Langue et espace au Québec: les Québécois perçoivent-ils des accents régionaux? (original) (raw)

Langues et espace au Québec: quelles représentations dans la presse

Dans cet article, nous nous proposons de réfléchir aux représentations concernant la manière dont les langues se situent dans l'espace québécois. Pays officiellement monolingue, le Québec est, en fait, caractérisé par la coprésence de plusieurs lan-gues: seule langue officielle, le français, y est en effet côtoyé par l'anglais et par les langues des immigrés. Cependant, les relations qui se nouent entre elles sont loin d'être simples; bien au contraire, elles évoluent et se complexifient au fil du temps. Ce sont les représentations de ces relations que nous essaierons de cerner et d'interroger à travers l'étude d'un corpus de presse québécoise menée par le biais d'une analyse discursive. Cela nous paraît d'autant plus important que la langue joue un rôle incontournable dans la construction de l'identité. Par conséquent, les représentations des relations langue(s)-espace(s) sont d'autant plus importantes à examiner qu'elles fonctionnent en tant qu'outil révélateur de dynamiques concernant les réalités sociales et identitaires.

L’accentuation québécoise : une approche tonale

Revue québécoise de linguistique, 1990

Résumé Cet article basé sur une analyse de trois locuteurs cherche à apporter des éléments d’éclaircissement sur les notions d’accent tonal et d’accent dynamique et sur les modalités de réalisation des accents tonals complexes dans le français québécois spontané.

À la rencontre des voix francophones dans la ville de Québec : les attitudes des Québécois à l’égard de diverses variétés de français

SHS Web of Conferences

Le Québec mise actuellement sur un accroissement des communautés immigrantes francophones pour faire face au vieillissement de la population et pour combler une rareté de main-d’oeuvre. Ainsi, des villes traditionnellement homogènes, comme la ville de Québec, voient leur paysage ethnoculturel se diversifier considérablement et rapidement, ce qui donne lieu à des débats sur la diversité culturelle grandissante et la place de l’immigration. Dans ce contexte, il importe de documenter les attitudes, positives ou négatives, de ses habitants à l’égard des variétés de français parlées par les nouveaux arrivants, marquées par un accent francophone étranger. Pour ce faire, nous utilisons une méthodologie inspirée du test du locuteur masqué, combinée avec un questionnaire, afin de faire évaluer la personnalité, les compétences, la compréhensibilité, la correction de la prononciation des locuteurs francophones ainsi que la volonté de nos participants d’établir des liens avec ces derniers dans ...

Des canadiens français aux québécois : se nommer à l’épreuve du territoire?

Recherches sociographiques, 2017

Le présent article propose une réflexion sur la territorialisation de l’identité au Québec. À partir d’un corpus de journaux parus au Québec de 1944 à 1970, il tente de déterminer si cette territorialisation s’est amorcée avant la Révolution tranquille, période où la plupart des auteurs situent l’origine du phénomène. Les termes désignant le territoire et ses habitants sont systématiquement recensés et analysés. L’article propose entre autres le concept de déprovincialisation pour expliquer le phénomène alors en cours, et situe son avènement, en fait, bien avant la Révolution tranquille. Il présente aussi des données inédites sur le moment du passage de Canadien français à Québécois (à la fois comme adjectif et comme nom), et cherche à déterminer si l’usage a varié au gré des évènements qui ont ponctué l’actualité pendant cette période importante de l’histoire du Québec.

« C'est toujours l'autre qui a un accent » : le prestige méconnu des accents du Sud, des Antilles et du Québec

Glottopol 31, 2019

L’article remet en question l’idée d’un monocentrisme français, allant de pair avec la considération de l’accent parisien comme seule référence prestigieuse et une insécurité linguistique dans les diverses « périphéries ». Il se base sur 291 questionnaires remplis dans le Sud de la France, aux Antilles et au Québec. Les résultats montrent que les accents de ces trois régions très différentes possèdent non seulement un prestige latent (accents considérés comme aimables), mais aussi un prestige manifeste (accents considérés comme corrects). Marseille, dont l’accent particulièrement médiatisé est considéré comme l’accent par excellence, y fait néanmoins exception. Malgré les discriminations et stigmatisations incontestables, le français est donc – comme toutes les autres langues mondiales – une langue pluricentrique et pluriaréale. Elle ne fait pas exception au principe affirmant que « c’est toujours l’autre qui a un accent ».

