Encyclopaedia Universalis, notice "Le Seigneur des Anneaux" (Draft) (original) (raw)

L'inscription mythographique dans le projet encyclopédiste du De Naturis rerum d'Alexandre Neckam

Formes, usages et visées des pratiques mythographiques de l'Antiquité à la Renaissance, 2011

Communication prononcée au colloque international « Formes, usages et visées des pratiques mythographiques de l'Antiquité à la Renaissance », 23-24 septembre 2011, ENS Lyon, en partenariat avec Universités de Lille et Genève. Publié dans Polymnia 1, revue en ligne, J. Fabre-Serris, J.-Y. Tilliette (Dir), 2015. Résumé : La place de la mythographie dans la production encyclopédique du Moyen-âge pourrait sembler anecdotique et hétérodoxe. Tel n'est pourtant pas le cas, et le De Naturis rerum (c 1190-1210) d'Alexandre Neckam (1157-1217) offre à cet égard un exemple éloquent de la polymorphie de ce genre et des choix herméneutiques qui y prévalent. Centré autour du message biblique, le système de Neckam n'en manifeste pas moins un intérêt marqué pour la cosmologie aristotélicienne, récemment redécouverte, et l'étude de la nature ; toutefois les poètes (en particulier Ovide, Virgile, Claudien) y sont aussi convoqués comme auctoritates, et leurs figmenta (« fictions », « inventions »), créées à partir des fabulae (« mythes ») d'origine gréco-latine, participent tout autant à la recherche de la vérité divine. L'inscription mythographique prend ainsi des formes variées dans le De Naturis : figures de sens, citations, descriptions, narrations, qui n'ont pas une simple valeur ornementale mais visent à soutenir l'argumentation. C'est enfin l'interprétation allégorique des mythes, servie par des adaptationes détaillées (Actéon, Argus, Narcisse, etc.) qui offre à Neckam un espace de créativité propre pour accréditer le sens moral, évangélique, donné à la Création. ________________

La notice sur le Livre de Job transmise dans la Synopse de la Sainte Écriture attribuée à Jean Chrysostome

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2022

attribuée à Jean Chrysostome (CPG 4559) est la plus ancienne collection de résumés vétérotestamentaires qui nous soit parvenue 1. Ces notices sont précédées par une introduction générale, que l'on appelle Protheôria selon l'usage consacré en bibliographie à la suite des travaux de G. Dorival 2. La Synopse constitue un document fondamental pour l'histoire de la formation et de la composition du canon biblique dans les premiers siècles chrétiens, ainsi que pour l'histoire de la réception de la Bible à cette époque. En outre, elle est utilisée comme témoin pour l'établissement du texte critique des livres de la Bible des Septante (dans l'édition Septuaginta de Göttingen), ce qui ne fait que confirmer son intérêt extraordinaire. Cependant, il s'agit d'un texte mal édité, en ce que l'édition actuellement disponible, celle de Bernard de Montfaucon 3 , réimprimée dans la Patrologia Graeca 4 , combine de manière inconsciente des sources contenant des recensions distinctes du texte 5. De fait, outre la question de l'attribution, et celle de la datation qui en découle 6 , le problème critique principal posé par la Synopse est la distinction, parmi ses recensions, de l'état le plus ancien du texte. En effet, la Synopse est un texte à la tradition fort complexe, car plusieurs formes textuelles coexistent et se mélangent entre elles : un texte « court », transmis par une première branche de la tradition (la famille α) ; un texte « long », transmis par une deuxième branche de la tradition (famille β) et ultérieurement enrichi de manière propre dans chacun de ses 1 L'étude ici présentée a été conduite dans le cadre de l'édition critique que nous avons préparée de ce texte et qui sera publiée très prochainement dans la Series Graeca du Corpus Christianorum. Les sigla à chaque fois indiqués pour les manuscrits sont ceux que nous utilisons dans notre édition. 2 Cf., par exemple, l'article de G. DORIVAL, « La Protheôria de la Synopse de Jean Chrysostome », dans Theologische Zeitschrift 2/62 (2006), pp. 222-247. En ce qui concerne la tradition manuscrite, un seul manuscrit (Milano, Biblioteca Ambrosiana, E 064 sup., du XVI e siècle ; M), suivi par ses copies (Oxford, Bodleian Library, Holkham gr. 081, O, et Paris, Bibliothèque nationale de France, Coislin 388, F), utilise le titre προθεωρία pour indiquer l'introduction. Le Coislinianus 388 étant l'un des deux exemplaires utilisés par Montfaucon pour son édition, ce titre se retrouve également dans la PG.

