La poésie d'Apollinaire à l'épreuve du journal (original) (raw)

Apollinaire, quand la poésie inspire la guerre

Lublin Studies in Modern Languages and Literature, 2015

For Apollinaire, poetry inspires war. Calligrammes, written at the very heart of the drama, involves a three-dimensional combat. His I acquires three representations that differ in status, process and the ideal defended. The first I is the empirical soldier fighting on behalf of his country in the real world. The second lyrical I is fictitious in order to fight for convulsive emotions made of dreams and frustrations. The third, creative, I of the poet defends an aesthetic that is necessary, in a pioneering spirit, to crystallize it in modern culture. In short, the creative warrior is transmuted into creating war.

LES COMBATS D’ORPHÉE: la poésie de guerre de Guillaume Apollinaire

RELIEF - REVUE ÉLECTRONIQUE DE LITTÉRATURE FRANÇAISE, 2014

Jusque tard dans le vingtième siècle la poésie de guerre d'Apollinaire a été méconnue par un grand nombre de critiques littéraires français. Après avoir passé en revue les motifs principaux à l'origine de cette attitude hostile, le présent article propose une caractérisation succincte de la poésie du poilu Apollinaire, moyennant une analyse critique d'un poème sévèrement critiqué mais mal lu par les adversaires du poète : « Merveille de la guerre ».

Les calligrammes d'Apollinaire : une nouvelle contrainte poétique?

Entre jeu et contrainte : pratiques et expériences oulipiennes, Actes du colloque international « Écriture formelle, contrainte, ludique : l’Oulipo et au - delà »29 - 31 octobre 2015, Université de Zadar, Mikšić, Vanda et Le Calvé Ivičević , Évaine (éds), Meandar Media/Université de Zadar, 2016.

On a parfois compris les calligrammes d'Apollinaire comme « ludiques » plutôt que mimétiques, mais qu'est-ce à dire plus précisément ? Profondément engagé dans la révolution esthétique de son temps, Apollinaire cherchait-il par-là à opposer aux règles anciennes de la versification, plutôt qu'une liberté « absolue », une nouvelle forme de contrainte, où l'écriture poétique serait déterminée par les nécessités du dessin ? La valeur esthétique des calligrammes d'Apollinaire ne relèverait pas alors de la beauté des dessins qu'ils forment, mais surtout d'une expérimentation visant rien moins qu'une réinvention fondamentale des moyens de la représentation et de l'écriture au sens large. Title and Abstract: " Apollinaire's calligrammes: a new poetic constraint? "-Apollinaire's poem-drawings were sometimes seen as " ludic " rather than mimetic, but what does that mean precisely? Deeply engaged in the aesthetic revolution of his time, he was perhaps trying to oppose the old rules of versification, not so much by claiming an " absolute " freedom, as with a new form of poetic constraint, in which the poetic writing itself would have to comply with the necessities of the drawing. The aesthetic significance of his calligrammes wouldn't then come from the beauty of the drawings they form, but above all from the experimentation that aims no less than a fundamental reinvention of means of representation, especially that of writing in a broader sense.

« Entre “antitradition futuriste” et “tradition du nouveau” : “l’esprit nouveau” d’Apollinaire »

"En proposant un repérage des composantes esthétiques et idéologiques de la notion d’« esprit nouveau » de Guillaume Apollinaire (1880-1918), l’article expose les différentes formes d’autorité incarnées par le poète à l’époque des avant-gardes et du retour à l’ordre. « L’esprit nouveau » apparaît ainsi comme la manifestation exemplaire de deux tensions constitutives et consubstantielles de la modernité artistique des années 1910 et 1920 : la coexistence d’une visée internationaliste et de tendances nationalistes, d’une part, et d’autre part, une approche ambivalente de la tradition. Celle-ci oscille entre une vision réductrice, servant de prétexte à la marginalisation du futurisme de la scène artistique parisienne, et une vision large qui reconnaît la consubstantialité de l’ancien et du nouveau au sein des œuvres et fonctionne comme critère d’appréciation esthétique."

Apollinaire, Critique en mouvement

Quand l'homme a voulu imiter la marche, il a créé la roue qui ne ressemble pas à une jambe. » 1 Si nous devions imaginer la critique d'art d'Apollinaire, celle-ci emprunterait aux ondulations de la flamme son ardeur. Danse d'un corps en fusion, qui s'amalgame, s'isole par de crépitantes embardées, s'élance aussi, le feu résume le geste créateur : « Et comme tous les hommes aiment avant tout la lumière, ils ont inventé le feu. » 2 Il réchauffe le regard, attise les couleurs dans des lignes jamais interrompues. Principe du mouvement parce que principe de vie, il comporte toutes les vertus chères à Guillaume Apollinaire 3 , et en premier lieu la pureté, mais aussi la vérité et l'unité : « les trois vertus plastiques flambent en rayonnant » 4 . A ces trois vertus, répond une autre triade, tout aussi mouvante : l'artiste ou le créateur, flammèche unique autant que principe commun, l'oeuvre ou la créature, dont la pureté « ne souffre rien d'étranger » et le critique, qui accueille une vérité toujours nouvelle.

