Étude de cas du programme Avativut au Nunavik : décoloniser pour mieux engager les élèves (original) (raw)

Servir les Nunavimmiut : des politiques et programmes mieux adaptés à la réalité du Nunavik

Le Nunavik fait face à de nombreux dé s sociaux, se compare très défavorablement aux autres régions du Québec quant à de nombreux indicateurs socio-économiques et traduit le peu d’e cacité des politiques publiques. Pourt- ant, de nombreuses initiatives régionales et locales tentent de mettre en place des programmes mieux adaptés à la culture et aux besoins des communautés. On trouve ainsi, sur le plan régional, des services de garderie et de sag- es-femmes soutenus par le Québec, qui fonctionnent très bien et qui améliorent la situation des Nunavimmiuts. D’au- tres initiatives de portée locale, telles celles de la Unaaq Men’s Association et le projet Innavik, sont très innovatrices et s’e orcent de répondre aux besoins locaux. Elles sont toutefois souvent peu soutenues par les gouvernements bien qu’elles contribuent e ectivement au bien-être des communautés.

Vers une démarche scientifique intégrative : l'exemple de l'Observatoire Hommes-milieux du Nunavik (Canada)

2020

Les Observatoires Hommes-Milieux (OHM, dispositifs du LabEx DRIIHM crees a l’initiative du CNRS) etudient les interrelations societe–environnement interrogees suite a un evenement fondateur anthropique qui a produit une reorganisation de l’ensemble du socio-ecosysteme initial. Cet article s’interesse a la mise en oeuvre, aux roles et fonctionnement d’un de ces OHM, l’OHMi NUNAVIK, developpe depuis 2014 en contexte autochtone dans l’Arctique canadien au Nord du Quebec. L’OHMi NUNAVIK tend a developper un cadre de recherche holistique et integrateur faisant tomber les barrieres entre disciplines d’une part, et types de savoirs (scientifiques / autochtones) d’autre part. Il vise ainsi a creer une structure de recherche innovante en Arctique par le prisme (i) des representations arctiques des Inuits et des Qallunaat, (ii) les collaborations entre chercheurs, gestionnaires territoriaux et habitants. L’objectif de l’OHMi NUNAVIK porte sur l’acquisition de connaissances et de nouvelles man...

Faire face à l’usage de substances psychoactives au Nunavik : amalgame de traditions et pratiques modernes

Drogues, santé et société, 2010

La prise en charge sociosanitaire de l’usager de substances psychoactives (SPA) n’a cessé d’évoluer au gré des croyances et des découvertes concernant ce nouveau champ d’intervention. Une récente enquête que nous avons conduite sur l’usage de SPA des jeunes Inuits de même qu’une recherche qualitative sur le point de vue des Nunavimmiut quant à la situation de consommation au Nunavik nous permettent de poser un regard sur l’état de situation des pratiques pour aider les personnes à faire face à leur problème de consommation. Qu’en est-il du modèle de l’abstinence et des stratégies de réduction des méfaits dans le contexte inuit? Que pensent les jeunes, les parents, les leaders et les aînés de l’état actuel des services en toxicomanie dans le Nord québécois. Quelles sont les stratégies de résolution de problèmes privilégiées par les Inuits? Les propos recueillis auprès de 109 Nunavimmiut sur la question des services seront analysés afin de nous aider à explorer l’idée selon laquelle l...

Modernité réflexive au Nunavik

"Dans cet article l’auteur suggère que les Inuit définissent une modernité unique, en ceci qu’elle fait coexister institutions modernes et traditionnelles. L'étude de la chasse présentée dans ce texte suggère que les Inuit ont maintenu le don du gibier parce qu’ils ont réussi à combiner le mode traditionnel de réciprocité avec un système de redistribution moderne. Le symbole et l’agent de ce partage moderne est le « congélateur communautaire » que l'on trouve dans les villages du Nunavik et dont on verra qu'il est la pierre angulaire d'un système où solidarités communale et associative s'imbriquent. Dans un second temps, l’auteur se demande si cette combinaison entre modernité et tradition n’est qu’une situation transitoire, une étape dans le long processus d’acculturation auquel font face les sociétés traditionnelles ou si, au contraire, cette hybridation entre institutions modernes et traditionnelles est en train de s’institutionnaliser pour donner naissance à une société parfaitement unique et originale dans sa construction de la modernité."

