Le rôle de l'analogie dans l'acquisition de la langue maternelle (original) (raw)

L'analogie comme outil de découverte

Préambule L'article qui suit couvre une large période qui va de l'Antiquité au XIX e siècle. Son sujet se limite à l'analogie en physique et plus précisément en électromagnétisme, mais les analogies qui sont faites se réfèrent géné-ralement à la mécanique et à l'hydrodynamique. Première partie : l'Antiquité et l'idée fondamentale d'analogie C'est évidemment corporel que doit être le monde engendré, c'est-à-dire visible et tangible. Or, sans feu rien ne saurait jamais devenir visible; et rien ne saurait par ailleurs être tangible sans quelque chose qui soit solide; or rien ne saurait être solide sans terre. De là vient que c'est avec du feu et avec de la terre que le dieu, lorsqu'il commença de le constituer, fabriqua le corps du monde 2. Dans ce passage du Timée, Platon fait un récit de la création du monde et poursuit. Mais deux éléments ne peuvent seuls former une composition qui soit belle, sans l'intervention d'un troisième; il faut en effet, entre les deux un lien qui les réunissent 3 .

Analogie et interférences dans l'apprentissage des langues

Un élément clé pour l’étude du lexique mental dans l’apprentissage du vocabulaire des langues est celle du raisonnement par analogie qui entame deux phénomènes très caractéristiques dans l’apprentissage des langues dû à la diversité de celles-ci -le transfert et l’interférence-. Comme dans autres domaines cognitifs, le raisonnement par analogie est propre de la nature de l’être humain. Certes, cette manière de raisonner peut être outil pour résoudre certains problèmes propres à l’apprentissage comme dans le transfert positif, mais dans certain cas il peut nuire à une confusion et le rendre problématique et déclencher ce qu’on appel « une interférence ». Les systèmes linguistiques divergent en phonologie, en syntaxe, en grammaire, etc, et dans tous ces aspects l’apprenant des langues rencontre des similitudes et des différences par rapport à son système linguistique et le système linguistique de la langue cible. Ce qui rendre très fréquent l’usage de raisonnement par analogie en découvrant le fonctionnement de la nouvelle langue par rapport à la sienne. Le but de cet article est de décortiquer la nature de cette analogie, et plus spécifiquement sont côte problématique qui est « l'interférence »; nous nous demandons quels sont les facteurs qui favorisent telle démarche. C’est important aussi de savoir, dans quel degré l’apprentissage d’une langue influence l’apprentissage d’une autre, à savoir L2 sur L3. De la même manière si les habitudes que quelqu’un a de la langue maternelle menacent interférer dans les habitudes que quelqu’un doit se créer de la langue cible, et si le mélange de ces deux habitudes est la conséquence directe des interlangues. Finalement, une question qui s’est posée depuis les années 50 avec l’entreprise des chercheurs sur le CAH (contrast Analysis Hypothesis) est de savoir si en connaissant tous ces points clés de l'interférence des langues ils pourraient dans une certaine mesure être évités au moment de l'enseignement et de l’apprentissage de la langue cible et ainsi conduire à un enseignement des langues plus propre et moins encombrant avec des erreurs.

Le cas de l’analogie dans les créoles à base lexicale française de la Caraïbe

Contextes et didactiques

Le cas de l'analogie dans les créoles à base lexicale française de la Caraïbe Frédéric ANCIAUX 1 et Rochambeau LAINY 2 1 CRREF (EA 4538)-Université des Antilles 2 LangSE-Université d'État d'Haïti Résumé : Cet article présente un programme de recherche intitulé « L'analogie dans le processus de lexicalisation et de sémantisation en créoles guadeloupéen, guyanais, haïtien et martiniquais ». Ce programme financé par l'Agence Universitaire de la Francophonie est le fruit d'une collaboration entre plusieurs laboratoires de recherche et universités dont le LangSE de l'université d'État d'Haïti, le CRREF de l'université des Antilles et le ModyCo de l'université Paris-Nanterre. L'objectif est d'étudier le phénomène d'analogie à travers différentes approches dans plusieurs créoles de la Caraïbe. Nous présentons dans cet article certains axes de travail envisagés par cinq chercheurs (Govain, Lainy, François, Anciaux et Beaubrun) participant à ce programme autour du concept d'analogie dans ces créoles.

L’acquisition de la langue maternelle

Les études françaises aujourd’hui, 2019

Institut de langue croate et de linguistique **2** Cet article illustre de quelle façon l'acquisition de la langue maternelle a lieu au niveau sémantique et syntaxique de la langue. L'enfant gère cette double contrainte à travers différentes procédures de reformulation qu'il met en oeuvre pour s'approprier sa langue maternelle. Deux de ces procédures, l'une davantage sémantique, l'autre davantage syntaxique, sont analysées dans le cadre de la restitution de la même histoire auprès d'enfants francophones et croatophones de 6, 8 et 10 ans. Au niveau sémantique, la procédure analytique est très comparable dans les deux langues tandis qu'au niveau syntaxique, la procédure synthétique présente des différences quantitatives entre le croate et le français. Mots clés : acquisition de la langue maternelle, français, croate, procédures de reformulation, paraphrase par analyse lexicale, paraphrase par synthèse syntaxique.

