L’étude du discours d’un scientifique : éclairage sur le processus de dépassement d’obstacles et perspectives didactiques (original) (raw)
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L’analyse du discours comme approche disciplinaire et comme méthode (colloque ACFAS 2012)
"Depuis quelques années se manifeste un intérêt croissant pour l’analyse du discours (AD) envisagée autant comme méthode à statut hybride (quantitatif et qualitatif) que comme approche disciplinaire investiguant les relations sociales à partir de la production de sens dans l’oral, l’écrit et l’image. Pourtant, découvrir l’AD et sa double face ne manque pas de provoquer chez les non-praticiens un certain étourdissement paralysant l’effort de la saisir. En effet, sur plusieurs plans, elle affiche une grande variété de conceptions/pratiques : ses traditions (française ou anglophone), ses orientations théoriques (marxiste, interactionniste, herméneutique, intersectionnalité, etc.), ses ancrages disciplinaires (sociologie, politique, linguistique, communications, éducation, gestion, etc.), ses objets (conversations, discours publics, entrevues, documents institutionnels ou médiatiques, etc.) ou modes d'analyse (thématique, de contenu, d’énonciation, rhétorique, transtextuelle; manuelle ou par ordinateur). Avec une telle polyvalence théorique et pratique, on pourrait s'attendre à une littérature abondante en réflexions méthodologiques et épistémologiques à un niveau transdisciplinaire. Or, il est très rare que des tentatives de présentation de l’AD ne se fondent pas sur des référents implicites à des communautés de pratiques familières et locales. Ainsi, il existe actuellement au sein de l’AD une certaine « balkanisation » obstruant son appropriation globale. C’est pourquoi, dans une perspective d’ouverture et de vulgarisation transdisciplinaire, ce colloque invite des analystes du discours à se prononcer sur les plans méthodologiques et épistémologiques de leurs pratiques : l’AD et sa place dans les sciences socio-humaines, la délimitation de ses notions fondamentales (par exemple, discours, corpus, contexte/énonciation), sa spécificité en tant que méthode (limites d'application, prétraitement des données, agencement de modes et niveaux d'analyses, etc.) et son enseignement"
Présentation : regards croisés sur l’Analyse du discours
Cahiers de recherche sociologique, 2013
Dimitri della Faille et Élias Rizkallah D epuis quelques années, nous constatons un intérêt croissant pour l'analyse du discours envisagée autant comme outil méthodologique, comme propos disciplinaire que comme manière d'examiner les relations sociales à partir de la production de sens dans l'oral, l'écrit et l'image. Mais, dans leur découverte de l'analyse du discours, les analystes en devenir font face à un certain étourdissement qui pourrait paralyser tout effort de la saisir. En tant qu'enseignants, nous faisons une place importante à l'analyse du discours, à sa méthodologie et à sa manière d'envisager les relations sociales. Mais nous sommes très souvent confrontés aux sentiments d'incertitude, de désemparement de celles et ceux qui cherchent à découvrir les modalités de l'analyse du discours.
Vulgarisation d'un discours scientifique.docx
L'article choisi s'intitule « Comète ISON, que va-t-il se passer ? » apparu sur le site Sciences et vie le 16 novembre 2013. L'objectif de cette analyse est de pouvoir mettre en lumière les procédés de vulgarisation scientifique de cet article. Afin d'y aboutir, on va suivre les démarches d'analyse ancrées sur le cours et les autres sources bibliographiques utilisées pour alimenter cette analyse.
Enseigner des questions socioscientifiques controversées pour permettre aux élèves de participer aux débats sur ces questions est un enjeu essentiel aujourd’hui et un défi difficile à relever. Le but de cette recherche est d’analyser les possibilités d’amélioration des capacités argumentatives d’élèves de niveau Bac dans le cadre d’un dispositif de formation centré sur une analyse interdiscursive de textes divergents traitant de questions socioscientifiques controversées. Les élèves du groupe expérimental reçoivent cette formation. Une grande partie d’entre eux développe à l’écrit en post test des arguments plus construits. Mais la formation n’influe pas sur la qualité de l’argumentation orale évaluée dans un débat ; celle-ci semble plus influencée par des facteurs personnels et sociaux. Le débat a été étudié à partir d’analyses à différents grains : analyse de la macrostructure du débat mettant en évidence les thématisations développées, analyse des arguments fondés sur des raisonn...
Regards croisés sur l’Analyse du discours
2013
Dimitri della Faille et Élias Rizkallah Résumé Cet article introduit le numéro spécial des Cahiers de recherche sociologique. Les auteurs présentent quelques considérations générales sur l’analyse du discours, sur son histoire et sur ses enjeux méthodologiques et disciplinaires. Dans cet article, il s’agit de présenter l’analyse du discours du point de vue de la diversité de ses approches méthodologiques et de ses conceptions du discours. Les auteurs appliquent également leurs réflexions théoriques et méthodologiques à la mobilisation étudiante et citoyenne du printemps 2012 qui ont marqué le Québec. Abstract This article introduces this special issue of the Cahiers de recherche sociologique (Notebooks of sociological research). The authors present some general considerations about discourse analysis, its history and this methodological and disciplinary stakes. This article focuses on the methodological and conceptual diversities in discourse analysis. The authors also apply their theoretical and methodological reflections to the student and citizen mobilisation of the spring of 2012 in the province of Québec. Resumen Este artículo introduce el número especial de Cahiers de recherche sociologique (cuadernos de investigacion sociologica). Los autores presentan consideraciones generales sobre el análisis del discurso, su historia y sus retos metodológicos y disciplinarios. Este artículo trata de presentar la diversidad del análisis del discurso desde el punto de vista de la diversidad de sus enfoques metodológicos y de la diversidad de sus concepciones del discurso. Los autores aplican igualmente sus reflexiones teóricas y metodológicas a la movilización estudiantil y ciudadana de la primavera de 2012 quienes han marcado la provincia de Quebec.
