Réattribution d’un denier mérovingien au monogramme à la boucle, chaînon manquant parmi les émissions de Tours et sa région (original) (raw)

Guillaume Sarah et Philippe Schiesser, Les « grands deniers » de Tours, ou un exemple local de l’apparition du monnayage d’argent mérovingien, Revue Numismatique 2013, p. 355-382.

Résumé – Quelques rares monnaies d’argent mérovingiennes présentent un diamètre sensiblement plus grand que les autres deniers de la même époque. Toutes celles qui portent une mention de lieu d’émission peuvent être rattachées à la cité de Tours. Regroupées sous l’appellation « grands deniers », dix de ces pièces ont été recensées, auxquelles s’ajoutent deux exemplaires hybrides que leur diamètre et leur lieu de frappe incitent à intégrer dans ce groupe des « grands deniers » mérovingiens tourangeaux. La compilation des connaissances disponibles sur ces pièces et l’apport de nouveaux exemplaires permettent de mieux cerner leur émission et de les insérer dans une chrono-typologie consécutive à la mise en place de la frappe de l’argent au haut Moyen Âge, autour de 675 pour la Touraine. Mots clés – Grands deniers, Touraine, haut Moyen Âge, période mérovingienne, argent, analyse élémentaire. Summary – A few rare silver Merovingian coins bear a noticeably larger diametre than other issues of the same period. All those bearing a mint name can be attributed to the civitas of Tours. Generally grouped under the denomination of “broad fln deniers”, ten of those coins have been identifid, to which may be added two hybrid coins whose diameter and minting place suggest an attribution to the same group of Merovingian coins from Touraine. The gathering of available data and new coins studied here allows a better understanding of their production, as well as the proposal of a chrono-typology following the beginning of silver minting in Touraine around 675. Keywords – Broad fln deniers, Touraine, Early Middle Ages, Merovingian period, silver, elementary analysis. http://www.persee.fr/doc/numi\_0484-8942\_2013\_num\_6\_170\_3210

Les deniers mérovingiens de Limoges

Bulletin de la Société Numismatique du Limousin, 2020

Plusieurs pouvoirs ont émis des deniers dans la Cité de Limoges, entre 675 et 750. Si l’attribution des deniers au monogramme MARTL à l’église Saint-Martial de Limoges semble acquise, celle de tous les deniers portant les lettres ΕR au pouvoir épiscopal est toujours problématique. Les arguments, essentiellement stylistiques et typologiques avancés par Prou et Lafaurie, n’ont cependant pas été jusqu’à présent formellement réfutés et la localisation des trouvailles semble de fait aller dans ce sens, rendant à tout le moins manifeste une origine dans le Nord de l’Aquitaine. A ce point, une ébauche de typo-chronologie basée sur les noms de monétaires et l’évolution du poids ne peut être avancée qu’avec prudence, d’autant que de nombreux types et imitations restent mal identifiés. C’est la publication systématique de nouvelles découvertes, avec des informations complètes sur l’origine et la métrologie, qui permettra peu à peu de mieux comprendre ces émissions.

Un denier mérovingien inédit pour le vicus sancti remigii, BSFN, 12/2019, p. 375-378

Un denier mérovingien inédit pour le vicus sancti remigii Il a récemment été publié sur un forum 1 un denier mérovingien découvert fortui-tement attribuable au vicus sancti remigii. Cette monnaie absente du corpus établi par Pierre Crinon semble inédite 2. Elle présente les inscriptions SC ou SCI/REM (la lettre I venant s'inscrire dans la lettre C) réparties des deux côtés de la monnaie, chacune organisée autour d'un besant central (figure 1). Cette inscription n'est pas sans rappeler la légende VICO SANTI REMI figurant sur les triens de l'abbaye Saint-Remi au nom de Betto (Prou 1047), datés des années 640-660. La monnaie a un diamètre de 12 mm et un poids de 1,32 g, elle aurait été découverte dans le département de l'Aube. Figure 1-Denier (collection privée ; 1,32 g ; 12 mm ; agrandissement × 2,5). Il est difficile de replacer dans le temps cette monnaie et pour cause, les deniers frappés dans la région rémoise sont rares, Pierre Crinon n'en recense que trois types. Le plus ancien, dit « à la tête casquée » (figure 2), s'inspire des triens frappés au nom de Leudelinus (Prou 1750) dont les analyses permettent une datation des années 650-660 3. Ce type serait donc l'une des premières émissions rémoises en argent, vers 675-680, soit sous l'épiscopat de Saint-Rieul (673-695). Le second type dit « à la bannière » (figure 3) est représenté par huit exemplaires dans le trésor de Barbuise (Aube) 4 , enfoui vers 700, dans lequel figure également un denier « à la tête casquée ». Compte tenu de la date d'enfouissement, ce monnayage pourrait être contemporain de Saint-Rigobert (695-717). Le troisième et dernier type aux inscriptions SCO/RM (figure 4) est quant à lui représenté par quatre exemplaires dans le trésor de Nice-Cimiez, enfoui vers 745. Il est à rapprocher des monnayages de « transition » vers la période carolingienne que nous avons pu mettre en évidence sous Charles Martel (717-741) pour tout l'est du regnum Francorum 5 soit à l'époque de l'évêque Milon (717-744).

