Les prémices d'un musée : les dépôts d’œuvres dans la mosquée al-Hakim (original) (raw)
Related papers
El Hikma, une mosquée en projet
CLARA Architecture/Recherche, n°2, 2014
El Hikma est le terrain d’un exercice d’architecture qui dépasse les murs de l’atelier pour nous immerger dans un contexte réel, avec des acteurs réels. L’opportunité de rejoindre un processus de fabrication de la ville nous est donnée et il nous appartient, en tant qu’étudiants en architecture, de nous positionner. El Hikma fut le point de départ de nos réflexions sur la place qu’occupent l’islam et ses lieux d’expression dans le tissu urbain bruxellois, ainsi que sur le rôle que peut jouer l’architecte dans un processus d’autoconstruction déjà en marche. L’approche du projet d’architecture adoptée au sein de l’atelier met en avant des méthodes de description et d’analyse critique de la situation existante. L’analyse comme projet permet d’accompagner les transformations apportées au bâti et de comprendre comment des pratiques cultuelles peuvent donner forme à l’espace.
Le programme iconographique des peintures de la « Salle des ambassadeurs » à Afrasiab (Samarkand)
The author presents a new interpretation of the famous paintings in the reception hall of the VIIth-century « palace » at Afrasiab, the site of pre-Mongol Samarkand. In this building, perhaps his own family house rather than the royal palace, the king Varkhuman (named in an inscription) commissioned an elaborate cycle of paintings to celebrate the various sources of his legitimacy : his public recognition by foreign ambassadors as protector of the gods and laws of Samarkand (western wall) ; the power and lifestyle of the Chinese, his political and commercial partners (northern wall) ; the dynastic cult of his own ancestors, celebrated in a procession taking place at the New Year (southern wall). The paintings on the eastern wall, as well as fragments coming from the upper register, can be interpreted as relating to the world of the gods. A comparison is proposed between the New Year procession illustrated on the southern wall and the Sogdian funerary monument discovered near Anyang in northern China, of which one slab is exhibited at the Musée Guimet. Le programme iconographique des peintures de la « Salle des ambassadeurs » à Afrasiab (Samarkand) Traduit du russe par Malgorzata Sadowska-Daguin et Frantz Grenet Les célèbres peintures murales de la salle 1 du « palais » d'Afrasiab, datant du vne siècle et souvent publiées, n'ont pas reçu jusqu'à présent d'interprétation uniforme et généralement acceptée, bien que de nombreux points aient été élucidés lorsque V. A. Livshits eut déchiffré les inscriptions sogdiennes qu'elles comportaient *. C'est dans les travaux de V. A. Shishkin (1966) et de L. I. Al'baum (1975) que ces peintures ont été traitées de la manière la plus détaillée. Certains compléments ont été apportés par Kh. Akhunbabaev qui a précisé les plans, la stratigraphie et la chronologie de l'édifice contenant les peintures ( Akhunba ba e v 1987, 1990), ainsi que par les chercheurs japonais V. Anazava et J. Manome (1976). L'un des résultats incontestables de toutes ces recherches est la datation de la salle 1 dans le troisième quart du vne siècle. Du fait que les inscriptions parlent du roi Avarkhumân (Varkhumân), mentionné dans les chroniques chinoises sous les années 650-655, on peut déduire que l'artiste décrivait un sujet d'actualité. De ce fait, les p a r t i c u l a r i t é s du langage des inscriptions, relevées par V. A. Livshits dans sa communication au colloque franco-soviétique en 1990 et liées selon son hypothèse au caractère archaïque du style épique, doivent recevoir une autre explication. Dans la grande i ns cri pti on est cité un texte encore plus long, citation interrompue au milieu d'une phrase par la lacune. Sans doute sommes-nous en présence d'un fragment du protocole officiel où étaient formul ées les déclarations des ambassadeurs au roi de Sogdiane. En ce cas, l'inscription pourrait refléter un style particulier propre aux documents d'État et à la diplomatie, style qui se serait formé bien avant l'avènement de Varkhumân.
La France et l'Egypte à l'époque des vice-rois 1805-1882, edited by Daniel Panzac and André Raymond, p. 311-326, 2002
Qu'elles aient été induites par une Egyptophilie déjà ancienne ou aient répondu au goût naissant pour les arts de "l'Orient", les monuments égyptiens de l'art arabe ont éveillé, au cours du XIX e siècle, toutes sortes de curiosités françaises 1 . Les artistes voyageurs sont les premiers à s'y adonner : d'un bref passage au Caire en 1785, le dessinateur Louis-François Cassas ramène de saisissantes esquisses de Sultan Hasan (la "mosquée cathédrale du Caire") comme des portes de la ville, qui en sont à ce jour les plus anciennes représentations connues à avoir été "croquées sur le motif", plutôt que restituées de seconde main 2 . L'entreprise de "mise en images" des richesses architecturales de l'Egypte médiévale était lancée; elle était appelée à connaître dans les décennies suivantes de notables développements, avec les prolongements éditoriaux que l'on sait, des prémices d'inventaire insérées dans la Description de l'Egypte aux panoramas proposés par Pascal Coste, puis par Emile Prisse d'Avennes, bientôt complétés par les répertoires d'ornements assemblés par Jules Bourgoin 3 .