Faut-il lapider les étrangers cherchant asile en Suisse? - Note sur le rôle de bouc émissaire joué en Suisse par les requérants d'asile et sur le bon usage que l'on en devrait faire (original) (raw)

Silence, on s’occupe de vous ! Barrières à la socialisation langagière dans l’accueil des requérants d’asile en Suisse

Minorités linguistiques et société /Linguistic Minorities and Society, 2019

Dans une perspective sociolinguistique critique, cet article explore la manière dont l’assistance procurée aux requérantes et requérants d’asile en Suisse peut limiter leurs possibilités de socialisation, et par là même leur entrée dans la langue du lieu d’accueil. L’analyse de différents types de données ethnographiques montre comment l’accès de ces personnes à des agir sociaux susceptibles de favoriser leur appropriation langagière est limité par divers savoirs sur les requérantes et requérants d’asile, savoirs qui se construisent et se manifestent dans le discours des acteurs qui détiennent l’autorité sur l’accueil des migrantes et migrants.

Qui peut rester et qui doit partir? Les frontières au prisme des usages sociaux du droit d'asile en Suisse

2017

À partir du cas de la Suisse, l’auteur montre comment les frontières sont produites par les usages du droit, en interaction entre l’administration et les associations de défense juridique des migrant.e.s. En déterminant qui peut rester et qui doit partir, l’administration produit les frontières en se référant à des normes juridiques et à des considérations politiques, morales et liées à la « gestion des flux » de migrant.e.s. La défense juridique joue quant à elle un rôle ambivalent : d’une part, en configurant un accès au(x) droit(s) et en obtenant parfois des avancées jurisprudentielles, elle participe à la redéfinition, par la marge, des frontières ; d’autre part, en étant contrainte à sélectionner les cas à défendre, elle participe aussi à leur renforcement. En définitive, le processus de judiciarisation, via l’importante jurisprudence qui en résulte, contribue tant à la (re)production des frontières à travers des arrêts qui confirment, voire durcissent, la position des autorités, qu’à leur redéfinition à travers des arrêts en faveur des requérant.e.s d’asile.

Requérant-e-s d'asile mineur-e-s non accompagné-e-s en Suisse: dispositif institutionnel de prise en charge, réactions au vécu de l'exil et comportement identitaire

2015

L'intérêt pour la problématique des "requérant·e·s d'asile mineur·e·s non accompagné·e·s" (MNA) commence à émerger en Suisse au début des années 90. Malgré une première directive (sommaire) de l'Office des réfugiés en 1989, les organismes d'entraide soulignaient à cette époque les carences de leur prise en charge institutionnelle et juridique, contribuant par la même occasion à donner une certaine visibilité à cette catégorie d'exilé·e·s et à la constituer en "problème social" spécifique. La dénonciation d’octobre 1991 au Conseil fédéral, suite à la décision de renvoi de deux mineurs hébergés dans le canton de Vaud, révélait les principales lacunes du traitement des MNA, qui ont constitué – avec d'autres par la suite – les points d'achoppement majeurs entre les institutions de défense du droit d’asile et les autorités compétentes. De manière générale, les discussions se sont concentrées autour de l'opposition entre la protection de...

La santé des étrangers en Suisse

Forum Médical Suisse ‒ Swiss Medical Forum

Vous trouverez les questions à choix multiple concernant cet article à la page 56 ou sur Internet sous www.smf-cme.ch.

Suisse Le rôle des avocats dans la procédure d'asile

L'auteur analyse avec un regard critique le dernier projet de révision de la Loi suisse sur l'asile et l'introduction d’un conseil juridique gratuit mais dont les interventions sont limitées. Il plaide en conclusion pour la mise en place d'une véritable défense juridique gratuite pour toutes les personnes demandeuses d’asile, à l’instar du système prévu par le nouveau Code fédéral de procédure pénale.

Suisse: initiative sur le "renvoi des criminels étrangers". Remarques critiques

Suisse 28 février 2016, quelques remarques sur l'initative de l'UDC dite de «renvoi des criminels étrangers» En toile de fond: un non, mais un soutien large à des «mesures dures» par la majorité collégiale. Par Elisabeth Ferreira et Sébastien Abbet Article de fond publié le 19 février 2016 sur la revue en ligne www.alencontre.org. L'initiative de «mise en oeuvre» a été refusée en votation populaire le 28 février 2016 par 58,9% des votants. Quelques mois plus tard, un texte de loi fondé sur la première initiative de l'UDC est entré en vigueur. L'objet de cet article consiste non seulement à critiquer la seconde initiative de l'UDC mais également à examiner le positionnement de l'ensemble de l'échiquier politique qui parvient, par son opposition, à effacer l'introduction de mesures législatives très dures même en cas de refus de la seconde initiative. Plus généralement, l'article se penche non seulement sur les argumentaires de l'UDC et des opposants, mais aussi sur une certaine constante de la vie politique helvétique où le curseur de «l'acceptabilité» de mesures dures contre des couches entières de la population, indépendamment de leur nationalité, se déplace à droite alors qu'elles revêtent une certaine «respectabilité» au nom du rejet de l'UDC et dudit populisme. Son contenu, au-delà d'une initiative concrète, reste donc d'une actualité certaine. (janvier 2017)