L'amitié : une lecture de la Lettre 9 de Sénèque à Lucilius (original) (raw)
Plaisir et amitié dans les "Lettres à Lucilius
Itaca Quaderns Catalans De Cultura Clasica, 2012
Pleasure is in Stoicism a negative passion, i.e. a disease of soul. At the contrary, joy is an eupatheia, a positive passion, that can be found only in the sage. As a concept, friendship is less present in this doctrine than in Epicureanism, but it can have a positive meaning, since true friendship is a feature of the sage. How does this two realities coexist in Seneca's Letters? As a Stoic, but also as a Roman, both traditional and atypical, Seneca denies that pleasure, at least in its common meaning, could be an element of friendship and there is no trace in his Letters of what Greek philosophers called "pedagogical erôs". From this point of view, he excludes uoluptas from amicitia. But, at the same time, he admits a kind of reflexive pleasure, that is to say the pleasure of having a soul free from common pleasures, and he uses uoluptas with the meaning of gaudium. This confusion establishes a kind of continuum, with a qualitative shift, in ethical life, from the errors of the stultus to the perfection of the sage.
Freundschaft. Eine politisch-soziale Beziehung in Deutschland und Frankreich, 12.–19. Jahrhundert, hg. von Bertrand Haan, Christian Kühner, 2013
Les lettres se présentent comme une source idéale pour examiner les pratiques et les conceptionsamicales au XIIe siècle. Celles de Pierre le Vénérable, neuvième abbé de Cluny, constituent unmatériau particulièrement riche: elles témoignent du rôle de l'amitié comme code de communication, nourri de modèles classiques et bibliques, avec ses lieux communs et ses formules propres. En outre,elles dessinent tout un réseau de relations, politiques mais aussi affectives, qui se superpose à celuide la hiérarchie institutionnelle, à l'intérieur du monastère comme dans les relations avec le mondeextérieur. Indispensable pour l'action politique et sociale, l'amitié est enfin un thème important dans la réflexion religieuse du XIIe siècle. Briefe stellen eine ideale Quelle dar, um die Freundschaftspraktiken und -konzepte im 12. Jahrhundertzu untersuchen. Die Briefe von Petrus Venerabilis, neunter Abt von Cluny, bilden ein besondersreichhaltiges Material: Sie zeugen von der Rolle der Freundschaft als Kommunikationscode, gesättigtvon klassischen und biblischen Modellen, mit ihren Topoi und gängigen Formulierungen. Darüber hinaus stellen sie das politische und auch emotionale Beziehungsnetzwerk dar, das sich sowohl mitder institutionellen Hierarchie innerhalb des Klosters als auch mit den Beziehungen mit der Außenweltüberschneidet. Unerlässlich für das politische und soziale Handeln, ist Freundschaft auch einzentrales Thema im religiösen Denken des 12. Jahrhunderts
Les lettres 79 et 84 de Sénèque à Lucilius : un art poétique ?
Vita Latina, 2023
Résumé En abordant la question de l’imitation poétique à Rome, les lettres 79 et 84 de Sénèque prolongent à bien des égards l’Art poétique d’Horace : fidèle à la poétique horatienne, le philosophe reprend l’image de l’abeille produisant son miel à partir de fleurs variées comme symbole du créateur qui assimile ses prédécesseurs. Cette réflexion le conduit à questionner la façon dont le poète, grâce à son ingenium, crée un tout unique à partir de la diversité des sources. Non seulement cette analyse peut s’appliquer aux poètes augustéens, en particulier à l’œuvre lyrique d’Horace, mais elle peut constituer une clé de lecture de l’œuvre tragique de Sénèque. En réunissant les trois tragiques grecs en une seule œuvre en latin, Sénèque répète le geste horatien consistant dans ses odes à s’approprier de prestigieux prédécesseurs grecs. Par ce geste de refondation d’un grand genre grec à Rome, Sénèque peut être vu comme « le dernier des poètes augustéens ». Abstract By addressing the question of poetic imitation in Rome, Seneca’s letters 79 and 84 to Lucilius extend in many ways the Poetic Art of Horace: following the Horatian path, the philosopher uses the image of the bee making honey from many flowers as a symbol of the creator who assimilates his predecessors. This leads him to question the way in which the poet, using his ingenium, creates a unique whole from a diversity of sources. Not only this analysis perfectly fits to the Augustan poets, particularly to Horace in his lyric poetry, but it can give us new clues to read Seneca’s tragic corpus. By bringing together the three Greek tragedians in a single work in Latin, Seneca repeats Horace’s strategy consisting in the appropriation of Greek prestigious predecessors. By this refoundation of a Greek genre in Rome, Seneca may be seen as the “last Augustan poet”.
