Des photographies aux images animées (original) (raw)

Généalogie des images animées

On a parlé d'images fixes à partir du moment où on a parlé d'images animées. La notion d'image fixe apparaît au XIXème siècle, au moment où la photo apparaît, fixe le mouvement. Considérer que quand même il y a un changement technique qui apparaît qui fait qu'on peut voir les images s'animer de manière bien particulière. Entre le début du XIXème avec les jouets d'optique et la fin du XIXème siècle avec Lumière et Edison. Il y avait du cinéma graphique et du cinéma photographique : processus pour les obtenir change tout. Ces questions se sont reposées d'une nouvelle manière. De plus en plus d'animation. Le numérique a brouillé les frontières entre ce qu'on appelle photographique et le cinéma graphique (fabriqué, construit) dont les images de synthèse et d'animation 3D font partie. On est sortis de la période centrale du XXème siècle du cinéma : 35mm etc.

L'image récréative: des photos fantaisistes aux jeux virtuels

Résumé: L’article qui suit est une tentative d’éclaircir l’idée d’image récréative, en l’exemplifiant à partir de la photo fantaisiste et des jeux vidéo. L’image récréative est corrélative aux transformations dans la notion d’image diagnostiquées par Walter Benjamin dans L’œuvre d’art à l’époque de sa reproduction mécanisée. La récréation visuelle est ici comprise comme une pratique qui, résultant de l’avènement des médias tels la photographie et le cinéma, procure la « distraction » et se sert du modèle du collage. Malgré leurs différentes positions dans la généalogie de l’image, la photographie fantaisiste des premières décennies du XXème siècle, qui nous occupera principalement ici, et les jeux virtuels, sont également exemplaires de cette notion. Mots-clés : jeu, simulacre, photographie, image numérique, montage Abstract: This article aims to clarify the notion of re-creative image, by exemplifying it with fantasist photos and video games. The re-creative image corresponds to the transformations in the notion of image described by Walter Benjamin in L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproduction mécanisée. The visual recreation is here understood as a practice that, resulting of the emergence of new media such as the photography, aims to “distract”, and follows the model of collage. In spite of their different positions in the genealogy of image, fantasist photography of the first decades of the XXth century, which will be the main subject of this paper, and virtual games, are able to illustrate this notion. Keywords : play, simulation, photography, digital image, montage

« Images pour que notre main s’émeuve »

Études françaises, 2015

Depuis plus de trente ans, l’historien de l’art et philosophe Georges Didi-Huberman s’attache à exposer les conditions d’apparition de l’image et son rapport de plus en plus problématique, « en crise », dirait-il, à la représentation classique. Il s’agit dans cet article d’analyser la façon originale avec laquelle Didi-Huberman regarde une oeuvre d’art, depuis un angle toujours décalé qu’il emprunte à la psychanalyse et tout particulièrement à l’interprétation des rêves. Entre association d’idées et vision « voyante », concentration et attention flottante, l’approche de Didi-Huberman saisit au vol (comme la phalène auquel il fait souvent référence) ce que les historiens positivistes de l’art n’aperçoivent pas toujours dans une oeuvre. Se rapprochant en ce sens de Jacques Derrida qui, se tenant toujours aux abords de l’art, fait voir tout autre chose dans les « dessous » des oeuvres, Didi-Huberman convertit dès lors, par une attention sensible portée à l’écriture, le trouble qui lui ...

La plénitude dynamique des images

Em Questao, 2013

Cet article aborde les conséquences théoriques des postulats de Bachelard sur la notion d'image qui critiquent la tradition occidentale qui traite l'image comme toujours soumise à un modèle de référence et donc définie par opposition à la perception de l'objet réel. On montre comment Bachelard s'approche et s'éloigne de Sartre, Schopenhauer et Nietzsche. On conclut que la dynamique établie par le jeu entre la résistance du monde et les stratégies de l'être imaginative est ontologique dans la notion bachelardienne d'image. Mots-clés: Palav Bachelard. Image. Dynamique. Revista da Faculdade de Biblioteconomia e Comunicação da UFRGS v. 19, n.2-Jul./Dez. 2013 La plénitude dynamique des images Jean-Jacques Wunenburger | 21 intelligible, l'image, en tant qu'icône (eikon), se donne toujours au moins comme écart, déficit, moindre-être. Bachelard a rompu à bien des égards avec cette tradition dominante en redonnant à l'image un statut transcendental, en la dotant d'une antécédence par rapport au perçu et surtout en conférant aux images une valence ontologique proche de celle du courant herméneutique, comme celui de P. Ricoeur ou H. G. Gadamer qui n'hésitent pas à redonner à l'image, langagière ou visuelle, un supplément ou un surplus d'être par rapport à ce à quoi elle renvoie. Pourtant cette donation de l'image, cette ontophanie, cette densité symbolique de l'image impliquent-elles que l'imagination se laisse résorber dans une attitude d'adoration de l'image de fixation sur elle, de surdétermination de sa présentification ? Bachelard n'a-t-il pas, dans le champ cognitif comme esthétique Revista da Faculdade de Biblioteconomia e Comunicação da UFRGS v. 19, n.2-Jul./Dez. 2013 La plénitude dynamique des images Jean-Jacques Wunenburger | 34 A Plenitude dinâmica das imagens Resumo: Este artigo busca as consequências teóricas dos postulados de Bachelard sobre a noção de imagem, os quais criticam a tradição ocidental que aborda a imagem como sempre sujeita a um modelo referencial e, portanto, definida em oposição à percepção do objeto real. São apropriadas contribuições da tradição platônica e da hermenêutica de Ricoeur e Gadamer. Mostra-se como Bachelard se aproxima e se afasta de Sartre, Schopenhauer e Nietzsche. Conclui-se que o dinamismo, dado pelo jogo entre a resistência do mundo e as estratégias do ser imaginante são fundantes da noção de imagem em Bachelard.

