Le Trimalcion de Pétrone et son discours de domination. Pragmatique d’une emprise verbale (original) (raw)

2023, Eruditio Antiqua 15, p. 125-171

The aim of this paper is to analyze the verbal means from which Petronius establishes Trimalcio's dominance over the guests of the cena, especially through verbal interactions. We will thus study the variations of his jussive speech, which both distinguishes and ends up confusing the different social groups; the various forms of rupture in the norms of politeness towards guests, which allow Trimalcio, as a perverse stage director, to force those around him to carry out his wishes; the megalomaniac tendencies of his discourse; the willful and hypocritical servitude of his audience; the diffraction of his speech on two characters (Cinnamus, Habinnas). In the enclosed setting of the cena, resembling a stage in a theatre, Petronius grants Trimalcio a speech that is both all-powerful and illusory, in which the grotesque features of the character are constantly visible.

Les marques frontalières du discours direct : l’insertion des répliques dans le Brutus de Cicéron

Lalies 40, 2020

The inquit-formula which marks the speeches of Cicero’s friends in the Brutus sometimes mentions the name of the speaker and sometimes does not. But the choice between these two options does not seem to be designed to help the reader identify the speaker. Thanks to Conversation Analysis, we can understand how the choice of giving or not giving the speaker’s name conveys information about turn allocation.

Le Satiricon de Pétrone

Séquence proposée dans le cadre de la refondation des langues et cultures de l'Antiquité par M. Alain Guerpillon, professeur au lycée Thiers de Marseille, pour ses élèves latinistes de 1ère.

Fictions de l'imposture, impostures de la fiction : le Satiricon de Pétrone comme archétype

2016

Le Satiricon de Pétrone, qui raconte les aventures de trois jeunes gens sous la forme d’une succession d’impostures et de supercheries, apparaît comme un archétype pour la topique de l’imposture romanesque – à la fois lieu de l’occurrence initiale du motif et modèle pour les écrivains des siècles classiques. Cet article étudie les liens unissant fiction antique et moderne, en dégageant, dans le Satiricon, les traits constitutifs de la topique de l’imposture tels qu’on les retrouvera ensuite de façon récurrente dans le roman moderne. Il souligne également la dimension méta-textuelle de l’œuvre, qui allie prolifération jubilatoire du récit et volonté constante de rompre l’illusion narrative, d’exhiber la fiction comme telle. Pour autant, ce n’est pas du côté de la dénonciation moralisatrice de la fiction comme imposture que se place Pétrone, mais bien plutôt dans une perspective ludique et réflexive d’exhibition des procédés et des « recettes » de la fiction : la fiction est une imposture plaisante à laquelle se plie un lecteur consentant.

La folie du dire dans « la trilogie » de Ben Jelloun

2021

La folie du dire dans « la trilogie » de Ben Jelloun Résumé: La littérature maghrébine francophone est essentiellement hybride, entre langues, grammaires, et traditions artistiques et littéraires. Dans le but d'exprimer cette hybridité, les écrivains sont prodigues dans l'utilisation de stratégies intertextuelles : ils font cohabiter, sur la même page, versets du Coran, proverbes berbères, citations de poètes et de philosophes de l'Orient comme de l'Occident, et éléments du quotidien de l'immigré ou de l'exilé dans les grandes métropoles européennes, dans un amalgame de cultures, de sociétés et de civilisations. Les textes de Tahar Ben Jelloun reproduisent cette mosaïque culturelle et composent un complexe kaléidoscope de références, fidèles ou non, qui oscillent entre divers registres implicites d'ordre culturel, artistique ou spécifiquement littéraire. Dans les trois romans considérés ici comme une trilogie, L'Enfant de sable (1985), La Nuit sacrée (1987, Prix Goncourt) et La Nuit de l'erreur (1997), Ben Jelloun met en mouvement le kaléidoscope de l'hybridité culturelle en ayant recours à un narrateur exceptionnel : le(s) conteur(s) d'histoires.

Aux origines de l’‘État’: langage et institutionnalisation de la domination

Linguagem, Sociedade, Políticas, E. Orlandi (éd.), Pouso Alegre (Minas Gerais) - Campinas (São Paulo), Univás - RG Editores, 2014, p. 15-27, 2014

L’histoire de l'affirmation du mot « État » dans l’Europe du début de l’âge moderne est riche d'enseignements quant aux contributions que peut apporter une certaine approche langagière des notions politiques à l’ensemble des disciplines historiques. Depuis les premiers usages du mot stato, au XIVe siècle, en passant par la démultiplication des emplois qu’en fait Machiavel et jusqu'à l’affirmation de la « raison d’État » italienne à la fin du XVIe siècle, on peut montrer comment la notion d’État s’est imposée à la faveur d’une déjuridicisation de la chose publique et d’une acceptation inconditionnée du fait brut de la domination. Cette approche langagière tend à montrer que les phénomènes que l’on désigne souvent sous les catégories traditionnelles de l’histoire des idées (la victoire du « machiavélisme » et de la « raison d’État ») correspondent à la partie émergée de mouvements profonds qui définissent en propre la modernité politique.

Grimal N. « La langue de l’homme, c’est sa balance » in : Jouanna J, Pernot L, Zink M (éd.), Charmer, convaincre : la rhétorique dans l’histoire, 2014. p. 97–112.

Évoquer la rhétorique dans une civilisation qui existait avant même que le concept en fût inventé peut sembler relever du paradoxe. La rhétorique n'est, en effet, que secondairement un art de l'éloquence dans le monde classique ; elle est d'abord un outil épistémologique. Il s'agit de savoir si les anciens Égyptiens dispo saient d'un outil analogue ou, à tout le moins, comparable. C'est bien là la question de fond, -celle de l'acquisition et du progrès du savoir -, que les Grecs eux-mêmes ont immédiatement soulevée face à la science millénaire des pharaons : peut-on appliquer les règles du logos, au sens isocratique, comme l'a rappelé notre confrère Laurent Pernot, au discours égyptien ?

Verbes introducteurs et stratégies d'introduction du Discours Direct dans la narration romanesque latine (le Satyricon de Pétrone et les Métamorphoses d'Apulée

Recent Trends and Findings in Latin Linguistics, 2024

Novels by Petronius and Apuleius give pride of place to the spoken word. Direct reported speech thus enters the novel narrative with such unprecedented frequency that it requires authors to forge new tools adapted to these narrative uses. This study seeks to examine the methods and the strategies used to introduce the Direct Speech into the Latin novel. We will thus focus on verbs expressing linguistic activity, in particular those that are the main means of this mode of reported speech. In a broader sense, we will seek to highlight related structures, given that beyond the verb lexeme, the Latin novel presents a broader device that carries the reported word: the latter is marked by linguistic elements, and associated with different markers enabling the reader to identify direct speech.

La materia de la rhétorique d’après Hermagoras de Temnos

2011

Several testimonia on Hermagoras (II B.C.) imply that he defined the scope of rhetoric quite broadly, rather than narrowly as was normal in later rhetoricians: for such a definition, more theoretical than practical, the precedent was Aristotle in the Rhetoric , which Hermagoras can have known only indirectly.

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