Apollinaire-Peintre De La Modernité Poétique Meursault et Son Double Arabe L'Empreinte De L'Étranger Dans L'Oeuvre De Baha Taher

littérature d'action parmi lesquelles il rend aussi présent le roman sur la maladie. La maladie de coeur du protagonoste fait référence à une autre maladie plus grave, qui n'atteint pas l'individu et sa vie sentimentale, mais la vie spirituelle de l'humanité entière. Dans cet article, nous nous proposons de surprendre les tecniques d 'écriture dont se sert l'écrivain pour presenter la dépréciation de l'état de santé de son personnage et de l'art, dans un mouvement parallèle. Mots-clé: art, maladie, culture.

Apollinaire devant la guerre: le témoignage inédit d'Aurel

Que vlo-ve? Bulletin international des études sur Apollinaire, 1994

L'intérêt dont Aurel a fait l'objet ces derniers temps dans Que vlo-ve? s'est concentré surtout sur l'aspect mondain des relations qu'elle entretint avec Apollinaire. On a donc évoqué en premier lieu le banquet du 31 décembre 1916 et les célèbres «jeudis» littéraires. Les écrits autobiographiques d'Aurel, qui demeurent inédits à la Bibliothèque nationale, nous aident à compléter ce tableau en apportant des éléments nouveaux sur un des moments les plus délicats de la vie d'Apollinaire, c'est-à-dire les quelques mois qu'il passa à Nice dans l'incertitude causée par la déclaration de guerre. Cette période a été pour ainsi dire comprimée par celle qui l'a suivie et dont la synthèse lyrique se trouve dans les Lettres à Lou. En considération de l'importance qu'elle allait prendre par la suite, Louise de Coligny est, parmi les personnages qui entouraient Apollinaire à l'époque de son séjour niçois, le mieux étudié. D'autres connaissances, cependant, certes moins fondamentales pour l'évolution de la poésie d'Apollinaire, méritent de l'attention comme autant de sources possibles. Tel est le cas d'Aurel qui, avec son époux Alfred Mortier et le frère de celui-ci, Robert, se trouvait à Nice à la même époque où Apollinaire y vivait une période de réflexion et d'inquiétude. Les notes abrégées qu'Aurel confiait au hasard des jours à son Journal constituent assurément une source plus détachée que les Lettres à Lou, mais pour cela même elles s'avèrent utiles pour une reconstruction biographique. Le récit d'Aurel nous précise notamment les raisons qui ont poussé Apollinaire à s'enrôler, tandis que les réactions des amis ou des simples connaissances sont présentées sans le maquillage étalé par le souvenir. Aurel transcrit en outre entièrement une lettre envoyée au poète en décembre 1914 ou janvier 1915...

Fracture et "éléments de réalité" dans la poésie d'Apollinaire, de Cendrars et de Reverdy (1912-1924)

2015

In the poetry and in the poetic and esthetic theories of Apollinaire, Cendrars and Reverdy, between « Pâques à New York » and « Zone » in 1912, and Le Manifeste du surréalisme by Breton in 1924, fracture determines poetic forms. Evidently connected to the abandonment of mimesis as imitation of reality, this new poetic tendency wants clean break with realism, but also rejoins the vitalist conceptions of Nietzsche and Whitman, through a new conception of poetic image and language, with a seemingly paradoxical ambition to reinvent « realism » in poetry by "bringing together distant realities" (Reverdy). Particularly the devices of "visual poetry" produce certain effects in the act of reading as an experience and experimentation both. What are the challenges of these "poetics of reality" or of this "lyricism of the real" and their place within modern poetry in general ? These experiences and experiments of the poetry, characterized by fracture of forms, and usage of "raw" fragments, elements of reality, are studied here with a phenomenological approach, but from an essentially aesthetic point of view. The merit of the phenomenology of Merleau-Ponty is that it highlights the corporal aspects of perception, and it's exactly in that sense that all these experiments represent poetic strategies of immersing the reader in the aesthetic experience and devices of corporeal reception which tends to be more « instinctive », even « pre-linguistic », and according to the expression of Merleau-Ponty, « pre-objective », thus concerning also the invention of language, and poetry as "parole parlante".

Guillaume Apollinaire et André Salmon: deux poètes en correspondance

2021

This article, based on correspondence and various exchanges, tells the story of an undying friendship between two poet-brothers: Guillaume Apollinaire and André Salmon. This story has indeed continued well beyond the death of Guillaume, November 9, 1918. This is evidenced by a posthumous dialogue with the lost friend, maintained by the author of Souvenirs sans fin, who died on March 12, 1969.