Deux chapitres dans Byrsa I (Fouilles de la Mission Archéologique Française à Carthage, campagnes 1974-1976), sous la dir. de S. Lancel, Rome, 1979 Coll. de l'E.F.R., 41, 1) : p. 97-142 : « Le secteur B » p. 311-331 : « Un brûle-parfums trouvé à Carthage » (original) (raw)

La diffusion des parfums de Carthage à la péninsule ibérique. DARCH-337, 2010: 58-63.

DARCH-337, 2010: 58-63.

Le commerce colonial grec, amplifié dans la péninsule Italique par les Étrusques, a joué un rôle prépondérant dans la diffusion en Occident d’huiles, onguents et produits parfumés, au point que l’on peut parler d’une « Méditerranée des aryballes », d’après la formidable distribution de cette forme particulière de flacons à partir de la fin du VIIIe siècle. Cependant, les Phéniciens occupent une place non moins importante dans la diffusion des parfums, produits semi-finis et matières premières, et cela dès leurs premières navigations méditerranéennes au IIe millénaire av. J.-C.

« Les plantes aromatiques que brûlaient les Sabéens », Saba. Arts—Littérature—Histoire. Arabie méridionale (Aix-en-Provence), 1 (Parfums d’Arabie), janvier 1994, pp. 25-30.

S i nous n'avions pas le témoignage des . consommateurs, Égyptiens, Hébreux, Grecs ou Romains, nous ne saurions pratiquement rien des parfums que les Sabéens -ou plus généralement les Arabiques -récoltaient et exportaient. Aucune inscription du Yémen ne mentionne explicitement la production d'aromates. Sans doute quelques textes minéens font-ils allusion à des expéditions commerciales vers l'Égypte, Gaza, la Phénicie, la Transeuphratène et l'Assyrie-Babylonie, mais un seul donne la nature des marchandises transportées et vendues, en l'occurrence des essences de myrrhe et de calamus (voir cidessous). Ce silence est explicable: la récolte des aromates sur les plantes sauvages de la steppe et leur commerce étaient des activités déconsidérées, abandonnées aux classes inférieures, dont les membres ne gravaient pas -d'ordinaire -d'inscriptions. Les aristocrates s'adonnaient plutôt à la guerre, à l'agriculture, à l'exercice du pouvoir ou au service des temples, occupations qui procuraient du prestige. Sur la consommation des parfums en Arabie méridionale,. nous avons une source unique: les brûle-parfums (appelés aussi brûle-encens, encensoirs ou pyrées), souvent de forme cubique, sur les faces desquels on gravait le nom des produits utilisés (voir la contribution de Rémy Audouin). La nature même de ces petits objets fait que nous connaissons seulement les parfums qui étaient brûlés . Voici, dans l'ordre alphabétique, les treize qui sont attestés, avec les identifications les plus probables: darw L'identification de ce parfum n'est pas encore faite. L'arabe classique darw désigne un arbre du Yémen, une sorte de pistachier (lentisque) semble+ il, dont les feuilles entrent dans la confection de parfums ou de médicaments. Ce serait aussi le nom de la résine tirée de l'arbre kamkâm (voir à ce terme). Dans le Yémen contemporain, c'est le nom d'une sorte de sauge qui se présente en buissons fournis, la Salvia merjamér Forssk. dhahab Ce parfum, dont le nom ne se retrouve ni dans les sources gréco-romaines, ni en arabe classique, n'est pas identifié. Ce pourrait être l'appellation faisant image d'un produit connu sous un autre nom : l'arabe dhahab signifie «or» et peut évoquer aussi la notion d'écoulement (Voir tayb, ci-dessous.). hadhak Ce produit, souvent mentionné sur les brûleparfums, n'est pas connu sous ce nom par les l 83 84 Bâb al-Mandab [Bab al-Mandab, détroit; tire son nom de l'antique Maddabân, Mdb "] Barâqish [Baraqis, site; l' antique Yathill, Yf[, SA] Bâsil Ibn Ma's, Bâsil dhû-Ma's [Bs'l bn M's', Bs'l {j-M 's', notable minéen, SA] al-Baydâ' [al-Bayçla', site; l'antique Nashq, Ns 2 qm, SA] Bayhân (wâdî) [wadi Bayl).an, cours d'eau et région] Bi'r 'Alî [Bi'r 'Ali, bourg; l'antique Qana', Qn', SA; en grec Kanè] bu'aytharân [bu'ayfariin, A] ad-Dâbil [ad-Dabil, lieu-dit] datha' [d!', SA] ad-Darb [ad-Darb, lieu-dit] Darb al-Ashrâf [Darb al-Asraf, village] darw [çirw, SA] darw [çiarw, Al Dawâsir (wâdî) [wadi Dawasir, cours d'eau] Dayth [Dyf, toponyme antique, SA] dhahab [{jhb, SA] dhahab [{jahab, A] dhî-Bîn [gi-Bin, bourg] dhû-' Adan [gü-'Adan"m, {j-'dn"', ville antique, SA; ancien nom d' Aden] Dûmat al-Jandal [Dümat al-Gandal, site et oasis] Fartak (ra's) [ra's Fartak, cap; en grec Syagros] ghubayra [gubayra, Al Habbân U:labban, cours d' eau et bourg] hadhak [J:,4k, SA] hadq [f:zadq, Al Hadramawt [I:Ia<;lramawt, vallée et région; l'antique ljçirmwt, tribu et royaume, SA] Hajar Kuhlân [Hagar Kul).lan, site; l'antique Tamna', Tmn ', SA] Hajr (wâdî) [wiidz ljagr, cours d'eau] 6

