L’écrit funéraire ottoman : création, reproduction, transmission (original) (raw)

Une inscription funeraire inedite en moyen perse tradif (dast e rum, yasuj, iran)

2020

a new middle persian funerary inscription was discovered in 2012 in dast e Rum, near Yasuj, in the Iranian province of Kohgiluyeh and Boyrahmad). Although many inscribed tombs have been found both inside and outside Iran, this is the first one to be found in this province of North-Western Fars. the inscription is not dated, but like the other Middle Persian funerary inscriptions that have been discovered, it could well belong to the early centuries of the Hijri Era.

Scribes et copistes juifs émigrés dans l'Empire ottoman

Turcica, 2001

La paléographie hébraïque distingue les processus de développement de l'écriture hébraïque de trois cultures littéraires principales 1 : l'Islam et l'écriture arabe, 2 la chrétienté occidentale et l'écriture latine, 3 et la chrétienté byzantine et l'écriture grecque. 4 La recherche dans ce domaine a fait apparaître que les manuscrits hébraïques de l'occident chrétien et musulman ont été influencés par la codicologie, l'écriture 5 et la décoration locales. Les changements géopolitiques qui se sont produits dans l'empire byzantin ont entraîné un développement unique de l'écriture hébraïque dans cet espace culturel. 6

Une génération après… La mémoire du passé ottoman dans l’autobiographie yéménite contemporaine

Chroniques yéménites, 2008

Dans les années 1970-1980, dans la préface du diwân d"un poète yéménite reconnu, un certain "Abd al-Malik b. "Alî al-Muftî, issu d"une grande famille de Ibb dans le centre du Yémen, décrit, dans une perspective d"histoire locale, la période de l"occupation ottomane au Yémen (1872-1918) comme un véritable âge d"or 1. Ibb aurait été à cette époque un « lieu central où se retrouvaient des gens venus de toutes les régions du Yémen pour savourer ses bienfaits et pour y former des clubs de discussion, de débats poétiques et scientifiques». Les encouragements des Ottomans vis-à-vis de la culture et leurs efforts en vue d"assurer la prospérité et la sécurité dans cette région auraient permis aux gens de lettres, aux poètes, aux savants ("ulamâ) et aux modernisateurs (mu/hdathûn), de trouver « les chemins du progrès (taraqqî) ». Et ce serait dans le milieu des notabilités locales intégrées dans l"administration ottomane que le mouvement révolutionnaire qui finit par mettre fin à au règne des Imams Mutawakkil ‛alâ-Llâh en 1962 aurait trouvé ses maitres 2. Cette présentation de l"époque du pouvoir ottoman, « mille fois meilleure à celle de l"indépendance mutawakkilite, dans tous les aspects de la vie » est sans aucun doute très marginale dans l"historiographie yéménite. Elle rejoint une historiographie « extérieure » relativement récente, qui marque l"importance des continuités éducationnelles, juridiques et administratives depuis la période ottomane jusqu"à la période républicaine 3. Les influences nationalistes arabes sur le mouvement de réforme qui a abouti à la révolution de 1962, ainsi que l"unification du Yémen du Sud et du Yémen du Nord en 1990 sont les cadres dans lesquels s"inscrit l"écriture de l"histoire du Yémen contemporain. Celle-ci porte un regard peu positif sur les histoires locales et régionales, surtout lorsqu"elles tendent à souligner les clivages confessionnels du pays, comme c"est le cas chez "Abd al-Malik b. "Alî al-Muftî 4. L"Imam Ya/hyâ, qui prit le pouvoir sur la communauté zaydite des montagnes du nord en 1904 avant d"étendre son autorité sur la quasi totalité du pays 5 après le retrait ottoman de 1918 6 , a largement bénéficié du regard que les nationalistes arabes de 1 "Abd al-Malik bn "Alî al-Muftî, préface de "Abd al-Karîm bn A/hmad al-"Anisî, /Sadâ dhikrayât al-mâ/dî, Al-sharîka al-yamaniyya lil-/tibâ"a wa-l-nashr, far" Taez, édition à compte d"auteur, s.d., pp. 1-7. L"ouvrage n"est pas daté, mais il a été remis au CFEY (ancien Centre Français d"Archéologie et d"Etudes Sociales de Sanaa) en 1984. 2 « Ces hommes ont été l"école et les maitres qui ont formé ceux qui, à l"époque de l"indépendance mutawakkilite, ont fait front à ce régime, qui se sont levés pour revendiquer la liberté », idem, p. 5. 3 MESSICK, 1996, pp. 107-110. 4 "Abd al-Malik b. "Alî al-Muftî fait valoir que, contrairement aux chaféites qui ont su reconnaitre que, « du plus profond de l"histoire, le lien islamique rassemblait le musulman yéménite et le musulman turc », les zaydites « ont considéré que la religion leur dictait de combattre les Turcs usurpateurs du califat », idem, pp. 3-4. 5 Rappelons que le sud du Yémen est resté sous protectorat britannique jusqu"en 1967.

