Écrire l'histoire des relations entre lieux de culte et territoires Jalons terminologiques et historiographiques», dans Hypothèses, Travaux de l’École doctorale d’histoire 18, 2015, p. 191-200. (original) (raw)

Écrire L’Histoire Des Relations Entre Lieux De Culte et Territoires

Hypothèses, 2015

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Conclusions sur les articulations entre territoires et lieux de culte (avec un détour par l'hindouisme)

L'analyse des rapports entre les territoires et les faits religieux connaît un certain engouement en France 1 , depuis les années 1990 2 . Le « tournant spatial » engagé lors de la décennie précédente par les sciences sociales 3 , ainsi que le succès des études portant sur le territoire (comme objet et comme concept 4 ) et sur le « retour du religieux » n'y sont assurément pas étrangers 5 . Mais, malgré la position privilégiée de la géographie dans ce champ d'étude, aucun courant de géographie des religions, du religieux ou de la religiosité n'a véritablement émergé de ces travaux, en dépit des voeux et des tentatives de certains géographes 6 .

« Sources narratives et archéologie : quelques réflexions sur la topographie religieuse du haut Moyen Âge », en collab. avec M. Gaillard, La mémoire des pierres. Mélanges d’archéologie, d’art et d’histoire en l’honneur de Christian Sapin, Sylvie Balcon et alii (éds.), Turnhout, 2016, p. 21-32.

Christian Sapin is one of the first archaeologists to have systematically implemented interdisciplinary collaboration with the ensemble of the historical sciences as well as with the hard sciences with the objective of defining more closely all facets of the objects of his study. To shed light on this collaboration from the point of view of the textual historian, our remarks are intended to evoke some of the pitfalls to evade and paths to follow. The first concerns the nature of the texts available for examining the set of problems concerning religious monuments and topography. Largely hagiographic for the Early Medieval era and therefore difficult to decrypt, the documents often ignore material evidence, which is treated as epiphenomena on which it is unnecessary to linger. The few sources to cling to are for that reason the most valuable: Heiricus of Auxerre, Ardo, Rodulfus Glaber, and the gesta of Fontenelle and Saint-Germain of Auxerre. The second obstacle relates to the benefits and risks of translation, which requires one to adopt a position and to offer de facto an interpretation when in fact it is sometimes difficult to establish the polysemy or specificity of the words in question. Yet, the difficulties of the interdisciplinary approach must not be allowed to obscure its potential fertility. When they cooperate, the two disciplines, archaeological and historical, act as mirrors that will reflect dissimilar but complementary images of the same object, permitting the gathering of a maximum of information.

"Temple de villa, villa auprès d’un temple : réflexion sur les lieux de culte domestiques dans les campagnes d’Armorique romaine", in : R. BEDON, H. MAVERAUD-TARDIVEAU, Divinités et cultes dans les campagnes de la Gaule romaine, Caes. XLIX - L, 2018, p. 335-353.

Résumé : De nombreux lieux de culte ruraux sont mis en relation avec les vestiges d’une villa. Cependant, la fonction de ces édifices est principalement déduite de leur plan centré et non du mobilier souvent absent. Ainsi, ces temples sont évoqués pour mettre en avant la richesse du propriétaire de la villa, délaissant les questions liées aux destinataires des honneurs, aux dévots, ou à l’échelle de représentation du culte. Il est néanmoins légitime de se demander si ces espaces rituels sont voués à un culte public, topique, communautaire ou domestique. Abstract : Many rural places of worship are connected with the remains of a villa. However, the function of these buildings is mainly deduced from theircentered plan and not from an often absent material. These temples are used to highlight the wealth of the owner of the villa, leaving aside questions related to the recipients of honors, devotees, or the scale of representation of worship. Nevertheless, it is legitimate to ask whether these ritual spaces are dedicated to a public, topical, communal or domestic worship.