Littérature et cinéma (original) (raw)

Littérature et Photographie

Neohelicon, 2008

La littérature et la photographie peuvent avoir des rapports de cocréation. Mais il y a des obstacles. Il sont de deux types : les premiers relèvent du préjugé selon lequel la photographie ne serait qu'une technique réaliste : des sociologues comme Bourdieu, des écrivains comme Baudelaire, voire le premier Lamartine ou même Cendrars ou Brecht participent de ce préjugé. Les seconds tiennent à la question du sens d'une photo : le premier Barthes affirme qu'elle est « comme un message sans code », ce qui la rend « unaire », c'est-à-dire monosémique et donc non-artistique ; or une photographie crée du sens et l'interroge : l'art est ainsi possible : les oeuvres photographiques et photolittéraires le montrent. Les oeuvres de Duane Michals, de Plossu, de Hers, de Denis Roche, de Claude Maillard sont des exemples instructifs de ces rapports littérature & photographie, et de la cocréation qui en résulte. Une esthétique de cette cocréation est donc non seulement possible, mais nécessaire : elle éclaire les deux arts et l'art en général en révélant de nouvelles perspectives : la confrontation à l'imphotographiable et à la non-image ; la littérature et la photographie ne peuvent qu'en être enrichies.

Littérature et Histoire

Revue de synthèse, 1987

Reunissant des chercheurs confirmes et d'autres moins connus, les actes du colloque visent ä constituer, selon 1'intention explicite des organisateurs, « un reflet des interrogations soulevees face ä une pratique biographique demeuree empirique quand bien meme eile serait le fruit d'un "bricolage" parfois genial » (p. 5). D'oü la volonte de couvrir des periodes historiques diverses qui vont du Moyen Age ä Vichy ; mais aussi de s'ouvrir ä l'interdisciplinarite (Christian Michel, « La vie des artistes aux xviie et xviii siecles et 1'elaboration biographique de l'histoire de l'art » ; Regis Michel, « L'illusion biographique ; psychanalyse et histoire de 1'art : un exemple d'obstacle epistemologique ») et de s'etendre le plus possible sur le vaste champ d'application des methodes biographiques dans 1'exercice contemporain de l'histoire : prosopographie, exemple, etude de cas, traitement quantitatif d'itineraires personnels, biographies croisees. Ce volume propose, egalement, une reflexion historique et actuelle sur la biographie, la signification de son succes et ses methodes (Michel Trebitsh, « Les folies de Byron » ; Daniel Madelenat, « Situation et signification de la biographie en 1985 »). Outre les actes du colloque, ce volume comprend egalement toute une serie d'entretiens, d'articles et de notices de recherches en cours qui donnent une image assez exhaustive de I'etat actuel de la question. Cette diversite permet de degager une serie de problemes theoriques et methodologiques qui sont au cceur de toute demarche biographique. Et tout d'abord, celui du rapport entre l'individu et la societe, l'individuel et le collectif, entre le specifique et le general. Ce probleme fait l'objet d'une interrogation qui traverse la plupart des interventions. Certains intervenants (Thierry Dutour, « L'approche biographique des personnages secondaires » ; Bernard Pudal, « Les dirigeants communistes, 1934-1939 ; les raisons d'un detour sociologique, illustr es d'un exemple : Fernand Grenier ») approchent ce probleme en se servant des analyses sociologiques de P. Bourdieu qui reposent sur la distinction entre les deux aspects du social : histoire ä 1'etat objective et histoire ä 1'etat incorpore, la premiere correspondant ä l'histoire qui s'est accumulee ä la longue dans les choses et les institutions, la deuxieme au corps socialise, l'individu 2. Une analyse qui vise ä depasser l'opposition individu-societe puisqu'elle considere le premier comme une forme du social. Dans son article de synthese, M. Trebitsch suggbre une approche qui s'inspire de la methode progressive-regressive de Sartre et de la vie en spirale. Jacques Verger aborde ce meme probleme ä travers la methode de biographies croisees (de saint Bernard et Abelard) qui offre Ia pos-s i b i l i t e d ' u n e c l a i r a g e p l u r i e l e t r e c i p r o q u e d e s p e r s o n n a g e s e t d e l e u r t e m p s , d u champ des possibles en dehors duquel la signification de l'action individuelle ne saurait etre comprise. En effet, dans un genre qui hesite entre la tendance ä accorder ä l'individu une liberte souveraine et la tendance ä considerer celui-ci comme simple bpiphenomene des structures sociales, cet eclairage pluriel apparait comme indispensable. Pour plusieurs participant(e)s du colloque (Jacques Verger, art. cit. ; Remy Handourtzel, « Sur les trajectoires individuelles dans la vie politi-2. Pierre BouRDIEU, « Le mort saisit le vif », Acres de la recherche en sciences sociales, 32/33, 1980 ; aussi, Questions de sociologie, Paris, Minuit, 1984.

Cinéma et littérature 映画と文学 Cinema and Literature, par Hasumi Shiguéhiko

Ebisu. Etudes japonaises, 2022

Published together in 1983 in Cinéma, Writing Temptation, these four “somewhat counter-theoretical” texts, as Hasumi Shigehiko himself described them, were written in 1980 and 1981. They allow us to grasp the originality of his criticism, which is based on the encounter of the work as an event, as well as on the difficulty of reviewing it in light of the epistemological framework of contemporary thought. To designate his targets, Hasumi uses the notions of institution, narrative and narration, and even culture. While undoubtedly provocative, his opinions were based above all on detailed knowledge of contemporary debates in literary and film theory, philosophy, and semiology. Recueillis en 1983 dans Cinéma, écriture de la tentation (1983), ces quatre textes « quelque peu contre-théoriques », comme Hasumi Shiguéhiko les qualifie lui-même, ont été écrits en 1980 et 1981. Ils permettent de saisir l’originalité de sa pratique critique, fondée sur la rencontre de l’œuvre comme événement, comme sur la difficulté d’en rendre compte eu égard à la configuration épistémologique des pensées contemporaines. Pour désigner ses cibles, Hasumi use des notions d’institution, de récit et de narration, et même de culture. Certainement provocantes, ses positions s’appuient avant tout sur une connaissance précise des débats contemporains en théorie littéraire et cinématographique, en philosophie et en sémiologie. Ce texte est la traduction de « Eiga to bungaku » 映画と文学, in Asanuma Keiji 浅沼圭司, Okada Susumu 岡田晋, Satō Tadao 佐藤忠男, Hatano Tetsurō 波多野哲朗 & Matsumoto Toshio 松本俊夫 (dir.) 1980, Shin eiga jiten 新映画辞典 (Nouveau dictionnaire du cinéma), Tokyo, Bijutsu shuppansha 美術出版社 : 73-75 (repris dans Hasumi Shigehiko 蓮實重彦 1983, Eiga yūwaku no ekurichūru 映画 誘惑のエクリチュール [Cinéma, écriture de la tentation], Tokyo, Tōjusha 冬樹社 : 301-306).

Culture et littérature

Histoire globale des socialismes (éd. J.-N. Ducange, R. Keucheyan, S. Roza), 2021

« “Transformer le monde”, a dit Marx ; “Changer la vie”, a dit Rimbaud ; ces deux mots d’ordre pour nous n’en font qu’un. » C’est la célèbre conclusion du texte d’André Breton lu par Paul Éluard au Congrès international pour la défense de la culture de 1935. Le tour lapidaire de cette formule indique une convergence que n’ont cessé de chercher artistes et courants socialistes au cours des xixe et xxe siècles.

Littérature(s) et industrie(s)

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