De l’usage pratico-politique des images des villes (Italie, XVe-XVIe siècles) (original) (raw)

Artiste ou espion ? Dessiner le paysage dans l’Italie du XVIe siècle

Stories of artists who were arrested and accused of spying while drawing landscape remain relatively unknown in the history of open-air drawing in the Renaissance period, when landscape raised new aesthetic issues as well as strategic and military tensions. This article focuses on Francisco de Holanda, a Portuguese artist who travelled through Italy between 1538 and 1542. Having embarked on a visual-spying mission of the peninsula's fortresses, he wrote essays on drawing and painting in which landscape representation took on a strategic dimension ans was celebrated as such. At the same time, treatises on the 'art of travelling' provided a great deal of advice on how to draw and map foreign territories 'without raising suspicion', while treatises on fortification often addressed military secret. Examining the figure of the draughtsman together with his graphic production at the service of art or war leads to a wider reflection on the development of a certain vision of landscape in the modern West. Keywords: draughtsman, spy, Francisco de Holanda, sketch, survey, treaty, fortification, topography, cartography, military.

L'image du diplomate à travers l'historiographie des villes italiennes au 12e siècle (Italie du Nord)

Normes et statuts de la négociation urbaine (Montpellier – 17-18 novembre 2017), 2017

... Pourquoi devrait-on accorder davantage de crédit à Othon de Freising et à Rahewin qu’aux chroniques locales ? Le seul cas de dissension entre cives exhibé dans une chronique italienne (celle d’Othon Morena) nous montre que ces désaccords étaient une possibilité concrète. Si nous ne pouvons affirmer que les biographes de Frédéric sont plus crédibles que les chroniqueurs locaux, nous pouvons sûrement dire qu’ils nous présentent un cas de figure plausible : l’usage rationnel des divergences politiques. Selon moi, il est significatif que cela n’émerge qu’au moment où la ville est représentée à l’extérieur : contraints de sortir des pratiques et des langages politiques habituels, les groupes dirigeants devaient trouver un langage commun fondé sur des argumentations assurément rationnelles. Ce sont précisément ces argumentations, et le langage politique qui en est issu, qui nous permettent également de mener de manière plus détaillée une recherche sur la politique urbaine au XIIe siècle.

Les images de villes et de paysages dans les châteaux de la Renaissance en Italie

Dans de très nombreux bâtiments de la Renaissance italienne, qui sont le siège d'un pouvoir sur le territoire, les murs sont ornés de fresques à thème géographique. À l'occasion de ce colloque, il serait intéressant de vérifier la place spécifique des châteaux dans cet ensemble. En général, le château, dans la Renaissance italienne, laisse la place au palais urbain ou à la « villa » ouverte sur le paysage. Néanmoins, nous trouvons encore à cette époque, dans les peintures, des représentations à vocation territoriale dans quelques châteaux forts. C'est le cas avec les importantes séries de fresques à thème urbain ou paysager, comme Torrechiara (Parme), Palazzo Vecchio (Florence), Artimino (Prato), Ferrare, etc. Dans ma thèse de doctorat Les villes peintes. Iconographie urbaine dans les palais du pouvoir italiens en ancien régime 1 , je me suis occupée d'un recensement des lieux dans lequel le thème de la représentation est un argument territorial. Il s'agit non pas d'un paysage quelconque, mais d'une représentation qui est toujours un « portrait », c'est-à-dire l'image d'un paysage réel. Celle-ci est souvent réalisée à fresque, dans des pièces bien précises, à l'intérieur de palais ou de châteaux, qui sont le siège d'un domaine territorial. Ceci se présente comme un phénomène typique de la mentalité italienne de l'espace de la Renaissance jusqu'au xix e siècle. « Spatialisation was probably the first and most primitive aspect of consciousness 2 ». Il peut paraître banal d'affirmer la liaison de l'homme avec son espace, mais il est moins banal de comprendre la modalité de cette interaction et surtout quand et de quelle manière l'homme a senti le besoin de reproduire, en échelle réduite, un morceau de territoire ou un parcours. Il y a désor-mais une littérature infinie sur les représentations rupestres soit primitives, soit liées aux populations sauvages de la contemporanéité. Il émerge qu'il y a deux principales motivations derrière les images d'espace tracées sur la pierre : nécessité pratique (pour s'orienter ou définir un parcours dans un paysage sans point de référence défini) ou valeur symbolique et magique. Professeur à l'université de Bologne. t Florence, Palazzo Vecchio, vue extérieure. (Sauf indication contraire, les clichés sont de l'auteur).

La question métropolitaine : éclairages italiens

L'Information géographique, 2010

Distribution électronique Cairn.info pour Armand Colin. © Armand Colin. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

"Espace, lieu, paysage": la représentation du paysage dans les décors italiens de la Renaissance

Ligeia. Dossiers sur l'art, 2007

Plusieurs essais récents sur la peinture de paysage ont signalé de nouvelles directions de recherche et, tout particulièrement, l’intérêt qu’il y aurait à analyser la notion de “paysage” en rapport avec les notions de “lieu” et d’“espace”. Il s’agirait d’une part de repenser le paysage comme une image du lieu et, d’autre part, de réfléchir à la manière dont le paysage réel et le paysage dans ses représentations sont appréhendés spatialement. L’exercice requiert de dépasser les distinctions traditionnellement établies en histoire de l’art entre les différents médias artistiques – peinture, architecture, sculpture, paysage / espace réel –, pour engager une réflexion sur la relation du spectateur à l’espace construit et informé par ces médias.