Le cosmopolitisme des chefs - Envers (original) (raw)
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Presses de l’Université de Montréal eBooks, 2010
Nous vivons dans un monde trouble. Pourtant, cet ouvrage est consacré à l'idéal cosmopolitique. Notre lot contemporain de tragédies humaines tributaire des conflits armés, des désastres naturels, de l'inégalité abyssale entre les uns et les autres ainsi que des représentations idéologiques de toute obédience (de l'intégrisme fanatique à l'impérialisme éhonté, en passant par le capitalisme le plus sauvage) n'est sans doute pas unique au xxi e siècle débutant. Mais il n'en demeure pas moins que l'ordre international connaît des transformations significatives qui distinguent de manière plus singulière tant les circonstances et les causes des souffrances humaines que les sources d'espoir de notre époque. Ce qu'il convient d'appeler familièrement le phénomène de la mondia lisation désigne l'ensemble des processus d'interactions économiques, technologiques et politiques qui, depuis quelques décennies, semblent avoir créé une structure d'interdépendance plus importante entre les États. Dans ce contexte, les enjeux éthiques de l'ordre mondial suscitent un malaise moral particulier aux yeux de notre génération. Le fait même que certains enjeux internationaux soulèvent un questionnement moral au sein de l'opinion publique à l'échelle globale peut sembler, à bien des égards, comme un trait inédit de notre temps. La dimension morale des problèmes environnementaux, par exemple, ou encore la dimension de certaines catastrophes épidémiologiques qui frappent les régions les plus
Les capitales gastronomiques : de l'unité passée au cosmopolitisme d'aujourd'hui
2008
Que ce soit dans les magazines ou les sites Internet consacrés au tourisme, la promotion de l’image de marque des villes passe désormais par la valorisation de la gastronomie. Paris, Lyon, Barcelone, Turin, New York, Montréal, Shanghai ou Hongkong sont présentées comme des capitales où le touriste peut, à travers les plaisirs de la bonne chère, entrer dans un rapport concret à l’altérité. Il semble pourtant que l’expression « capitale gastronomique » désigne des réalités très variées, et que, au-delà des différences culturelles proprement dites, l’expérience qui s’offre par exemple au visiteur de San Sebastian diffère sensiblement de celle qui lui est proposée à Kyoto. Qu’est-ce donc qu’une capitale gastronomique ? Est-ce simplement un lieu où l’on mange bien ? Quels traits la définissent ?
Le cosmopolitisme de William Godwin
Il peut sembler doublement étonnant, dans le cadre d'une réflexion générale portant sur les relations entre l'utilitarisme et le cosmopolitisme, de s'intéresser à l'Enquête sur la justice politique de William Godwin 2 . Premièrement, l'appartenance du philosopheque l'on considère parfois comme le père de l'anarchisme moderne 3à la famille utilitariste ne va pas de soi et fait aujourd'hui l'objet de débats parmi les commentateurs. On a pu en effet faire valoir qu'en raison de sa conception non hédoniste du bonheur et de sa défense d'un « droit au jugement privé », ou d'une « sphère » inviolable de l'individualité, William Godwin ne pouvait pas à strictement parler être considéré comme un utilitariste 4 . Il ne nous paraît pas opportun de nous engager dans cette controverse qui porte en réalité plus largement sur les limites de l'utilitarisme et sur la signification authentique -c'est-à-dire, pour certains, proprement benthamiennedu « principe d'utilité ». Rappelons néanmoins, en laissant à chacun le soin de se décider sur cette question, que Godwin, dans son Enquête, affirme que le « fondement de la moralité de la justice », ou le « critère » d'une action juste, n'est autre que « l'influence que ma conduite aura sur le bien commun dans son ensemble » 5 . Il indique également, dès les premières lignes de l'ouvrage que « le véritable objet d'un traité de morale 1 Une version en portugais de cet article paraît également dans le volume 2, numéro 2 de la Revista Enunciação, éditée par PPGFIL-UFRRJ, Brésil, décembre 2017. Lamb argumente en faveur du rattachement de William Godwin à la famille utilitariste. 