unifying design approach, but it also constitutes a clear and concise argument, which in long run will prove to be a decisive one against modern language depreciators Résumé Contrairement aux savants européens, qui adoptent une attitude émancipatrice à l’égard du latin lors de la consécration des langues modernes, les savants grecs adoptent une attitude d’adulation du passé, liée sans doute au prestige de la tradition classique et à son influence sur les pays éclairés de l’Europe. Cette attitude d’adulation aboutira à la conception dominante dans l’historiographie du grec, ainsi que dans le sentiment linguistique collectif, selon laquelle le grec ancien et le grec moderne sont la même langue. L’unité de la langue dans la diachronie, avec sa version forte et sa version faible, peut être considérée comme le mythe fondateur de la langue grecque. Dans cet article nous avançons qu’au début des discussions linguistiques sur la langue, la conception unifiante est introduite par les défenseurs de la langue moderne (désignée alors par des termes comme “γραικική”, “ρωμαίικη”, “κοινή”, etc.), alors que les archaïsants adoptent une attitude scissionniste. Ce sont les “modernistes”, pour donner un exemple, qui soutiennent une théorie “méronymique”, selon laquelle le grec moderne est une des “parties” (meros), c’est-à-dire un dialecte, d’une langue grecque fondamentalement une. En examinant l’emploi du terme “ελληνική”, ‘hellénique’, réservé à cette époque au grec ancien, nous isolons, parmi ses toutes premières occurrences en tant que terme désignant le grec moderne, son emploi par D. Philippidis en 1801. Nous soutenons que cet acte innovateur – et provocateur pour l’époque –, en concrétisant la conception unifiante, constitue un argument clair, concis et, à long terme, décisif contre les détracteurs de la langue moderne.

"Athènes, cité comme les autres. La figure de l'étranger et la question de la différence politique dans le Ménexène de Platon", Ideação 34, 2016, p. 17-38.

Dans le Ménexène de Platon, l'Athènes démocratique est représentée et se représente elle-même comme différente de toutes les cités étrangères et comme supérieure à elles. Cet athénocentrisme ironique n'a pas échappé à la plupart des commentateurs du dialogue. Mais Platon ne s'arrête pas là : ma thèse est que, dans le discours même où Athènes prétend se distinguer des peuples étrangers, qu'il s'agisse des Barbares ou des autres Grecs, Platon annule ces différences en montrant qu'Athènes partage en réalité les traits qu'elle prête à ses ennemis. En d'autres termes, par un jeu discret de tensions et de déplacements, Platon porte l'athénocentrisme à son comble et le détruit en même temps, que ce soit dans le prologue du dialogue ou dans l'oraison funèbre centrale prononcée par Aspasie et rapportée par Socrate. Est ainsi posée indirectement dans ce dialogue la question de savoir ce qu'est la véritable différence politique. C'est ce double jeu simultané d'édification et de destruction d'oppositions entre Athènes et les autres cités que je me propose d'examiner dans les passages du Ménexène où les étrangers sont mentionnés.

Pétitions marchandes autour de la fonction consulaire : la diaspora grecque et la naissance de la diplomatie néohellénique

Le temps des consuls était venu » 1 La présente contribution porte sur la création du premier réseau consulaire de l'État grec moderne au milieu des années 1830, et sa réception dans les colonies de la diaspora grecque alors établies en Europe occidentale. Cette enquête s'appuie en priorité sur les archives du ministère grec des Affaires étrangères pour la période 1833-1836, soit les premières années du règne du prince bavarois Othon de Wittelsbach, placé (sous tutelle d'un Conseil de regence bavarois) à la tête du jeune royaume par ses trois « puissances protectrices » russe, française et britannique. À travers cette chronologie volontairement restreinte, on entend donc saisir un moment et une modalité spécifiques des relations entre le jeune État néohellénique et la diaspora grecque (et notamment son important élément marchand), dans le contexte de déploiement d'une « première » diplomatie grecque dont l'histoire reste encore très largement à écrire 2 .