Autour de la notion d'amitié dans le Llibre d'Amic e Amat
Studia Lulliana, 1989
Le lien d'amitié présuppose diverses conditions: l'altruisme ou "benevolentia", la reciprocité ("amatio" et "redamatio"), un certain degré d' égalité, l'altérité ("differentia"). On étudie aussi des référents scolastiques et fictionnels comme "Amis et Amile", ainsi que les différences entre mystique nuptiale et mystique de l'amitié. Open edition: Racó, Dialnet, "Studia Lulliana"
Vita Latina, 2018
The article first proposes to summarize the constitutio textus of Seneca’s Letters, with particular attention to books I-II, which concern people competing for the French agrégation : after the initial stage of the papyrus rolls, the paper concentrates on the increasing codicological units containing epp. 1-52, 53-88, 89-124, then 1-88 and 89-124 and finally 1-124. Secondly, after a brief presentation of the basic manuscripts and the stemma codicum, the texts and critical apparatuses of F. Préchac (CUF) and L. D. Reynolds (OCT) are examined in parallel. Finally, a list of the most controversial passages of books I-II provides an opportunity for an update with the more recent philological bibliography.
Revue historique, 2005
Bénédicte SÈRE « Autrui qui s'exprime ne se donne précisément pas. (...) L'épiphanie du visage est en quelque sorte une parole d'honneur. Tout langage comme échange de signes verbaux se réfère déjà à cette parole d'honneur originelle ». E. LÉVINAS, Totalité et infini. Essai sur l'extériorité, Paris, 1971, rééd. 1987 Lorsque l'évêque de Lincoln, Robert Grosseteste, traduit l'Éthique à Nicomaque, l'Occident dispose définitivement de l'intégralité du texte d'Aristote. Nous sommes en 1246-1247. Les livres VIII et IX, pénultièmes sections d'un texte qui en contient dix, concentrent à eux seuls un traité systématique sur l'amitié. D'Albert le Grand aux humanistes de la Renaissance, les commentateurs se saisissent de l'auctoritas aristotélicienne pour en déployer la lettre en un vaste mouvement d'acculturation à l'échelle de l'Occident latin. C'est ainsi que la réflexion médiévale sur l'amitié se renouvelle à la lumière des axiomes aristotéliciens. Penser l'amitié devient l'apanage des commentateurs de l'Éthique qui oeuvrent au sein d'un cadre formel précis : le commentaire philosophique d'Aristote, tel qu'il se pratique à la Faculté des arts, dans les studia mendiants voire dans certains milieux curiaux. Éminemment codé, le genre s'avère complexe, technique et contraignant. Il ressort d'un ensemble de règles interprétatives et épistémologiques qu'il est nécessaire de restituer pour en comprendre les mécanismes cachés. Il s'inscrit également dans un ensemble exégétique plus large hors duquel aucun commentaire, isolément considéré, n'est compréhensible 1 . Fort de ces précautions méthodologiques, l'historien peut néanmoins plonger dans l'univers scolastique des commentaires pour y lire les constructions discursives et les codifications normatives que la thématique de l'amitié suscite.
