Le Spectre juif de Hegel (original) (raw)

Spectres de Hegel

2009

Cet article s'attache a souligner l'interet de la demarche conduite par J. Butler dans son premier ouvrage, Subjects of Desire. Cet interet ne tient pas a l'importance qu'elle prete a la pensee hegelienne , et singulierement a son moment " phenomenologique ", ni a la lecture qu'elle fait de certaines figures de la French Theory (Derrida, Lacan, Deleuze et Foucault). Il tient plutot au croisement de ces deux lignes d'analyse apparemment disjointes qu'elle s'attache precisement a articuler a partir d'une mise en perspective historique et critique de la philosophie francaise contemporaine. C'est cette articulation qui merite d'etre explicitee aussi bien pour les enjeux qu'elle revele que pour les problemes qu'elle ne manque pas de susciter.

Heidegger et ses juifs

Ce qui est grand commence grand, ne se maintient dans sa persistance que par un libre retour de la grandeur, et, si c'est grand, finit aussi dans la grandeur. Il en est ainsi de la philosophie des Grecs. Elle a fini dans la grandeur avec Aristote. Seul le sens commun et l'homme médiocre s'imaginent que ce qui est grand devrait durer indéfiniment, et en outre identifient cette durée avec l'éternel.

Le témoignage de l’esprit chez Hegel

Revue des sciences philosophiques et théologiques, 2017

Hegel regularly uses the expression "testimony of the spirit", but it does not have a specifically theological meaning for him. It refers to the characteristic activity of every spirit, namely the spontaneous and integral manifestation of itself. The article examines the forms and challenges, but also the limits, of such self-manifestation in Hegel's philosophy.

Scepticisme et dialectique des lumières chez le jeune Hegel

S. Charles, P. Junqueira-Smith (eds.), Scepticism in the Eighteenth Century: Enlightenment, Lumières, Aufklärung, International Archives of the History of Ideas / Archives internationales d'histoire des idées, Volume 210, Springer, Heidelbergh/New York/Berlin, 2013, pp 281-297, 2013

The meaning of Enlightenment for the young Hegel (1785-1800) is closely related to the historical and theoretical moment in which skepticism became a constitutive aspect of his dialectical conception of philosophy. In this light the paper shows that the problem of skepticism understood as self-reflection of epistemological and social critique is deeply linked in the young Hegel’s writings with the archeology of the very idea of the dialectics of enlightenment.

L'Esprit du Judaïsme et L'Esprit du Christianisme - Hegel

Selon Hegel, la vie humaine a une dimension religieuse importante et sans elle l'homme ne pouvait faire avancer la pensée philosophique à aucun moment de l'histoire. En fait, la réalité est une chose purement spirituelle et tout est une partie de l'évolution divine. Ça veut dire, le Dieu fait partie de sa propre création. Surtout sans la dimension de la foi chrétienne, l'esprit ne serait pas complet dans le monde moderne. Alors le Christianisme est un élément important de l'auto-découverte de Dieu dans l'histoire car sans lui le monde aurait été déchiré et manquant. Hegel a choisi d'expliquer ses pensées philosophiques sur la religion non pas à travers des choses abstraites, mais à travers les religions existantes. Cela l'a conduit à examiner le Judaïsme et le Christianisme dans le processus historique. En tant que la religion d'alliance , le Judaïsme a mis un abîme impassable entre le Dieu qui est infini et l'homme qui est fini. En revanche, le christianisme a fait descendre Dieu à la terre et il a fourni une réconciliation entre l'infini et le fini. Mais comment peut-on dépasser cette distinction entre l'infini et le fini? Donc, comment Hegel explique-t-il cette réconciliation entre le Dieu et l'homme dans le cadre de son système dialectique? Il se réfère à ce sujet en détail dans son livre : « L'Esprit du Christianisme et Son Destin » L'Esprit du Judaïsme 1.Le Déluge de Noé : L'Homme versus la Nature « L'impression produite par le Déluge sur les esprits humains a dû être un profond déchirement et son effet,une immense perte de foi en la nature,une nature qui était auparavant calme et tranquille et qui sortait maintenant de l'équilibre de ses éléments,qui,de son indomptable haine la plus déviatrice et la plus irrésistible, contredisait la foi que l'humanité avait en elle,et dans sa folie furieuse, n'épargnait rien par une différenciation par l'amour,mais au contraire,répandait sur toute chose une sauvage dévastation. » ( Hegel, L'Esprit du Christianisme et son Destin, p.49 ) Chez Hegel,la nature exprime toujours une immédiation.Alors qu'est-ce que cela signifie?Au regard de la science de logique,quand on traite la nature comme un état indépendant de tout,sauvage et non-apprivoisée elle n'a aucune détermination et prédicat.Donc par une expression hégélienne:elle n'a pas de limite dialectique.En ce sens cela signifie que la nature n'a pas de l'Autre. Cependant, la