L’intuition linguistique et le raisonnement par analogie dans l’apprentissage-acquisition d’une langue étrangère

Linguodidactica

The aim of the article is to characterize language intuition understood as a type of intellectual process and/or mental disposition activated involuntarily and spontaneously during foreign language learning-acquisition as also the presentation of reasoning by analogy, which is inherently connected with intuition. The first part presents pedagogical concepts of Ferdinand Buisson who, by promoting the intuitive method in French education, pointed to its naturalness, universality and effectiveness. Buisson's concept is completed by Valérie Derkx's analysis about second language learning-acquisition. The second part shows examples of exercises aimed at activating the reasoning by analogy and language intuition.

Essais de linguistique analogique

On ne sera jamais assez reconnaissant à l’égard du courant structuraliste non seulement des découvertes capitales qu’il a produites mais aussi d’avoir transmis aux générations futures le legs de la réintroduction de tous les paramètres évacués par nécessité épistémologique, tâche qui continue d’alimenter la recherche dans de nombreux champs disciplinaires. En histoire, le retour à l’archive contre les excès d’une reconstruction du passé fondées sur les représentations déposées dans les textes. En critique littéraire, la redécouverte des instances auctoriale et référentielle contre une conception strictement autotélique du texte. En linguistique enfin, où la prégnance de l’épistémologie structuraliste fut sans doute maximale, le retour du sujet et du référent dans les courants énonciativiste et cognitiviste contre une limitation de l’objet à la langue définie comme pur système de valeurs différentielles. À certains égards, la linguistique analogique participe de ce mouvement, en ce qu’elle introduit au sein de sa problématique cet élément mondain qui demeurait encore à l’écart des élaborations théoriques des linguistes, la substance du signifiant.Il ne nous semble pas nécessaire de démontrer que l’analogie joue un rôle capital dans la vie humaine. Cela est évident non seulement au plan développemental (apprentissages par analogie), au plan de l’histoire de l’humanité (caractère analogique des cosmogonies primitives) mais aussi au plan des conditions minimales d’exercice de la vie mentale, si l’on veut bien admettre que l’aptitude à catégoriser – la « fonction catégorielle » de Goldstein – est déjà un processus de nature analogique. Dans ces conditions, il serait pour le moins surprenant que cette création humaine qu’est le langage ne soit pas, d’une manière ou d’une autre, structurée selon des modalités analogiques.Il est évident qu’un concept aussi puissant doit être manié avec prudence, si l’on veut éviter la circularité consistant à s’extasier de découvrir de l’analogie partout après avoir postulé qu’elle n’était absente nulle part. Ce n’est pas parce qu’elle est omniprésente que l’analogie s’épuise dans le truisme de sa propre désignation. Si l’on veut se donner les moyens d’atteindre quelque résultat substantiel au moyen d’un tel concept, il convient donc de commencer par en donner une définition permettant d’en pénétrer la cohérence interne. C’est à cette question que les trois premiers chapitres de ce livre seront consacrés.Notre approche présentera la particularité de ne pas poser la proportion comme critère définitoire de l’analogie. Conformément à l’usage qui, dans une langue comme le français, autorise à formuler la relation « A est analogue à B », nous considérerons que l’analogie est en premier lieu une similitude d’un certain ordre et que la « quatrième proportionnelle » n’est qu’un type particulier d’analogie. D’où la distinction de nos deux premiers chapitres entre « analogie binaire » et « analogie proportionnelle ».En différant – au quatrième chapitre – la question de l’analogie linguistique, il est évident que nous cherchons à la fois à nous donner l’opportunité de découvrir, dans le concept d’analogie, autre chose que ce que la tradition des sciences du langage y a déposé et à légitimer, par l’explicitation préalable de la logique interne de l’analogie, la synthèse proposée à partir de ce concept. Nous tenterons de montrer, par cette synthèse, que la problématique analogique subsume bien plus que la question du symbolisme phonétique, et que l’on peut y intégrer les approches contemporaines de l’iconicité linguistique ainsi que le problème de l’« innovation sémantique », formulation que nous empruntons à Paul Ricoeur.Le cinquième et dernier chapitre, propose enfin quelques études dont la plupart ont été rédigées avant les réflexions théoriques qui nourrissent les quatre chapitres précédents. On y trouvera non seulement des illustrations particu¬lières de notre problématique analogique, mais aussi l’exposé de quelques notions qui l’ont nourrie et que nous n’avons pas jugé utile de présenter sous une forme nouvelle.

Perception et acquisition du figement lexical en langue maternelle

2016

The main objective of this paper is to discuss the issue of perception, comprehension and well acquired phraseological structures that are perceived as idiomatic expressions. First, the author will investigate a spectrum of methods used in perception of idiomatic meanings. Then, the author will present the results of a wide range of research and analysis in the field of phraseological units and their acquisition