Les implications d'événement (original) (raw)
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Docteur en philosophie et maître de conférences à l'Université Paris-Sorbonne, Claude Romano s’intéresse tant à la métaphysique, la philosophie contemporaine, l’herméneutique qu’à la phénoménologie. À ce sujet, il a composé une dizaine d’ouvrages philosophiques, dont L’événement et le monde (PUF, 1998), L’événement et le temps (PUF, 1999), Il y a (PUF, 2003) et Le chant de la vie : Phénoménologie de Faulkner (Gallimard, 2005). Par ailleurs, ses recherches dans le domaine de l’herméneutique l'ont amené à redéfinir l’aventure humaine à partir de la notion d'événement. À ce titre, l’exposé qu’il a donné le 9 mars dernier se voulait à la fois un approfondissement des questions philosophiques liées à cette interprétation phénoménologique de l’Homme et le limon d'un débat fertile sur l'« écriture de l'événement ».
par David gé Bartoli et Sophie Gosselin (https://bartoli-gosselin.tumblr.com/) « Je ne dois pas et je ne veux pas agir volontairement sur le monde en sa totalité – c'est pourquoi j'ai un corps. » (Novalis) « Une blessure, c'est un événement […] C'est ça être digne de ce qui arrive, c'est dégager dans l'événement qui s'effectue en moi ou que j'effectue, c'est dégager la part de l'ineffectuable. » (Gilles Deleuze) C'est toujours depuis des bouleversements sensibles que surgissent les forces de libération politique. Par politique il faut entendre le processus collectif qui accompagne ces bouleversements et ce qu'ils rendent possible : l'invention d'idiomes et l'ouverture d'espacements inouïs. Non pas art de gouverner mais articulation d'un partage du sensible qui réouvre les corps et leur inscription au monde. Il s'agira, donc, non pas d'espérer ou d'analyser après coup des événements politiques, ces moments qui font l'histoire des peuples, dit-on, ayant en définitif pour enjeu d'historiciser la politique, c'est-à-dire de la domestiquer à des fins de gouvernement, mais de penser des politiques qui sachent être dignes de la blessure de l'événement. Ces politiques seront romantiques, si par romantiques l'on entend : défaillance, déviance, démesure. « Romantisme » dira pour nous le mouvement, le soulèvement par lequel les corps peuvent faire l'épreuve de mondes naissants. Folie de l'événement. Expérience in-dividuelle qui traverse les corps à hauteur de rêve et d'exaltation, de sublime et de tremblement : expérience de l'étonnement. Car le romantisme est d'abord une pensée des corps, pensée sensible de corps ouverts au sublime et à la démesure. Corps romantiques de la psyché qui s'ouvrent aux inter-mondes et aux étendues cosmiques. Le romantisme : poussée irrépressible de politiques cosmiques qui surviennent depuis la blessure de l'événement. 1) L'étendue du corpsychique : une pensée sensible L'événement ne doit donc pas être attendu, prévu ou conjuré, il doit être accueilli là où il tombe. Car l'événement tombe au monde, comme monde naissant : naissance provocatrice de mondes, apparition sidérante de mondes à venir. L'événement tombe. Comme une trombe d'eau. « Pluie, vapeur, vitesse » et non ''ciel'', ''terre'', ''déplacement'' (d'un train). Tournoiement et tourbillon des sens qui deviennent mondes, plutôt que perception et place des choses dans un monde. Invention plutôt que réification. C'est cela la pensée sensible de William Turner. Par son geste de peinture, il met en présence des corps par-delà leur essence ou positivité, par-delà la place au sein du Cosmos que les dieux leur ont attribué ou que les hommes prennent tant de mal à organiser. Turner singularise l'advenue en monde d'une pré-sence qui lui échappe mais dont il pressent le sens et le débordement sensible qui l'accompagne. Il peint comme il pleut. Il affecte la toile comme il est affecté en corps. Peau, il est. De chair et de toile. Porisité des sens, du sens et du sensible. La nature que nous dépeint Turner n'est ni la nature positive, réifiée, de la science physique, ni la nature mythifiée par la religion. Ses paysages mouvants nous révèlent que ce que l'on appelle « nature » n'est pas le lieu d'une identité, d'une adéquation à soi, mais l'espacement perpétuellement mouvant du sensible, la variation continue des corps, déploiement infini d'écarts : mouvement persistant du naturer. C'est pourquoi Novalis ne veut pas totaliser le Cosmos mais veut faire advenir du corps, des corps comme autant de fragments qui sont portés à devenir. D'où la poétique singulière, telle une herméneutique cosmique, que revendiquent les romantiques dans l'un des fragments de l'Athenaeum : « Le genre poétique romantique est encore en devenir ; et c'est son essence propre de
L'événement : une globalité saisie
L'événement : formes et figures, 2006
Quels sont les paramètres de ce pouvoir de cristallisation qui saisit ce « quelque chose » qui conjoint temporalité, espace, et sujet(s) comme « événement » ? Qu'est-ce qui se « rassemble » sous ce vocable pour en constituer un entier de sens ? L'analyse et la réflexion peuvent avancer avec le concept d'acte « d'idéation », au niveau épistémologique.
