L'amitié : une lecture de la Lettre 9 de Sénèque à Lucilius (original) (raw)

Pratiques et conceptions de l'amitié dans le recueil des lettres de Pierre le Vénérable (première moitié du XIIe siècle)

Freundschaft. Eine politisch-soziale Beziehung in Deutschland und Frankreich, 12.–19. Jahrhundert, hg. von Bertrand Haan, Christian Kühner, 2013

Les lettres se présentent comme une source idéale pour examiner les pratiques et les conceptionsamicales au XIIe siècle. Celles de Pierre le Vénérable, neuvième abbé de Cluny, constituent unmatériau particulièrement riche: elles témoignent du rôle de l'amitié comme code de communication, nourri de modèles classiques et bibliques, avec ses lieux communs et ses formules propres. En outre,elles dessinent tout un réseau de relations, politiques mais aussi affectives, qui se superpose à celuide la hiérarchie institutionnelle, à l'intérieur du monastère comme dans les relations avec le mondeextérieur. Indispensable pour l'action politique et sociale, l'amitié est enfin un thème important dans la réflexion religieuse du XIIe siècle. Briefe stellen eine ideale Quelle dar, um die Freundschaftspraktiken und -konzepte im 12. Jahrhundertzu untersuchen. Die Briefe von Petrus Venerabilis, neunter Abt von Cluny, bilden ein besondersreichhaltiges Material: Sie zeugen von der Rolle der Freundschaft als Kommunikationscode, gesättigtvon klassischen und biblischen Modellen, mit ihren Topoi und gängigen Formulierungen. Darüber hinaus stellen sie das politische und auch emotionale Beziehungsnetzwerk dar, das sich sowohl mitder institutionellen Hierarchie innerhalb des Klosters als auch mit den Beziehungen mit der Außenweltüberschneidet. Unerlässlich für das politische und soziale Handeln, ist Freundschaft auch einzentrales Thema im religiösen Denken des 12. Jahrhunderts

Les lettres 79 et 84 de Sénèque à Lucilius : un art poétique ?

Vita Latina, 2023

Résumé En abordant la question de l’imitation poétique à Rome, les lettres 79 et 84 de Sénèque prolongent à bien des égards l’Art poétique d’Horace : fidèle à la poétique horatienne, le philosophe reprend l’image de l’abeille produisant son miel à partir de fleurs variées comme symbole du créateur qui assimile ses prédécesseurs. Cette réflexion le conduit à questionner la façon dont le poète, grâce à son ingenium, crée un tout unique à partir de la diversité des sources. Non seulement cette analyse peut s’appliquer aux poètes augustéens, en particulier à l’œuvre lyrique d’Horace, mais elle peut constituer une clé de lecture de l’œuvre tragique de Sénèque. En réunissant les trois tragiques grecs en une seule œuvre en latin, Sénèque répète le geste horatien consistant dans ses odes à s’approprier de prestigieux prédécesseurs grecs. Par ce geste de refondation d’un grand genre grec à Rome, Sénèque peut être vu comme « le dernier des poètes augustéens ». Abstract By addressing the question of poetic imitation in Rome, Seneca’s letters 79 and 84 to Lucilius extend in many ways the Poetic Art of Horace: following the Horatian path, the philosopher uses the image of the bee making honey from many flowers as a symbol of the creator who assimilates his predecessors. This leads him to question the way in which the poet, using his ingenium, creates a unique whole from a diversity of sources. Not only this analysis perfectly fits to the Augustan poets, particularly to Horace in his lyric poetry, but it can give us new clues to read Seneca’s tragic corpus. By bringing together the three Greek tragedians in a single work in Latin, Seneca repeats Horace’s strategy consisting in the appropriation of Greek prestigious predecessors. By this refoundation of a Greek genre in Rome, Seneca may be seen as the “last Augustan poet”.

Autour de la notion d'amitié dans le Llibre d'Amic e Amat

Studia Lulliana, 1989

Le lien d'amitié présuppose diverses conditions: l'altruisme ou "benevolentia", la reciprocité ("amatio" et "redamatio"), un certain degré d' égalité, l'altérité ("differentia"). On étudie aussi des référents scolastiques et fictionnels comme "Amis et Amile", ainsi que les différences entre mystique nuptiale et mystique de l'amitié. Open edition: Racó, Dialnet, "Studia Lulliana"

Sénèque, Lettres à Lucilius, Livres I-II. Petit vadémécum philologique entre CUF, OCT et aujourd’hui, «Vita Latina» 197-198, 2018, pp. 77-98

Vita Latina, 2018

The article first proposes to summarize the constitutio textus of Seneca’s Letters, with particular attention to books I-II, which concern people competing for the French agrégation : after the initial stage of the papyrus rolls, the paper concentrates on the increasing codicological units containing epp. 1-52, 53-88, 89-124, then 1-88 and 89-124 and finally 1-124. Secondly, after a brief presentation of the basic manuscripts and the stemma codicum, the texts and critical apparatuses of F. Préchac (CUF) and L. D. Reynolds (OCT) are examined in parallel. Finally, a list of the most controversial passages of books I-II provides an opportunity for an update with the more recent philological bibliography.