Adorer les images?

Une lecture de Hans Belting, Image et culte, une histoire de l'image avant l'ère de l'art.

La tension érotique des images

Les représentations artistiques regorgent d'épisodes érotiques, et même le Moyen Âge, que l'on voudrait très religieux et pudibond, dévoile dans les marginalia de ses manuscrits nombre de scènes qui passeraient aujourd'hui pour abominablement indécentes. Face à cette multiplicité de l'image érotique, il ne saurait être question ici de vouloir en dresser un inventaire. Il s'agit bien davantage de se demander s'il existe un mode de fonctionnement proprement érotique des images – une mécanique sensuelle du visuel relevant bien sûr des sujets abordés, mais émanant surtout d'une tension irrésolue générée tant par les caractéristiques formelles des images que par le rapport qu'elles instaurent avec le spectateur. À l'image de L'Esclave blanche (1888) de Jean Lecomte du Noüy, les thèmes orientaux offrent aux peintres du XIX e siècle un alibi à la représentation érotique. Plus d'un siècle après la publication des Lettres turques (1763) de Lady Wortley Montagu – la première Occidentale qui ait visité l'intérieur d'un harem –, l'Orient continue de faire fantasmer les artistes, en incarnant le contrepoint d'une société européenne un peu trop imprégnée de morale bourgeoise. L'évasion s'inscrit dans un imaginaire littéraire hérité des contes des Mille et une nuits, et ici directement inspiré de Théophile Gautier 1. Le drame, dans le tableau de Lecomte du Noüy – quoique la malheureuse n'ait pas l'air de particulièrement en souffrir –, consiste à représenter une femme blanche réduite à l'esclavage dans ce monde de libération des moeurs et d'épanouissement des sens. Dans cette veine orientaliste, le sujet érotique s'assimile à un territoire vague et inaccessible ayant peu ou prou la forme et la matière des rêves. Cette toile reprend non seulement le sujet, mais aussi les recettes plastiques des baigneuses et odalisques d'Ingres. Lecomte du Noüy souligne la rotondité du corps en gommant tous les plis, les aspérités et les accidents d'une peau d'un blanc laiteux et satiné – le maître de Montauban aurait certainement poussé le vice jusqu'à en effacer le coude. Il évoque avec malice la courbure d'un sein qu'il s'empresse de largement cacher sous le bras. Tout ce vaste corps d'une pureté abstraite se voit déformé pour le plaisir de s'attarder sur une chair ample et moelleuse, circonscrite par une ligne de contour continue à laquelle font écho les ondulations de ses cheveux et les volutes de fumée s'échappant de sa bouche. L'érotisme de la figure alanguie s'exprime pleinement dans ces sinuosités. La courbe, la ligne musicale et l'arabesque composent en effet le répertoire visuel privilégié de la sensualité – sans doute parce qu'historiquement le corps féminin a été le champ principal d'exploration du pouvoir érotique des images. ___ Petite exploration de la mécanique érotique de l'image à partir de peintures, photographies et films glanés exclusivement – ou presque – dans les collections régionales.

Photographie, esprit, photographie spirite

Archives de sciences sociales des religions, 2019

Dans le Candomble bresilien comme partout ailleurs dans les Ameriques africaines, les photographies ont des caracteristiques non seulement visuelles, mais aussi haptiques, voire meme olfactives. Parce qu’elles sont des choses autant que des images, les photographies permettent une mediation entre, d’une part, un outre-lieu et un autre temps – une scene ou une personne situee dans un lieu et un temps differents de celui dans lequel la photographie est regardee – et, d’autre part, l’ici et le maintenant. Elles jouent ce role en tant qu’objet qui attire mon regard, pese dans ma main, occupe une place dans un dossier, pese sur le clou qui le fixe au mur et, dans certaines conditions, mediatise et transporte la presence des dieux et des etres humains. Je m’interroge donc ici sur la facon dont photographie et rituel ont jadis converge, et convergent encore aujourd’hui, pour permettre aux dieux d’apparaitre.

Images et imaginaire

Études Océan Indien, 2010

Bien souvent, on entend dire, s'agissant de la culture malgache, qu'elle est fondée sur la parole et l'art du discours. Dans ce pays, cela est si vrai que le droit à la parole, qui est, par définition, la position de celui qui détient le pouvoir, est immédiatement associé à l'apprentissage d'une compétence et à l'exercice d'une excellence, à la détention d'un savoir-faire fonctionnellement indispensable, hier comme aujourd'hui pour la maîtrise du jeu social. Il convient néanmoins d'ajouter qu'il s'agit là, dans la vie politique quotidienne contemporaine, de toujours savoir « faire parler les ancêtres » et, bien sûr, et par assimilation, beaucoup « d'autres » encore et ainsi de légitimer le propos en installant une vérité incarnée en quelque sorte par cette forme particulière d'épiphanie.