8. Démystifier raison et sentiment Retour sur la critique feuerbachienne de Hegel (original) (raw)

La raison comme lemme philosophique ou « Der Instinkt der Vernünftigkeit » — pour accoster Hegel

Articles, 1996

Bien que l'on associat traditionnellement pensée hégélienne et affirmation péremptoire de la rationalité de la réalité (die Vernünftigkeit der Wirklichkeit), il n'est pas inopportun de tenter de saisir le fil d'Ariane qui, progressivement, conduit le philosophe de l'Idéalisme absolu à littéralement arraisonner la Raison. On comprendra dès lors que cette Raison est peut-être moins un FIAT originel né de l'arbitraire - fût-il celui, génial, d'un puissant esprit pensant - qu'une simple CONSTANTE du réel : nous sommes de raison dans la Raison. Aussi, lutter contre celle-ci constitue sans doute non tant un acte de Liberté que d'entêtement Reste donc à s'en faire une alliée. Il nous faut épouser Athéna - et cultiver die Rose im Kreuze der Gegenwart, la rose dans la croix du présent.

Le témoignage de l’esprit chez Hegel

Revue des sciences philosophiques et théologiques, 2017

Hegel regularly uses the expression "testimony of the spirit", but it does not have a specifically theological meaning for him. It refers to the characteristic activity of every spirit, namely the spontaneous and integral manifestation of itself. The article examines the forms and challenges, but also the limits, of such self-manifestation in Hegel's philosophy.

Hegel, l’intention et l’action : réflexions sur un débat récent

Articles spéciaux, 2015

Récemment, plusieurs commentateurs ont manifesté un intérêt renouvelé pour la théorie hégélienne de l’action. Certes, ces auteurs se sont intéressés à divers aspects de cette théorie, mais un des éléments qui a fait l’objet de vifs débats est celui du statut que Hegel assigne à l’intention dans l’évaluation de l’agir humain. Cet article est consacré à ce débat entre les tenants d’une interprétation selon laquelle Hegel défend une conception « rétrospective » de l’intention et ceux qui soutiennent qu’il maintient une conception qui se situe plutôt dans le prolongement des théories de type « causalistes » des rapports entre intention et action. En fin de parcours, nous nous employons à faire valoir l’hypothèse suivante : certains aspects de la théorie hégélienne de l’action trouvent leur modèle dans l’interprétation qu’il a proposée de la conception tragique de l’agir.

Emmanuel Chaput, "Hegel lecteur de Bichat, ou comment la raison spéculative fait d'une distinction d'entendement un moment conceptuel du vivant", Symposium, vol. 22, no.1, 2018, p.159-186.

Malgré l'extrapolation parfois violente qu'opère Hegel, son traitement des découvertes physiologiques de Bichat montre à quel point il demeure soucieux de penser la compatibilité entre sciences empiriques et sciences spéculatives ou philosophiques. Loin de dé-duire un concept de la nature a priori indépendamment de toute considération pour les travaux de son temps, Hegel est au contraire un lecteur attentif des sciences en plein essor. Son système doit ainsi se comprendre à l'aune d'un dialogue constant avec les sciences dans lequel la philosophie se nourrit des nouvelles découvertes sci-enti�iques tout en jetant une lumière nouvelle sur celles-ci. C'est un tel phénomène, résultat du dialogue qu'entretient Hegel avec Bichat, que j'expose ici en m'intéressant à la distinction bichatienne entre vie organique et vie animale et la manière dont Hegel reprend cette distinction en lui conférant une dimension réso-lument speculative. Despite the sometimes violent extrapolation carried out by Hegel, the way he treats Bichat's physiological discoveries shows the extent to which he is concerned about the compatibility between the empirical sciences and the speculative/philosophical sciences. Far from deducing an a priori concept of nature with no consideration for the works of his time, Hegel is on the contrary an attentive reader of the burgeoning science. His approach must therefore be understood as a constant dialogue with science. Through this dialogue , philosophy draws on new scienti�ic discoveries while simultaneously interpreting them in a new light. It is such a phenomenon , resulting from the dialogue between Hegel and Bichat, that I examine here, with a particular interest in the distinction between organic life and animal life, as held by Bichat, and the way Hegel takes this distinction and confers on it a resolutely speculative dimension .

Hegel ou le possible réel. La critique hégélienne des idéaux en question

PhaenEx, 2010

Partant de l’analyse anthropologique des âges de la vie par Hegel dans l’Encyclopédie, on présentera sa critique des idéaux. Hegel fustige chez le jeune homme cette tendance à opposer le réel et l’idéal. Il dégage les risques à la fois individuels et collectifs que cette vision du monde fait courir et considère « l’homme fait » comme celui qui sait vouloir ce qui est. De cette analyse, suit la conclusion qu’il n’y a pas de possible en dehors du réel, pas de substantialité hors du monde. Autrement dit, et contre la première impression de la plupart des hommes, possible et réel, devoir être et être, s’identifient. Pourtant, si l’aversion du réel inspirée par l’attachement aux idéaux représente, selon Hegel, un danger, le procès du devoir-être par la philosophie spéculative n’est pas non plus sans risque. Ne signe-t-il pas, comme le dira Nietzsche, la défaite de la volonté face au poids des choses ? La lecture, dans la Doctrine de l’essence, du chapitre intitulé « L’effectivité » dans ...

Scepticisme et dialectique des lumières chez le jeune Hegel

S. Charles, P. Junqueira-Smith (eds.), Scepticism in the Eighteenth Century: Enlightenment, Lumières, Aufklärung, International Archives of the History of Ideas / Archives internationales d'histoire des idées, Volume 210, Springer, Heidelbergh/New York/Berlin, 2013, pp 281-297, 2013

The meaning of Enlightenment for the young Hegel (1785-1800) is closely related to the historical and theoretical moment in which skepticism became a constitutive aspect of his dialectical conception of philosophy. In this light the paper shows that the problem of skepticism understood as self-reflection of epistemological and social critique is deeply linked in the young Hegel’s writings with the archeology of the very idea of the dialectics of enlightenment.