« Cette tombe est une source, le père de l’écriture »

Hélène Cixous, croisées d’une œuvre Actes du colloque de Cerisy 1998. Galilée, 2000

Etre sur le qui-vive par l'écriture... et par la lecture aussi: être tendue par l’appréhension et l’impatience, dans un état d’extrême urgence, dans la plus grande des attentions pour sauver les vies des âmes, de ces âmes uniques et blessées que sont les poètes, les plus riches d’entre les humains: telle est l’œuvre, l’idéal qu’Hélène Cixous veut enseigner et dire au monde, avant, dit-elle, que l’écrit même devienne obsolète, car "[l]a mort du texte est en chemin" . Parce que son écriture est enracinée dans un sentiment de perte inéluctable, elle cherche à accomplir l’exploit de transformer le deuil en bénédiction... (le texte ci-joint est la version longue de la conférence de Cerisy-La-Salle, tronquée dans la version Galilée, dirigée par Mireille Calle-Gruber)

Fonctions de l’écriture dans les inscriptions religieuses de l’Anatolie romaine : du monumentum à l’écriture efficace

Revue de l’histoire des religions, 2013

Fonctions de l'écriture dans les inscriptions religieuses de l'Anatolie romaine : du monumentum à l'écriture efi cace Les raisons sociopolitiques avancées pour expliquer l'explosion de l'écrit sur pierre à l'époque impériale n'épuisent pas les ressorts de certaines pratiques régionales de l'épigraphie religieuse. En Anatolie, l'ensemble des stèles « de confession » relève de l'epigraphic habit pour ses deux fonctions mémorielle et publicitaire ou honorii que ; mais ce sont les dieux et leurs pouvoirs que les textes immortalisent, pas les dédicants. Les textes gravés insistent tout spécialement sur l'écriture, autorisée par les prêtres, comme vecteur de l'exaltation des dieux : réclamés par les dieux eux-mêmes, ils coni nent à des proclamations catéchétiques. Eni n, dans le cours des rituels qui en appellent à la justice des dieux, l'écriture joue un rôle performatif. Functions of writing in the religious epigraphy of Roman Anatolia: from monumentum to efi cacious writing. Studies on increasing of writing during the imperial period concluded to socio-political reasons in the majority. These reasons do not enlighten properly some local practices in religious epigraphy. In Anatolia, the group of "confession"-steles follows the line of the "epigraphic habit" for two of its functions: the memorial one and the media or honorii c one. And yet they immortalize the gods and their powers, and not the devotees. Engraved texts particularly emphasize writing, authorized by the priests, as a vector for the exaltation of the divine: required by the gods themselves, they reach a form of catechetical discourse. Finally, when rituals call for divine justice, writing has a performative function. « Primus litteras Mercurius enarrauerit : necessarias coni tebor et commerciis rerum et nostris erga Deum studiis ». Tertullien, De corona 8, 2 1. 1. « Le premier Mercure a enseigné les lettres : je les considère comme nécessaires tant pour le commerce des choses que pour nos devoirs envers Dieu ».

Tombeaux et mémoriaux soviétiques. Création et rôle d’une tradition funéraire en URSS

