Théorie de l'esprit et fonctions exécutives dans la pathologie (original) (raw)

La metaphore de la pathologie

Il sera nécessaire de définir le concept de « pathologie », après de « pathologie sociale », et enfin de « pathologies sociales » comme méthode critique de la société. À ce titre, nous devrons mettre en question comment le concept de pathologie a migré du champ de la médecine vers celui des études sociales. La métaphore de la maladie, de la pathologie, doit être justifiée depuis un traitement historique du devenir même de cette métaphore au sein des sociétés modernes – c’est-à-dire, à partir du XIX siècle. Sinon la métaphore serait gratuite et, en conséquence, vide. Il faut que notre enquête historique-conceptuelle du point de vue sociologique trouve à partir d’où et comment l’idée de la société en tant que corps est apparue dans la langue des sciences sociales et de la philosophie. Aussi ici-là on doit rechercher dans quelle forme et mesure est-il entendu et utilisé ou pas au sein des sphères sociaux, des endroits précis et particuliers du champ social, la métaphore « pathologie social ».

Fonctions exécutives et théorie de l’esprit chez le jeune enfant : une relation réciproque ?

Psychologie Française, 2014

The aim of this study was to assess the specific relation between 18-month-olds' performance on tasks measuring language skills, executive function (EF) and theory of mind (ToM). The ToM tasks included measures of intention and false-belief understanding whereas working memory and inhibitory control were assessed with three EF tasks. Expressive vocabulary was assessed with the MacArthur Communicative Development Inventory. The main findings showed that both aspects of ToM are strongly linked at this age to inhibitory control, but not to working memory abilities. Language skills were not associated with either ToM or EF abilities. With regard to inter-tasks coherence within EF and ToM, we replicated previous findings with no consistency across EF tasks but an association between false-belief and intention understanding. Overall, these findings provide evidence for a link between executive function and theory of mind at the youngest age ever tested. They also challenge the view that EF is not required to succeed on the false-belief task based on spontaneous responses.

La méthode pathologique de la psychanalyse

La psychanalyse à l'université, 2022

Lagache a tenté, après la psychologie pathologique positive de Ribot et Dumas (1924), de reformuler une « méthode pathologique » (1938) à partir des rectifications du normal et du pathologique de la psychopathologie de son époque (Blondel, 1914 ; Jaspers, 1933). Cet article aura son importance chez Canguilhem dans la formulation des problèmes et critiques de sa thèse de médecine (1943). Il s’attachera précisément, il faut le rappeler, à y critiquer le « dogme positiviste » de Comte et Bernard en déplaçant les apports théoriques de cette psychopathologie dans le champ de la physiopathologie (le Blanc, 2002). Ne s’agirait-il pas aujourd’hui de réaliser l’opération inverse ? De considérer l’intérêt d’un retour en psychanalyse et en psychopathologie du déplacement opéré par Canguilhem ?

Travail et reconnaissance dans la Phénoménologie de l'esprit

Louis Carré est docteur en philosophie de l'Université Libre de Bruxelles où il a défendu en 2011 une thèse consacrée à la théorie de la reconnaissance et à la philosophie hégélienne du droit. Ses recherches portent sur Hegel, la philosophie sociale et politique contemporaine et sur l'École de Francfort. Il est actuellement chargé de recherche du FRS-FNRS et attaché au Centre de théorie politique (ULB). De lui doit prochainement paraître une monographie sur Axel Honneth intitulée « Le droit de la reconnaissance ».

