Flawed Science : mobilisations conservatrices, sexualité et discours scientifique (original) (raw)

Métadiscours scientifiques sur le genre : comment éviter la noyade théorique et trouver des bouées conceptuelles pour surnager en analyse de discours ?

Pratiques et langages du genre et du sexe : déconstruire l'idéologie sexiste du binarisme, « Proximités - Sciences du Langage » Collection dirigée par Philippe Blanchet., 2016

Nous proposons ici de restituer de façon synthétique une analyse pensée depuis presque 20 ans sur le lien entre "genre grammatical" et "sémiotique des sexes" (Perry depuis 1997) en nous focalisant sur la compétition théorique des métadiscours scientifiques sur le genre. Nous montrerons tout d’abord en quoi les paradigmes identitaires reproduisent le système hiérarchique du genre en déplaçant "les autres" vers l’étrangeté ou la différence (déplacement du stigmate de/sexe/). Nous proposerons ensuite de repenser la théorisation sur le lien sexe-genre à partir d’un nouveau glossaire terminologique qui pourrait être opératoire en analyse de discours.

La sexuation de la science : une question purement imaginaire?

Cahiers de recherche sociologique, 1994

Dans ce texte, on confronte quelques-uns des principaux courants d’analyse sociologique concernant le système scientifique en tant qu’il est transmetteur ou producteur de mécanismes particuliers de discrimination. La question de la présence minoritaire des femmes est évaluée à partir des analyses dites « classiques » en sociologie de la science que sont l’école américaine et la théorie de Bourdieu. Ces lectures sont confrontées à l’apport épistémologique que permet la psychanalyse. La question d’une inscription sociale symbolique différenciée selon le sexe des acteurs fait émerger le corps comme vecteur d’une différance qui exprime un ordre imaginaire de la filiation et de la généalogie dont la science aurait représenté dans la culture occidentale une des expressions les plus fondamentales.

La science ne doit plus se décliner au masculin. Entretien avec Evelyn Fox Keller

Mouvements, 2001

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Preuves et objectivité : l’inégalité des exigences scientifiques dans les études du genre et des sexualités

Objectivité dans la recherche scientifique, 2020

Dans le domaine des recherches en histoire du genre et des sexualités, la notion d’objectivité est régulièrement questionnée. Celle-ci est souvent utilisée pour invalider les travaux des chercheur.es de ce domaine quand iels sont jugé.es trop subjectif.ves ou militant.es. Cependant, le choix d’une spécialisation est forcément le résultat d’une inclination et d’un intérêt particulier pour un sujet. À partir de ce postulat, l’objectivité détachée, tant fantasmée dans le milieu universitaire, est illusoire. Autre point délicat, la notion peut parfois être prétexte à questionner la légitimité d’un.e chercheur.e à étudier certains sujets. L’objectivité est alors une injonction qui recouvre plusieurs réalités et, dans les études du genre et de la sexualité, se transforme en obligation de prouver le bien-fondé de sa réflexion. More on : https://ictt.univ-avignon.fr/wp-content/uploads/sites/9/2021/03/Spheres-2020-def.pdf

Femmes, genre et sciences : du sexisme moderne ?

2013

La recherche sur les inégalités de sexe dans les sciences connaît un développement exponentiel depuis les années 1980. Un premier corpus porte sur la démarche scientifique en elle-même, s'interrogeant sur les effets des inscriptions sociales des individus dans le processus de production des connaissances, ainsi que sur le rôle historique des sciences dans la reproduction et la légitimation des inégalités de sexe. Un deuxième corpus s'intéresse aux parcours professionnels des femmes et, notamment, à leurs difficultés d'accès aux échelons supérieurs de la carrière scientifique et aux éventuelles spécificités dans leurs manières de « faire science ». Ces recherches se sont développées dans la foulée des mouvements sociaux des années 1970, contre l'exclusion des femmes du pouvoir. Or les activités scientifiques occupent une place stratégique dans les « économies de la connaissance » et c'est en Doeuff, 1998 ; Mosconi, 1994]. Un champ de recherche marqué par une pluralité de perspectives d'analyse