Littérature et Photographie (original) (raw)
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Babel-Littératures plurielles, 2011
Les relations entre cinéma et littérature, l’interpénétration de leurs langages respectifs. Les rapports entre littérature et cinéma ne se réduisent pas au seul phénomène de l’adaptation. L’hybridation - notamment celle des films qui ont coulé leur forme dans un moule fictionnel ou un dispositif narratif emprunté à l’univers de la littérature - ne dépend plus de l’inachèvement du processus d’adaptation, mais de l’inscription de la fiction dans un territoire intermédiaire où les modes d’expression de la littérature et du cinéma se côtoient sans se confondre entièrement.
Histoire globale des socialismes (éd. J.-N. Ducange, R. Keucheyan, S. Roza), 2021
« “Transformer le monde”, a dit Marx ; “Changer la vie”, a dit Rimbaud ; ces deux mots d’ordre pour nous n’en font qu’un. » C’est la célèbre conclusion du texte d’André Breton lu par Paul Éluard au Congrès international pour la défense de la culture de 1935. Le tour lapidaire de cette formule indique une convergence que n’ont cessé de chercher artistes et courants socialistes au cours des xixe et xxe siècles.
Revue de synthèse, 1987
Reunissant des chercheurs confirmes et d'autres moins connus, les actes du colloque visent ä constituer, selon 1'intention explicite des organisateurs, « un reflet des interrogations soulevees face ä une pratique biographique demeuree empirique quand bien meme eile serait le fruit d'un "bricolage" parfois genial » (p. 5). D'oü la volonte de couvrir des periodes historiques diverses qui vont du Moyen Age ä Vichy ; mais aussi de s'ouvrir ä l'interdisciplinarite (Christian Michel, « La vie des artistes aux xviie et xviii siecles et 1'elaboration biographique de l'histoire de l'art » ; Regis Michel, « L'illusion biographique ; psychanalyse et histoire de 1'art : un exemple d'obstacle epistemologique ») et de s'etendre le plus possible sur le vaste champ d'application des methodes biographiques dans 1'exercice contemporain de l'histoire : prosopographie, exemple, etude de cas, traitement quantitatif d'itineraires personnels, biographies croisees. Ce volume propose, egalement, une reflexion historique et actuelle sur la biographie, la signification de son succes et ses methodes (Michel Trebitsh, « Les folies de Byron » ; Daniel Madelenat, « Situation et signification de la biographie en 1985 »). Outre les actes du colloque, ce volume comprend egalement toute une serie d'entretiens, d'articles et de notices de recherches en cours qui donnent une image assez exhaustive de I'etat actuel de la question. Cette diversite permet de degager une serie de problemes theoriques et methodologiques qui sont au cceur de toute demarche biographique. Et tout d'abord, celui du rapport entre l'individu et la societe, l'individuel et le collectif, entre le specifique et le general. Ce probleme fait l'objet d'une interrogation qui traverse la plupart des interventions. Certains intervenants (Thierry Dutour, « L'approche biographique des personnages secondaires » ; Bernard Pudal, « Les dirigeants communistes, 1934-1939 ; les raisons d'un detour sociologique, illustr es d'un exemple : Fernand Grenier ») approchent ce probleme en se servant des analyses sociologiques de P. Bourdieu qui reposent sur la distinction entre les deux aspects du social : histoire ä 1'etat objective et histoire ä 1'etat incorpore, la premiere correspondant ä l'histoire qui s'est accumulee ä la longue dans les choses et les institutions, la deuxieme au corps socialise, l'individu 2. Une analyse qui vise ä depasser l'opposition individu-societe puisqu'elle considere le premier comme une forme du social. Dans son article de synthese, M. Trebitsch suggbre une approche qui s'inspire de la methode progressive-regressive de Sartre et de la vie en spirale. Jacques Verger aborde ce meme probleme ä travers la methode de biographies croisees (de saint Bernard et Abelard) qui offre Ia pos-s i b i l i t e d ' u n e c l a i r a g e p l u r i e l e t r e c i p r o q u e d e s p e r s o n n a g e s e t d e l e u r t e m p s , d u champ des possibles en dehors duquel la signification de l'action individuelle ne saurait etre comprise. En effet, dans un genre qui hesite entre la tendance ä accorder ä l'individu une liberte souveraine et la tendance ä considerer celui-ci comme simple bpiphenomene des structures sociales, cet eclairage pluriel apparait comme indispensable. Pour plusieurs participant(e)s du colloque (Jacques Verger, art. cit. ; Remy Handourtzel, « Sur les trajectoires individuelles dans la vie politi-2. Pierre BouRDIEU, « Le mort saisit le vif », Acres de la recherche en sciences sociales, 32/33, 1980 ; aussi, Questions de sociologie, Paris, Minuit, 1984.