Citations, reformulations du discours d’autrui : une clé pour enseigner l’écriture de recherche ?
Spirale. Revue de recherches en éducation, 2002
De nombreux étudiants gèrent difficilement l'intégration du discours d'autrui dans la construction de leur objet de recherche ; ils maîtrisent mal, autrement dit, la polyphonie caractéristique de ce type d'écriture. On examinera ici des travaux d'étudiants en se posant les questions suivantes: quel rapport peut-on voir entre la production finale et la récolte d'informations lors d'étapes intermédiaires ? Quelles informations les étudiants privilégient-ils ? Comment s'en servent-ils pour questionner le thème de leur recherche ? Comment s'opère la mise en oeuvre énonciative des données retenues ? De la citation classique à la reformulation des dires d'autrui, on constate certains problèmes inhérents aux compétences scripturales supposées par ces pratiques mais non maîtrisées par les étudiants : excès de citations, reproduction ou reformulation de dires d'autrui sans références, généralisations excessives, gommage de modalisations présentes dans le discours cité. On observe en outre que les étudiants se positionnent difficilement face aux propos des auteurs qu'ils citent, révélant ainsi un rapport problématique au savoir et à « l'autorité ». Les propositions didactiques voudraient montrer qu'un travail sur les caractéristiques énonciatives de cette pratique scripturale peuvent aussi être une clé pour ouvrir les étudiants à la démarche et à la culture de la recherche dans une discipline. Mots-clés : Ecriture de recherche-Polyphonie-Citation-Reformulation-Indices d'énonciation-Rapport au savoir. « Certaines citations venaient bien à leur place, étayer une démonstration, d'autres jouaient le recours aux Autorités, citations derrière lesquelles on s'abritait pour avancer quelque chose d'un peu hardi, à la manière des hommes politiques qui font passer en présupposé le plus contestable de leurs arguments ; d'autres n'étaient que pure reconnaissance. Je cite untel pour montrer de quel bord je suis, avec qui, contre qui. Bref il y avait là un jeu compliqué, normé par l'institution dans les plis de laquelle je me drapais en toute sécurité. » 1 « Par les "citations", par les références, par les notes et par tout l'appareil de renvois permanents à un langage premier (que Michelet nommait la "chronique"), il [le discours historiographique] s'établit en savoir de l'autre. Il se construit selon une problématique de procès, ou de citation, à la fois capable de "faire venir" un langage référentiel qui joue là comme réalité, et de le juger au titre d'un savoir. La convocation du matériau obéit d'ailleurs à la juridiction qui, dans la mise en scène historiographique, se prononce sur lui. » 2 ple : ces savoirs antérieurs doivent exister dans le travail grâce à certaines modalités, comme les citations, les références aux sources…). De nombreux étudiants consultent d'ailleurs l'un ou l'autre manuel méthodologique 3 et, dans le cas précis qui nous intéresse, on sait qu'un syllabus 4 consacré à la méthodologie du travail en histoire circule parmi eux. Cependant, la plupart du temps, ces caractéristiques ne sont pas justifiées et encore moins enseignées, du moins de manière active et participative 5. Les étudiants se trouvent donc dans une situation difficile : ils savent ce qu'ils doivent faire mais ne savent ni pourquoi ni comment. Ils n'ont dès lors pas d'autre solution que de tenter de se conformer à certains stéréotypes, au premier rang desquels-il suffit d'interroger les étudiants pour s'en rendre compte-on trouve la présence nécessaire des citations. Cette représentation est confortée par les incessants (r)appels à l'ordre qu'ils reçoivent à propos de « l'honnêteté scientifique ». Nombreux sont en effet les étudiants qui avouent leur crainte d'être accusés de plagiat et préfèrent dès lors aligner citations et notes, partant du principe que « trop vaut mieux que trop peu » et qu'ainsi, « on ne peut rien [leur] reprocher » 6. Les étudiants citent donc, souvent, trop souvent même…, certains travaux ressemblant à de véritables mosaïques. De plus, les discours cités sont parfois mal compris, mal reformulés, ce qui peut provoquer des contradictions ou de grosses 3 Pour une analyse de manuels méthodologiques, voir : BOCH F. et GROSSMANN F., « De l'usage des citations dans le discours théorique: des constats aux propositions didactiques »-Lidil, 24, à paraître, décembre 2001. 4 Appellation belge du « polycopié ». 5 Manque de temps, manque de moyens, refus de s'abaisser à cela… : les raisons, légitimes et moins légitimes, sont nombreuses. On évoque ici l'épineux problème de la pédagogie universitaire et certains, peut-être, verront là un tout autre débat. Il va de soi, cependant, que la réflexion sur la lecture/écriture dans l'enseignement supérieur ne peut porter ses fruits que moyennant une politique d'encadrement digne de ce nom et un engagement de tous les acteurs. 6 Témoignages d'étudiants.