Chaque région linguistique de Suisse ressent le besoin de s'exprimer

En comparaison européenne et compte tenu de sa population, la Suisse produit un nombre important de films. Alors que se déroule en ce moment le Festival de Locarno, l’expert en économie du cinéma Marco Cucco se plonge dans les mécanismes économiques et de soutien au cinéma suisse.

Cachez cet accent qu'on ne saurait entendre : la langue du doublage fait au Québec

2019

Maria Candea, Gaëlle Planchenault, Cyril Trimaille : Avant-propos et présentation du numéro – l’accent qu’on a, l’accent qu’on nous donne, l’accent qu’on est. Alexei Prikhodkine : Accents régionaux du français : interroger des évidences. Elissa Pustka, Jean-David Bellonie, Marc Chalier et Luise Jansen : « C’est toujours l’autre qui a un accent » : Le prestige méconnu des accents du Sud, des Antilles et du Québec. Mathieu Avanzi, Philippe Boula de Mareüil : Peut-on identifier perceptivement huit accents régionaux en français ? La réponse des sciences participatives. Kristin Reinke, Luc Ostiguy, Louis Houle, Caroline Émond : Cachez cet accent qu’on ne saurait entendre : la langue du doublage fait au Québec. Liudmila Smirnova, Alain Dawson : « La ch’tite famille » : derrière le film à accent local, un chantier de politique linguistique ? Médéric Gasquet-Cyrus, Gaëlle Planchenault : Jouer (de) l’accent marseillais à la télévision, ou l’art de mettre l’accent en boite. Myriam Dupouy : Di...

Accent(s) suisse(s) ou standard(s) suisse(s)? Approche perceptive dans quatre régions de Suisse romande

In Falkert, A. (éd), La perception des accents du français hors de France, 2013

L’objectif de cette étude est d’examiner la perception, par des auditeurs locaux, des différents accents suisses romands, comparée à celle de la variété parisienne, reconnue comme « standard » par les auditeurs français (Detey & Le Gac, 2008). Au niveau perceptif, le français de Suisse romande semble clairement identifiable sur le plan phonique. Boula de Mareüil et al. (2008) ont en effet montré que, sur six variétés régionales (5 françaises et 1 vaudoise) soumises à des Français, la variété vaudoise obtient le meilleur taux d’identification. Toutefois, les travaux descriptifs ont montré que, tant au niveau segmental que suprasegmental, il n’existe pas un seul français homogène en Suisse mais bien différentes variétés possédant chacune ses propres caractéristiques (voir Andreassen et al. 2010 ; Racine & Andreassen, à paraître). Or, à notre connaissance, aucune étude n’a examiné de manière empirique la question de la perception de ces différentes variétés par des auditeurs locaux. En outre, étant donné que les Romands entretiennent un rapport ambigu avec leur(s) variété(s), qu’ils valorisent et déprécient à la fois (Singy, 1996 ; Matthey, 2003), il nous semble également intéressant de comparer les jugements des Romands sur les différentes variétés romandes à ceux qu’ils portent sur la variété « standard ». Dans cette étude, 12 auditeurs de quatre régions de Suisse romande (Fribourg, Neuchâtel, Vaud et Genève) ont jugé les productions de deux mots isolés (épais/épée) ainsi que d’une phrase lue, produits par 6 locuteurs (3 hommes et 3 femmes issus de 3 régions : Neuchâtel, Genève et Paris). Ces données sont tirées d’une étude plus large comportant également des stimuli belges, canadiens et africains, tous extraits de la base de données du projet PFC (Durand et al., 2002, 2009, www.projet-pfc.net). Dans la première partie, les auditeurs ont dû indiquer, pour chaque stimulus, si la prononciation était identique à leur propre prononciation. Après une deuxième écoute, ils ont dû estimer si cette prononciation était celle du français internationalement reconnu comme « standard » et, enfin, dans la troisième partie, si cette prononciation était celle du français reconnu comme « standard » dans le cadre de leur vie quotidienne. Pour chacune des questions, les auditeurs disposaient d’une échelle allant de 1 (= Absolument pas) à 5 (= Absolument). Des analyses statistiques permettent de déterminer l’existence d’une éventuelle norme endogène et d’examiner le statut, en Suisse, de la variété parisienne reconnue comme « standard » par des auditeurs français.