Être Inuit, jeunes et vivre en ville : le cas ottavien

2013

Fruits d’une ethnographie de cinq mois réalisée en collaboration avec des organismes inuit et autochtones de la ville d’Ottawa, cette thèse de maîtrise s’attache à analyser la diversité et la complexité des expériences urbaines telles que vécues et racontées par dix-neuf jeunes Inuit, âgés de dix-huit à trente-cinq ans, habitant Ottawa. Cette étude révèle que la majorité des jeunes interrogés et côtoyés se positionnent et négocient, de manière transversale à leur parcours urbain, leurs interactions d’après leur relationalité (Wilson 2008), c’est-à-dire selon les relations dans lesquelles ils s’insèrent et qu’ils entretiennent avec différents agents ― humains et non humains ― au sein des mondes réels et spirituels qui sont en présence à Ottawa. En vue de leur maintien et de l’atteinte d’un équilibre, ces relations sont en constante négociation au fil de leurs expériences personnelles et collectives. Cette relationalité influence l’agentivité (Poirier 2008, 2009) de ces jeunes faisant ainsi en sorte qu’ils soient à la fois attentifs à leurs pensées, à leurs attitudes et à leurs actions quotidiennes compte tenu de leurs interconnexions. Dans cette thèse, plusieurs dimensions de leurs parcours sont abordées et mises en relation. L’aisance des jeunes au sein de la ville est d’abord étudiée. Leurs témoignages soulignent les difficultés expérimentées au plan relationnel au fil de leur parcours à Ottawa ― allant de leur arrivée en ville à leur vie quotidienne, en passant par leur installation ―, et ce selon leurs expériences migratoires, urbaines et nordiques précédentes, de même que les ressources auxquelles ils ont accès. En vue de contrer leurs sentiments de « déconnexion » et de malaise, l’agentivité de ces jeunes est apparue orientée vers la création et l’entretien de relations leur étant significatives. Pour ce faire, les jeunes découvrent leur quartier, construisent des histoires avec de nouveaux espaces, lieux et personnes, se rassemblent avec des personnes partageant leur compréhension du monde et au sein de lieux reflétant cette compréhension. Cela s’effectue plus précisément par l’aménagement de zones de confort mobiles ― des amis inuit et autochtones fournissant à leurs explorations un cadre familier ― et par leur participation à des interactions et activités à l’intérieur d’espaces de convergence inuit et autochtones, leur procurant les bases nécessaires pour s’engager et s’affirmer avec aisance au sein de mondes leur paraissant préalablement étrangers. Les objectifs associés à leur présence à Ottawa sont ensuite analysés. Ces motifs, enchâssés à des dimensions à la fois personnelles et collectives, guident les jeunes au fil de leur parcours urbain. D’une part, les jeunes interrogés disent profiter de leur présence à Ottawa pour mieux se positionner au sein de mondes inuit en (re)trouvant un certain bien-être personnel, c’est-à-dire qu’une majorité y saisit l’occasion d’affirmer leurs préférences personnelles ou orientations sexuelles, d’abandonner des dépendances, de se renouveler ou encore de se responsabiliser et de gagner en autonomie. D’autre part, se retrouver à Ottawa est aussi pour plusieurs l’opportunité d’acquérir, autant par l’entremise de centres inuit que d’institutions postsecondaires, des outils et des connaissances qu’ils pourront mettre à profit au sein de leur famille, de leur communauté et de leur peuple dont ils sont mandataires et redevables; que ce soit pour combler des besoins quotidiens ou atteindre des aspirations collectives. Ces démarches aboutissent pour certains en une plus grande cohérence entre leur identité et leur personne grâce à la force de caractère (inuusiqattiarniq) qu’ils y gagnent. Les relations entretenues par dix-sept de ces jeunes au sein des mondes inuit selon les rôles de leaders qu’ils occupent sont finalement étudiées. D’un côté, on y comprend comment ils sont amenés à devenir des leaders à travers leurs expériences postsecondaires par les critiques sociales et politiques qu’ils y formulent et par l’entremise des réseaux inuit et autochtones militants qu’ils créent et intègrent, ce qui les motive à s’engager, de différentes formes, à Ottawa pour la défense et la résurgence du peuple inuit. D’un autre côté, on saisit comment ces jeunes s’affairent, non sans contradictions ni tensions, à correspondre à l’idéal du leader attendu de leur communauté : être des personnes exemplaires. En ce qui les concerne, il s’agit autant de faire preuve de sobriété et d’avoir des relations saines que de maîtriser leur langue, leur histoire et d’être attentifs aux critiques exprimées à leur égard par des membres de leur collectivité.

