Les lieux du chevalet errant (original) (raw)

Les errances du « bon chevalier »

Un fragment de sculpture appartenant au gisant de Jacques de Lallaing, illustre représentant de la cour du duc de Bourgogne Philippe le Bon, provenant des collections du musée de Douai, retrouvé dans les réserves du musée de Valenciennes. Retour sur l'histoire mouvementée de ce morceau de sculpture funéraire, qui, à bien des égards s'apparente à une geste épique digne des exploits de celui dont elle ornait la tombe.

Les lieux du mythe européen

1999

La disparition de l'URSS et le changement total d'« atmosphere geopolitique » qui s'en suivit, permettent de comprendre l'intonation augustinienne des commentaires de Pierre Hassner sur l'epoque contemporaine : « On a pu dire que l'empire romain avait finalement rendu l'âme en 1991, l'empire d'Orient suivant enfin dans la tombe l'empire d'Occident, que certains voient d'ailleurs renaitre sous les especes pourtant peu grandioses de l'Union euro­ peenne. »* L'Union europeenne n'est pas une Quatrieme Rome se substituant a une premiere, une seconde ou une troisieme. Quelle que soit la maniere dont on cherche a combler le deficit de legitimite symbolique de l'Europe unie2, celle des nombres appliquee aux empires reste de faible recours. Ce sont d'autres nombres et d'autres comptes qui les regissent. Le langage de l'econo­ mie, plus pragmatique et rigoureusement separe du repertoire historique, religieux, culturel...

Le lieu et l'exil

"Philosophie", Paris, Les Éditions de Minuit, 2009

"In « Place and Exile », Vincent Giraud unfurls an original phenomenological meditation on the place, supported by literary references from Flaubert, Proust, Saint-John Perse and Bonnefoy – an attempt which, far from reducing itself to a regional theme, engages with the purport itself of being-in-the-world. It is not a question here of demonstrating the irreducibility of place to space, the constant thesis of the first, and above all, the second phase of Heidegger’s work – but of interrogating the production itself of the place and the nature of what presides over its emergence, and this by means of a consideration of the figures of existence which constitute the eccentric life, place to which one is subjected or which one choses, and finally the human act of dwelling. In the wake of Lévinas, the ambition of the author is to define existence and the essence of place from the starting point of a radical exile with the intention of characterising the essence of the subject itself, by opposing all thought on the subject based on notions of centration or presence to oneself." (Dominique Pradelle, Philosophie, Éd. de Minuit) *** "Dans « Le lieu et l'exil », Vincent Giraud déploie une méditation phénoménologique originale sur le lieu, nourrie de références littéraires à Flaubert, Proust, St-John Perse et Bonnefoy – question qui, loin de se réduire à un thème régional, engage la teneur même de l'être-au-monde. Il ne s'agit pas d'y démontrer l'irréductibilité ni l'irreconductibilité du lieu à l’espace, thèse constamment présente dans l'œuvre du premier, et surtout du second Heidegger –, mais d'interroger la production même du lieu et la nature de ce qui préside à son émergence, et ce à travers la considération des figures d’existence que constituent la vie décentrée, le lieu subi ou élu, et enfin l’acte humain d’habiter. Dans le sillage de Levinas, l'ambition de l'auteur est de dégager l'exigence et l'essence du lieu à partir d’un exil radical censé déterminer le sujet en son fond même, par opposition à toute pensée du sujet à partir de la centration ou de la présence à soi." (Dominique Pradelle, Philosophie, Éd. de Minuit)

Les lieux de l'ésotérisme

Les pratiques divinatoires ont fait l'objet en Occident, d'une double marginalisation intellectuelle et sociale, dont les historiens ont largement documenté les enjeux religieux et politiques. Mais, tout aussi évidentes sont leurs incessantes recompositions, savantes et populaires, ainsi que leur capacité récurrente à fournir des arguments dans les controverses théologiques ou scientifi ques. Les ethnologues qui ont travaillé dans des sociétés rurales les ont souvent rencontrées, moins comme la compétence réservée d'un corps de spécialistes, que sous la forme de savoirs domestiques diffus, d'usages infi mes associés à des fonctions coutumières, greffés sur des savoir-faire techniques ou des coutumes liturgiques. Avec une exception, cependant, pour un domaine particulièrement tributaire de cette logique d'action: celui des rapports entre les vivants et les morts car, si le christianisme a interdit très tôt l'évocation des défunts, l'invention du Purgatoire a favorisé la transmission et l'innovation, dans la longue durée, d'une multiplicité d'usages que l'anthropologie du symbolique a placés au centre de son attention.

Sacrés noms de lieux

C’est l’histoire des fossiles toponymiques qui, dans la tourmente linguistique des siècles voire des millénaires, ont maintenu des noms de lieux toujours d’actualité.

Plusieurs lieux de l'entre-lieu

Visiones décentrées des Études Culturelles, 2019

Publicado no livro "Visiones décentrées des Études Culturelles", organizado por Silvia Amorim, Martine Bovo e Ilana Heineberg (Bordeaux: Giorgio Pozzi Editore).

Corps enquêteurs et lieux performés

Ambiances, 2018

Corps enquêteurs et lieux performés Enseigner l'expérience sensible de l'architecture Investigative bodies and performed spaces. Teaching the sensory experience of architecture Valérie Lebois et Dominique Laburte Le dessin a longtemps été le principal moyen de concevoir l'architecture dans tous ses niveaux de complexité, notamment celui de la dimension humaine. L'enseignement académique de l'architecture rattaché aux Beaux-Arts comprenait un cours de dessin de modèle vivant. Les architectes intégraient la dimension humaine, corporelle même, dans leur conception grâce au dessin. Carlo Scarpa, par exemple, figurait des corps humains nus dans ses dessins de détail de construction. Ils traduisaient graphiquement des attitudes ou des comportements attendus dans ses projets. A l'école d'architecture de Strasbourg, comme dans d'autres écoles d'architecture, un cours de dessin de nu subsiste encore. Il vise plus la maîtrise du dessin et l'habileté manuelle que la connaissance du corps humain, de ses gestes et de ses attitudes. Alors que le dessin à la main n'est plus le moyen principal de conception, comment penser aujourd'hui la présence humaine dans l'architecture, corps et esprit, finalité essentielle du travail d'architecture ? Si l'expérience corporelle et sensible de l'architecture est un moyen de découverte de l'espace et de l'ambiance d'un lieu, ne pourrait-elle pas aussi s'imaginer comme moyen de connaissance, puis de conception pour introduire la dimension humaine dans le travail architectural ? Comment l'expérience sensible de l'architecture est-elle alors enseignable ? Cet article fait le point sur une recherche de méthode développée à l'école d'architecture de Strasbourg. Elle repose sur un principe de pédagogie active où l'étudiant apprend en agissant, à partir d'interactions vécues entre le corps et l'ambiance d'un lieu. Cette recherche a été menée avec une équipe pluridisciplinaire d'enseignants, appartenant aux sciences sociales (psychosociologue et anthropologue du sonore), à la démarche de conception (architecte et plasticien) et à la pratique corporelle (chorégraphe et danseur).