189 Parménide chez Perséphone [2012] (original) (raw)
Related papers
Être (et non L'Être) chez Parménide
Il est très difficile d'étudier la pensée "des premiers qui ont philosophé" 1 sans se laisser influencer par ceux qui ont transcrit, dans ses oeuvres, des citations littérales de textes qui par la suite se sont perdus, déjà dans l'Antiquité. Ces témoins privilégies d'ouvrages disparus ont acquis, certainement à leur insu, une vénérable respectabilité en tant que "citateurs", et ce rôle privilégié invite le chercheur moderne, par la suite, à ne pas se méfier des commentaires qui très souvent accompagnent les citations. Il est vrai que lorsqu'il s'agit de commentateurs qui sont très éloignés dans le temps des auteurs qu'ils se permettent de citer, comme c'est le cas, par exemple, de Plutarque, Simplicius ou Proclus en ce qui concerne les Présocratiques, le chercheur est moins conditionné par le respect révérenciel que ces autorités lui inspirent, car presque un millénaire sépare la source du philosophe cité, et le commentateur regarde un texte qui appartient à une ambiance spirituelle à laquelle il n'appartient pas.
Parménide et les traditions de la palinodie poétique [2019]
M.L. Desclos (ed.). La poésie archaïque comme discours de savoir. Garnier Classiques: Paris, 2019
Le poeme de Parmenide est l’heritier d’une longue tradition poetique, dont il reprend de nombreux procedes. Son invocation à une autorité transcendante est lourde de consequences : l’adoption du role de messager ; l’accent mis sur la thematique de Peithô ; la denonciation de la foule ; l’appel aussi à une certaine “pierre de touche”, etc. On verra que les conventions de la palinodie pourraient nous aider à mieux comprendre l ’articulation delicate entre l’Aletheia et les doxai des mortels.
La structure du poème de Parménide [ 2010 ]
Philosophie Antique, 2010
It is quite easy to perceive that Parmenides’ poem is governed by a complex compositional ‘architecture’. His goddess speaks of the teachings (plural) she is going to offer and, in frgs. 10-11, gives a detailed outline of the themes to be treated in the sequel. Thus some meta-texts happen to be entered into the first order text and break its continuity. However the fragments give evidence of further passages from text to meta-text (and vice versa), as well as of a clear discontinuity from section to section. They also show remarkable changes in the sort of saturation instilled into the audience. For all these reasons, the doctrines offered in the poem appear to be involved in a much more structured, more learned, more conscious frame than what emerges from contemporary or earlier writings. A research project especially devoted to the compositional structure of the poem as a whole was therefore worth being undertaken. Within this investigation, a special attention is being paid to the reassuring “you’ll learn” (eisē) of B10.1, since it shows that Parmenides himself came to value positively what had been previously charged with heavy negative evaluations. Therefore, this incongruence is not a conjecture but something Parmenides was necessarily aware of. This, in turn, is likely to mean that the second part of the poem contains the sort of knowledge he had attained during a ‘pre-critical stage’ of his research. Otherwise, which other explanation could be devised?
Pour en finir avec la troisième voie chez Parménide
Elenchos Rivista Di Studi Sul Pensiero Antico, 2006
Parler de "voies de la recherche" chez Parménide est non seulement naturel, mais aussi légitime. En effet, il est tout à fait naturel de parler de ces voies car Parménide luimême en parle, et il est légitime de le faire parce que Parménide affirme, dans le texte connu aujourd'hui comme "fragment 1", que celui qui entreprend le chemin du savoir a le "droit" à l'ouverture des portes de la connaissance. Ce n'est pas le fruit du hasard que soit Diké, la déesse du droit, qui détienne les clés qui ouvrent la voie du chemin de la vérité, et que soit elle qui permet ainsi d'entreprendre la recherche qui conduira vers la découverte de l'être. En revanche, parler d'un problème concernant ces voies de recherche est à la fois artificiel (c'est-à-dire, non naturel) et illégitime, car ce problème n'existe pas dans la philosophie de Parménide. Il s'agit d'une invention des commentateurs, et même des commentateurs qui s'étalent dans le temps dans une période très restreinte, car Parménide a écrit son texte il y a au moins vingt-cinq siècles, et ledit problème est né il y a à peine un siècle et demi, et même moins. On pourrait soutenir que la tradition philosophique s'est trompée, et même que les commentateurs anciens sont restés aveugles et sourds face à ce qui était évident. Ce n'est pas impossible. Mais on peut affirmer aussi que notre postmodernité a une tendance naturelle à compliquer ce qui, en soi, était presque banal, et qu'elle exige des gens du passé qui s'expriment au présent. Les intellectuels ont l'habitude de parler d'une "récupération" du passé. Nous préférons la catégorie de "tergiversation".
in S. Delcomminette et A. Mazzù (éd.), L’Idée platonicienne dans la philosophie contemporaine. Jalons, Paris, Vrin, 2012
Les deesses de Parmenide [2021 ]
R. Saetta Cottone (ed.), Penser les dieux avec les Présocratiques, 2021
In Parmenides' poem there are many female goddesses, indeed only goddesses. Moreover, the poem begins with "hippoi tai" to evoke female horses who later on receive a sort of unexpected thanksgiving on the part of another goddess. Whence the question: why on earth so uncommon an emphasis on the female? As it seems, it has nothing to do with a supposed girlfriend or so. As suggested by Rose Cherubin in a seminal article of her, it is likely to convey the idea of equal attention for male and female and, as a consequence, a need to rebalance an unbalanced relationship.
La place de la "physique" de Parménide dans une nouvelle reconstitution du Poème
In 1795 G.G. Fülleborn proposed an order of Parmenides' quotations accepted until now, with small variations. Nevertheless, nothing justifies a division of the Poem in two « parts », the Alétheia and the Doxa. Fülleborn said to follow the criterium proposed by Simplicius. In fact, this criterium, is a consequence of the « platonisation » of Parmenides made par Aristotle. According to this scheme, Parmenides’ philosophy concerns not only the fact ob being, but also the appearances. The meaning of truth and of « dóxa » in the extant fragments refutes this interpretation and allow to place parmenidean « physical » texts out of the « dóxa » because they are not deceitful nor deceiving.