Retrouver le contenu de la conscience dans le « bruit » de la neuro-imagerie (original) (raw)

Retrouver le contenu de la conscience dans le « bruit » de la neuro-imagerie - Imagerie et cognition (4)

Ms Medecine Sciences, 2011

SYNTHÈSE REVUES médecine/sciences Imagerie et cognition (4) Retrouver le contenu de la conscience dans le « bruit » de la neuro-imagerie Andreas Kleinschmidt On pourrait comparer l'approche classique de la neurophysiologie à celle de quelqu'un qui, pour comprendre la mer, lance une pierre dans l'eau. Dans le regard traditionnel, le paramètre ciblé est la réponse, le splash produit par la pierre tombant dans l'eau, dont on estime l'amplitude et détermine la localisation en fonction des pierres et de la façon choisie pour les lancer. En neuro-imagerie fonctionnelle du cerveau cette approche behavioriste se traduit par l'application du modèle linéaire général. Ce modèle repose sur l'idée que les observations empiriques sont déterminées par la somme d'un effet (le splash de la pierre dans l'eau)

[Recovering the contents of consciousness in the noise of neuroimaging]

Médecine sciences : M/S, 2011

A classical approach in the neurosciences is to study neural activity modulations induced by a stimulus, a task, etc. This approach is anchored in a behaviourist culture and has proven informative within certain limits. The present paper shows that this approach nonetheless neglects aspects of neural activity that can also contribute important information about brain function. Over the last years, the contributions with the strongest impact on progress in cognitive neuroscience have used other approaches that exploit a spatial or temporal variability of neural activity that standard analyses consider as noise and hence do not take into account. By applying multi-variate analyses, spatial variability of evoked responses has permitted decoding sensory and cognitive representations in the brain. Temporal variability of ongoing neural activity influences how stimuli are perceived trial by trial as well as the associated evoked responses which points out the importance of spontaneous bra...

Ceal Floyer: Le bruit de l’esprit

20/27 n°3, 2009

En admettant mon scepticisme, je me rends vulnérable et, ensuite, en manifestant cette incertitude comme de l'art, je pousse la situation plus loin 1 .

Que changent les « entendeurs de voix » à l’écoute des hallucinations ? I : Genèse d’un mouvement

Résumé : Plusieurs études ont montré la prévalence élevée de vécus d’hallucinations acoustico-verbales (des « voix ») chez des individus qui ne sont pas suivis psychiatriquement et n’en ont fréquemment pas le besoin. A partir des années 1980, des chercheurs hollandais puis britanniques ont mis en lumière ces personnes – adultes et adolescents – dont une partie développaient spontanément des stratégies pour s’accoutumer de leurs voix. Rapidement constitué dans un mouvement devenu international, les « entendeurs de voix » viennent relativiser mais aussi féconder le savoir clinique sur l’écoute des hallucinations. Cet article propose de faire connaître la genèse quelque peu symbolique de ce mouvement et la façon dont il amène à reconsidérer la prise en charge des hallucinations, voire leur définition même. Mots clés: entendeurs de voix – continuum psychotique – expériences exceptionnelles – psychiatrie sociale – croyances – clinique différentielle What "voice-hearers" change to the listening of hallucinations ? I : Genesis of a movement Abstract: Objectives : Traditionally considered psychopathological auditory-verbal hallucinations, the voices heard by patients, but also by many people from the general population, are currently the subject of much attention from researchers, clinicians and public authorities. Auditory-verbal hallucinations are the most studied hallucinations. Several studies have shown their high prevalence of so-called "voices" in non-psychiatric individuals. From the 1980s, British and Dutch researchers have highlighted those individuals – adults and teenagers – who spontaneously developed strategies to cope with their voices. This research has been mixed with a movement of social protest carried by individuals – often mental health services users – living these hallucinations, sometimes in a mono-symptomatic and adaptive way. Quickly established as an international movement, the “voice-hearers” relativize but also fertilize the clinical knowledge on the listening of hallucinations. This paper proposes to introduce the somewhat symbolic genesis of this movement (the case of Patsy Hage treated by Marius Romme, and the media call to voice-hearers) and how it leads to reconsider the treatment of hallucinations and even their very definition. Materials : This paper reviewed the main books and articles that launched the Hearing Voices movement since the 1980s, from the Netherlands. Then, to support our analysis, we used several selected critical commentaries on the experience of hearing voices. Results : It appears from our analysis that the Hearing Voices movement disrupt the psychiatric landscape while succeeding in its legitimization. For clinicians, this movement changes the way we diagnose and treat hallucinations. For example, the part played by paranormal or spiritual interpretations of hallucinations requires repositioning the clinical setting with respect to the beliefs of the patient and those of the clinician. Conclusions : Voice-hearers embody the public health problem posed by hallucinations experiences in the general population. They claim to represent “the voice of patient” and a lay knowledge in the clinical field. The success of this movement made it the figurehead of the broader movement of “recovery” which is currently challenging the psychiatric power in order to substitute it by other forms of management of mental health. Keywords: voice-hearers – psychotic continuum – exceptional experiences – social psychiatry – beliefs – differential clinical practice

