Thomas Hirschhorn, Dis Pourquoi!? Dis pourquoi?!, 8 questions – 8 réponses au sujet de « Concrétion Re », in Les Cahiers du Musée national d’art moderne, été 2007, n 100, pp. 115 - 131 (original) (raw)

“la répétition exagère” (Eva Hesse, 1970). L’insistance, une impossible répétition dans la sculpture de Hesse, Brancusi et Rodin, dans Joseph Delaplace (dir.), L’art de répéter. Psychanalyse et création, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2014, p. 319-328

Les préoccupations de Rodin, Brancusi et Hesse concernant le renouvellement de l’œuvre par le biais de la répétition, apparaissent comme des tentatives de conciliation de l’immobilité et du mouvement. Ce texte montre que la forme répétée brise l’unité de la sculpture, l’obligeant à se tenir dans un état transitoire pour sans cesse reformuler l’écart entre saisie et rythme.

Relocalisation. Sur l’ouvre de Trevor Paglen, “La question du ‘re-‘, séminaire organisé par l’IRMA, Institut d’Etudes Romanes, Médias et Arts, Université de Luxembourg, Casino - Forum d’art contemporain, 28 avril 2017

“When we get into the question of what the image actually looks like, I use a lot of art-historical references as a way to suggest how contemporary forms of seeing (and not seeing) rhyme with other historical circumstances that artists have responded to. I look at a lot of abstract painting as a response to its historical moment.”, Trevor Paglen to Julian Stallabrass, October, 138, novembre 2011

La raison est-elle devenue l’unique norme du processus artistique avant- gardiste et contemporain, dans ses phases créatrice et réceptrice ? (pp. 61-68)

Si tous les codes esthétiques anciens semblent avoir disparu au tournant du XXe siècle (beauté, émotion, plaisir), une nouvelle norme les supplée : la raison, désormais toute-puissante dans le processus artistique. L’esthétique analytique a bien compris et étudié ce phénomène à l’époque. Mais quid de l’ancienne norme substantielle de l’esthétique - l’émotion - dans cet art intellectualisé ? Un nouveau pan des sciences cognitives dit « incarné » et « énactif » analyse ce phénomène de substitution, tout en replaçant salutairement les émotions au centre du processus créatif, pour ne jamais opposer drastiquement la cognition et l’émotion.

« Objet et sensation historique. Le musée d’histoire selon J. Huizinga », in Diane Antille (éd.), Retour à l’objet, fin du musée disciplinaire?, Berne: Peter Lang, 2019, pp. 177-203.

ENGLISH In this contribution, I present a study published in 1920, which the cultural historian Johan Huizinga dedicated to the museum of history, and propose it to the French-speaking reader (to my knowledge for the first time). Beyond the context in which the Dutch historian works - the reorganisation of the Rijksmuseum's collections - he offers a new perspective on the history museum, focusing on the status of the object as a vehicle for historical experience. Wishing to defend the discipline “History,” Johan Huizinga develops a thought between the evocation dear to the Romantics and factual knowledge, but which is not confused with them. Resolutely modern, it proposes a middle way that reconciles the two material and spiritual approaches. FRENCH Dans cette contribution, je présente une étude parue en 1920, que l’historien de la culture Johan Huizinga a consacrée au musée d’histoire, et la propose au lecteur francophone (à ma connaissance pour la première fois). Au-delà du contexte dans lequel intervient l’historien hollandais – la réorganisation des collections du Rijksmuseum –, il propose un regard inédit sur le musée d’histoire, s’intéressant au statut de l’objet comme vecteur de l’expérience historique. Souhaitant défendre la discipline historique, Johan Huizinga développe une pensée entre l’évocation chère aux Romantiques et la connaissance factuelle, mais qui ne se confond pas avec elles. Résolument moderne, il propose une voie médiane qui réconcilie les deux approches matérielle et spirituelle.