Phénoménologie et Métaphysique dans la pensée de Max Scheler

PhD, 2019

Max Scheler développe une phénoménologie de l’affectivité fondée sur l’idée que l’amour est source de toute connaissance. L’amour, défini comme l’acte intentionnel par excellence, est un acte d’essence personnelle. Cette affirmation amène le philosophe à considérer comme une nécessité eidétique l’existence d’une personne infinie divine, un Dieu amour. Cela engendre deux questions : l’essence de la personne divine découle-t-elle de l’expérience intuitive fondée sur l’amour ? Ou bien, au contraire, l’amour ne peut-il être pensé comme fondement de la connaissance que d’après une représentation préalable de Dieu défini comme amour ? Notre recherche propose d’interroger, à partir de la position schelerienne, la possibilité de constituer une phénoménologie absolument neutre de tout présupposé métaphysique. Nous travaillons pour cela avec plusieurs concepts de métaphysique : réalisme ontologique, idéalisme subjectiviste, et Weltanschauung. Nous interrogeons dans un premier temps la pensée schelerienne à travers le prisme du débat généré par le tournant idéaliste de Husserl, en nous demandant si le personnalisme de Scheler peut être qualifié de réalisme et en quel sens. Nous étudions ensuite l’ensemble des axiomes religieux mobilisés par Scheler dans sa phénoménologie afin de mettre en évidence ce que nous appelons une théo-logique de sa conception de la logique phénoménologique. Nous examinons enfin la façon dont Scheler soumet rétrospectivement la phénoménologie à un regard critique, en cherchant à dégager ses présupposés métaphysiques implicites. Cela permet de comprendre pourquoi Scheler, dans la dernière période de ses recherches, abandonne la phénoménologie et considère sa nouvelle pensée comme une métaphysique nouvelle.

Métaphysique de l'esprit et causalité chez Kim

Métaphysique de l'esprit et causalité chez Kim préface à la traduction française de Jaegwon Kim, Survenance et esprit, Editions d'Ithaque, 2008, p. vii-xxviii. Dans la communauté philosophique de langue anglaise, Jaegwon Kim, professeur à l'université Brown à Providence aux Etats-Unis, jouit d'un immense prestige. Dans le domaine de ce qu'on appelle la « philosophie de l'esprit », ce sont souvent ses thèses et arguments qui servent de points de départ des débats. La philosophie de l'esprit est cette branche de la philosophie qui prend pour objet le rapport entre notre esprit et le monde tel qu'il fait l'objet de la connaissance scientifique. Le travail de Kim dont le présent recueil contient un échantillon important, se distingue avant tout par sa rigueur exemplaire, par la clarté et transparence de son argumentation : Kim joue toujours « cartes sur table », expose clairement et explicitement la thèse qu'il entend démontrer, les prémisses sur lesquels il fonde son raisonnement et la structure de son argumentation. Ses arguments semblent souvent ne laisser aucune échappatoire : impossible de résister à une conclusion si l'on y parvient par une chaîne d'arguments dont chacun semble simple et valide. Or les conclusions de Kim sont parfois surprenantes ou même choquantes, pour être contraires non seulement au sens commun mais aussi à des doctrines philosophiques largement admises. Prenons la conception fonctionnaliste de l'esprit qui faisait, depuis les années 1960, l'objet d'un certain consensus dans toute la communauté des sciences cognitives, qui regroupent, autour de la philosophie de l'esprit, des branches de la psychologie, de la linguistique, de l'intelligence artificielle et des neurosciences. Selon le fonctionnalisme, le fait qu'une personne se trouve dans un état cognitif plutôt que dans un autre ne dépend pas de l'état précis de son cerveau, mais uniquement du réseau de causes et d'effets potentiels de l'état cognitif. Nous pouvons, vous et moi, ainsi que peut-être certains robots ou extra-terrestres de science-fiction, croire que l'herbe est verte, sans partager, ni entre nous ni avec les robots et extra-terrestres, aucun état cérébral précis qui donnerait lieu à cette croyance partagée. La doctrine fonctionnaliste communément admise voulait que des états cognitifs tels que les croyances et les désirs soient « multiréalisables » et « multiréalisés » : des systèmes cognitifs ayant des structures matérielles différentes peuvent néanmoins partager le même état cognitif. Avec une