L'art, la littérature et le vivant
Très tôt, les formes du vivant ont été mises en rapport avec les formes de l’art par des penseurs et créateurs venus des horizons les plus divers. L’analogie entre les lois du vivant et celles de la création artistique a emprunté différentes voies, à commencer par celle de la forme, dont la genèse « entre le vide et l’événement pur » (Valéry), a fasciné poètes, artistes, philosophes et historiens de l’art. Mais la forme n’existe pas seulement dans sa genèse : pour s’accomplir véritablement, elle doit encore être perçue, devenant alors affaire de vision et de cognition. Ici se noue un second lien entre les sciences du vivant et l’esthétique, unies dans la même quête d’un cadre théorique capable d’unifier les processus perceptifs et l’esthétique. Or l’esthétique n’est pas seulement une science des formes et de leur réception, c’est aussi une science du beau qui a sans cesse mis en rapport les « belles formes » de l’art avec la beauté du vivant, érigé tour à tour en modèle à imiter ou en idéal de perfection inaccessible. Et c’est ici que se noue le troisième nœud entre l’art et le vivant. Dans cet article, j’explore quelques-unes de ces modalités d’échange entre les deux domaines, sans toutefois prétendre à l’exhaustivité ou à la continuité historique. Je ne me préoccupe fondamentalement ni de genèse ni de causalité mais tente plutôt de montrer comment l’imagination et la pensée se retrouvent lorsqu’il s’agit de rapprocher la création naturelle de la création artistique.
La littérature à la lumière de l’art
Perspective, 2009
La littérature à la lumière de l'art Quelle sorte d'intérêt un spécialiste de littérature éprouve-t-il pour l'art et pour son histoire ? Je serais tentée de répondre qu'en lisant des ouvrages sur l'art, le praticien des textes se trouve en pays de connaissance et recouvre ce qui lui appartient. Il fallut la révolution romantique pour que les artistes se sentent libres de composer leurs mythes personnels. Jusque-là on tenait l'oeuvre d'art pour d'autant plus précieuse qu'elle était docte, à savoir plus docile à la loi que lui dictaient les textes. On blâma la Vénus et Adonis du Titien, conçue pour Philippe II et dont le nombre de copies atteste pourtant le succès, car le peintre y avait représenté Adonis en proie à la passion de la chasse, incarnée par ses chiens qu'il tient en laisse, si bien qu'il semblait fuir les bras de Vénus, contredisant l'amour et la soumission qui sied au personnage relaté par les « bons auteurs ». La docilité envers les sources écrites qu'on attend de l'artiste ne fait pas pour autant de lui un illustrateur. Il est invité à partager avec l'écrivain un patrimoine infiniment estimé, les hauts faits et les pathétiques aventures des héros de l'Antiquité et des saints de la tradition chrétienne. On sait en outre que l'art de l'époque moderne dépend de la culture lettrée pour son soubassement théorique. La théorie de la peinture fondée par Alberti à l'aube du Quattrocento, relayée par des auteurs espagnols à partir de 1550, engendre une production systématique de traités au xvii e siècle, tels que les Diálogos de la pintura de Vicente Carducho (Madrid, 1633), l'Arte de la pintura de Francisco Pacheco (Séville, 1649) et le Museo pictórico y Escala Optica d'Antonio Palomino (Madrid, 1715-1724). C'est à la même époque qu'apparaît en Espagne une production artistique autonome, car auparavant les meilleurs artistes étaient étrangers ou formés à l'étranger. C'est pourquoi l'histoire de l'art tend à s'appuyer sur la culture écrite, surtout à l'époque moderne, quand les élites se soumettent au culte des belles-lettres. En Espagne, des historiens de l'art renommés-Francisco Javier Sánchez Cantón, Francisco Calvo Serraller, Bonaventura Bassegoda-prirent en charge la tâche philologique de l'édition des écrits sur l'art des xvii e et xviii e siècles. Fernando Checa, spécialiste du mécénat de Charles Quint et de Philippe II, montra qu'écrivains et artistes ont coopéré dans la fabrique d'images du souverain et de son monde. Du côté de la peinture, Jonathan Brown et Javier Gállego décelèrent voici une trentaine d'années le symbolisme des genres que l'on croyait uniquement soucieux de ressemblance au réel, comme le portrait ou la nature morte. Étudiant plus récemment le collectionnisme de Philippe IV, Jonathan Brown et John Elliott durent prendre en compte la bibliothèque (matérielle et immatérielle) du prince et du favori pour expliquer la série de fables ovidiennes commandées à Rubens pour la Torre de la Parada, ou la série de triomphes romains, sacrifices et jeux de cirque que le comte d'Olivares commanda en Italie vers 1634 pour le nouveau palais du Buen Retiro. La juxtaposition dans ce palais des ermitages et des jardins d'agrément, des chapelles et des salons d'apparat reflète celle du sacré et du profane que connaissent à la même époque poésie, roman et théâtre. Javier Portús quant à lui, étudiant la réception de la peinture en Espagne, prend pour terrain d'observation l'oeuvre versatile et immense d'un poète majeur, Lope de Vega (1562-1635).
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