"Loin des charmeurs de serpents : le Voyage dans l'Empire de Maroc de Jean Potocki" (original) (raw)
Related papers
L’Orient multiple de Jean Potocki
Slavica bruxellensia, 2011
Ce document a été généré automatiquement le 21 avril 2019. Les contenus de Slavica bruxellensia sont mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 3.0 France.
Arabica, 2007
Entre Orient et Occident : le voyage de Rzewuski L'existence du récit de voyage accompli par Seweryn Rzewuski au début du XIX e siècle était connue de quelques érudits, mais on savait que s'attaquer à la publication des deux gros volumes écrits en français, illustrés par l'auteur et conservés à la bibliothèque de Varsovie, était une rude tâche. Il a fallu que Bernadette Lizet, directrice de recherche au Muséum d'Histoire naturelle, se trouvant en Pologne où elle menait des recherches sur le cheval de travail en Europe, voit une partie des illustrations exposées, puis le texte manuscrit, pour qu'elle prenne l'initiative de son édition et s'entoure de spécialistes pour mener à bien une publication dont le résultat s'avère d'une qualité exceptionnelle. Piotr Daszkiewicz est intervenu en qualité d'historien de la vie culturelle et politique de la Pologne et plus particulièrement de l'histoire des voyageurs scientifiques, Françoise Aubaile-Sallenave a participé à l'édition d'une manière générale et elle a lu, restitué, ou traduit des termes arabes écrits ou transcrits d'une manière souvent inégale par Rzewuski, tandis qu'Anne-Elisabeth Wolf a décrypté le manuscrit dont elle envisage la mise en ligne dans sa version intégrale avec ratures et variantes. L'ouvrage appartient en effet à un genre littéraire polonais appelé sylwa, qui comprend les mémoires, les carnets, le journal-à la fois chronique de la famille et de l'époque-que les membres de l'aristocratie polonaise tenaient, génération après génération, et qui n'étaient pas destinés à être publiés. La note 11 de la page XIII nous apprend que la plupart de ces sylwa disparurent en 1944 dans l'incendie des bibliothèques de Varsovie, ce qui rend d'autant plus précieuse l'édition du texte de Rzewuski. Les éditeurs ont mis au point une méthode pour procéder à cette édition : ils ont volontairement omis plusieurs passages-digressions ou redondances-, de même qu'ils ont réuni des textes épars concernant le même sujet, sans toutefois trahir l'original, afin de proposer un texte cohérent et accessible au lecteur. Les règles de cette édition sont clairement exposés en introduction (p. VII à XLV) : par exemple, p. XIII, il est précisé que le passage dans lequel l'auteur parle de son lien de parenté avec son oncle, le comte Potocki, auteur du Manuscrit trouvé à Saragosse n'a pas été conservé car étranger au sujet. D'autre part, les édi
Littérature de voyage et réalité : le cas de Marocco, de E. De Amicis
Littérature et réalité, 2013
La relation de voyage s’affirme, au cours du XIXe siècle, comme une construction autonome par rapport au réel, elle n’est plus considérée comme une entité factuelle, mais fictionnelle, elle donne, tout au plus, à voir les modèles de la culture du voyageur et leurs effets sur la perception de l’altérité et de l’identité. On ne peut jamais y avoir accès à l’altérité de l’autre, mais seulement à des représentations configurées dans et par la culture d’origine. Au XXe siècle cette thèse a été confirmée par la théorie postmoderniste selon laquelle la «vérité» n’existe pas et la rechercher, l’affirmer peut être un mal. C’est l’idée qui s’exprime d’une façon paradigmatique dans la célèbre phrase de Nietzsche : « les faits n’existent pas ; seules les interprétations existent ». Toutefois « le radicalisme de ces thèses les condamne, bien qu’elle soient à peu de choses près au fondement des études postcoloniales » (C. Reichler). En effet, comme U. Eco l’affirme, il n’est pas vrai que toutes les interprétations ont la même valeur. « Il y a des interprétations que l’objet à interpréter refuse » (U. Eco). Bien que d’une façon négative nous avons donc un critère d’orientation pour distinguer entre les différentes « interprétations ». Dans le vaste corpus de la littérature de voyage pouvons-nous donc espérer trouver quelques informations qui ne concernent pas que nous-mêmes, quelque chose de l’Autre ? Dans quelle mesure ? Par quel moyen ? Je développerai cette perspective par l’exemple de Marocco, d’Edmondo De Amicis (1846-1908).
