Un lieu du politique entre féodalité et modernité : la diète hongroise avant 1848 représentée par les voyageurs français (original) (raw)

Entre théorie et pratique de la représentation pontificale en Hongrie aux XIIe–XIIIe siècles

Entre théorie et pratique de la représentation pontificale en Hongrie aux XII e –XIII e siècles * Résumé L'historiographie de la représentation pontificale est abondante pour ce qui est à la classification des « alter ego » des papes ou à la délimitation géographique de ceux-ci. Quant à ces deux domaines, la documentation hongroise montre cependant de remarquables divergeances. La distinction des trois types des légats pontificaux en sa forme classique dans le droit canonique pose beaucoup de problèmes aux contemporains tout comme aux chercheurs de nos jours. De même, la délimitation géographique de ces mêmes représentants soulève des questions à répondre. En se servant des exemples concrètes des XII e –XIII e siècles, je propose de (re)mettre en question la relation (concurrence, parallèlisme, complément éventuel) de la théorie et de la pratique de la représentation pontificale en Hongrie aux XII e –XIII e siècles.

La représentation du passé (austro-) hongrois dans les récits de voyage de langue francaise á l'ére des réformes

2009

La représentation du passé (austro-) hongrois dans les récits de voyage de langue francaise á l'ére des réformes Géza SZÁSZ Parini les évidences auxquelles tout chercheur de l'histoire des voyages en Hongrie doit faire face, deux faits émergent aussi bien par leur importance que par leur influence. En vertu du premier, aprés une attente qui semblait se prolonger pour des raisons différentes tout au cours du XVIII' siécle, les voyageurs fran9ais se sont remis en nombre á sillonner les chemins de la Hongrie pendant la premiére moitié du XIX' siécle. Ceci est particuliérement vrai á partir des années 1830-1840, période qui correspond dans l'histoire de la Hongrie (et dans l'historiographie hongroise) á 1'ére des réformes l. Quant au deuxiéme constat, it reléve de l'analyse des résultats écrits de ces voyages, c'est-á-dire des récits de voyage. Apparemment, la présentation de l'histoire du pays parcouru (ou la méditation sur celle-ci) faisait de plus en plus partie intégrante de tout récit de voyage digne de ce nom. Le nombre de pages consacrés au passé de tel ou tel pays allait croissant ; souvent les voyageurs-auteursnarrateurs tentaient d'expliquer par cela les phénoménes du présent. Or, dans le cas de la Hongrie, la représentation de l'histoire devait touj ours occuper une place importante. Notre pays, loin d'étre « oublié » par l'Occident, symbolisait plutőt pour celui-ci la survivance du passé, des caractéres féodaux. En méme temps, et nous en savons gré aux voyageurs, les récits font touj ours clairement allusion á la Hongrie comme Etat indépendant et semblent conscients par conséquent de l'existence d'un passé national. Cependant, la représentation de ce passé national parait souffrir de lacunes et d'inégalités (techniques ou substantielles) ; notamment en ce qui conceme les périodes les plus récentes, c'est-á-dire les siécles de l'union personnelle entre 1'Autriche et la Hongrie. Le sujet gagne encore d'importance si l'on considére que, en partie dés la fin du XVIII' siécle, et plus massivement pendant les années 1830-1840, les bienfaits de cette union étaient contestés en Hongrie.

Aux origines de la nouvelle Ostpolitik du Saint-Siège. La première tentative de Jean XXIII pour reprendre le contact avec les évêques hongrois en 1959

2008

ÁBTL-Állambiztonsági SzolgálatokTôrténeti Levéltára (Archives historiques des services de sécurité d'État); MOL-Magyar Országos Levéltár (Archives nationales de Hongrie); MSZMP-Magyar Szocialista Munkáspárt (Partie socialiste ouvrier hongrois); R.D.A-République Démocratique Allemande. Fonts d'archivé: MOL XIX-A-21-a-Bureau des Affaires Ecclésiastiques. Documents présidentiels; MOL XIX-A.-21-d-Bureau des Affaires Ecclésiastiques. Documents de l'administration secrète; ÁBTL 3.1.5. 0-13 405-dossiers «Corps episcopal catholique romain hongrois»; ÁBTL 3.1.5. 0-12 547-dossiers «Badalik Bertalan»; ÁBTL 3.1.5. 0-14 963-dossiers «Canale»; MOL M-KS-288-5.-Procès-verbaux du MSZMP. Comité Politique; MOL M-KS-288-22. Organes centralaux du MSZMP. Comité Central. Division Agitation et Propagande. 1. Le nonce Angelo Rotta fut expulsé du pays le 26 avril 1945. 2. U s'agit d'un Mémorandum du cardinal Wyszyński rédigé pour le condave de 1958. Dans ce document, le Primat polonais, en examinent la situation de l'Eglise dans les pays d'Europe centrale, est arrivé à la conclusion, que sans un changement de la politique du Saint-Siège, l'Eglise cesserait d'exister dans ces pays. Il a suggéré de commencer un dialogue avec les gouvernements pour assurer la survie de l'Eglise dans ces régimes. MOL XIX-A-21-d. 004-15/1959. Mémorandum du cardinal Wyszyński sur la politique de l'Est du Vatican. Copie du rapport de l'Ambassade à Rome daté du 25 mai 1959.

