Pourquoi politiser l'enfance ? (original) (raw)

L'enfance renversée ou le gouvernement moral des sensibilités

Chronique de la violence (préface), 2021

Infans, infantis, « celui qui ne parle pas ». Cette étymologie latine du terme enfant peut aujourd'hui sembler bien simpliste, réductrice, voire anachronique à une époque où non seulement il n'est plus interdit aux enfants de s'adresser aux adultes, mais où, au contraire, ils sont fortement encouragés à s'exprimer, à parler d'eux-mêmes et de leurs émotions comme des personnes à part entière. Aussi cette étymologie n'a de cesse de mettre en question le monde des adultes sur la manière dont nous, celles et ceux qui avons la responsabilité des enfants, souhaitons les considérer socialement, moralement et politiquement. At on véritablement renversé notre manière d'envisager l'enfance ? Les enfants dont parle ce livre sont ces jeunes qui se situent dans ce temps de transition entre la période d'identification aux parents (la petite enfance) et l'âge où l'on construit sa propre identité et négocie ses propres normes 1. Dans un monde sursaturé de discours en tout genre, démultipliés à l'infini par les réseaux sociaux, que fait-on réellement de leur parole ? De quelle manière est-elle suscitée ? Quel statut lui accorde-ton ? Quel espace lui 1. O. Galland (2011 [1991]). Sociologie de la jeunesse. Paris : Armand Colin.

La stratégie de l’enfance

Spirale, 2016

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La Culture Politique des Enfants

A en croire certains théoriciens, tous les enfants du monde sans exception seraient sensibles au principe de justice. Quelle que soit leur culture, développent-ils, les enfants sont prompts à remarquer toute forme d'injustice et accèdent au travers du jeu et des relations avec leurs semblables à une compréhension subtile de la justice en tant que valeur morale.

Enfances d’aujourd’hui. De l’enfant citoyen à l’enfant artiste, les politiques de l’enfance

Revue des sciences de l’éducation, 2014

Reconnaître l’enfant dans son identité et sa différence constitue l’un des problèmes majeurs que doivent de nos jours affronter les politiques de l’enfance. Parce que les dispositifs d’éducation artistique ont une place croissante et significative dans les politiques de l’enfance, ils constituent des lieux pertinents pour étudier les mutations de la définition de l’enfance dans nos sociétés démocratiques. Pour comprendre ce que révèlent de l’enfance les politiques qui la concernent, nous proposons d’étudier la rencontre de l’enfance et de l’art dans les milieux éducatifs sous plusieurs angles : le rapport enfant-artiste, la parole subjective de l’élève en art, ce que l’art apporte aux écoles, ou encore, la place des références artistiques dans les classes.

Enfance et politique, La Pensée n°354

Différentes études, menées pour l'essentiel en Amérique du Nord, ont cherché à analyser l'impact de l'école, en particulier de son enseignement civique, sur le rapport des élèves au politique. En dépit des débats qui ont marqué ce champ de recherche, il a généralement été reconnu que les pratiques éducatives pouvaient avoir un effet sur la socialisation politique des enfants et des adolescents. Cet effet est certes limité, l'école n'étant pas le seul milieu de socialisation et bien d'autres éléments, en particulier le milieu socioculturel des élèves, influant sur leurs connaissances et leurs attitudes politiques. Il n'en demeure pas moins réel. A travers l'éducation civique, l'école représente d'abord une source essentielle de connaissance du système politique, de ses institutions et de ses acteurs 1 . Bien que ces résultats soient plus controversés, un certain nombre d'études montrent également que l'école peut contribuer à encourager certaines attitudes à l'égard du monde politique. La recherche comparative menée par C. Hahn dans différents pays (Etats-Unis, Danemark, Angleterre, Pays-Bas et Allemagne) dans les années 1990 souligne que le fait que les élèves parlent de politique en classe, comme c'est le cas dans certains pays et dans certains établissements, favorise chez eux une image moins cynique des hommes politiques, un sentiment accru de pouvoir influer sur la vie politique et surtout un intérêt politique plus important 2 . D'autres auteurs insistent plus particulièrement sur l'effet positif des discussions en classe sur des enjeux de société controversés 3 . L'inclusion de la politique dans les programmes scolaires et dans les débats en classe semble donc pouvoir encourager chez les élèves des éléments (connaissance et intérêt pour la politique, sentiment d'influence) favorables à une implication politique future.