De l'événement à la convivance
Sens public, 2015
De l'événement à la convivance Gérard Wormser « Nous avons institué des jeux et des fêtes qui se succèdent d'un bout de l'année à l'autre, de merveilleux divertissements particuliers dont l'agrément journalier bannit la tristesse. L'importance de la cité y fait affluer toutes les ressources de la terre et nous jouissons aussi bien des productions de l'univers que de celles de notre pays. Notre ville est ouverte à tous. Nous fondons moins notre confiance sur les préparatifs et les ruses de guerre que sur notre propre courage au moment de l'action ». Thucydide, Guerre du Péloponnèse, II,38-39 on père n'aura pas vu le malheur frapper sa ville. Disparu une semaine auparavant, il emportait avec lui des frayeurs d'enfant persécuté sous la botte nazie et collaborationniste, la fierté d'être fils d'une grande histoire de progrès, de liberté et de tolérance, et l'honneur de penser que sa génération, comme me le disait un soir Stéphane Hessel (je le lui avais répété), avait relevé les défis qui s'imposaient à elle-la reconstruction économique et politique de l'Europe, le dépassement des clivages idéologiques et nationaux et la décolonisation. Ainsi laissait-elle aux suivantes leurs propres tâches. Cet optimisme est-il encore de saison ? M Alors qu'elle se préparait à accueillir une Conférence sur notre avenir climatique, Paris est devenue la ville-martyre d'une violence politique hypermoderne, une attaque coordonnée au sol par des commandos ennemis. Cette opération exigeait la perméabilité entre les réseaux internationaux djihadistes et le terrain d'opération visé : c'était une mission pour des agents
Congrès Mondial de Linguistique Française 2014, 2014
L'expression de l'intensité, dans le domaine nominal, est généralement considérée comme une propriété distinctive des noms abstraits statifs (e.g. courage, tristesse). Il existe cependant des noms intensifs d'aspect dynamique (e.g. ralentissement, effort), qui ont la particularité de pouvoir combiner l'interprétation intensive et la dénotation d'actions ou d'événements (Un grand ralentissement de l'activité économique a eu lieu l'année dernière). Nous nous interrogeons dans cet article sur les conditions sémantiques qui permettent d'associer lexicalement les traits d'intensité et d'événementialité, et tentons de cerner les propriétés des noms d'événements intensifs par comparaison avec les autres noms d'événements. Dans le cas où les noms d'événements intensifs sont des nominalisations, les propriétés de leurs bases morphologiques sont analysées, ainsi que l'éventuelle transmission de l'intensivité dans les opérations de dérivation successives (moderne > moderniser > modernisation). Nous étudions également les corrélats aspectuels de l'expression de l'intensité dans le domaine actionnel, certains noms d'événements intensifs présentant une forme de télicité variable, caractéristique des « achèvements graduels » (la dégradation de la situation (en / pendant) trois ans). Différentes constructions de l'intensité dans le domaine nominal sont ainsi mises en évidence, selon que l'intensité décrite repose sur un changement d'état gradable (e.g. refroidissement, détérioration, diversification), sur l'action d'une force (e.g. frottement, poussée, impact) ou sur une situation mixte d'état-événement (e.g. pagaille, scandale, malaise).
Être, compréhension, événement
2010
Deux notes préliminaires : 1. Malgré que cet exposé se réfère souvent à la conception heideggérienne de l'ontologie fondamentale il a pour but plutôt d'ouvrir une perspective critique vers cette conception.
Cahiers d'Études africaines, 2003
L'événement et la parole La conception de l'histoire et du temps historique dans les traditions orales africaines : le cas des Nzema* « Le temps africain est un temps réellement historique » (B. HAMA &J .K I-ZERBO 1987 : 63) Les conceptions locales de l'histoire en Afrique ont rarement suscité l'intérêt des spécialistes. La question de la légitimité de parler d'histoire en termes d'idées pertinentes à des cultures différentes, qui avait été posée d'abord par C.-H. Perrot (1970) et plus tard par des philosophes à propos des conceptions du temps (Kagame 1975 ; Ricoeur 1975), a marqué plus récemment, dans le domaine des historiens, les réflexions sur la Global history et sur les variations d'échelles en histoire (
Du monument comme « événement »
L'Homme et la société, 2002
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