Les tentatives de modernisation hongroises de l'ère des Réformes vues par les Français

2003

Après le silence relatif qui a suivi la fin des guerres napoléoniennes et l'instauration de « l'Europe de la Sainte Alliance », l'Europe centrale et orientale s'est faite entendre de plus en plus pour l'opinion des pays occidentaux. La lutte des Grecs pour l'indépendance, les insurrections polonaises contre la domination russe, le réveil des nationalités en Europe centrale et aux Balkans ont commencé à alimenter les débats politiques, et la curiosité envers ces régions s'est accrue en France dès les années 1820, mais surtout à l'époque de la Monarchie de Juillet (1830-1848). La Hongrie, pays d'Europe centrale littéralement colonisé à cette époque par l'Autriche, figure aussi au rang des pays auxquels on commençait à s'intéresser. Nous pensons que les « actualités hongroises » ont en grande partie contribué à cette curiosité : ce pays, riche d'un passé glorieux et souffrant des entraves imposées par son gouvernement et sa société de caractère féodal, vivait à partir du milieu des années 1820 (et surtout après 1832) une des périodes les plus mouvementées de son histoire. Cette période, appelée « ère des réformes » par l'historiographie hongroise, durait jusqu'à la révolution de mars 1848. Les deux décennies qu'elle englobait pourraient être caractérisées d'une lutte permanente entre les différents « partis » ; l'objectif explicité de cette lutte étant la modernisation politique, économique, sociale et culturelle du pays, en un mot, le rattrapage du monde occidental, l'Angleterre, la France ou les Pays-Bas. Les observateurs et l'opinion publique occidentaux n'étaient pas insensibles à ces moments d'effervescence. En témoigne une vaste documentation, constituée de plusieurs types de sources. Au cours de nos recherches, nous avons pu distinguer trois grands types de sources. On doit d'abord évoquer, évidemment, l'abondante correspondance politique de l'Ambassade de France à Vienne (capitale de l'Empire d'Autriche), riche en renseignements. Elle présente cependant un grand inconvénient : étant donné son caractère confidentiel, son contenu n'était pas connu du grand public (du moins dans sa forme originelle) et ne pouvait pas donc influencer directement l'opinion publique.

Les Franciscains observants hongrois, de l'expansion à la débâcle (v.1450-v.1540)

