L'opinion publique ou la sémantique de la normalité (original) (raw)
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La nature de l'opinion publique
2001
Bien qu'anterieur a l'avenement des sondages, Public Opinion and Popular Government, paru en 1913, tente de comprendre le mouvement qui pousse irresistiblement le concept d'« opinion publique » vers la mesure quantitative. C'est pour le moins l'un des enjeux de l'extrait propose ici et c'est aussi pourquoi Lowell apparait aujourd'hui comme un grand theoricien de l'opinion publique. Dans une demarche analytique, l'auteur isole les elements associes a l'opinion publique pour determiner quels sont ses traits les plus fondamentaux. Considerant que l'opinion publique est avant tout une opinion commune, il s'efforce ensuite de determiner la forme sous laquelle s'exprime cette « communaute ». Or, pour lui, ce n'est pas dans une « quantite » mais par la « publicite » que se manifeste cette communaute de pensee que l'on nomme « opinion publique ». L'opinion unanime elle-meme n'est pas un cas d'opinion publique,
L'opinion publique: oxymoron ou pléonasme?
Réseaux, 117, 257-288., 2003
L’opinion est un jugement d’évaluation qui détermine, d’une manière qui va de la plus instinctive à la plus réfléchie, la valeur que revêt un état du monde pour un individu particulier. En tant que telle, elle se prête aisément à la lecture psychologisante que lui réservent la philosophie analytique, l’individualisme méthodologique et le sens commun. Pourtant, si l’opinion entretient bien un lien privilégié avec la subjectivité individuelle, elle ne renvoie aucunement à l’expression sincère et inconditionnelle d’un état mental. L’opinion est une relation intentionnelle qui répond, comme ses semblables, à des conditions d’ajustement qui permettent de la juger publiquement comme étant correcte ou incorrecte, appropriée ou inappropriée. Malheureusement, la dynamique d’ajustement entre les jugements individuels et la raison publique est bien souvent remplacée par une incompatibilité de principe dont témoignent les conceptualisations dualistes de l’“opinion publique”. La tension relationnelle qu’engendre la mise en commun du pôle apparemment subjectif et privé de “l’opinion” et du pôle objectif et commun de “publique” dans un seul concept tend ainsi à être occultée. Cette tension, inhérente au concept d’opinion publique, est remplacée par la consécration univoque d’une seule de ses composantes, ce qui la met dans la position inconfortable d’un pléonasme ou alors d’un oxymoron.
L'opinion publique et le Plan Schuman
Schuman Declaration is seen nowadays as a key point in european integration. But beyond its positive contribution to the changing state of mind regarding a "de facto" solidarity, it was also in the core of a communist and right-edge opposition in the 50's.
Hermès
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L'opinion publique et ses élites
2013
Dans sa Critique de l'opinion publique, parue en 1922 et recemment traduite en francais, F. Tonnies analyse l'emergence dans les societes modernes de (...)
La médecine, l’opinion publique et le scandale
Christian Bonah, Jean-Marc Mouillie, Anne-Laurence Penchaud, Tzvetan Todorov (eds.): Sciences humaines, médecine et santé. Manuel du Collège des enseignants de SHS en médecine et santé, Paris, pp. 340-349., 2011
Rhétorique, images médiatiques et construction du monde commun
Rhétorique, images médiatiques et construction du monde commun Cristina Peñamarín Quelle que soit la position que l'on adopte par rapport à la question de savoir si c'est l'homme ou le monde qui est en jeu dans la crise actuelle, une chose est sûre : la réponse qui place l'homme au centre du souci et qui prétend devoir le changer et lui porter secours est profondément non politique. Car, au centre de la politique, on trouve toujours le souci pour le monde. (Arendt, H. 1995, Qu'est-ce que la politique. Paris, Seuil. Textes écrits entre 1955 y 1959) 1. Monde commun et sphère publique médiatisée 1 Nous habitons dans un « monde commun ». Cette expression récurrente a un double sens : le monde est notre chez nous, il appartient à l'individu et à la communauté, à la fois pour dire qu'il nous héberge tous et que nous devons en prendre soin comme de notre propre chez nous. Or ce qui intéresse Arendt, c'est le chez nous que nous construisons avec nos paroles et nos actions, de façon volontaire et involontaire. Cette idée dépasse largement celle de la planète-monde qui, grâce à la diffusion des discours écologistes, est conçue dans la nécessité d'en prendre soin et de la préserver. Toutefois, je crains que notre perception du monde comme construction collective soit bien pauvre, que cette dimension collective du monde soit quasiment absente de nos représentations, de nos discours, de nos images, de nos métaphores et récits quotidiens. C'est pourquoi je voudrais ici aborder notamment les (rares) images du monde qui nous permettent de comprendre le monde comme construction collective. En considérant le monde commun comme un concept essentiel en politique, Arendt fait référence au monde dans ses rapports aux « objets fabriqués par la main de l'homme, ainsi qu'aux questions de ceux qui habitent ensemble dans le monde fait par l'homme » (Arendt 1993: 61). La politique devient ainsi la composition progressive du monde commun, comme le signale Latour (2011). Dans cette perspective, si l'idée que la parole et l'action contribuent à la configuration du monde et de son sens commun surgit à partir des publics, la responsabilité de chacun par rapport à ses paroles, à ses images et à ses actions devient alors la dimension éthique de base. Notre environnement communicationnel est si dense, si mobile, si surabondant que nous avons tendance à croire que dans les images d'origine multiple, parues sur les innombrables écrans et les supports quotidiens, il y a « de tout ». Toutefois, force est de constater qu'il s'agit là d'un leurre, puisque certaines représentations ne figurent pas dans ces immenses archives d'inscriptions mobiles et enregistrables. Ainsi, bien que ces archives soient immenses, elles sont aussi limitées et non exhaustives. Cette question est fondamentale dans la vie publique et nous pouvons nous demander ce que contient et ce qui est exclu des encyclopédies courantes ; comment le « normal », le réel et le possible y sont définis. Et aussi comment comprendre leur dynamique de stabilisation et de changement. Pour Arendt, toutes les sociétés ont besoin de créer une sphère publique
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impensé social des rumeurs politiques : Sur l'approche dominocentrique du phénomène et son dépassement. Mots: les langages du politique, ENS Éditions (Lyon), 2010, pp.23-40. halshs-00512308