Le statut du manuscrit de Leyde dans l’édition du traité Des adverbes d’Apollonius Dyscole

Commentaria Classica volume 1, 2014

The treatise On Adverbs of Apollonius Dyscolus (Alexandrine grammar- ian of the 2nd century A. D.) survives thanks to two manuscripts, the Parisinus graecus 2548 (A) from the end of the 11th century and a copy (apographum) held in Leiden (L). However, A is almost always considered as unicus by those few philologists who have so far edited the text. In order to provide a further edition of this treatise, it is neces- sary to determine systematically (what has never been done before) whether L really has no value. The problem is twofold: (1) Is L really a direct copy of A? (2) And if so, does this mean then that it should be rejected? Indeed, as A is heavily damaged, the hope is that the copy will be a valuable tool to fill out many gaps of the text. Thanks to the analysis of the two manuscripts, it appears first that it is fairly accurately possible to date the L manuscript, and to demonstrate that it was directly copied from A. It is also shown not only that this copy is of no help in filling gaps of the text in A, but also that it gives wrong reading (conjecture? errors of inattention?) where A poses no problems.

La formulation tripartite du monde dans les encyclopédies et textes littéraires du Moyen Âge

In E. Louviot, C. Garcia, & S. Morrison (Eds.), La Formule au Moyen Âge IV / Formulas in Medieval Culture IV, ARTeM Atelier de Recherche sur les Textes Médiévaux; Vol. 31 (Turnhout: Brepols), 2022

Attached file is GREEN OPEN ACCESS. For the published version, see https://www.brepols.net/products/IS-9782503594149-1 The present article focuses on the formulaic tripartite description of the world present in many medieval geographical and historiographical texts. In medieval sources, the three parts of the world are often introduced in the order Asia, Europe and Africa, but this order sometimes varies. The focus of the investigation is the order of the components in this tripartite division. Two distinct traditions, both based on the medieval conceptual framework provided by the translatio studii et imperii are presented as possible sources for the twovariants of the formula. The first, Asia-Europe-Africa, appears to be dominant among encyclopaedic texts, in particular those reliant on Isidore's Etymologiae. The second, Asia-Africa-Europe, appears to be more present in texts with a historic focus, such as chronicles, and is here argued to be a product of the popularity of the Trojan origin legends in medieval Europe, but its origins appear to be traceable to Orosius. It is also argued that the reversal of this order, where the formula commences with Europe, first becomes dominant only after the end of the Middle Ages, and coincides with progressive Eurocentrism of historiographical, political, and geographical discourse in that period.

L’ordre encyclopédique à l’épreuve des machines : les désignants dans la Description des arts

Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, 2006

Parler d'ordre encyclopédique ne doit pas dissimuler la pluralité que traduit « encyclopédie » lorsque le terme désigne à la fois l'ouvrage et l'objet représenté. Plusieurs ordres interviennent alors de manière concurrente dans l'agencement de plusieurs encyclopédies. Il en va des relations entre une encyclopédie objective (un « enchaînement des connaissances 1 »), où la totalité du savoir s'ordonnerait comme d'elle-même, et les ordres subjectifs d'une encyclopédie, qui serait la représentation de la première. Ces tensions reconduisent le problème général de la mimésis : entre l'objet représenté (la totalité structurée du savoir) et sa représentation, apparaît un irréductible déficit. L'Encyclopédie affronte cette difficulté et une part de son intérêt procède de la visibilité qui en résulte : la perte de l'unité postulée permet de considérer les forces antagonistes qui rendent l'unification à la fois difficile et nécessaire. La multiplicité des ordres, ou le choix pratique d'un ordre qui n'exclurait pas les autres, sont les signes de ce manque en même temps qu'une manière le rendre productif. L'arborescence, où chaque article trouverait sa place au moyen du procédé désignant, est l'un des moyens de cette mimésis dont le manque par rapport à ce qu'elle imite est toujours éclairant, précisément grâce à l'écart-au jour-qui apparaît. Ce caractère représentatif invite à envisager le projet encyclopédique comme une esthétique en acte. Nous nous en tiendrons à quelques remarques concernant les machines. Le rapprochement entre ordre et machine n'est pas arbitraire : l'idée de machine est également un objet de représentation et un instrument mimétique. La notion est cependant anomique et instable. « Machine » n'est pas un générique qui s'appliquerait à un ensemble structuré de sèmes ou de référents. Il participe de structures catégorielles complexes et parfois surprenantes. Cela résulte d'une histoire longue qu'il ne saurait être question ici de reprendre ici. Il est possible cependant d'indiquer les lignes suivant lesquelles l'idée s'agence. Le plan le plus ancien, et l'ordre de puissance avec lequel les mots de la machine ont sans doute le plus d'affinités, relève de L'ordre encyclopédique à l'épreuve des machines : les désignants dans la Desc...