2008

This book presents (in French) the results of an investigation carried out by the candidate during the preparation of her application for the qualification to supervise research. She wanted to understand why Observant Franciscans, who met with great success in Hungary in the second half of the fifteenth century, experienced after 1510 a disaffection barely less spectacular, and which already threatened them with extinction before 1541. In the existing scholarship, mostly Hungarian, this reversal was solely blamed on two external causes: Ottoman destructions and the progress of Protestantism. To go further, the candidate devoted herself to ‘the autopsy of a crisis’ (A. Molnár). The sources that were analysed to this end (papal bulls, royal charters and a few documents internal to the order, amongst which, beside an Observant chronicle edited but underexploited, were two formula books that had been ignored by scholars until now) revealed four phases in the history of Observant Franciscans in Hungary. The years 1450 to 1490 were the time of the beginning and development of the Observant reform. Its success was remarkable on every level: geographically (expanding beyond Slavonia and the southern regions of the Hungarian kingdom where it first appeared), quantitatively (surpassing the other regular communities) and spiritually (thanks to a number of prominent personalities such as Pelbart de Temesvár and Oswald de Laskó). The initial impulse did not come from the laity, who had nothing to complain about the ‘Conventual’ friars, but from the papacy, keen to implement the reforms prescribed since the previous century. James of the Marches and John of Capistrano, leaders of the Italian Observance, were sent to Hungary. King Mathias Corvin (1458-1490) and Hungarian aristocrats followed suit, aiming to federate energies and means against the Turks, the ‘schismatic’ Eastern Christians and the heretics. The choice made by the Hungarian Observants, established as an independent Vicarate in 1448, to cut ties with the ‘Cismontane family’ as early as 1458, to depend directly from the order’s Minister General, reveals their willingness to give the movement a direction agreeing with the local social and economic environment, characterized by the support of the nobility (rather than of the bourgeoisie) to their friaries. They slowly gave the Hungarian Observance a more moderate tone, moving away from radical poverty and leaving little room for lay brothers, Poor Clares and communities of the Third-Order. The very end of the fifteenth century corresponds to the height of Franciscan Observance’s influence in the Magyar Kingdom. With seventy friaries (about 1700 friars) and a more efficient administration, the reformed order also eventually met with great popular success. Perhaps was it due to the compromise the Hungarian’s friars had been able to found between the rigor of their origins, the specificity of the Hungarian context and their own spiritual expectations and that of their audience – attached for the most to a vision of the Faith based on the « good works». The pope took advantage of the Observants’ hold over Hungarian Christians: he made them his spokesmen in the attempt to revive the Anti-Ottoman Crusade and in the promotion of the coming jubilees for St Peter’s reconstruction. The wave of protest, with a hint of eschatology and prophecy, that denounced the corruption of the papal court and the faults of the high clergy throughout Western Christendom reached Hungary at the exact moment when, around 1510, the Observants’ zeal was winding down and they were seen as no more than Roman tax officials. The great Jacquerie of 1514 revealed the scale of the dissent within the Hungarian province. To everyone’s astonishment, some Observant friars supported the insurgents in their crusade and fought by their side a merciless war against lords and anybody representing the established order, whom they likened to henchmen of the Antichrist. Far from just a handful of troublemakers, as provincials leaders tried to pretend, the rebellion mirrored the uneasiness of the friars, beset by doubt in view of the tepidity of their superiors and fellow religious. The latter suppressed the movement harshly, and made no changes to their prescriptions and practices, neither regarding regular life, nor individual salvation. The Franciscan Observance had just only managed to get through this traumatic episode when it came face to face with dangers directly threatening its survival: the destruction of friaries by Turkish invaders (who had won at Mohács in 1526) and by Christian enemies for the needs of war, the spread of the Protestant Reform and the expulsions that followed, as well as the economic downturn, affecting the number of gifts. Friars began publicly breaching their commitments, speeding up the collapse of vocations, while others were listening with attention to the Lutheran ideas coming from German-speaking towns. The chiefs of the Hungarian Observant Franciscan Province delayed as long as they could the closing of the friaries most exposed to the violence of armed troops, and ended up regrouping to the north and the east of the kingdom, with their archives. But they were not able to prevent a growing number of friars, poorly armed theologically, to join the Reformation after 1541. The history of the Observant Franciscans in Hungary serves to illustrate the capacity of Latin Christianity to take on various local incarnations towards the end of the Middle Ages, even within orders as centralised and close to the papacy as the mendicants, and within Central Europe. It highlights the originality of the Hungarian Observance – more pragmatic than heroic, despite its participation to the ideological elaboration of the ‘late crusades’ -, confirming the diversity of the Observant movement at the end of the Middle Ages, which Kaspar Elm and his followers had already noted about France, Germany and Mediterranean countries. Less expectedly, this study also revealed the strong impact of the Observance on the Conventuals, leading them to reform too. Finally, it throws light on a crucial moment of Franciscan history and of Eastern Christendom.

Acta Romanica Quinqueecclesiensis VI: Philosophie francophone en Hongrie

Acta Romanica Quinqueeclesiensis, 2019

The contributions of Hungarian philosophers lean on the insights of the main representatives of French phenomenology, like Sartre, Merleau-Ponty, Lévinas, Badiou, Richir. Besides, the articles in the Varia section deal with French aesthetics, literature, linguistics and historiography.

Les plus anciens contacts entre les souverains hongrois et les établissements monastiques français

Cette rapide présentation des plus anciens contacts entre les souverains hongrois et les établissements monastiques français met en clairement en relief le rôle significatif des gestes de dévotion personnelle en tant que facteur de création de ces liens. C’est ainsi le cas pour les abbés séjournant en Hongrie lors d’un pèlerinage en Terre Sainte et pour l’accueil chaleureux prodigué par Saint Etienne, un geste qui relève lui aussi en partie de la piété du souverain et lui assurera une bonne réputation notamment chez les chroniqueurs Raoul Glaber et Adémar de Chabannes, mais aussi auprès d’Odilon de Cluny. L’importance des questions de dévotion est également illustrée par l’influence des établissements bénédictins situés dans la moitié septentrionale de la Francia Occidentalis et dans l’espace lotharingien sur la composition des listes de saints présents dans les plus anciens ouvrages liturgiques hongrois. Enfin, la piété personnelle est également l’un des facteurs qui incite Saint Etienne à demander des reliques à Saint Odilon et qui conduit le roi Ladislas à tourner son regard vers l’abbaye de Saint Gilles du Gard en 1091, mais il serait bien entendu simpliste et erroné de conclure que ces différents gestes, et en particulier la fondation de Saint Gilles, sont exempts d’arrière-pensées politiques: le choix des abbayes de Cluny et de Saint Gilles semble en effet avoir également été inspiré par leurs liens avec la Papauté. Les plus anciens contacts monastiques franco-hongrois témoignent donc à la fois de la piété personnelle des souverains mais aussi de l’existence d’une politique monastique élaborée concernant à la fois les établissements hongrois et étrangers; toutefois, il convient de constater que le rôle des relations avec les établissements monastiques français dans la politique monastique des souverains hongrois connait son réel développement au siècle suivant, marqué par l’introduction en Hongrie de deux nouveaux ordres religieux nés en France, à savoir les Prémontrés et surtout les Cisterciens.