Surdités brusques : place de l’imagerie

Journal de Radiologie, 2011

La surdité brusque est idiopathique. Elle s'installe en moins de 24 heures et régresse spontanément dans deux tiers des cas en 15 jours. L'imagerie participe à l'élimination des autres causes de surdité d'apparition brutale (schwannome vestibulaire, dissection des artères vertébrales, accident vasculaire cérébral [AVC]) et permet également de faire une analyse morphologique de l'oreille interne. Des études portant sur cet aspect de l'imagerie ont fourni un substrat anatomique à un nouveau concept : « l'oreille fragile ». Les anomalies morphologiques les plus souvent rencontrées touchaient, par ordre décroissant de fréquence : le canal semi-circulaire externe (hypoplasie ou dilatation), le canal semi-circulaire supérieur, le canal semi-circulaire postérieur, le vestibule et la cochlée. Notons par ailleurs qu'une dilatation de l'aqueduc du vestibule est également fréquemment rencontrée.

L'empathie sous le miroir des neurosciences

2013

Car « Sans les autres, personne ne serait autre chose que rien. » (Citation de Quino) A tous ceux qui m'ont aidée dans l'initiation de cette recherche pour cibler les idées et au travers d'entretiens, notamment avec Joëlle Grenier, Sandrine Favre, Aline Forestier et le Professeur François Ansermet. Aux équipes de soins de l'Unité de crise pour adolescents, du centre thérapeutique de jour Les Saules et de la Médecine A2 pour leurs apports théoriques, cliniques et leur intérêt pour mon travail. A mon Directeur de Travail de Bachelor pour m'avoir aidée à mener à bien ce projet et pour sa confiance en celui-ci. A mes professeurs de la Haute Ecole de Santé de Genève qui m'ont montré leur intérêt tout au long de la réalisation de ce travail de Bachelor et pour leur transmission de savoirs. Aux aimables relecteurs de ce travail pour leur aide et pour avoir vu ce que mes yeux avaient décidé d'ignorer. A mes amis et ma famille pour leurs encouragements, leur soutien dans les moments difficiles et pour avoir supporté et partagé mes discussions incessantes sur ce travail, de son ébauche à sa concrétisation. Et surtout, Merci à mes parents pour m'avoir toujours encouragée et soutenue dans la poursuite de mes ambitions ; pour m'avoir inculqué la curiosité de chercher et l'envie d'aller au bout de mes rêves. « L'Homme est le miroir de l'homme » (Proverbe turc) Résumé Contexte : Cette étude se déroule dans le cadre clinique d'adolescents présentant des troubles psychiques accompagnés de troubles du comportement, ou des conduites et/ou des traits psychopatiques. Objectifs: Nous nous proposons d'examiner la définition de l'empathie et les caractéristiques cliniques du déficit d'empathie, dans leur version la plus récente. Ce travail vise à inscrire ces deux notions dans le cadre d'une Evidence Based Practice 2. Constatant que le déficit d'empathie est souvent évalué de façon non formalisée et adaptative à la situation, nous souhaitons aussi analyser l'existence d'outils d'évaluation de ces deux notions. Méthode : Nous avons conduit une revue de la littérature dans les bases de données Pubmed, Cinhal et Psychinfo, sur les dix dernières années. Résultats : Après sélection, 22 articles ont été retenus. La définition de l'empathie est caractérisée par un mécanisme empathique associant plusieurs composantes de l'activité neuronale. Il existerait aussi deux facettes de l'empathie : l'empathie cognitive et l'empathie affective. Le déficit d'empathie est lui caractérisé par un défaut de l'activité neuronale. Deux échelles d'évaluation de l'empathie se distinguent : La Basic Empathy Scale et la Griffith Empathy Measure. Perspectives : L'usage de ces échelles en clinique pourrait améliorer l'évaluation du symptôme de déficit d'empathie.

