Bertrand Gervais et Nicolas Xanthos, « L’Hypertexte: une lecture sans fin », in Littérature, informatique, lecture. De la lecture assistée par ordinateur à la lecture interactive, Limoges, Pulim, A. Vuillemin et M. Lenoble, éds., 1999, p. 111-125. (original) (raw)
De la textualité numérique. L'hypertexte et la fin du livre
1997
De la textualité numérique : l'hypertexte et la " fin " du livre Christian Vandendorpe Université d'Ottawa La textualité est la caractéristique d'un objet sémiotique qui s'adresse à la compréhension d'un lecteur en jouant à la fois sur la mise en rapport systématique de propositions élémentaires placées en contiguïté, et sur des rappels plus ou moins lointains, continus et réglés d'éléments présentés en amont 1. Ce jeu de rapports entre des éléments multiples ne dépend pas seulement de la structure sémiotique du texte, mais est influencé par sa disposition matérielle sur l'espace de la page, son environnement iconique et, le cas échéant, par la disposition de certains éléments dans des fenêtres distinctes, accessibles par des liens hypertextuels. Ainsi défini, le concept de textualité permet de parler à la fois du texte et de l'hypertexte et d'articuler dans une pensée contrastée les caractéristiques du premier et celles du second. D'entrée de jeu, il faut reconnaître qu'une telle entreprise est délicate. Le concept d'hypertexte, en effet, qui est apparu depuis une cinquantaine d'années, s'est construit contre la réalité du livre et du texte sur papier. Depuis qu'il a pris forme et réalité sous nos yeux, l'hypertexte a bouleversé la distribution des écrits établie sous le règne de l'imprimé, et amorcé une révolution majeure dans le domaine de la communication et de la pensée, comme l'ont montré notamment les travaux de Pierre Lévy (1994). De par ces caractéristiques, l'hypertexte comporte une dimension polémique non négligeable et tout discours sur le sujet est a priori suspect d'être biaisé en faveur de l'un ou l'autre mode d'expression. D'entrée de jeu, je suis donc bien conscient que ma propre position risque d'être interprétée en fonction de ce clivage idéologique. Aussi me semble-t-il nécessaire de 1 Ce texte est une version considérablement augmentée d'une communication donnée au colloque Penser le virtuel tenu à l'Université du Québec à Montréal en avril 1997. Il s'inscrit à l'intérieur d'un travail plus large, encore en cours, portant sur la question du sens et des mutations de l'écrit, et qui doit paraître sous le titre Du papyrus à l'hypertexte.
Questions De Communication, 2005
Dialogues between Media, 2021
L’article vise à identifier certains traits typiques de la littérature numérique en partant de l’idée que la forme du dispositif d’écriture/lecture influence le contenu : la singularité de l’hypertexte, composé de liens hypertextuels et de noeuds, comporte une structuration narrative qui diffère de celle du format papier. La littérature numérique est une littérature de fragments mais, dans leur logique de combinaison, les concepts de linéarité, de séquentialité et de causalité y jouent un rôle fondamental. Pour soutenir les idées présentées, une analyse est proposée à partir de deux des premiers hypertextes de la littérature numérique : Afternoon, a Story, de Michael Joyce, et Victory Garden, de Stuart Moulthrop. Toutefois, considérer que des hypertextes aurait pu rendre ce travail incomplet, car certains phénomènes présents dans la littérature numérique naissent de la littérature imprimée. Afin d’illustrer comment ces caractéristiques se modifient au cours du passage de la littérature imprimée à la littérature numérique, nous avons inclus dans notre analyse deux textes de « tradition hypertextuelle » : La Vie mode d’emploi de Georges Perec et Rayuela de Julio Cortázar.
Recherches Travaux, 2008
Du manuscrit à l'hypertexte-de la tablette d'argile à l'ordinateur en passant par le parchemin et le papier sous leurs formes de volumen et de codex-, l'histoire des media d'écriture est désormais bien explorée. Histoire des supports, des outils, et des formes de l'écriture 1 , histoire du livre, de l'imprimerie, et de l'édition 2 , analyse des impacts épistémologiques et médiologiques des techniques de communication 3 , les études dans ces domaines se sont multipliées depuis une trentaine 9
La Lecture littéraire. Revue de Recherche sur la Lecture des textes littéraires, n° 12, Reims : Presses de l’Université de Reims, 2014
Devant l'hétérogénéité des emplois de la notion de contre-texte, il semble difficile d'en proposer une acception unificatrice s'intégrant à une théorie de la lecture littéraire sans en postuler une définition dictée par des présupposés théoriques qui lui seraient préalables. Admettre en revanche cette hétérogénéité supposerait d'accepter la polysémie d'un terme recouvrant diverses acceptions selon la théorie de la lecture au service de laquelle il se trouve attaché. Lorsqu'on s'interroge sur la portée sémantique et la valeur opératoire d'une telle notion, il ne s'agit donc peut-être pas tant d'en redéfinir les usages dans un cadre théorique préétabli que d'en reconcevoir et d'en réviser l'opérabilité et l'opérativité à la lumière des pratiques de lecture elles-mêmes.
Enseigner la lecture intime du texte littéraire grâce à l'édition hypertextuelle
Document numérique, 2000
permettent désormais, au travers de dispositifs de lecture électronique, d'appréhender les textes dans leur épaisseur intra, extra et intertextuelle. Après les théories de la réception, ces nouveaux environnements réaffirment à leur manière l'interactivité de la lecture. Lire n'est pas une activité linéaire mais donne lieu à de multiples actions sur le texte : comparaisons, rapprochements, annotations, etc. Transposée dans le champ de l'enseignement/apprentissage de la lecture littéraire, cette réflexion est le fondement d'une expérience visant à démontrer que l'édition hypertextuelle d'un texte en classe peut aider, mieux que tout autre moyen, à faire prendre conscience aux élèves de la nature intime de la lecture littéraire. ABSTRACT. This work lies at the border of three main fields : educational information technology, literature didactics and text reading. Information technology and specifically the technology of hypertext now make it possible, through electronic reading devices, to embrace texts in their intra, extra and intertextual dimensions. After the theories of reception, these new technological environments bring out in their own way the interactive character of reading. Reading is not a linear process but submits the text to numerous actions: comparisons, connections, annotations, etc. Once transposed in the area of teaching/learning of literary reading, this reflexion is the basis of an experiment which aims at proving that publishing a text at school in the form of an hypertext can help students, better than any other means, to become aware of the intimate nature of literary reading.