La raison patrimoniale à l’épreuve d’un repas pas comme les autres : l’apthapi en Bolivie (original) (raw)
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Apprivoiser le marché. Éléments d’interprétation des alacitas en Bolivie
Journal Des Anthropologues Association Francaise Des Anthropologues, 2004
Apprivoiser le marché Éléments d'interprétation des alacitas en Bolivie Taming the Market: Elements for the Interpretation of the Alacitas in Bolivia Michèle Cros et Daniel Dory Depuis quelques décennies on assiste, en Bolivie, à la diffusion croissante de pratiques et croyances liées à la vente et à l'achat d'objets en miniature (et en particulier de billets de papier-monnaie de taille réduite), associées à des expectatives de mobilité sociale ascendante et à l'acquisition de biens et services spécifiques. Ce phénomène est généralement désigné par le nom d'alacitas 1 , par lequel il se manifeste à La Paz, où un marché de miniatures se tient chaque année en relation avec la fête de Notre-Dame de La Paz (de la paix), patronne de la ville, le 24 février. Pour comprendre la multiplication des occurrences des objets et croyances d'alacitas, dans le temps et dans l'espace bolivien, il est nécessaire d'en décrire les principales caractéristiques, puis de rendre compte de quelques-uns de ses nouveaux contextes. Ensuite on s'attachera à évoquer rapidement les principales transformations qu'a connues la société bolivienne depuis le milieu du XX e siècle, en insistant sur celles qui ont pu retentir sur les croyances et pratiques rituelles. Enfin, à titre d'hypothèse argumentée, on proposera les grandes lignes d'une interprétation des alacitas comme l'un des moyens mis en oeuvre par un nombre croissant de Boliviens pour affronter les opportunités et incertitudes du marché. Pour ce faire on évoquera à la fois la diversité des pratiques, représentations et symboles qui confèrent un sens et une efficacité aux alacitas, ainsi que les tensions qui se manifestent entre le caractère traditionnellement localisé (et daté) de ces pratiques marchandes et les enjeux globaux qu'elles sont désormais amenées à assumer. Le marché (feria) d'alacitas D'entrée de jeu il nous apparaît essentiel de distinguer clairement la fête d'alacitas (qui se déroule à La Paz avec des particularités que nous mentionnerons plus bas), du marché ou feria d'alacitas. Ce dernier consiste en la rencontre, en un lieu variable et en un moment Apprivoiser le marché Journal des anthropologues, 98-99 | 2004 Les quelques indications dont on dispose concernant cette célébration au cours du XIX e siècle font état de la coexistence de la fête religieuse (avec messe, procession, danses, arcs d'argenterie et feux d'artifice) avec le marché de miniatures où les artisans des différentes corporations (gremios), ainsi que des indigènes ou encore des enfants exposent et vendent leurs productions (Butrón, 1990 ; Cuba, 2001). Fait important : ces transactions Apprivoiser le marché Journal des anthropologues, 98-99 | 2004 10 Mais si la fête d'alacitas, combinant la célébration de la Vierge patronne locale et le marché des objets en miniature associé à la figure changeante de l'Ekeko, est une Apprivoiser le marché
Visages contrastés de la patrimonialisation alimentaire au Pérou: acteurs, logiques, enjeux
Suremain C-E (de) & Galipaud J-C (dir.): Fabric-acteurs de patrimoine. Implication, participation et postures du chercheur dans la patrimonialisation, 2015
This chapter explores the issue of food heritagization in Peru on the basis of the author’s recent research experiences. It tries to develop a diachronic approach on the emergence of the concept of « food heritage », question the researchers’ status according to their motivations and interests vis-à-vis to those of heritage stakeholders, and provide a critical consideration of their investment in the light of critical heritage studies. The analysis draws on the study of two projects of food heritagization which, by reason of their scope and aims, are strongly contrasted, or even opposed.
Attirer la prospérité. Corps lourds, corps amplifiés (Bolivie)
Fondation Fyssen n°32, 2019
Cet article interroge la nature du lien entre corps, artefacts et prospérité dans une danse andine urbaine appelée morenada. Celle-ci est exécutée pour la célébration du Christ protecteur de la ville de La Paz, en Bolivie, par une communauté d’artisans et de commerçants issus de la migration indigène aymara. Par différents processus esthétiques les danseurs-dévots élaborent des « corps-objets » pesants, amplifiés et ostentatoires, afin d’attirer la fortune. Comment actions, qualités des corps et propriétés sensibles des artefacts concourent-elles à capter une richesse potentielle, individuelle et collective ? A travers une ethnographie des langages corporels, il s’agira d’interroger la création d’un prototype de la prospérité.
La Bolivie entre Pachamama et modèle extractiviste
Ecologie & politique, 2013
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La Bolivie entre Pachamama et modèle extractiviste (2012)
En avril 2010 a eu lieu, à Cochabamba, Bolivie, la Conférence mondiale des peuples sur le changement climatique, au cours de laquelle le gouvernement d'Evo Morales s'est posé comme le porte-drapeau de la cause écologiste au sein des courants altermondialistes, avec notamment la défense des droits de la Terre-Mère (Pachamama). Pourtant, les politiques publiques boliviennes ne sont pas aussi orientées sur l'environnement que les déclarations officielles le laissent croire. L'effort porté sur la production et l'exportation des hydrocarbures ou les enjeux de la vente du lithium sont autant de thèmes qui restent peu discutés dans le débat public. Et si le vice-président Alvaro Garcia Linera peut déclarer en 2011 vouloir amasser des devises pour enfin « sortir du modèle extractiviste », le conflit qui a eu lieu sur la construction d'une route traversant le parc naturel du TIPNIS, et qui a suscité une ample mobilisation politique derrière les communautés indigènes opposées au projet, est là pour rappeler les difficultés du gouvernement bolivien à donner une priorité aux enjeux écologiques sur les exigences de redistribution économie et sociale. Il s'agira de voir dans quelle mesure le modèle de développement adopté par le gouvernement d'Evo Morales est susceptible d'amener une sortie, à plus ou moins long terme, du modèle extractiviste autour duquel s'est construite l'économie bolivienne depuis plusieurs siècles.
Bulletin mensuel ISS/SSI Service social international/ Centre international de Référence pour les droits de l'enfant privé de famille. , 2015
Anne-Marie Piché, professeure à l’École de travail social de l’Université du Québec et chercheuse dans le domaine de l’adoption internationale, s’intéresse spécifiquement à l’évolution des solutions de prise en charge alternative des enfants au sein des communautés dans les pays en développement. Elle a réalisé une étude de terrain sur l’adoption en 20141, dans la ville de Cochabamba en Bolivie.
Promouvoir de nouveaux indicateurs de richesse : histoire d’une « cause » inaboutie
2020
Le texte s'intéresse au double mouvement de remise en cause du PIB, dans des visées très différentes, à la fois par un petit courant de pensée dit "des nouveaux indicateurs de richesse" qui se développe en France à partir de la fin des années 1990 et par plusieurs institutions internationales. Après la Commission Stiglitz, dont les résultats sont analysés, les tentatives pour officialiser un petit nombre d'indicateurs notamment avec la loi SAS ne parviendront pas à s'imposer, pas plus que les indicateurs proposés par la Banque mondiale. La bataille des indicateurs-qui est aussi une bataille pour déterminer les nouveaux cadres cognitifs et les nouveaux référentiels-n'est pas terminée.