Amicitia chez Rutilius Namatianus et Paulin de Nole
La fin du IVe siècle et le début du Ve siècle après J.-C. voient le christianisme triompher et naître une "réaction" ou une "résistance" des derniers païens, aristocrates lettrés, hauts fonctionnaires pour la plupart, profondément attachés à la religion et à la culture traditionnelles et défendant le respect du mos maiorum. Conscients d'être le dernier bastion de lutte contre la nouvelle religion ils s'insurgent contre la façon dont elle les dépossède de la culture et des références qu'ils croyaient exclusivement leurs. Dans cette "citadelle des lettres" se joue un conflit constant qui influence en profondeur les données de l'héritage dont ces hommes s'imaginent être les seuls dépositaires. La conception et la pratique de l'amicitia sont l'un de ces sujets polémiques, sujet d'autant plus important qu'à travers lui, c'est la question du lien unissant les hommes entre eux et du fondement de la société qui est débattue. En reprenant cette question, nous voudrions redonner toute sa portée polémique à un texte de cette époque, un poème de voyage écrit sans doute en 417 par un aristocrate gaulois, Rutilius Namatianus, ancien Préfet de Rome, contraint de retourner dans sa patrie dévastée par les invasions. La critique, étonnée du nombre d'éloges consacrés par le poète à ses amis, a souvent vu là le signe d'une composition relâchée et digressive. Il nous semble au contraire que la célébration de l'amitié par Rutilius, tout en révélant les conceptions propres à son milieu et à son époque, est loin de constituer un écart dans cet itinéraire à la première personne. Le projet même du texte est intimement lié à la pratique de l'amicitia. La comparaison avec un auteur chrétien contemporain, Paulin de Nole, qui convertit dans certains de ses poèmes les rapports littéraires unissant traditionnellement le voyage et l'amitié, nous permettra de mieux cerner la teneur idéologique et les implications poétiques de ce débat.
Les sententiae dans les tragédies de Sénèque
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2012
Mes premières pensées vont à Jacqueline Dangel, qui, alors que ce travail voit enfin le jour, n'est désormais plus parmi nous pour le lire. Elle en avait suivi depuis longtemps la maturation, qu'elle avait orientée de sa finesse et soutenue de son humanité ; mon souvenir demeure. Ma gratitude va ensuite au Centre d'Études et de Recherches sur l'Occident Romain (CEROR), qui accepte de publier ce travail dans sa collection, ainsi qu'au service Éditions de l'Université Lyon 3, dirigé par François Ové, que je remercie pour sa disponibilité, sa bienveillance, et surtout sa compétence. Je voudrais également témoigner mon amitié affectueuse à Christine Mauduit, grâce à qui ma réflexion a connu de nouveaux prolongements ; nos entretiens nombreux et chaleureux continuent de nourrir mon intérêt pour le théâtre antique et m'offrent un exemple de collaboration des plus stimulants. Je ne saurais oublier ceux qui m'ont aussi accompagnée dans ce projet : Mireille Armisen-Marchetti, qui a co-dirigé la thèse de doctorat d'où est issu ce livre ; Jean Soubiran, dont les remarques et corrections, prodiguées avec générosité, m'ont été précieuses ; mes ami(e)s, relecteurs et relectrices-en particulier Isabelle David, Marie Ledentu et, à nouveau, Christine Mauduit-, qui, par leurs conseils et suggestions, ont soutenu ce travail. J'adresse enfin toute ma reconnaissance à ma famille, toujours admirative, et notamment aux trois hommes chers à mon coeur, Sébastien, Armand et Amaury, qui ont dû faire preuve de patience et de compréhension quand je n'étais pas disponible pour eux. Souhaitons que le fruit de ces heures austères le soit moins ! CONVENTIONS D'ÉCRITURE Pour la ponctuation des sententiae, nous reprenons les signes intermédiaires de l'édition de référence (C.U.F.) mais supprimons les signes finaux, dans un but d'harmonisation et de détachement de ce que nous avons comparé à des vers libres. Le nom des personnages, quand il n'est pas précisé dans le cours du commentaire, est abrégé devant la sententia prononcée. Sont ainsi désignés :