Amicitia chez Rutilius Namatianus et Paulin de Nole

La fin du IVe siècle et le début du Ve siècle après J.-C. voient le christianisme triompher et naître une "réaction" ou une "résistance" des derniers païens, aristocrates lettrés, hauts fonctionnaires pour la plupart, profondément attachés à la religion et à la culture traditionnelles et défendant le respect du mos maiorum. Conscients d'être le dernier bastion de lutte contre la nouvelle religion ils s'insurgent contre la façon dont elle les dépossède de la culture et des références qu'ils croyaient exclusivement leurs. Dans cette "citadelle des lettres" se joue un conflit constant qui influence en profondeur les données de l'héritage dont ces hommes s'imaginent être les seuls dépositaires. La conception et la pratique de l'amicitia sont l'un de ces sujets polémiques, sujet d'autant plus important qu'à travers lui, c'est la question du lien unissant les hommes entre eux et du fondement de la société qui est débattue. En reprenant cette question, nous voudrions redonner toute sa portée polémique à un texte de cette époque, un poème de voyage écrit sans doute en 417 par un aristocrate gaulois, Rutilius Namatianus, ancien Préfet de Rome, contraint de retourner dans sa patrie dévastée par les invasions. La critique, étonnée du nombre d'éloges consacrés par le poète à ses amis, a souvent vu là le signe d'une composition relâchée et digressive. Il nous semble au contraire que la célébration de l'amitié par Rutilius, tout en révélant les conceptions propres à son milieu et à son époque, est loin de constituer un écart dans cet itinéraire à la première personne. Le projet même du texte est intimement lié à la pratique de l'amicitia. La comparaison avec un auteur chrétien contemporain, Paulin de Nole, qui convertit dans certains de ses poèmes les rapports littéraires unissant traditionnellement le voyage et l'amitié, nous permettra de mieux cerner la teneur idéologique et les implications poétiques de ce débat.

«La consolation par la citation : la lettre de Guittone d’Arezzo à un ami ruiné (lettre III)», in Écritures et pratiques de l’amitié dans l’Italie médiévale, Arzanà n° 13 (2010), p. 109-136 (traduction de longs passages : p. 128-136)

Il s’agit d’une analyse critique de la (sur-)abondance de citations alléguées par Guittone d’Arezzo pour consoler un ami ruiné, Monte Andrea. Dans un premier temps, l’article rassemble les principaux commentaires critiques déjà publiés sur cette lettre, et relève une tendance générale à porter un jugement négatif sur l’abondance des citations. Puis l’étude cherche à mieux situer ce genre de lettre dans le contexte culturel de l’époque : la typologie des lettres et des sermons du XIIIe siècle permet alors de proposer une appréciation plus juste de la lettre de Guittone. Enfin, une analyse rapprochée du contenu permet de mettre en relief l’importance et le rôle des citations d’Aristote. Il est ainsi possible de prouver que cette lettre s’inscrit dans un horizon d’attente bien présent à l’époque, et que son auteur a choisi un instrument tout à fait pertinent pour diffuser son nouveau magistère. Si tratta di un’analisi critica della (sovr-)abbondanza di citazioni allegate da Guittone d’Arezzo per consolare un amico rovinato, Monte Andrea. In un primo tempo, l’articolo raduna i principali commenti critici già pubblicati su questa lettera rilevando la generale tendenza a dare un giudizio negativo sull’abbondanza delle citazioni. Poi lo studio cerca di situare meglio questo genere di lettera nel contesto culturale dell’epoca: la tipologia delle lettere e delle prediche del secolo XIII permette allora di proporre una valutazione più giusta della lettera di Guittone. Infine, un’analisi ravvicinata del contenuto permette di mettere in rilievo l’importanza e il ruolo delle citazioni di Aristotele. Diventa così possibile provare che questa lettera s’iscrive in un orizzonte d’attesa ben presente all’epoca, e che il suo autore ha scelto uno strumento del tutto pertinente per diffondere il suo nuovo magistero. http://arzana.revues.org/543