Découverte de latrines puniques du 5ème siècle à Carthage (Bir Massouda), BABesch. Annual Papers on Mediterranean Archaeology 86, 61-78.

Punic houses of the Hellenistic period show that the Punic people had a keen interest in body care and hygiene, no latrines had ever been found in any archaeological excavation in the Punic world. During the bilateral excavations of the INP (Tunisia) and Ghent University (Belgium) on the Bir Massouda site in ancient Carthage, the remains of two domestic toilets and one public latrine came to light. These are considered in this paper, evidencing the introduction of a sophisticated system of evacuating human feaces from the Carthaginian city. The study of these structures and their fills allows dating their installation to about the end of the 5 th century and the beginning of the 4 th century BC. 1 Résumé Les fouilles tuniso-belges dans le secteur sud de Bir Massouda (Carthage) ont permis de mettre au jour, pour la première fois dans un quartier résidentiel, trois structures pouvant être interprétées comme des latrines. Dans deux cas il s'agit de latrines domestiques tandis la troisième structure consiste en une latrine publique. Cette découverte permet de documenter, dans l'état actuel de notre connaissance, le début de l'adoption par les Puniques de Carthage d'un nouveau système de collecte des déchets humains et autres détritus. L'étude de ces structures ainsi que l'examen minutieux de leur contenu permet de dater leur mise en place vers la fin du 5 ème siècle et le début du 4 ème siècle av. J.-C.

Mission archéologique de Carthage-Byrsa

E n 1972, à la demande des autorités tunisiennes préoccupées par l'urbanisation croissante, au détriment des vestiges archéologiques, de la banlieue résidentielle de Tunis qu'était devenue Carthage, l'UneSCo, alors dirigé par le Français René Maheu, lança une campagne internationale pour la sauvegarde et la mise en valeur de ce site, qu'allait couronner en 1979 son inscription sur la liste du patrimoine mondial. Une dizaine de nations répondirent à cet appel. En France, l'Académie des inscriptions et belles-lettres s'impliqua dans la création d'une mission archéologique de Carthage-Byrsa, dont la direction fut confiée à Serge Lancel, professeur à l'Université de Grenoble. Cette mission commença à opérer sur le terrain en 1974, sous l'égide de l'Institut national d'archéologie et d'art de Tunis, dirigé alors par M. Azedine Beschaouch et devenu depuis Institut national du patrimoine. Son domaine d'action allait être la colline de Byrsa, la principale éminence du site, couronnée par l'ancienne cathédrale Saint-Louis. Depuis la fin du xix e siècle y avaient opéré des archéologues français, tels que les pères blancs Alfred-Louis Delattre, Gabriel-Guillaume Lapeyre et Jean Ferron, ou encore Charles Saumagne et Gilbert Picard. Une équipe « punique », dirigée par Serge Lancel assisté de Jean-Paul Thuillier, consacra ses recherches à une zone localisée vers l'angle sud-est du sommet de la colline, où les fouilles antérieures avaient repéré les vestiges d'un habitat punique et qui reçut le nom de « secteur A », tandis qu'immédiatement plus à l'ouest (« secteur B ») travaillèrent Jean-Michel