Pour Un Tournant Artistique en Sciences Sociales (original) (raw)
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Classiques des sciences sociales., 2004
Ce texte est la version modifiée d'une conférence donnée au Musée d'art contemporain à Montréal le 4 novembre 1986. M. Marcel Fournier est sociologue à l'Université de Montréal et directeur de la revue Sociologie et Sociétés. [M. Fournier nous a autorisé à diffuser la totalité de son oeuvre publiée au Québec, le 12 décembre 2002]
Autoportrait du scientifique en artiste
Mnemosyne, 2018
Biologiste, cinéaste et surréaliste, Jean Painlevé (1902-1989) est une figure incontournable de l’histoire du cinéma français. Pourtant ni lui ni son œuvre surprenante n’a eu encore toute l’attention qu’ils méritaient. En examinant les nombreux propos autobiographiques et quelques-uns de ses films, cet article examine la question que posent la vie et l’œuvre de Jean Painlevé : « comment peut-on être à la fois biologiste, cinéaste et surréaliste ? ». La lecture de cet autoportrait propose d’expliquer l’origine d’une reconnaissance tardive à partir du caractère liminaire et hybride d’une œuvre qui, comme lui-même, se situe entre la science et le cinéma, entre le documentaire et la poésie, entre des spécialistes et un public large, et entre l’esprit de sérieux et l’humour pince sans rire.
Les Interactions Sociales Au Sein D'Un Atelier Théâtre Le Cas D'Une Adolescente Trisomique
Journal Des Anthropologues Association Francaise Des Anthropologues, 2010
nous n'avons pas choisi le terme de « handicapés » ou de « personnes handicapées » ni même la formule novatrice de « personnes en situations de handicap », mais le terme de personnes déficientes car celui-ci insiste sur les altérations du système organique de l'individu, c'est-à-dire sur des déficiences mentales, physiques, auditives et/ou visuelles.
Détour Né: pour une pratique sociale de l'art
2013
Working paper, ne pas diffuser sans l'autorisation des auteurs 1 Détour Né : pour une pratique sociale de l'art Sylvain Bureau (Professeur Associé ESCP Europe) et Pierre Tectin (artiste plasticien) 1. Aux origines du détournement « Au 17 ème , Bacon dans les sciences naturelles, et Descartes, dans la philosophie proprement dite, abolissent les formules reçues, détruisent l'empire des traditions et renversent l'autorité du maître. » Tocqueville, De la Démocratie en Amérique, 1840, p. 15.
Tourment existentiel et flou artistique
Liaison, 2002
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DU "MOI SOCIAL" AU "MOI" PROFOND" DE L'ARTISTE : CONVERSION D'UN ETHOS PÉJORATIF
2021
En 1908, Marcel Proust rédige pour le Figaro un article intitulé « Contre Sainte-Beuve ». Après quelques remaniements, ce texte est renommé « La méthode de Sainte-Beuve ». Celui-ci intègre le recueil de critiques littéraires publié à titre posthume en 1954 et intitulé, d’après l’article initial, Contre Sainte-Beuve. Dans ce célèbre essai, considéré comme l’embryon du cycle romanesque de la Recherche du temps perdu, Marcel Proust fustige Charles-Augustin Sainte-Beuve. Il lui reproche d’avoir mis au point une méthode d’interprétation consistant à expliquer le texte littéraire à la lumière de la vie de l’auteur. Proust considère que l’on peut prétendre connaître la vie publique d’un auteur, mais pas celle de l’artiste. Latente, celle-ci ne se révèle que par intermittences dans le travail artistique. Proust distingue ainsi le « moi social » superficiel du « moi profond » de l’artiste. Cette étude entend démontrer qu’en distinguant son « moi social » de son « moi profond » (ou « créateur »), Marcel Proust cherchait à revaloriser son image d’auteur, en se présentant comme un génie créateur, et à légitimer son œuvre, à laquelle on ne saurait reprocher les travers de l’écrivain en tant qu’homme du monde. Pour se faire, cette analyse suit la méthodologie de l'analyse du discours et recourt aux concepts de paratopie, de posture auctoriale et d'ethos.
Gilbert Sorrentino à l’école des arts plastiques ?
Itinéraires. Littérature, textes, cultures, 2015
Gilbert Sorrentino (1929-2006), auteur de poésie et de fiction, est considéré comme emblématique du postmodernisme des années 1970-notamment pour son ouvrage Mulligan Stew (1971), érigé par la critique en roman majeur de la métafiction américaine. Pourtant, la vision d'un Sorrentino exclusivement postmoderniste est assez réductrice puisque son esthétique se situe bien davantage du côté des valeurs modernistes dans la mesure où elle prône une quête de la vérité et d'une beauté qui se suffirait à elle-même 1 : « Art has no use. Art is beautiful. Art is beholden to no man 2 » (Something Said : 253). Le visuel et la couleur jouent un rôle central dans son oeuvre, comme les titres de ses oeuvres le disent bien : Aberration of Starlight, Crystal Vision, Blue Pastoral, The Orangery, Black and White, parmi d'autres. Comme nombre d'écrivains modernistes, Sorrentino s'inspire des techniques de la peinture tout en restant fidèle aux spécificités de son médium : le langage. On sait que la peinture constitue un exemple pour la poésie moderniste en quête de formes nouvelles. Georges Roque, notamment, attribue l'origine de ce phénomène aux découvertes, en 1839, d'Eugène Chevreul sur le contraste simultané mises en oeuvre par Delacroix et les impressionnistes (Roque 1997 : 18). Parallèlement, le sujet en peinture perd de son importance pour laisser place à une suprématie de la forme qui culmine au début du XX e siècle.