Daniel Patarin et Philippe Schiesser, Une première identification d’un coin de denier mérovingien ayant servi à l’empreinte « fantôme » d’une obole uniface, Cahiers Numismatiques, 237, septembre 2023, p. 35-37.

Daniel Patarin et Philippe Schiesser, Une première identification d’un coin de denier mérovingien ayant servi à l’empreinte « fantôme » d’une obole uniface, Cahiers Numismatiques, 237, septembre 2023, p. 35-37.

Proposition de réattribution d'un denier mérovingien de Vienne à Verdun pour Amalbert (735-744), BSFN, 10/2019, p. 300-302

Proposition de réattribution d'un denier mérovingien de Vienne à Verdun pour Amalbert (735-744) La découverte récente d'un nouvel exemplaire dans l'Aube (figure 1) nous amène à reconsidérer l'attribution faite d'un denier mérovingien à Vienne par Crinon et Bedel 1. Ces auteurs proposaient d'y lire au revers les lettres VI suivies d'un crosse affublée d'un point sous son pendant. La présence d'un tilde bien centré au-dessus des trois caractères démontre qu'il s'agit bien d'une lettre et non d'une crosse. Ces éléments nous amènent à la lecture VIR d'où notre proposition de réattribution à Verdun. La similarité de la forme des trois lettres VIR entre ce denier et un triens de Bertoaldus (figure 2) dont l'attribution à Verdun ne fait pas de doute renforce selon nous cette hypothèse 2. Figure 1-Denier A/VIR, vente Inumis (agrandissement × 2). Figure 2-Triens de Verdun, Elsen Auction (agrandissement × 2). Le point / globule présent sur la plupart des exemplaires que nous avons rencontrés semble correspondre à une ponctuation finale plutôt qu'à un élément décoratif ou un reliquat de la barre oblique du R. Il est probable que coin de revers ayant servi à graver le denier ici représenté en figure 1 possède un point / globule malheureusement hors

Le point sur les deniers mérovingiens attribués à Uzerche

Cette note présente un petit corpus de quinze deniers, anciennement connus ou inédits, répartis en trois catégories en fonction de leur légende de revers. Groupe A (lecture VSERCA vraisemblable) attribuable à Uzerche (tout début du VIIIe siècle). Groupe B (légende longue peut-être dérivée d’VSERCA) : copie directe des types uzerchois ? Groupes C et D (lecture VSERCA impossible) : production plus tardive de plusieurs ateliers situés entre le Poitou et la basse vallée de la Loire ?

Un denier « mérovingien » de Berincarius de Sens très tardif imitant un denier britannique d’Offa, BSFN, novembre 2013, p. 269-273.

Ce denier est antérieur aux monnaies britanniques et a pu les inspirer, soit plus probablement, il s’en est inspiré et est extrêmement tardif. Ceci confirmerait l’attribution au comte des années 768 ou 775. Il y a peu, deux nouveaux types de deniers de Pépin le Bref pour cette même ville de Sens, ont été publiés. L’un était également de petit module (13,5 mm) et l’autre de plus grand module (15 mm). Il semblerait donc que la transition d’un petit module « mérovingien » vers des modules plus larges « carolingiens » ne se fasse que tardivement à Sens. Mais, plus important, la fin des frappes de deniers sans référence royale, d’aspect mérovingien, semble se faire tardivement, et probablement très progressivement suivant les ateliers, dans le courant du règne de Pépin le Bref. Un autre denier, publié récemment, semble confirmer cette transition progressive. Le denier de l’évêque de Paris, Déodefridus, qui appartient tout à fait à la tradition mérovingienne peut être lui aussi daté du règne de Pépin le Bref, vers 756. Pour certains ateliers, la transition de la typologie mérovingienne à celle carolingienne semble donc se faire durant la deuxième moitié du règne de Pépin le Bref.