Compte rendu du livre « Marocains de l'extérieur »
2015
La dernière livraison de Marocains de l'extérieur – 2013 qui traite des Marocains du monde et que publie régulièrement la fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l'Etranger vient de paraître. L'objet de la publication est de suivre les mutations continues de la migration marocaine en identifiant ses nouvelles tendances à travers les panoramas les plus à jour des différentes communautés marocaines vivant à l'étranger. Traitant de la situation des Marocains dans 11 pays différents, cette nouvelle édition se démarque des précédentes par l'introduction pour la première fois d'un volet comportant des analyses transversales mettant en évidence les tendances récentes de la migration marocaine, mais aussi les nouveaux paradigmes de la recherche dans ce domaine
Le roman de la provocation des Marocains
Les Marocains viennent de renaitre sous le titre, tenez-vous bien, Les Marocains 1 ! En fait, les écrivains qui s'adonnent à la création littéraire veulent d'une manière ou d'une autre écrire notamment sur leurs pays. Mais qui peut écrire, fictionnellement sur son pays, en intitulant, audacieusement, son roman les Marocains ? C'est énorme! Les Marocains ; pas le récit sur quelques Marocains ! Il y a dans ce titre quelque chose qui doit à la fois flatter le lecteur marocain et l'angoisser. Cette double intention est en soi un défi et une provocation. Voilà un romancier bien téméraire qui avance sur un terrain déjà exploré, tourné et retourné comme le labour d'un champ fertile, catégorisé par les approches plurielles des sciences sociales et humaines, scanné par les études du cinquantenaire, dénudé par les expertises internationales, profilé par les enquêtes sociologiques ainsi que les sondages de quelques hebdomadaires (Tel Quel ; Jeune Afrique…). Pourtant, tout ne semble vraiment pas être dit sur les Marocains ? Non, apparemment. Il y a encore à redire…et par un Marocain, Abdelkrim Jouitti. Ce texte écrit en arabe tombe au beau milieu d'une attente sociale et politique et au terme d'un mandat de gouvernement. Il s'offre au public à un moment crucial de la vie socioculturelle et politique. Au moment où les partis politiques se préparent déjà pour une nouvelle bataille à l'orée de l'échéance électorale, Les Marocains surgit comme par hasard pour nous entretenir de nous-mêmes, notre identité plurielle, de notre histoire, de notre code politiques, de nos handicaps, de notre patrimoine socioculturel, de la guerre au Sud du Maroc… Sans doute aussi pour tenter de nous faire comprendre, entre autres, pourquoi nous sommes ce que nous sommes et pour quelle raison nous cultivons cette patience symptomatique de l'attente. Il s'agit certes d'un roman où, théoriquement parlant, la part de la fiction n'est pas à confondre avec la réalité. La réalité, c'est ce que chacun d'entre nous vit en soi, pour soi et toujours et en même temps, en interaction avec les autres, dans la famille, dans la rue du quartier, au sein des organisations... La fiction, c'est ce que nous lisons et donc ce que nous imaginons, par le processus de la lecture, se dérouler dans un monde que nous savons irréel, mais auquel nous accordons une « existence » dans un ailleurs imaginaire. Désigné par le sous-titre générique (« riwaya »), Les Marocains en tant que genre romanesque déterminé par l'auteur lui-même sans aucune autre spécification (ex : historique), met à l'épreuve le processus narratif à deux voies:-celle de la « déterritorialisation » référentielle à portée esthétique (création littéraire) : c'est comme si l'auteur, par mesure de précaution, nous disait qu'il s'agit uniquement des Marocains dans le cadre du roman. Fonction somme toute relativiste du contenu afférent aux Marocains. C'est toujours les Marocains d'une fiction ;-celle, solidaire de la première voie, qui consiste à utiliser la substance fictionnelle du roman comme prétexte pour produire l'ancrage culturel, cultuel et historique des habitants du Maroc. C'est une opération qui renforce la fonction référentielle du discours narratif.
2020
Anquetil-Duperron ou comment détruire les « fantômes » Des récits de voyage destinés à préparer l'impérialisme occidental sur l'Orient Type de publication: Article de collectif Collectif: Les Lumières, l'esclavage et l'idéologie coloniale. XVIII-XX siècles Auteur: Jaouik (Moulay-Badreddine) Résumé: Abraham-Hyacinthe Anquetil-Duperron, membre de l'Académie royale des inscriptions et belles lettres, publie en 1778, un ouvrage Législation orientale. Très cultivé, il réhabilite la civilisation musulmane et dénonce le caractère partial de nombreuses relations écrites par des voyageurs européens.