5 William Godwin, op. cit., p. 218 [the criterion of justice is the influence my conduct will have upon the stock of general good]. Philosophical Enquiries : revue des philosophie anglophonesdécembre 2017, n° 9 -« Cosmopolitisme et utilitarisme classique » 40 et de politique est le plaisir ou le bonheur » 6 , mais aussi, un peu plus loin dans le texte, que la moralité « n'est rien d'autre qu'un calcul des conséquences » 7 . Deuxièmement, il semble à première vue que la question du « cosmopolitisme » n'ait pas suscité l'intérêt de notre auteurcomme en témoigne le fait que le vocable n'apparaît pas dans l'Enquête, pas plus d'ailleurs que l'expression de « citoyen du monde ». On peut aller plus loin et dire que la problématique du cosmopolitisme moderne est non seulement étrangère à son investigation, mais qu'elle est en outre contradictoire avec sa doctrine. Et pour cause : si l'on rassemble sous ce terme les théories s'étant efforcé, au XVIII e siècle, de trouver les voies d'un fédéralisme international et de formuler des lois auxquelles tous les États devraient obéirou être soumis par une force commune au cas où ils se montreraient récalcitrants -, alors, il faut dire que Godwin n'a pu qu'y être hostile 8 . Comment, en effet, un philosophe affirmant que tout gouvernement est un « mal » 9 , que le perfectionnement des hommes devrait conduire, à terme, à la « dissolution » de toutes les institutions, ou encore à « l'euthanasie » 10 du gouvernement, aurait pu acquiescer à la formation d'un « grand organisme politique » 11 , ayant le monde pour extension et la loi positive comme principe d'organisation ? Une telle entreprise -qu'elle prenne la forme d'un État mondial, ou celle, plus horizontale, d'une confédération de peuplesne devait pas tant, à ses yeux, être illusoire que nocive, en ce qu'elle revenait sans doute pour lui à étendre toujours davantage l'empire des gouvernements sur les individus et à complexifier dangereusement la machine politique.
Le cosmopolitisme entre chaos et république
Revue de Synthèse, 2002
Y a-t-il place pour les cosmopolites quand il n'y a ni cosmos ni polis ? Le beau mot de « cosmopolite » signifie « citoyen du monde » (Weltbürger). Il présuppose l'existence d'un monde ordonné (un cosmos) qui peut constituer une communauté sur le modèle d'une communauté politique (polis) et avec lequel l'individu entretiendrait une relation de citoyenneté, c'est-à-dire d'allégeance et de participation. Cette idée est évidemment toujours restée à l'état de rêve sur le plan politique, mais elle a trouvé une incarnation partielle au niveau culturel et spirituel, entre ce que Rousseau a appelé « ces quelques grandes Ames Cosmopolites qui franchissent les barrières qui séparent les peuples et qui, à l'exemple de l'être souverain qui les a créées, embrassent tout le genre humain dans leur bienveillance 2 ».
Cosmopolitisme esthético-culturel
Référence électronique Vincenzo Cicchelli et Sylvie Octobre, Cosmopolitisme esthético-culturel. Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics. Mis en ligne le 24 octobre 2018. Accès : http://publictionnaire.huma-num.fr/notice/cosmopolitisme-esthetico-culturel/. Le Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics est un dictionnaire collaboratif en ligne sous la responsabilité du Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) ayant pour ambition de clarifier la terminologie et le profit heuristique des concepts relatifs à la notion de public et aux méthodes d'analyse des publics pour en proposer une cartographie critique et encyclopédique.
Goûts et imaginaires cosmopolites des jeunes Français
En France, les jeunes sont les acteurs majeurs de la globalisation de la culture, à la fois parce qu'ils sont très engagés dans les consommations culturelles, mais également parce qu'ils sont issus des générations les plus mul-ticulturelles dans leur composition, et les plus socialisées aux injonctions de mobilité (voyageuse, estudiantine, professionnelle…). La recherche « Le cosmo-politisme esthétique chez les jeunes » se penche sur le rôle de la consommation esthético-culturelle – à travers les séries, les films, les lectures, les musiques, les jeux vidéo, les usages des réseaux sociaux, etc.-dans l'émergence d'un rapport au monde de nature cosmopolite et dans la formation d'un goût du monde.
Internationalisme, cosmopolitisme (« Anthologie du phem » / Mots clés, 1)
Revue musicale OICRM, 2018
Ce premier chapitre de la section Mots clés de la série « Anthologie du phem » s’intéresse à une des questions cruciales du débat musicographique parisien dans l’entre-deux-guerres, à savoir les rapports entre musique et internationalisme (ou cosmopolitisme). Les trois articles sélectionnés expriment trois positions très différentes et articulées : l’universalisme francocentrique, la condamnation de l’internationalisme considéré comme illusoire et l’utopie cosmopolite. À une époque traversée par l’idéal d’une coopération internationale pacifique et par les nationalismes les plus exacerbés, les discours développés dans ces articles permettent de faire la lumière sur les enjeux politiques et esthétiques qui sous-tendent le débat musical.