Tombeaux et mémoriaux soviétiques: Création et rôle d'une tradition funéraire en URSS Résumé: Le choc historique de la seconde guerre mondiale força l'URSS à re-considérer la question de la mort et de la commémoration post-mortem. Car dans un régime censé refuser toute immanence religieuse, la tradition funéraire restait un problème délicat à aborder. Aussi le travail des architectes fut-il d'une importance primordiale dans la réappropriation des habitudes d'ensevelissement, les formes inventées pour les cimetières permettant a priori l'instrumentalisation du monde de la mort, préludant à l'invention de traditions soviétiques. Et, au-delà des circon-stances individuelles, pour l'Etat stalinien la création d'ensembles mémoriels com-plets – à Stalingrad, Leningrad, et jusqu'à Berlin – permit d'appuyer le discours patriotique en instrumentalisant durablement la mémoire des disparus à l'échelle collective. Ainsi, des modestes tombeaux jusqu'aux majestueux mémoriaux se créa une tradition funéraire propre à l'URSS – qui permit au régime de phagocyter jusqu'aux restes des héros et aux célébrations familiales. Modifiant le sens des néc-ropoles, ce processus de captation mémorielle en fit en ultime mesure les équivalents soviétiques des lieux de culte… Mots clés : guerre, architecture, propagande, coutumes funéraires, mémoire Le choc de la seconde guerre mondiale marqua particulièrement l'URSS, tant en termes de dévastations matérielles qu'en pertes humaines, tandis que le conflit posa aussi de redoutables questionnements sur la survie idéologique du régime stali-nien 1. Alors que la propagande s'ingéniait à vilipender l'ennemi nazi, dans le domaine des arts les architectes furent eux aussi mobilisés à leur manière pour servir la cause soviétique. C'est-à-dire qu'ils furent sommés de proposer des prototypes de cimeti-ères spécifiques à l'Armée Rouge, les meilleurs projets étant censés être réalisés. Tous les genres de monuments mémoriels et funéraires furent étudiés, de la mode-ste tombe individuelle en bois jusqu'au colossal panthéon des héros. Et ce dès la fin 1941, et à un rythme soutenu jusque vers 1944. De fait l'URSS incita ses architectes à inventer une tradition commémorative en simultané avec les évènements militaires. Aussi les cimetières et mémoriaux réalisés entre 1945 et 1970 furent la conséquence de ces études architecturales menées pendant la Seconde Guerre mondiale. Par la force du choc historique, l'URSS dut donc reconsidérer la question de la mort et de la commémoration post-mortem. Car dans un régime censé refuser toute imma-1 Pikhoïa, Rudolf. 2009. URSS, histoire du pouvoir, Montréal, Keruss, pp.8-26.

Olivier Bouquet, Vie et mort d’un grand vizir : biographie de l’Empire ottoman : Halil Hamid Pacha (1736-1783), Paris, Les Belles Lettres, 2022, 633 p., RHMC 70(4), 2023, p. 205-207

Revue d'histoire moderne et contemporaine, 2023

C. C. Lougee qui leur a consacré un livre à travers le cas de la famille Champagné de Robillard. Mais la plupart proviennent d'élites protestantes, globalement rompues à l'art du récit. L'originalité de la correspondance de Farenge qui la rend rare et très intéressante réside dans l'origine sociale des protagonistes : Farenge et sa famille sont issus d'une lignée de teinturiers, vivant dans une petite ville à quatre lieues de Nîmes. Farenge épouse Madelaine Fontanès, issue d'une famille prospère de propriétaires et de marchands en août 1685 et part un an plus tard en exil avec son frère cadet et deux compagnons, dans le plus grand secret. Si une lettre retrace son voyage, sa correspondance est surtout intéressante pour suivre son exil à Genève, puis à Lausanne et à Berne d'où proviennent huit lettres et où il prépare le départ de sa femme. Le couple réuni part en 1693 pour l'Irlande, à Dublin où l'enquête s'arrête puisque c'est là que sa trace se perd. Ses enfants seront encore mentionnés dans les registres de l'Église française de Dublin. Ce parcours restitué avec soin par l'historienne laisse place ensuite à une analyse précise de la correspondance tant dans ses aspects matériels que dans son contenu. Fortement marqué par le langage de la prédication réformée, Farenge alterne manifestation de son affection et exhortation auprès de sa famille, endossant pleinement son rôle de pasteur domestique. Mais les lettres permettent aussi d'avoir accès à des détails concrets sur la fuite, sur les transferts d'argent des exilés au moment de leur départ afin de ne pas prendre le risque de transporter de liquidités sur soi, sur le rôle des femmes qui arrivent souvent séparément et doivent préparer avec prudence leur évasion. Cet ouvrage synthétique, on le comprendra, est une ressource précieuse pour l'historien du Refuge : parce qu'il met à la disposition du lecteur des sources inédites dûment commentées et accompagnées d'un index biographique très utile ; mais surtout parce qu'il permet d'avoir accès à des acteurs moins facilement saisissables, ceux de l'entre-deux qui, sans être misérables, ne disposent pas d'un solide réseau pastoral, marchand ou aristocratique, ni d'une volonté de laisser des mémoires pour la postérité.

CHIH, Rachida, MAYEUR-JAOUEN, Catherine (dir.), Le Soufisme à l’époque ottomane, Le Caire, IFAO, 2010, 442 p.

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