Diderot dans les débats idéologiques du Directoire (original) (raw)
Related papers
Les croyances en procès, la croyance en question : Diderot conteur
2013
Diderot conteur met en representation et en question diverses facettes de la croyance. Il entremele dans Les Deux Amis de Bourbonne et Madame de La Carliere une critique des jugements fondes sur de fausses croyances, la production par le conte d’un effet de croyance et la deconstruction de cet effet. Dans Mystification, un imposteur obtient la croyance de sa dupe, manipule une propension superstitieuse pour asseoir son pouvoir : le conte ne le constitue pas pour autant en figure univoquement negative. L’ecriture diderotienne du conte est tendue entre critique des croyances et analyse de la croyance, entre recherche d’une adhesion a la fiction pensee sur le modele de la croyance serieuse et mise a jour ludique du fonctionnement meme de cette croyance.
Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, 2006
Celui qui prendrait ce que j'écris pour la vérité serait peut-être moins dans l'erreur que celui qui le prendrait pour une fable
Pensées philosophiques de Diderot
Pensées Philosophiques de Diderot, 2022
Diderot fait paraître en 1746 les Pensées philosophiques, ouvrage qui présente ses premières réflexions matérialistes, encore hésitantes et parfois paradoxales. On en donne ici le texte complet, assorti d’un index des noms propres et des vocables typiques (plus de 500 entrées)
Diderot, l'Encyclopedie et l'opinion publique
The Encyclopedia was written for a broad audience, “without assuming any prior knowledge”, as Diderot enthusiastically disclosed. “If I hear of – Diderot wrote – an invention, favorable to the progress of science and arts, I will long to disclose it; it is like a disease. Born as communicative as one can be, it is such a shame that I am not more inventive; I would have distributed my ideas to the first to come. The findings gain into value and consistency, when they belong to the common ground; and I hasten to carry them there.” Diderot did not want the Encyclopedia to be “a great manuscript carefully enclosed in the library of the monarch, and inaccessible to other eyes; a book of the state, not of the people.” He pledged for the opposite. He prefers to disseminate knowledge, inventions and shed light on mysteries, and considers that the purpose of his work was accomplished if the knowledge was disseminated to a larger number of people.
Diderot et Socrate : inquiétude et idéal
Travaux & documents, 2019
Raymond Trousson a déjà mis en lumière l'importance de la figure de Socrate au siècle des Lumières, notamment chez Voltaire, Rousseau et Diderot, et particulièrement chez ce dernier 1. Socrate, c'est en effet le philosophe par excellence, il évoque la sagesse et le savoir aussi bien que la modestie, l'humilité qui s'accorde avec l'ironie, la quête patiente de la vérité et le combat philosophique contre les excès d'autorité. Ce qui touche en particulier les philosophes des Lumières, c'est la dimension sacrificielle que prend sa mort courageuse, fidèle à ses principes, dans sa cellule, entouré de ses disciples, telle que la rapporte le Phédon de Platon. Martyr de la philosophie, il incarne ainsi la libre pensée longtemps avant l'invention de l'expression. Sous la plume de Voltaire, il semble presque un autre Christ, laïc, dont le supplice est la preuve que les procès intentés à la philosophie sont bien des crimes que la postérité reconnaîtra comme tels. D'où l'écriture par le dramaturge, auteur de Zaïre et de Mahomet d'une tragédie intitulée Socrate-qui restera néanmoins dans ses tiroirs. D'où la récurrence de cette figure à chaque attaque contre le parti philosophique, notamment contre l'Encyclopédie. Diderot aussi souhaitait écrire un drame pathétique, La Mort de Socrate, inspirée du Phédon. Il en a régulièrement émis le voeu, resté inaccompli, comme ce désir, tout aussi récurrent, de rédiger un traité de morale qui fonde les principes d'une vertu athée. Les deux ambitions étaient d'ailleurs liées, si l'on en croit une lettre au pasteur Jacob Vernes du 9 janvier 1759 : en faisant précéder la pièce d'un discours sur la morale, il s'agissait de « convaincre les hommes que, tout bien considéré, ils n'ont rien de mieux à faire, pour être heureux en ce monde, que de pratiquer la vertu » 2. Bien que matérialiste athée, Diderot n'en était pas moins, à sa façon, un idéaliste. Il admirait en Socrate le modèle ultime de la figure du philosophe, lui non seulement le maître de la maïeutique, le martyr de la philosophie, mais aussi celui en qui « se rejoignaient le beau et le vrai » 3. Le projet de Diderot de fonder une morale athée, c'est-à-dire dans laquelle les notions de vertu et de bien se passent de transcendance divine, de récompense après la mort (l'âme n'étant pas immortelle), a besoin de modèles, d'incarnations. Et qui de mieux que l'instituteur de Platon pour exprimer cette 1
QUINTILI Diderot dans les Lumieres radicales, selon J.I. Israel
L'oeuvre monumentale de Jonathan Israel a suscité l'intérêt des historiens et des philosophes, mais également des experts en sciences politiques. On peut affirmer sans exagérer que ses travaux constituent une lecture incontournable pour tous ceux qui travaillent actuellement sur les Lumières, soit pour étayer ses thèses, soit pour les critiquer, mais toujours dans le cadre du dialogue avec ses propositions. Or, si l'ensemble de son oeuvre a suscité tant d'intérêt de la part des experts les plus divers, pourquoi entreprendre un nouveau travail sur ses hypothèses ? La raison essentielle qui nous incite à réaliser ce projet est notre conviction que ses thèses politiques ont été quelque peu négligées. Pourtant, alors que les spécialistes ont commenté surtout les aspects religieux et philosophique de son projet, Israel soutient qu'elle comporte en outre une dimension politique incontournable, puisque les institutions démocratiques, les théories républicaines et les révolutions mêmes du XVIII e siècle trouvent leurs racines dans cette idéologie radicale. En effet, pour les philosophes radicaux, le combat contre l'erreur et l'ignorance allait de pair avec la lutte contre la corruption institutionnelle et politique qui touchait particulièrement la religion.
LE PHILOSOPHE DIDEROT CONTRE L'ABBÉ DIDEROT
CRKVENE STUDIJE , 2022
La présente recherche a pour dessein d’offrir une analyse de la polémique critique au sujet du religieux et de la tolérance dont les acteurs sont les frères Diderot, le philosophe Denis et l’abbé Didier-Pierre. Si nous partons de l’hypothèse que l’abbé Diderot était son lecteur désiré, voire un récipient effectif, le philosophe Diderot écrivait alors ses ouvrages visant son frère, ennemi de l’Encyclopédie et de la philosophie. Dans l’esprit de son encyclopédisme, l’aîné a vu son cadet comme le prototype du dévot intolérant qu’il devait éclairer. En revanche, le cadet a critiqué son aîné comme un irréligieux qui séparait, sans aucun fondement, la morale du christianisme. Le présent article tente de reconsidérer les positions de deux débatteurs à la lumière des arguments échangés.