Guibert, P. et al., 2014, "L’apport des méthodes de datation physique à la caractérisation et à la datation de matériaux de construction et de structures architecturales : un bilan et des perspectives", L’archéologie des bâtiments en question..., SPW Namur, p. 115-125 (original) (raw)
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L'évolution des techniques d'approche du bâti archéologique depuis une quinzaine d'années en Europe a permis d'appréhender non seulement les formes mais plus encore les matériaux de la construction en les situant plus précisément dans l'histoire. Leur caractérisation fait partie désormais du passage obligé pour tendre vers une connaissance affinée du bâtiment conservé ou retrouvé en fouille. L'archéologie des matériaux du bâti tend à se développer et plusieurs composants sont déjà l'objet d'attention et d'études par diverses équipes CNRS et universitaires (origine et taille des pierres, mortiers, enduits, fer ou plomb…), pour certaines au sein de PCR (Programme collectif de recherche du ministère de la Culture) ou de PPF (Programme pluri-formation multi-universitaire du MRES, "Matériaux de construction : datation, caractérisation, évolution"). Cela rejoint les préoccupations déjà amorcées ces dernières années autour des décors peints (Cf. Études des pigments par spectroscopie Raman par exemple) ou stuqués (Cf. Colloque international CNRS « Stucs et décor de la fin de l'Antiquité au Moyen Âge, V e -XII e siècle », Poitiers, sept. 2004). Créé en 2005, le groupe de recherche européen (GdRE) Terres cuites architecturales et nouvelles méthodes de datation (TCA médiévales et datation) est né de la nécessaire coordination entre les spécialistes de chronologie et les archéologues du bâti. Ils s'intéressent particulièrement à des monuments médiévaux pré-romans comportant des éléments de terre cuite. Pour les spécialistes du Moyen Âge, nous choisissons des monuments correspondant à des sites emblématiques de périodes charnières pour lesquelles les techniques de constructions sont encore mal connues et mal datées, traditionnellement attribuées aux périodes comprises entre le IX e et le XI e siècle (Baylé, 1997(Baylé, , 2000. Dans un premier temps, le choix s'est porté sur un ensemble d'édifices de l'Ouest de la France dont la plupart ont récemment fait l'objet d'étude du bâti avec des relevés et des premières analyses des mortiers. Il s'agit entre autres de la chapelle Notre-Dame-sous-Terre du Mont-Saint-Michel (Manche), des églises de Saint-Martin d'Angers (Maine-et-Loire), de Saint-Philbert de Grandlieu (Loire-Atlantique), de Vieux-Pont-en-Auge (Calvados) et de Rugles (Eure), et du château de Mayenne (Mayenne).
La luminescence : un bref éclairage sur une méthode de datation pour l’archéologie
Reflets de la physique
La datation par luminescence repose sur la capacité des minéraux à stocker l’énergie provenant des particules émises par la radioactivité naturelle. Il est ainsi possible de dater la dernière exposition à la lumière d’un minéral ou encore son dernier chauffage. Nous présentons ici les bases physiques et les récents développements de cette méthode de datation, plus proche de la réalité des situations archéologiques, telle que la prise en compte des effets de l’altération des objets dans le sol. L’analyse d’un grain unique permet de dater des évènements correspondant à une brève exposition du grain à la lumière, comme la fabrication des mortiers de construction.
Tiré-à-part des Actes du colloque Virtual Retrospect 2013 Within the framework of the ANR program “Ornementation Architecturale des Gaules”, led by Dominique Tardy and Alain Badie (IRAA-AMU), the recording techniques using three-dimensional photogrammetry were experimented for the analysis of architectural decorated ashlars of the Musée d’Aquitaine in Bordeaux. More than four hundred elements, coming from several Gallo-Roman monuments of the city, have been the object of a study which lasted four years. The annual missions hardly exceeded more than a month. Although the study of such a huge collection and in a rather short time span would not have been prohibitive with the traditional methods, it would sure have been less exhaustive and much more difficult to achieve without the digitalization’s techniques. The experimental nature of this work brought us to reflect on the contributions and the failures of this technique applied to the survey of ashlars. It also required developing a method that was suitable for our aims. This is allowed us to enrich the traditional methods of survey and also opened the way to other modes to record and to analyse architectural data. Far from substituting itself for the traditional technics, the acquisition of digital data in three dimensions is a very useful complement for our research. Nevertheless, this experience spurs us to go on with the integration of both traditional and photogrammetric techniques in order to refine the method according to their respective contributions and limits whether it is for the simple recording of the data or for its analysis and its