Aristote, Métaphysique A 6, 988a 7–14, Eudore d’Alexandrie et l’histoire ancienne du texte de la Métaphysique (original) (raw)

Matière et philosophie première. À propos du livre H de la Métaphysique d’Aristote

Philonsorbonne, 2016

La matière a le mauvais rôle dans la Métaphysique d'Aristote. Parce que les traités qui composent cette dernière mènent l'enquête sur les premières causes et les premiers principes et cherchent à définir une science de l'être en tant qu'être, et parce que celui-ci est d'abord et essentiellement substance et forme, l'étude de la matière et de la causalité matérielle n'a guère de place, à première vue, en philosophie première 1. La critique des théories antérieures, au livre A, conduit en outre à rejeter les thèses de ceux qui privilégient la cause matérielle-ou l'idée qu'ils se font de la matière-et négligent, ou ignorent, les autres types de déterminations causales. Lorsque l'on quitte le contexte dialectique à proprement parler et que l'on aborde l'enquête positive sur l'ousia en tant que telle, en particulier dans le livre Z, les choses se présentent en principe différemment : on ne part plus, comme dans le livre A, des conceptions erronées de la matière ; on se trouve face à ce que l'on peut identifier, globalement, comme la doctrine même

Aristote : ce qu’il y a et ce dont on parle au vu de Métaphysique Zêta

Quaestio, 2017

Les pages qui suivent portent en grande partie sur le livre Zêta (= VII) de la Métaphysique d'Aristote qui, consacré à une recherche sur l'ousia, procède de fait à une manière d'inventaire de « ce qu'il y a ». La façon dont on aborde cette question on ne peut plus générale, dont depuis Quine 1 on a tendance à faire la question ontologique par excellence, dessine dans l'histoire de la philosophie l'opposition 2 entre le réalisme au sens le plus large de ce terme 3 et l'anti-réalisme dont Protagoras pourrait être le père (« telle une chose m'apparaît, telle est pour moi »), l'entre-deux se trouvant occupé par des solutions d'inspiration kantienne tel le « réalisme interne ». Réalistes et anti-réalistes, en un sens cette fois plus circonscrit 4 , s'opposent ensuite sur la réalité ou non de sortes putatives d'objets, la querelle des universaux étant sur ce point paradigmatique avant que réalistes et nominalistes ou conceptualistes ne viennent à en découdre sur le statut des nombres, des classes, des propriétés, des relations, etc. Myles Burnyeat esquissait naguère une « carte » de Métaphysique VII 5 mais dans ce livre Aristote trace lui-même déjà, en amont de la recherche sur l'ou

Une nouvelle approche de l’ésthétique d’Aristote

2013

Cette étude sur l’esthétique d’Aristote, s’inscrivant dans le droit fil de la recherche homonyme de Ch. Bénard (1887) et de K. Svoboda (1927), vient surtout combler une lacune sur l’esthétique du Stagirite. Après l’introduction (pp. 9–18), l’ouvrage s’articule en 9 unités, à savoir huit chapitres et conclusion. Parmi les traités aristotéliciens exploités, l’auteur met surtout l’accent sur la Poétique et sur la Politique, afin de dégager les traits de l’esthétique d’Aristote sans, pour autant, négliger l’ensemble des œuvres du Stagirite, balayant d’un œil critique et avec une érudition remarquable l’ensemble ou presque des traités aristotéliciens mais aussi une très grande partie des textes anciens. Le terme art qui, chez les Grecs, englobait tous les arts en général, conserve, selon l’auteur, le même sens chez Aristote, mais cette fois englobait aussi les arts mimétiques. De ce point de vue, l’artiste comme l’artisan sont qualifiés du même terme (ch. II, Technê, production, plaisir ...

« L’intellect agent, la lumière, l’hexis. Averroès lecteur d’Aristote et d’Alexandre d’Aphrodise », Chôra. Revue d’études anciennes et médiévales, 18-19 (2020-2021), p. 431-452

Abstract. This article examines Averroes’ interpretation, found in his Long Commentary on the De Anima, of a famous passage in Aristotle’s De An. III 5 (430a14-15) which presents the intellect “producing all things, as a kind of positive state (hexis), like light”. Averroes, clearly heir to Alexander of Aphrodisias for whom hexis refers not to the intellect “agent” itself but to its product, defends nevertheless, via the comparison with light, the conception of the agent intellect (a substance purely in act by itself) as an hexis, which leads us to the inevitable consequence that the agent intellect is the prime object of the material intellect, acting as a condition for all subsequent thoughts.

La représentation de l’organisation spatiale du corps chez Aristote

Dans la zoologie d’Aristote, l’organisation du corps vivant fait l’objet d’une représentation spatiale qui relève d’une multiplicité de modèles. La schématisation du corps est l’instrument privilégié d’une pensée visuelle, qui est à l’œuvre à côté de la pensée discursive : il s’agit d’une technique du regard, d’une vision chargée de théorie qui permet d’établir des relations complexes entre la conformation ou la collocation des parties dans l’espace du corps et la fonction qu’elles remplissent. Ou encore de considérer d’une manière synoptique les différences qui distinguent ces mêmes parties dans la série animale. C’est pourquoi la pensée visuelle contribue de façon significative à aborder conjointement les taches majeures de l’enquête scientifique aristotélicienne, c’est-à-dire la détermination des genres par différences multiples et l’explication des causes. Le statut du corps se définit alors non pas comme un simple ensemble de parties, mais comme un entier dans lequel la position des parties fait différence. C’est justement ce genre de différences que saisit le regard scientifique sur la multiplicité du corps. Pour expliquer cette multiplicité, Aristote utilise dans le domaine zoologique la notion géométrique du point : il ne s’agit point d’une exception à la règle qui interdit le « saut de genre » dans l’enquête scientifique, car Aristote traduit le point géométrique dans une notion nouvelle, axée sur une analogie avec le point de flexion des membres, que j’ai proposé d’appeler point organique. Cette notion exprime d’ailleurs le sens de l’unité le plus adapté au vivant, celle du point de flexion des membres, qui est en même temps un et multiple. C’est pourquoi le même type d’unité semble donc raisonnablement appartenir au discours définitoire, qui inclut l’ensemble des différences faisant référence à la multiplicité des parties.

Eidos et Ousia. De l’unité théorique de la Métaphysique d’Aristote

Classiques Garnier eBooks, 1999

Type de publication : Ouvrage Autrice : Jaulin (Annick) Résumé : L'unité des traités métaphysiques aristotéliciens tient à la perspective sous laquelle le philosophe premier étudie les êtres. Il les étudie « en tant qu'êtres » et non en tant que mus et moteurs. La forme ou substance première est la syntaxe d'un tout en acte dont elle permet la définition. Nombre de pages : 352

Cardiocentrisme et antiplatonisme chez Aristote et Alexandre d’Aphrodise

2011

1 Comme l'a soutenu, notamment, TIELEMAN (1996). DONINI (1974), 148-156, défend déjà la thèse selon laquelle le De anima d'Alexandre polémique implicitement avec Galien sur la conception même de l'âme. Pour Alexandre, l'âme n'est pas l'harmonie propre au mélange qui la compose, position qu'il attribuerait implicitement à Galien (DONINI (1974), 152), mais la faculté ou puissance (dunamis), ou encore la forme (eidos), engendrée à partir de ce mélange. Voir Alexandre, De an. 24, 18-23. Pour une mise au point récente sur la conception de la communauté de l'âme et du corps selon Alexandre, voir SHARPLES (2006).