Le pouvoir du "non" dans le processus d'autonomie politique au Nunavik

This article aims to analyse the path toward political autonomy in Nunavik from a new angle and to understand the difficulties Nunavimmiut have encountered during the last 40 years in implementing this project. Through a relational and ontological approach, it shows that Nunavimmiut consider political autonomy to be a relational process that should preserve their relationship with the State rather than a separation and rupture with the Canadian and Quebec governments. Most Nunavimmiut share the idea that a good government, be it federal, provincial, or regional, should consult the people and fulfil their needs. This perspective gives the governments a role of provider and puts them in a position of power. In this context, political autonomy is seen as a process where Nunavimmiut try to redefine their position in the power relationship. This notably requires becoming knowledgeable about how a modern society works, and they have to be accompanied in this process by the governments. Those who were trying to talk to the governments on an equal footing during the 1970s and 1980s were in a minority, but the events surrounding the referendum of April 27, 2011 imply that saying “no” to governmental entities has found new legitimacy. Cet article propose d’analyser le cheminement vers l’autonomie politique au Nunavik sous un nouvel angle et de comprendre quelles difficultés les Nunavimmiut ont pu rencontrer au cours des 40 dernières années pour mettre en oeuvre ce projet. En s’appuyant sur une perspective relationnelle et ontologique, il montre que les Nunavimmiut envisagent moins l’autonomie politique comme une séparation ou une rupture que comme un processus à travers lequel ils tentent de préserver leur relation avec l’État. Les Nunavimmiut partagent majoritairement cette idée qu’un bon gouvernement, qu’il soit fédéral, provincial ou régional, doit consulter le peuple et combler ses besoins. Cette conception octroie aux instances gouvernementales une fonction de pourvoyeur et les placent dans une position de pouvoir. Dans ce contexte, l’autonomie politique est conçue comme un processus à travers lequel les Nunavimmiut tentent de redéfinir la place qu’ils occupent au sein de cette relation de pouvoir. Cela passe notamment par l’acquisition de savoirs pertinents à la conduite d’une société moderne et dans ce processus, ils doivent être accompagnés par les gouvernements. Alors que les voix affirmant le désir de parler aux gouvernements sur un pied d’égalité étaient minoritaires dans les années 1970 et 1980, les événements entourant le référendum du 27 avril 2011 laissent penser qu’opposer un «non» aux entités gouvernementales a trouvé une nouvelle légitimité.

Tourisme, identité et développement en milieu inuit Le cas de Puvirnituq au Nunavik

RÉSUMÉ : Les enjeux de la mise en tourisme de la communauté de Puvirnituq au Nunavik posent des problèmes inhérents à la fois au tourisme polaire et au tourisme autochtone en termes de positionnement, voire de recomposition identitaire et de valorisation économique du territoire. La spécificité de Puvirnituq repose surtout sur l'importance de son patrimoine culturel, notamment son rôle pionnier dans la genèse du mouvement des coopératives avec la vente de sculptures à la fin des années 1950 ainsi que sa position résolument dissidente depuis la fin des années 1970. Les négociations qui ont cours en ce moment visant une autonomie du Nunavik en 2010 pourraient lui permettre de jouer un rôle administratif important, même si Kuujjuaq, l'autre grande communauté inuite du Nunavik, est pour l'heure plutôt pressentie pour devenir la capitale de cette nouvelle région.