Le Hegel de Kojève

Philosophie, www.florentboucharel.com, n° 14, 2022

Discute la lecture de Hegel faite par Kojève dans son "Introduction à la lecture de Hegel" (cours donné à l'Ecole pratique des hautes études de 1933 à 1939). En particulier réfute l'idée selon laquelle la Phénoménologie de l'esprit est un athéisme. Comporte un glossaire de termes hégéliens de la Phénoménologie tels que traduits par Kojève.

Hegel et la mystique germanique (1999)

Extracts from a book published in 1999 (L'Harmattan, Paris), on the relationship between Hegel and Jacob Böhme. This study focuses on Hegel's reception and interpretation of the work of Böhme and on the Hegelian philosophy itself, especially its dialectics and the way Hegel conceives the power of reason (Vernunft), which seems more mystic than rational.

Hegel et la justice (2011)

rapide parcours des Principes de la Philosophie du Droit ou de la théorie de l'esprit objectif de l'Encyclopédie montre que le vocabulaire de la justice (gerecht / ungerecht, Gerechtigkeit) y est utilisé de manière parcimonieuse : une quinzaine d'occurrences, la plupart d'entre elles étant concentrées dans la dernière section de la première partie, Das Unrecht, terme qu'il est malencontreux de traduire, comme on le fait parfois, par « injustice » ; je préfère pour ma part, pour des raisons qui vont apparaître, « déni » ou « violation du droit ». On peut dire, en première approche, que la question de la justice (ou, réciproquement, celle de l'injustice) émerge à l'occasion de l'examen des formes de violation du droit, et plus particulièrement à propos de la plus grave d'entre elles, le crime (das Verbrechen). Il y a bien quelques autres occurrences de ce vocabulaire dans la Philosophie du Droit, mais elles sont rares ; de surcroît, les plus significatives d'entre elles concernent de nouveau la question des modalités de rétablissement du droit, envisagées cette fois non plus abstraitement ou « en soi », mais dans le cadre de l'examen du fonctionnement de l'institution judiciaire au sein de la société civile et de l'Etat (section « L'administration du droit » : § § 209-229).

"Le pays du symbole" : Hegel et la pyramide égyptienne

L'Égypte dure longtemps. Regards croisés sur la réception en Occident de l'Égypte pharaonique, 2024

Dans les cours sur l’art qu’il donne à Heidelberg puis à Berlin, Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) a engagé un regard philosophique sur l’histoire de l’art qui a guidé les méthodes et les écueils de cette discipline pendant plus d’un siècle. En particulier, sa démonstration sur l’art pharaonique, si elle est évidemment limitée par les ressources et méthodes de son temps, n’en est pas moins nécessaire pour comprendre sur quelles bases épistémologiques a pu s’élaborer la compréhension des œuvres égyptiennes à l’époque contemporaine. En considérant l’art égyptien comme un ensemble fonctionnant sur un même principe symbolique, Hegel a réinvesti dans son système philosophique de l’esprit absolu les termes d’une histoire de la réception occidentale de l’Égypte antique — au premier plan de laquelle se trouve la pyramide. Ce chapitre est à retrouver dans L'Égypte dure longtemps. Regards croisés sur la réception en Occident de la civilisation pharaonique (à paraître le 22 novembre) aux éditions Soleb et Bleu autour.