Katz, le bruit et les bulles de la pensée

Pour la Science, 2020

Le bruit est pour nous tout autant une nuissance qu'une pollution sonore affectant le quotidien et un danger pour la santé. Dans nos sociétés modernes, il nous empêche de nous concentrer, d'être détendu et engendre inconsciemment l'anxiété, source au long-terme de troubles plus graves. Dans le silence, au contraire, le bruit d'une brindille sèche brisée nette peut sauver une vie, car dans la savanne la fuite de l'antiloppe et sa survie commencent par se jouer au premier signal. Cependant, dans la théorie classique de l'information, le bruit est un paramètre qui brouille un signal, comme dans la nature le vent qui emporte parfois les bruits au loin. Progressivement les biologistes ont compris que les systèmes perceptifs des organismes vivants fonctionnent selon ces deux modes. Dans le premier, le signal très faible surgit de l'obscurité ou du silence, alors que dans le second, il doit être détecté au milieu d'autres signaux qui l'obscurcissent et le brouillent. Un signal peut donc faire partie du bruit luimême, et dans ce cas, il faut apprendre à le quantifier, à l'analyser et à le décoder. Paradoxalement donc, le bruit peut être porteur de beaucoup d'informations. Le biophysicien britannique, d'origine juive allemande, Bernard Katz (1911-2003) a été l'un des premiers scientifiques à comprendre l'intérêt d'étudier le bruit biologique des neurones. Comment at -il pu arriver à cette perspective ? Katz, unique enfant d'un couple, dont le père juif russe avait déjà dû fuir l'antisémitisme, est un élève brillant qui se tourne vers la médecine en Allemagne, car il sait qu'il devra, comme son père, quitter son pays de naissance. Il émigre avec sa famille en Angleterre et devient un biophysicien de haut niveau en se formant chez Archibald Vivian Hill (1886-1977), co-lauréat du Prix Nobel de physiologie ou médecine de 1922. Puis Katz choisit de rejoindre John Eccles qui est retourné en Australie, vers la fin de l'année 1939, où il travaille sur la neurotransmission musculaire. Là Katz découvre les nouvelles microélectrodes en verre qu'on implante à l'intérieur d'une seule fibre musculaire (voir Cerveau & Psycho N° 109-Avril 2019). Les neurophysiologistes s'intéressent alors à de nombreux aspects de cette neurotransmission à la plaque motrice, c'est-à-dire à la jonction synaptique entre le nerf moteur et le muscle, et d'abord à sa nature chimique ou électrique. Katz et Kuffler démontrent qu'il s'agit d'un processus chimique contre les idées antérieures de leur patron, Eccles (Cerveau & Psycho N° 109-Avril 2019). L'étude du bruit synaptique suivra bientôt, mais pour l'heure, après la Seconde Guerre mondiale et son mariage, Katz retourne travailler chez Hill à Londres en 1946, où il commence à utiliser les nouvelles électrodes sur des lambeaux vivants de muscle avec un plus jeune collègue américain, Paul Fatt (1924-2014). Dans les expériences de Katz et Fatt, ce sont ces nouvelles électrodes qui vont mettre sur la voie du bruit électrique des neurones. Dès le matin, Katz préparait la microdissection du